La question de nutrition doit être la préoccupation de tous
Davantage d’investissements s’avèrent nécessaires dans des secteurs clés tels que l’agriculture
16 novembre 2017, Abidjan– Daniel Kablan Duncan, vice-président de la Côte d’Ivoire, a officiellement ouvert le Colloque régional conjoint FAO–OMS pour des systèmes alimentaires durables au service d’une alimentation saine et d’une meilleure nutrition. Le vice-président a déploré le fait que les pays africains ont une capacité d’intervention limitée dans le secteur de la nutrition et a appelé à des investissements accrus et à des partenariats économiques fructueux pour la mise en œuvre de politiques plus favorables.
Plus de 200 personnes venues de 47 pays africains dont des parlementaires, des décideurs, des universitaires, des chercheurs, des étudiants, des organisations de la société civile et des agriculteurs, le secteur privé et les partenaires de développement se sont réunis à Abidjan (Côte d’Ivoire) pour participer au Colloque. Le but en est d’examiner les éléments probants, analyser les impacts des politiques et programmes et fournir des recommandations sur la façon de parvenir à des systèmes alimentaires durables pour optimiser et améliorer les résultats nutritionnels grâce aux régimes alimentaires équilibrés sur le plan nutritionnel et aux modes de vie sains en Afrique.
La Ministre ivoirienne de la santé et de l’hygiène publique, Raymonde Goudou-Coffie, a appelé à «une action concertée entre les secteurs public et privé». Elle espère que de nouveaux engagements seront pris pour mettre fin au fléau de la malnutrition.
S’exprimant au nom de Bukar Tijani, Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO pour l’Afrique, Abebe Haile-Gabriel, Chef du programme régional pour l’Afrique, a indiqué que si rien n’est fait pour transformer les systèmes alimentaires dans la région, les crises qui interviennent dans les domaines de la santé et la nutrition dans de nombreuses régions d’Afrique continueront d’augmenter.
«L’agriculture et les systèmes alimentaires doivent favoriser des régimes alimentaires sains nécessaires pour obtenir des résultats nutritionnels optimaux pour nos populations. Dans cette Décennie d’action pour la nutrition, nous devons parvenir à une révolution nutritionnelle pour que l’Afrique puisse émerger grâce à la mise en place de régimes alimentaires plus sains pour une nutrition optimale», a souligné M. Abebe.
Le colloque régional pour l’Afrique a été l’occasion de faire paraître la troisième édition de la Vue d’ensemble régionale de la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique subsaharienne. Cette publication de la FAO présente de manière concise, succincte et ciblée les principales observations relatives à la région, contenues dans le rapport de 2017 de la FAO sur l’État de la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde (SOFI). Elle présente également les chiffres clés en matière de sous-alimentation pour l’Afrique subsaharienne et un bref aperçu des progrès réalisés par des pays africains pour réduire la sous-alimentation et la malnutrition.
Le nouveau rapport de la FAO sur l’Afrique est le premier rapport sur le suivi des progrès sur les cibles des ODD visant à éliminer la faim et toutes les formes de malnutrition.
Le premier Rapport de l’OMS sur la nutrition en Afrique a également été présenté à l’occasion du colloque. En plus de présenter la situation actuelle en matière de six cibles mondiales de nutrition que les pays ont convenu d’atteindre à l’horizon 2025, le rapport met en évidence d’importantes lacunes en matière de données pour le suivi de la nutrition. «Si nous voulons savoir où nous allons, nous devons améliorer notre évaluation sur notre position actuelle», a déclaré Jean Marie Yameogo, Représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire, qui parlait au nom de la Directrice régionale, Matshidiso Moeti.
Dans un message vidéo, la Première Dame du Burkina Faso a souligné l’importance d’exploiter la diversité de denrées alimentaires en Afrique pour améliorer surtout la nutrition des femmes et des enfants en Afrique et a remercié le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, pour l’honneur qu’il lui a fait en promouvant cet agenda sur le continent.
Une Décennie d’action pour la nutrition (2016–2025)
«La FAO fournit des lignes directrices, il appartient aux pays de changer leur politique alimentaire et la faire appliquer», a souligné Anna Lartey, Directrice en charge de la nutrition à la FAO, lors des débats durant le colloque.
«Nos programmes aident les pays à s’engager dans des politiques et actions adaptées au contexte national; nous encourageons la réduction du gaspillage alimentaire, la promotion des cultures négligées ou oubliées et de la nourriture autochtone.» Anna Lartey a également souligné l’importance d’investir dans le but de renforcer les capacités des agriculteurs à produire de la nourriture et dans la réglementation de la sécurité alimentaire.
Il est prévu qu’à la fin du colloque de deux jours, les participants seront en mesure de favoriser une meilleure compréhension des dimensions et spécificités régionales en ce qui concerne les systèmes alimentaires pour l’amélioration de la nutrition et de la santé en Afrique. Le forum recommandera également des points d’entrée pratiques pour des actions politiques et programmatiques concertées en faveur de systèmes alimentaires durables et transformés en Afrique dans le but de réduire toutes les formes de malnutrition. Il favorisera en outre la responsabilité mutuelle en vue de respecter les engagements régionaux et mondiaux en matière de nutrition (ODD 2, CIN 2, Décennie d’action des Nations pour la nutrition, Cibles de l’Assemblée mondiale de la Santé et la Déclaration de Malabo).
Liens connexes
Décennie des Nations Unies – Action pour la nutrition (2016–2025)
Contact à Abidjan:
Liliane Kambirigi, Chargée de communication, Bureau régional de la FAO pour l’Afrique
+225 68372173