Bureau régional de la FAO pour l'Afrique

Le Fonds fiduciaire de solidarité africain change des vies à travers les banques villageoises

Caption for photo : Des membres du groupe VSL à Phalombe faisant l’éloge des VSL à Phalombe (Photo : ©FAO / Malawi)

22 mars 2016, Malawi – A première vue, les Programmes villageois d’épargne et de prêt (VSL en anglais) peuvent sembler peu attrayants, mais ce concept financier change la vie de nombreuses personnes affectées par le changement climatique dans le district de Phalombe, dans le sud du Malawi.

Aussi appelées banques villageoises, ces programmes reposent sur une idée simple: les membres se réunissent et contribuent avec leur argent, individuellement; cela devient immédiatement un fonds sur lequel ils peuvent garantir des prêts.

Comme les prêts sont traités au niveau des groupes plus restreints, une fois par semaine, les prêts sont donnés sur place à un taux d’intérêt de 20 pour cent.

L’avantage des VSL est qu’ils permettent une réduction considérable des taux d’intérêt (les banques, en effet, octroient des prêts au taux d’intérêt de 42 pour cent) et augmentent considérablement l’accès au financement par les petits agriculteurs au Malawi, en particulier les femmes – qui constituent 70 pour cent de la population active du secteur agricole – qui ont besoin de prêts, mais manquent de garanties nécessaires.

L’École d’agriculture de terrain (FFS) de Tiwale est l’un des groupes ayant le mieux réussi parmi les VSL de l’Autorité traditionnelle de Jenala à Phalombe. Le groupe compte 12 personnes dont 10 sont des femmes.

Formé en 2015 grâce à un projet de renforcement de la résilience financé par le Fonds fiduciaire de solidarité africain (ASTF) à hauteur de 2 millions de dollars, le groupe est passé de 7 membres à 12 en raison des profits considérablement élevés et des pratiques de bonne gouvernance.

Le projet de deux ans, coordonné par la FAO, utilise l’approche Champs-Ecole-des Paysans (CEP), un modèle de vulgarisation participative qui regroupe 30 agriculteurs pour développer les compétences de recherche sur les technologies agricoles à adopter dans le contexte local des effets du changement climatique.

56 groupes de FFS ont été mis en place, regroupant 2 606 ménages vulnérables et contenant au moins 13 000 personnes pour diversifier et augmenter les revenus des ménages, leur accès aux intrants agricoles et améliorer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle, ce qui, au bout du compte, renforcera la résilience aux chocs climatiques.

Pour assurer la diversité des sources de revenus, les VSL ont été intégrés dans le cadre du modèle des CEP comme volet commercial pour augmenter les revenus des ménages de sorte que même en cas de catastrophes climatiques, l’impact serait minimal puisque les membres utiliseraient une partie des revenus de leurs activités commerciales pour reconstruire leurs moyens de subsistances.

Les membres du groupe du VSL de Tiwale sont autorisés à faire des contributions, appelées «actions », cinq fois plus élevées.

En conséquence, pendant 32 semaines en 2015, les membres de ce groupe ont réalisé un bénéfice de 123 pour cent de leurs contributions. Certains s’en sont donc servi pour démarrer de petites entreprises, acheter des intrants agricoles ou de la nourriture tandis que d’autres l’ont utilisé pour payer des frais scolaires de leurs enfants.

Des vies changées

Fanny Jackson, 29 ans et membre du Groupe VSL de Tiwale parle du lien entre l’indépendance économique des ménages et les chocs climatiques dans le district de Phalombe, l’un des 15 districts déclarés comme zone sinistrée par le président Peter Mutharika au début de 2015.

« Ce programme [VSL] est très utile pour nous parce que, par exemple, lorsque les inondations ont détruit nos champs de culture l’année dernière, nous avons pu acheter de la nourriture pour nos ménages car nous avions une source fiable de revenus », dit Jackson.

Dans le village de Chabwera sous l’Autorité traditionnelle de Jenala, l’on ne peut ignorer l’histoire de Fanny Makiyi, membre d’un des VSL de Chisomo, qui s’élargissent comme de feux de brousse.

L’année dernière, grâce aux bénéfices du VSL, Makiyi, 35 ans, a acheté deux chèvres d’une valeur de 7 000 kwacha (10 dollars américains) chacune et a payé les frais de scolarité de sa fille.

« Les VSL sont très utiles en termes d’indépendance économique. Cela m’a aidé à faire face à l’impact des inondations et d’autres catastrophes comme les périodes de sécheresse qui sont devenus si récurrentes ici », a expliqué Makiyi, qui s’est aventurée dans la vente des beignets et des tomates.

La Représentante de la FAO au Malawi, Mme Florence Rolle, exprime sa satisfaction de voir à quel point le projet, grâce au soutien du Fonds fiduciaire de solidarité africain, a autonomisé les collectivités.

« À Phalombe, les VSL permettent aux membres d’avoir accès aux intrants agricoles, mais aussi de constituer et de diversifier des avoirs des ménages comme le bétail qui peut être utile pendant les périodes de choc climatique », dit-elle.

Les initiatives de renforcement de la résilience comme les VSL pourraient être une arme contre la pauvreté et la faim causées par les effets du changement climatique.

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Contact :

Mike Chipalasa | Chargé des communications à la FAO Malawi | +265 888 715 385 | [email protected] |