Bureau régional de la FAO pour l'Afrique

Libérer le potentiel de l’agriculture en Afrique australe

Le développement du secteur agroalimentaire et de l’agroindustrie y est essentiel

Séance de discussion lors de l’atelier (Photo © FAO/Rachel Nandelenga)

 

30 novembre 2017, Johannesburg – Les parties prenantes intervenant dans les domaines de l’agroalimentaire et de l’agroindustrie en Afrique australe ont souligné le rôle important du développement du secteur dans la réduction de la faim et de la pauvreté, la création d’emplois et la croissance durable dans la région.

 

Plus de 50 participants représentant les pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) se sont réunis du 28 au 30 novembre 2017 à Johannesburg (Afrique du Sud) pour discuter du sujet.

 

L’objectif de la réunion était de sensibiliser et de renforcer les capacités des parties prenantes à intensifier les interventions dans les domaines de l’agroalimentaire et l’agroindustrie dans la région. Les participants ont également partagé des informations, des leçons et des expériences sur les politiques et interventions en cours dans la région.

 

Exploiter le potentiel de l’Afrique

 

Prenant la parole lors de l’atelier, David Phiri, Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique australe, a fait remarquer que l’énorme potentiel agricole de la région pourrait être exploité dans le but de stimuler la croissance économique, promouvoir le développement et améliorer la sécurité alimentaire.

 

« Il existe des opportunités considérables pour accélérer le développement de l’agriculture et des chaînes de valeur agroalimentaires en Afrique », a-t-il déclaré.

 

Phiri a ajouté que la population de la région, qui est jeune et en progression rapide, pourrait fournir un réservoir de main-d’œuvre et un potentiel entrepreneurial pour soutenir le développement de l’agroalimentaire et de l’agroindustrie.

 

En Afrique australe, environ 70 pour cent de la population dépend de l’agriculture pour sa subsistance. La majorité consiste en de petits agriculteurs qui dépendent de la production de subsistance.

 

Malgré le potentiel de la région et d’énormes ressources naturelles telles que les terres arables et l’eau, la plupart des pays sont des importateurs nets de produits alimentaires.

 

«La population augmente régulièrement, et cela nécessitera une augmentation des disponibilités alimentaires. Il existe maintenant une classe moyenne possédant un pouvoir d’achat plus élevé et une évolution dans ses modes de consommation qui, combinée à des progrès technologiques et des facteurs environnementaux tels que le changement climatiques, requièrent une transformation du secteur agricole», a déclaré Stepanka Gallatova, Spécialiste de l’agroindustrie au bureau régional de la FAO pour l’Afrique.

 

Croissance inclusive et partenariats

 

Les participants et les experts en agroalimentaire ont rappelé que tous les efforts visant à développer les secteurs de l’agroalimentaire et de l’agroindustrie doivent intégrer la participation de tous, bénéficier aux petits agriculteurs et faire intervenir les parties prenantes des secteurs public et privé.

 

«Les secteurs public et privé doivent tous coopérer et aligner leurs programmes. Nous ne pouvons pas fonctionner en vase clos si nous voulons transformer le secteur agricole», a déclaré Victor Thindisa, Directeur en charge de la transformation alimentaire au Ministère sud-africain de l’agriculture, des forêts et de la pêche.

 

Facteurs favorables

 

Les participants ont également souligné les obstacles que les États membres de la SADC doivent surmonter pour faire progresser les secteurs de l’agroalimentaire et de l’agroindustrie. Il s’agit notamment des pertes post-récolte élevées, des pertes alimentaires et du gaspillage alimentaire, le manque de systèmes d’information fiables, la mauvaise gouvernance des régimes fonciers, l’insuffisance des ressources financières pour les agriculteurs et la faiblesse des politiques commerciales et de réglementation. Ils ont appelé à une transition de l’agriculture de subsistance vers une industrie agricole productive qui permette aux petits agriculteurs de s’engager dans des chaînes de valeur pour améliorer leurs moyens de subsistance tout en réduisant leurs risques et renforçant leur résilience.

 

«Sans relier les petits agriculteurs aux chaînes de valeur, ils ne pourront produire uniquement que pour leur subsistance et ne bénéficieront pas de l’économie de marché», a déclaré Mbosonge Mwenechanya, représentant du COMESA.

 

Les États membres doivent également prendre en compte les facteurs de production tels que l’accès aux semences, aux engrais, aux produits phytosanitaires, aux systèmes d’irrigation et aux équipements.

 

En conformité avec les priorités mondiales et régionales

 

Les efforts pour développer les secteurs de l’agroalimentaire et de l’agroindustrie sont conformes aux priorités mondiales et régionales telles que définies dans les Objectifs de développement durable (ODD), dans l’Agenda 2063 pour l’Afrique – qui est un cadre stratégique élaboré en 2013 visant la transformation socio-économique du continent dans les 50 prochaines années –, dans la Déclaration de Malabo de 2014 sur la croissance accélérée de l’agriculture, dans le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) et dans la Stratégie continentale pour le secteur agroalimentaire de l’Union africaine. Il s’inscrit également dans la logique de l’Objectif stratégique de la FAO visant à «œuvrer pour des chaînes de valeur agricoles et des systèmes alimentaires inclusifs, efficaces et durable aux niveaux local, national et international».

Les participants ont identifié des actions clés qui seront entreprises par les États membres et d’autres parties prenantes pour stimuler le développement de l’agroalimentaire et l’agroindustrie dans la région. Il s’agit notamment de la sensibilisation et le renforcement des capacités des parties prenantes et le renforcement de la coordination et de la collaboration entre les acteurs du secteur privé et les décideurs. Ils ont demandé à la FAO de continuer à diffuser des outils, des connaissances et des informations sur le développement de l’agroalimentaire et l’agroindustrie auprès des parties prenantes de la région. Les États membres ont convenu d’entreprendre une analyse des interventions et des politiques en matière d’agroalimentaire et d’agroindustrie afin de guider l’élaboration des stratégies d’agroindustrie au niveau national et régional.