Bureau régional de la FAO pour l'Afrique

La CEDEAO et la FAO se penchent sur la santé animale et les réseaux de production

La santé animale (Photo: © FAO)

19 septembre 2016, Abuja – En collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Commission de la CEDEAO a organisé un atelier régional de 5 jours pour des spécialistes de la santé animale, des réseaux de production, des hauts fonctionnaires régionaux ainsi que des représentants d’organismes internationaux d’aide.

L’atelier, qui a vu aussi la participation des directeurs des services vétérinaires et des organisations de producteurs, s’est ouvert à Abuja le 19 septembre 2016 dans le but de partager des expériences et d’échanger des idées sur les tendances et les défis du secteur de l’élevage et formuler des recommandations sur la voie à suivre.

Prenant la parole au nom du Président de la Commission de la CEDEAO lors de la cérémonie d’ouverture, M. Tchambakou Ayassor, Commissaire de la CEDEAO chargé de l’agriculture, l’environnement et les ressources en eau, a déclaré que la Commission de la CEDEAO considère les ressources animales comme élément essentiel dans ses  efforts de développement de l’agriculture, étant donné que le secteur des ressources animales a un potentiel important pour contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la réduction de la pauvreté, la génération de revenus, la création de richesse et l’amélioration des moyens de subsistance des citoyens de la CEDEAO.

Selon lui, il est estimé que «70 pour cent des populations de l’espace CEDEAO tirent plus de 50 pour cent de leurs revenus de l’élevage tandis que le secteur de l’élevage contribue entre 23 pour cent et 35 pour cent au produit intérieur brut (PIB) dans la région.»

Au même moment, la persistance des affrontements violents entre des bergers transhumants et les communautés agricoles demeure un défi pour la CEDEAO et la région dans son ensemble. D’autres problèmes existent encore, comme les maladies animales et le changement climatique, ce qui oblige la CEDEAO à créer le Centre régional de santé animale (CRSA), basé à Bamako au Mali, en collaboration avec plusieurs organisations régionales, continentales et internationales, dont l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Bureau Interafricain pour les Ressources Animales de l’Union Africaine (BIRA-UA).

Le Commissaire Ayassor a noté qu’ayant pris connaissance de l’importance du secteur de l’élevage, la CEDEAO a élaboré une stratégie de transformation du secteur dans le cadre de la Politique agricole de la CEDEAO (ECOWAP) et le Programme régional d’investissement agricole (PRIA) pour mettre en valeur le potentiel économique du secteur dans la région.

Il a également indiqué que, dans le but de consolider davantage les acquis dans ce sens, les chefs d’État de la CEDEAO ont adopté un Acte additionnel qui reconnaît le CRSA comme organe technique de la CEDAO en matière de santé animale. Dans le même ordre d’idées, il a ajouté que la Surveillance épidémiologique (RESEPI) et le Réseau de laboratoires vétérinaires (RESOLAB) ont été mis en place par la FAO mais par la suite confiés à la Commission de la CEDEAO pour assurer de façon durable la surveillance et le diagnostic des maladies animales à l’échelle régionale.

Ayant pris la parole à son tour, le Ministre nigérian de l’agriculture, Dr. Audu Ogbe, a également indiqué que la réunion d’Abuja intervenait au moment opportun, eu égard aux difficultés auxquelles est confronté le secteur de l’élevage dans la région ouest-africaine.

Représentant le Ministre, le Secrétaire permanent du Ministère, Shehu Ahmed, a fait remarquer que la filière de l’élevage a un fort potentiel de croissance au Nigeria. Il a toutefois souligné que ce potentiel n’est pas pleinement exploité en raison du «système de production essentiellement extensif / de transhumance et semi-intensif où les animaux sont laissés à eux-mêmes pour se promener à la recherche de nourriture / pâturages.»

 Il a souligné que de telles pratiques ne permettent pas une nutrition saine nécessaire pour la croissance et la production, entrainant par conséquent la sous-productivité.

Il a signalé qu’il est inquiétant de noter que, malgré l’existence des règlements sur la transhumance dans l’espace CEDEAO et entre les États membres en matière de libre circulation des personnes, des biens, des services et des marchandises, et le mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des conflits mis en place, l’année 2016 a enregistré elle seule un grand nombre d’affrontements mortels entre des bergers nomades et des agriculteurs au Nigeria, et il est urgent de trouver des solutions durables à ce problème complexe.

Dans son allocution, le Chef de l’Équipe pour l’Afrique de l’Ouest au Bureau régional de la FAO pour l’Afrique, Berhanu Bedane, a fait valoir qu’il serait mieux que la réunion des experts et des partenaires se penche sur la pleine fonctionnalité et la durabilité des réseaux de santé animale et de production animale.

Il a souligné que l’assistance financière que la FAO continue de fournir au réseau montre l’importance qu’elle accorde au développement de l’élevage.

Outre les partenaires régionaux et internationaux, dont l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS), tous les membres des quatre réseaux (épidémiologie, laboratoire, directeurs des services vétérinaires et production animale) ont participé à la réunion.

 

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Avec l’aimable autorisation de la Direction de la communication de la CEDEAO