Bureau régional de la FAO pour l'Afrique

En Afrique centrale, la lutte contre la chenille légionnaire d’automne, s’organise

Photo: ©FAO

2 octobre 2017, Yaoundé - Les dégâts causés par l’invasion de la chenille légionnaire d’automne, représentent une réelle menace pour les cultures et de ce fait pour la sécurité alimentaire des populations en Afrique. En effet, depuis le signalement de la présence de la chenille légionnaire d’automne sur maïs, début  2016, plusieurs pays en Afrique Centrale (Cameroun, RDC, Congo, Tchad et RCA) ont confirmé la présence de ce ravageur. Face à la menace d’invasion, des études seront menées en Guinée Equatoriale et au Gabon pour déterminer le statut de ces deux pays vis-à-vis de ce ravageur.

Dans le cadre de la lutte contre ce ravageur invasif, l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en collaboration avec l'Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) organise un atelier au Cameroun, du 2 au 7 octobre 2017, réunissant des experts des services de la protection des végétaux, de la recherche ainsi que les maîtres formateurs dans l’approche Champ Ecole des Producteurs (CEP) en provenance des pays de la sous-région.

A travers l’organisation de cette rencontre, la FAO démontre sa volonté « de jouer le rôle qui est le sien dans la lutte qui est désormais engagée contre la chenille légionnaire d’automne ; ravageur envahissant et transfrontalier », a expliqué Hélder Muteia, Coordonnateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale.

L’objectif principal de la réunion de Yaoundé est de renforcer les capacités techniques des pays afin de disposer dans la sous-région Afrique centrale d’une masse critique d’experts formés pour conduire et accompagner techniquement les actions et initiatives de lutte et de prévention contre la chenille légionnaire d’automne qui sont mises en œuvre dans les pays. La forte mobilisation africaine dans la recherche des solutions est à la hauteur du degré de nuisance de ce ravageur.

« Au Cameroun, la chenille légionnaire d’automne a été signalée dans toutes les cinq zones agro écologiques du pays. La forte mobilité de ce ravageur couplée à sa voracité notamment 25 à 75% de dégâts sur le maïs, en font un ennemi dangereux pour nos cultures », a déclaré Clémentine Ananga Messina, Ministre Délégué auprès du Ministre de l’agriculture et du développement rural.

Contrer la menace sur les récoltes

Face à la propagation rapide de ce ravageur dont les dégâts sont importants sur les cultures importantes pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, telles que le maïs, le sorgho, le mil et le riz, la FAO mène de nombreuses actions pour réduire l’impact de ce ravageur.  En Afrique centrale, l’organisation s’engage activement auprès des pays touchés, pour lutter de manière durable contre la chenille légionnaire d’automne.

Dans cette optique, une concertation générale sur la chenille légionnaire d’automne s’est tenue à Kinshasa en juillet 2017 pour permettre aux experts de la sous-région de partager les connaissances sur la chenille légionnaire d’automne, sa répartition géographique sur le continent africain, l’impact de ses attaques et la proposition des meilleures options de surveillance et de lutte actuellement disponibles.

De plus, un projet d’urgence pour appuyer Sao Tome et Principe dans la gestion de ce ravageur  a été mis en œuvre. La mobilisation continue avec la formulation et le financement de projets de coopération technique pour l’assistance d’urgence, la détermination de la répartition géographique et l’évaluation de l’incidence de la chenille légionnaire d’automne « Spodoptera frugiperda ».