FAO Regional Office for Africa

Sauver les pertes après capture des produits de pêche en Côte d'Ivoire

Les acteurs du secteur de la pêche proposent un programme bancable

Photo: ©FAO/Côte d’Ivoire

Abidjan, 18 mars 2016 - Du 14 au 16 mars 2016, le Ministère des Ressources animales et halieutiques et la FAO ont réuni les acteurs du secteur de la pêche et les partenaires au développement sur la question de la « Valorisation des produits halieutiques ». Pour la vingtaine de participants réunis, il s’agissait de dresser un bilan des réalisations et de formuler des recommandations visant à garantir la durabilité des actions du projet "Appui au renforcement des capacités et du cadre réglementaire en matière de prévention et de réduction des pertes après capture des produits halieutiques en Côte d’Ivoire", financé conjointement par les deux structures

Le poisson constitue la principale source de protéines animales du consommateur ivoirien avec une consommation moyenne d'environ 11 à 14 kg par personne et par année. Toutefois, les pertes après capture constituent un problème préoccupant dans l’approvisionnement alimentaire, particulièrement en Côte d’Ivoire. Variant entre 20 et 50 pourcent des prises, elles entraînent une réduction significative des revenus des personnes qui sont tributaires de ces activités pour assurer leurs moyens d’existence, majoritairement des femmes.

A cette occasion, le Ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, Ministre des Ressources animales et halieutiques, a rappelé que les produits issus de la pêche artisanale contribuent à la sécurité alimentaire grâce à leur apport en protéines animales. «Toute mesure visant le développement durable de la pêche et de l’aquaculture doit nécessairement cibler cette pêche artisanale qui est malheureusement confrontée à de nombreuses contraintes qui entravent son essor, notamment celles des pertes après capture », a-t-il également souligné.

L’assistance technique et financière de la FAO dans le cadre de ce projet a notamment permis de mettre en place des initiatives pilotes, telles que les formations techniques ou renforcement de capacité à travers les démonstrations sur l’utilisation des équipements. Des plateformes équipées de fours améliorés à la technique FAO-Thiaroye (ou fours FTT) ont été construits, avec l’installation d’équipements de conservation de poisson frais sur quatre sites pilotes à Marcory et Abobodoumé (District d’Abidjan), à Braffèdon (Région des Grands Ponts) et à Guessabo (Région du Haut Sassandra). Ces fours améliorés favorisent une utilisation rationnelle de combustible, un travail moins pénible et génèrent également des produits sains et des coproduits pouvant être valorisés.

« Ces outils performants permettront entre autres le développement des capacités, la pénétration de marchés institutionnels ainsi que le renforcement des circuits de commercialisation au niveau national et transfrontalier », a précisé Germain Dasylva, Représentant de la FAO en Côte d’Ivoire à propos de ces outils de traitement des produits halieutiques.

Le projet a également permis de renforcer les capacités des acteurs de la filière, notamment en matière de bonnes pratiques d’hygiène et de transformation. Un texte réglementaire a été produit qui devrait être adopté par le Gouvernement pour renforcer les interventions de réduction des pertes après capture. Les résultats remarquables obtenus sur les sites pilotes, la participation et le partenariat fructueux avec le MIRAH et les collectivités locales, ont suscité un grand intérêt auprès des partenaires au développement intéressés à son extension.

Pour rendre ces résultats plus durables

L’autre objectif de cet exercice de capitalisation était de discuter des perspectives de pérennisation de ces résultats, afin de répondre de façon intégrée et coordonnée à la problématique des pertes après capture des produits halieutiques.

Dans cet esprit, les partenaires se sont concertés sur un certain nombre d’action à prendre.

La reproduction et la diffusion de bonnes pratiques sera développé par le projet de l’agence suédoise de coopération internationale au développement  (ASDI) à travers le Mécanisme d'appui au programme multipartenaires (FMM/GLO/103/MUL- Composante. 2) de la FAO. Un projet de construction d’une douzaine de plateformes de fumage et de séchage des poissons  dans le district d’Abidjan et la capitalisation de l’expérience halieutique au profit du secteur porcin est en cours de discussion avec l’appui de la BAD.

En marge de ces actions à venir, et à l'issue des travaux en commissions, les acteurs du secteur de la pêche se sont engagés sur un certain nombre de recommandations. Ils ont notamment rappelé la nécessité d’accorder une priorité absolue aux impacts environnementaux et sociaux; de tenir compte de la problématique du foncier pour l’effectivité des opérations après capture ; et l’instauration d’un cadre de promotion de l’excellence et de la compétitivité entre acteurs bénéficiaires.

 

Contacts: Communication:| Marina Koua MEA | Chargée de communication, FAO Côte d’Ivoire | [email protected] |