Bureau régional de la FAO pour l'Afrique

La FAO s’engage à améliorer la prestation des services de santé animale dans les zones pastorales en Éthiopie

Des actions visant à éliminer la peste des petits ruminants (PPR) ont été déployées dans les principales régions

Une formation sur l’enquête et le diagnostic de la PPR pour les spécialistes de la santé animale venus des principales régions

20 juin 2016, Éthiopie – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) met en œuvre un programme progressif de lutte contre la peste des petits ruminants (PPR) dans les plaines de l’Éthiopie. Dans le cadre du projet « Promouvoir la résilience des populations pastorales grâce à l’amélioration de la prestation des services de santé animale dans les zones pastorales en Éthiopie », financé par l’Union Européenne, des efforts visant à renforcer la capacité des services vétérinaires publics au niveau fédéral, au niveau de l’État régional et au niveau des woreda sont en cours, tandis que des modèles d’un partenariat public-privé sont aussi en cours d’expérimentation.

La peste des petits ruminants est une maladie virale hautement contagieuse qui touche les moutons et les chèvres et provoque des pertes globales estimées à entre 1,45 milliard et 2,1 milliards de dollars chaque année. La PPR est endémique dans la plupart des plaines de l’Éthiopie et l’on enregistre de fréquentes épidémies de la maladie dans les régions montagneuses. Une enquête menée à Siti Zone dans la région de Somali a montré que dans les zones où la maladie est endémique, la PPR est à l’origine d’une mortalité annuelle d’environ 10 pour cent chez les chevreaux. La population adulte est largement protégée, soit en raison de la guérison d’une infection naturelle, soit à cause de la vaccination. La PPR est considérée par les éleveurs comme le tueur numéro un des chèvres et, dans une moindre mesure, des moutons dans les zones pastorales des plaines de l’Éthiopie. Mais puisque le système de déclaration des maladies animales n’est pas bien mis en place dans les zones pastorales, les données sur la mortalité des petits ruminants ne sont pas bien documentées.

L’élimination de l’infection de la PPR : la solution la plus durable

Le Plan du Gouvernement éthiopien pour la croissance et la transformation (GTP) montre que, pour obtenir le plus grand rendement pour l’argent investi, il faudra réduire la mortalité des chevreaux, des agneaux, des veaux et des chamelons. Le projet « Promouvoir la résilience des populations pastorales » vise deux objectifs : aider à mieux comprendre la situation zoosanitaire dans les zones pastorales et renforcer de manière durable la capacité à mettre en œuvre les mesures de lutte contre les maladies animales. Ceci contribuera éventuellement à une réduction de la morbidité et de la mortalité liées à la PPR parmi les petits ruminants des communautés pastorales des États régionaux d’Afar, d’Amhara, d’Oromia, des SNNP, de Somali et de Tigray.

« Bien que l’objectif soit d’éradiquer la PPR dans le monde à l’horizon 2030, l’Éthiopie, en principe, s’est fixé l’objectif d’éliminer le virus de la PPR à l’horizon 2025 ; après quoi il faudra quelques années pour vérifier son absence définitive », a déclaré Gijs van’t Klooster, Expert international en santé animale et Chef de l’équipe du projet. Il a ajouté que l’élimination est la manière la plus durable, et c’est la raison pour laquelle ils ont opté pour cela. L’élimination de la PPR du pays prouvera que l’Éthiopie dispose d’un service vétérinaire qui est capable de lutter contre les maladies animales, ce qui, à son tour, favorisera davantage le commerce à l’exportation.

Rechercher, trouver et éliminer

La stratégie adoptée par l’Éthiopie consiste à utiliser plusieurs outils simultanément pour réaliser des progrès, à savoir une détection précoce de la PPR, une vaccination ciblée et, si possible, le contrôle des mouvements des animaux pour atteindre l’élimination de l’infection à l’échelle régionale. Des équipes de recherche participative des maladies (pour la PPR) ont été mises en place au niveau régional et sont équipées de matériel et de compétences nécessaires pour enquêter sur la maladie et sur le prélèvement et la transmission des échantillons. Des Agences de coordination sont mises en place pour superviser les programmes ciblés de vaccination contre la PPR, qui visent une couverture de près de 100 pour cent. M. Gijs a déclaré que le programme a commencé avec une formation de formateurs au niveau national pour 22 experts des laboratoires régionaux, des agences de coordination et des ONG sur les techniques participatives, y compris les techniques d’entrevue, le classement et la cartographie, ainsi que l’examen clinique des petits ruminants, l’enquête sur la maladie et le diagnostic de la maladie sur le terrain. Les formateurs ont à leur tour disséminé la formation sur le terrain au niveau du personnel de la santé animale dans les woreda et ont maintenant établi des équipes de recherche participative des maladies. Ces équipes de recherche sont en train de mener présentement une enquête sur le terrain et ont déjà détecté 2 foyers d’infection de la PPR.

« La formation a fourni une excellente occasion d’élargir la compréhension des participants sur l’approche de surveillance syndromique (reconnaissance clinique de la PPR, son épidémiologie et sa pathologie), l’enquête sur la maladie, le prélèvement et l’analyse des échantillons en utilisant le test de diagnostic rapide », a déclaré M. Gijs. La surveillance syndromique est la collecte et l’analyse de données médicales relatives à un groupe de maladies qui présentent des signes cliniques similaires afin d’en détecter les épidémies à un stade précoce.

La PPR est une maladie grave, contagieuse et souvent mortelle, qui touche les moutons et les chèvres et est causée par un morbillivirus similaire aux virus qui causent la peste bovine et la rougeole chez l’homme. Elle demeure un obstacle majeur en matière de santé animale pour l’élevage des petits ruminants en Éthiopie. Outre la mortalité des petits ruminants qu’elle cause, elle en limite aussi la production et a des répercussions sur le commerce local et le commerce à l’exportation, qui à leur tour ont des effets négatifs sur les moyens de subsistance des communautés pastorales. Puisque les femmes sont souvent propriétaires de moutons et de chèvres qu’elles mènent paître, les animaux jouent un rôle important pour parvenir à une plus grande égalité entre les genres. Par conséquent, la PPR répercute considérablement sur les moyens de subsistance des femmes et des enfants.

La maladie se caractérise par de la fièvre, d’écoulements oculaires et par la bouche, d’érosions dans la bouche, de la bronchopneumonie et de la diarrhée. Le virus se propage dans les muqueuses des yeux, du nez, de la bouche et des intestins et est excrété dans les écoulements oculaires et par la bouche, dans l’urine et dans les matières fécales. La plupart des infections se produisent par contact direct avec les animaux infectés, l’inhalation de gouttelettes provenant de leur éternuement et de leur toux ou en buvant de l’eau dans un même abreuvoir qu’eux. Un animal infecté peut, soit mourir de déshydratation dans les 12 jours qui suivent (jusqu’à 80% dans une population vierge) ou en guérir et devenir ainsi immunisé à vie.

 

Contact : [email protected], Chargé national de communication, FAO Éthiopie