Bureau régional de la FAO pour l'Afrique

Réduire les pertes post-capture : un enjeu pour les pêches en RD Congo

La FAO renforce les capacités de l’administration centrale des pêches et de l’aquaculture, et des parties prenantes pour minimiser les pertes après capture

Photo:© FAO/Xavier Farhay

Kinshasa, 8 juin 2016 - L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) appui le renforcement des capacités sur l’organisation et le fonctionnement de l’unité post-capture. Une formation a été organisée à Kinshasa à l’endroit de trente agents de l’administration nationale des pêches et aquaculture, des entités décentralisées des provinces de Kongo Central et de Kinshasa, ainsi que des membres d’associations de pêcheurs et de mareyeuses. L’activité s’inscrit dans le cadre de la clôture du projet « Appui à la réduction des pertes après capture du poisson à l’Estuaire du Fleuve Congo, Province du Congo Central».

Le Ministre de l’Agriculture, Pêche et Elevage, M. Emile Christophe Mota, a saisi l’opportunité pour appeler tous les partenaires au développement, les bailleurs de fonds et les privés à appuyer ce projet  par une large dissémination de cette approche, des techniques et technologies post-capture du poisson au profit des petits producteurs artisanaux et les femmes transformatrices et mareyeuses, dans les zones de pêche à haute potentialité halieutique. Par ailleurs, il a souligné l’importance de mettre la priorité sur les sites où sévit la malnutrition infantile.

Comprendre les enjeux des pertes post-capture

 Pendant trois jours, les participants ont renforcé  leur compréhension sur la problématique des pertes post-capture et ont été dotés des connaissances nécessaires pour les aborder de manière efficace et pérenne afin de capitaliser les résultats du projet. Ces connaissances ont porté entre autres sur la compréhension mutuelle de la problématique des pertes post-capture ; les notions de base en technique et gestion post-capture, cas du système FAO-Thiaroye de transformation des produits; l’analyse situationnelle, l’organisation, et l’identification des responsabilités et moyens d’une unité post-capture opérationnelle pérenne. Tous ces éléments ont permis de définir une stratégie de sortie du projet assortie des éléments prioritaires devant constituer la trame d’une stratégie nationale pour la réduction des pertes post-capture en RDC qui reste à développer. 

Optimiser les produits de la pêche

Les opportunités manquées en termes de sécurité alimentaire lors de pertes de poisson, une denrée douée d’attributs nutritionnels essentiels (au-delà des protéines, les acides gras polyinsaturés et micronutriments indispensables dans la croissance et le développement

physique, les fonctions cognitives et la prévention de troubles de santé) ont été mises en exergue, notamment dans la présentation portant sur la technique FTT-Thiaroye, un outil efficace pour la réduction des pertes post-capture, capable d’assurer à la fois, la cuisson, le fumage à chaud, le séchage, et le stockage des produits outre la diversification et valorisation d’autres produits à valeur ajoutée dont les saucisses, les hamburgers, les farcis, les gâteaux de poisson préparés à partir d’espèces à faible valeur.  

Pour assurer la diffusion de ce type de technologie de conservation et transformation du poisson, une attention particulière devrait être accordée à l’opérationnalisation de l’Unité Post-capture dont la structure organique, les attributions et moyens requis ont été définis au cours de cet atelier et qui aura pour tâche de suivre, former et gérer le domaine post-capture de manière à dupliquer les expériences dans d’autres plans d’eau du territoire national. En effet, directement et dans certains cas, de concert avec d’autres services habilités, elle assurera  la coordination, la facilitation et la mise  en œuvre de toute action visant à prévenir et réduire durablement les pertes post-capture, ajouter de la valeur aux produits halieutiques et assurer leur commercialisation adéquate.

« La diffusion de toutes les innovations du four FTT aura des effets limités s’il n y a pas une Unité Post-Capture fonctionnelle au sein de l’administration nationale et décentralisée de pêches capable d’animer, de suivre, de former, de vulgariser et de gérer la filière post-capture de manière à dupliquer les expériences dans d’autres plan d’eau du territoire national, a affirmé le Représentant de la FAO, Alexis Bonte. Pour lui, cette Unité Post-Capture jouera le rôle catalyseur et devra avoir l’œil sur tous les aspects de post-capture et d’autonomisation réelle des communautés.

Au terme de cette formation, la FAO ainsi que le Gouvernement congolais attendent de ces agents cadres de l’administration des pêches suffisamment outillés de réaliser la mise en place d’un programme national axé sur les stratégies de minimiser les pertes après captures de la filière pêche.

 

Autres détails sur les liens :

Programme pour des Moyens d’Existence Durables dans la Pêche (PMEDP)

Document de support a la formation sur la gouvernance des pêches maritimes dans la sous‐région AOA‐OI

Document de support a la formation sur la gouvernance des pêches maritimes dans la sous‐région AOA‐OI

 

Contact :
Xavier FARHAY                                         
Chargé de Communication (RDC)                    
[email protected]