Bureau régional de la FAO pour l'Afrique

Un projet financé par le Fonds fiduciaire de solidarité africain aide les jeunes du Lac Albert grâce à la pisciculture en cage

Des cages à poissons (Photo: ©FAO Isaac Kasamani)

La pêche est une activité économique importante et une source majeure de revenus pour les communautés autour du Lac Albert en Ouganda. Le débarcadère de Butiaba le long des rives, dans le District de Buliisa à l’ouest de l’Ouganda, n’est pas en reste. Il y a là des jeunes hommes et des jeunes femmes qui dépendent principalement de la pêche dans le lac comme moyens de subsistance. À mesure que la population de ce débarcadère augmente, il y a de plus en plus de pression sur ce lac qui s’étend entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo.

Sarah Namirimu, responsable des pêches en charge du débarcadère de Butiaba, a déclaré qu’il y a eu de la surpêche sur le lac des deux côtés de la frontière et qu’il y a peu de contrôle de la pêche illicite.

En conséquence, les stocks de poissons ont considérablement diminué – tellement réduits que des pêcheurs passent des jours et des nuits à pêcher sur le lac pour n’attraper qu’un poisson de petite taille, le poisson argenté – localement appelé « mukene » – qu’ils vendent à des usines qui produisent des aliments pour poisson et pour poulets. Cela a laissé beaucoup de jeunes oisifs et sans emploi.

C’est dans ce contexte que la FAO, grâce au financement du Fonds fiduciaire de solidarité africain (ASTF), a engagé des jeunes des communautés autour du lac dans la pisciculture en cage dans des zones établies le long du Lac Albert.

Selon Jacob Olwo, Fonctionnaire national de la FAO chargé des pêches et de l’aquaculture, la nécessité de pratiquer la pisciculture en cage a été également due au fait que les jeunes ciblés par le projet n’avaient pas de terre pour pratiquer l’aquaculture.

« La majorité des groupes que nous avons ciblés ne possèdent pas de terre. Or, nous ne voulions pas non plus leur faire quitter l’endroit qu’ils ont considéré pendant des années comme leur demeure. Nous avons donc mené une évaluation pour identifier les zones où peut se pratiquer la pisciculture en cage le long du lac », dit Olwo.

Les jeunes ont été organisés en groupes de vingt membres chacun et formés sur la pisciculture en cage par le personnel technique de la FAO. La FAO a également fourni dix cages, des alevins et des aliments pour poisson afin de les aider durant la phase initiale.

La pisciculture en cage sur le Lac Albert se fait sur la base d’un partage des coûts avec les groupes dans un processus à quatre phases. Dans la première phase, la FAO fournira 75 pour cent du coût tandis que les deux groupes – l’Association pour le développement des pêcheurs et agriculteurs de Butiaba (BUFITA) et l’Association des jeunes pêcheurs et commerçants de Butiaba (BUFIDA) – contribueront à hauteur de 25pour cent. Dans la deuxième phase, la FAO et les groupes feront une contribution de 50 pour cent chacun tandis que dans la troisième phase, la FAO contribuera seulement 25 pour cent. Dans la phase finale, la FAO ne fournira plus aucun soutien.

Cette initiative vise à favoriser l’appropriation du programme pour en assurer la durabilité après la fin du projet – une disposition sur laquelle les membres des deux groupes ont convenu et qu’ils soutiennent.

Oscar Uvon Mohamed, membre du BUFITA, a déclaré qu’il avait abandonné la pêche pour faire le commerce du « bodaboda » (mototaxi) parce qu’il n’y avait plus de poissons dans le lac. Maintenant, il attend avec impatience la première prise de poissons des cages de son groupe.

« Nous prévoyons de vendre nos poissons une fois adultes et nous allons utiliser l’argent pour acheter plus de cages. Je fais également des économies pour qu’à l’avenir je puisse acheter mes propres cages et continuer la pisciculture parce que l’argent que je gagne du “bodaboda” ne suffit pas », dit Uvon.

Le Fonctionnaire en charge des pêches a déclaré que le soutien de la FAO à travers le Fonds fiduciaire de solidarité africain est opportun et qu’il intervient pour engager essentiellement des jeunes hommes et des jeunes femmes sans emploi.

Dans le cadre du projet, plusieurs autres groupes seront appuyés dans le cadre du plan de la FAO sur la pêche et l’aquaculture qui cherche à faire de Butiaba un centre aquacole.

« Nous envisageons de faire de Butiaba un centre aquacole en essayant de produire nous-mêmes les aliments pour nos poissons parce que nous avons toutes les matières premières nécessaires. Nous voulons également faire notre propre écloserie afin de pouvoir produire nos espèces et repeupler le Lac Albert », conclut Olwo.

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