Bureau régional de la FAO pour l'Afrique

L’Afrique centrale se mobilise pour le suivi de la 2ème Conférence internationale sur la Nutrition

Sept pays d’Afrique centrale s’engagent à placer la nutrition au cœur des priorités de développement

Mother & child in rice field (© FAO Photo)

2 octobre 2015, Libreville- La problématique de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition affecte la santé des personnes vulnérables, particulièrement celle des enfants. C’est l’un des constats émis par une rencontre sous-régionale tenue du 30 septembre au 2 octobre 2015, dans la capitale gabonaise 

Cet événement s’inscrit dans le cadre du suivi de mise en œuvre des recommandations de la Conférence Internationale sur la Nutrition tenue à Rome en Novembre 2014. La consultation est conjointement organisée par le Bureau sous-régional de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour l’Afrique Centrale, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC).

En s’adressant aux participants, en présence du Vice-Premier Ministre en charge de la Santé, des Ministres d’Etat en charge de l’Agriculture, de la Pêche et de l’élevage, ainsi que des Représentants des Organisations Internationales et sous régionales, le Premier Ministre, Daniel Ona Ondo a souligné l’opportunité de définir, pendant la rencontre de Libreville, les intentions collectives des pays de la sous-région pour la période 2015-2017 pour un développement inclusif de la nutrition. « La question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle doit être au cœur des politiques publiques de développement en Afrique centrale » a-t-il mentionné.

Reconnaître l’importance de la nutrition  

Les participants à la rencontre de Libreville ont été appelés à faire « un plaidoyer fort en faveur de la mobilisation des ressources permettant la mise en œuvre des recommandations et des engagements de la 2ème Conférence Internationale sur la Nutrition. En effet, « faute d’investissements appropriés, la qualité de la nutrition ne peut être améliorée » a conclu le Premier Ministre Daniel Ona Ondo.

Dans le contexte actuel, les pays africains doivent fournir davantage d’efforts car « en dépit des percées réalisées dans le cadre de la lutte contre la malnutrition, les progrès ont été insuffisants et inégaux. La malnutrition reste une des causes les plus fréquentes de morbidité et de mortalité sur le continent » a indiqué le Pr. Georges Ki-Zerbo, Coordonnateur OMS de l’Equipes Inter-pays pour l’Afrique centrale (IST/AC). 

Bien qu’une approche systémique de l’alimentation soit importante, des actions complémentaires sont également nécessaires dans d’autres secteurs. Ceux-ci comprennent l’éducation et l’information en matière de nutrition, des interventions directes du système de santé ainsi que d’autres services de santé pour promouvoir la nutrition, l’adduction d’eau, l’assainissement et l’hygiène, la sécurité alimentaire, la protection sociale, le commerce et les investissements internationaux a souligné le Pr. Ki-Zerbo. 

Contrastant avec l’approche quantitative de l’alimentation centrée sur la sécurité alimentaire, développée ces dernières années, le contexte actuel montre que la « sécurité alimentaire quelle que soit son envergure, n’est pas un gage de sécurité nutritionnelle » a ajouté Dan Rugabira, Coordonnateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale et Représentant de la FAO au Gabon et à Sao Tomé-et-Principe. 

Certaines sous-régions, parmi lesquelles se positionne l’Afrique de l’Ouest, ont accompli des progrès appréciables dans la lutte contre la faim. Selon les estimations de la FAO, l’Afrique centrale affiche le moins de progrès par rapport aux autres sous-régions car sa population de personnes sous-alimentées aura augmenté de 143,7% entre 1990-1992 et 2014-2016.

Face à ce portrait peu flatteur et compte tenu des potentialités agricoles énormes de cette partie du continent, il est impérieux de mettre la nutrition au cœur des priorités de développement. Cela passe, notamment par « la promotion des régimes alimentaires équilibrés et l’éducation nutritionnelle comme facteur de bien-être et du mieux-être » a déclaré Mme Clothilde Nizigama, Secrétaire Générale adjoint de la CEEAC.

« Il est donc urgent qu’un engagement politique fort et de haut niveau soit exprimé et se traduise en politiques et actions afin de renforcer et développer les programmes de nutrition dans notre région, à travers une Politique Nationale de nutrition adaptée, le Programme Détaillé du Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA) et les autres objectifs et cadres stratégiques de développement qui sont en cours dans nos pays » a-t-elle ajouté.

Travailler en synergie pour atteindre les objectifs

Lors de la Deuxième Conférence Internationale sur la Nutrition (CIN2), conjointement organisée par la FAO et l’OMS, les gouvernements et représentants de plus de 170 pays se sont engagés à faire disparaître la malnutrition au niveau mondial. En outre, les recommandations qui ont été formulées pendant la CIN2 portent sur des politiques et des investissements à haute valeur sur la sécurité nutritionnelle des populations.

Les partenaires au développement et les agences des Nations Unies présents à Libreville ont été invités à contribuer davantage aux investissements et activités qui visent à améliorer la sécurité nutritionnelle des populations de l’Afrique centrale.

La nutrition étant multidimensionnelle, la mobilisation des Ministères et autres institutions est nécessaire à son intégration dans les priorités de développement. En effet, il ressort que le renforcement de leurs appuis techniques et financiers permettra la mise en œuvre des engagements pris en matière de nutrition.

Au terme de la rencontre sous-régionale, vendredi 2 octobre, une feuille de route et un mécanisme de suivi de sa mise en œuvre, seront proposés pour chacun des pays participants.

 

Liens utiles

ICN2

CAADP

REACH/SUN

UNGNA

Nutrition in the SDGs/UNSCN

www.globalnutritionreport.org

30 octobre, 2015: Journée africaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (Ouganda) ((http://nepad.org/conferences/6th-africa-day-food-and-nutrition-security)

 

 

Contacts médias

 

Hyacine Kacou-Amondji, Chargée de communication, Bureau sous-régionale Fao pour l’Afrique centrale : [email protected]