Amélioration de la Production de Riz en Afrique de l'Ouest
 

Détail nouvelle

A travers le projet APRAO, la FAO donne un nouvel élan au secteur semencier au Niger

02/05/2013
A travers le projet APRAO, la FAO donne un nouvel élan au secteur semencier au Niger

Amélioration des semences pour plus de riz d’une meilleure qualité

La FAO a apporté une assistance technique au Niger pour l'améliorer la production de semences de qualité avec pour objectif celui d’accroitre les rendements et améliorer la qualité du riz produit localement, deux facteurs cruciaux pour le développement durable du secteur rizicole.

Depuis 2010, la FAO a mis en œuvre un projet de développement pour l’«Amélioration de la production de riz en Afrique de l’Ouest», dénommé APRAO, dans cinq pays de la sous-région, y compris le Niger. APRAO a pour but l’amélioration de la production du riz local en adoptant une approche intégrée qui donne la priorité aux maillons les plus faibles de la chaine de valeur afin de maximiser l’efficacité de ses interventions. «Au Niger, le diagnostique de base en début de projet a mis en évidence la faiblesse du secteur semencier, et nous avons décidé de miser sur son renforcement afin de donner un coup de pouce à la production rizicole de notre pays» déclare Sido Amir, assistant technique du projet APRAO au Niger.

La production agricole au Niger est caractérisée par une très faible productivité, et le riz ne fait pas exception. En bonne partie, cette faible  productivité est due à l'accès limité de la part des paysans aux semences de qualité, estimé entre 6 et 8 pour cent selon le Plan Semencier National de 2012.

Dans un contexte où les marchés mondiaux sont de plus en plus incertains en termes de disponibilité et de prix, il est crucial que la production de riz augmente afin de réduire le recours aux importations, actuellement de 150 000 tonnes par an, et augmenter ainsi la sécurité alimentaire et le revenu des populations rurales.

Un secteur peu développé

Au Niger, le système semencier est affecté par de nombreuses contraintes institutionnelles, techniques et socio-économiques. Une nouvelle réglementation semencière est en cours d'adoption. Le secteur privé est pratiquement absent de la production semencière, les infrastructures sont insuffisantes et le secteur semencier informel, bien qu’essentiel, ne permet pas la mise en circulation de variétés améliorées. Enfin, les variétés performantes en cours d’utilisation ne sont pas bien conservées et leurs semences sont, à peu d’exception près, généralement de qualité insuffisante. Or, un dispositif assurant la disponibilité de semences de base de haute qualité est essentiel au succès du système semencier car les multiplicateurs doivent pouvoir accéder à des quantités adéquates de ces semences.

APRAO a identifié l’insuffisance du matériel génétique de ces variétés comme un facteur limitant fortement l’utilisation des semences de qualité de la part des riziculteurs. L’étude sur l’etat des lieux conduite en début de projet a en effet mis en évidence des niveaux insuffisants de pureté variétale et de germination des semences de première génération produites en fin de campagne, entrainant la réduction aux environs de 4 tonnes par hectare des rendements en système irrigué. Ces phénomènes ont été attribués à la dégénérescence de la semence de prébase, qui est le matériel de départ utilisé pour la production de semences de première et seconde génération.

Des semences pures de variétés améliorées

APRAO a apporté un appui technique à l’Institut National de Recherche Agricole du Niger, responsable du maintien du matériel végétal de départ, à travers la fourniture en 2011 de 140 kg de semences de prébase, catégorie G3, de deux variétés améliorées à savoir la NERICA L-49 et la Kogoni 91-1 (Gambiaka), en provenance de l’Institut d’Economie Rurale du Mali. Il s’agit de deux variétés très productives, produisant respectivement 7 et 6 tonnes par hectare, ayant des rendements supérieurs à ceux du témoin national, la IR15, qui est de l’ordre de 4,5 tonnes. Ces deux variétés sont dotées d’une bonne résistance aux adventices, d’une qualité élevée du grain et d’un rendement à l’usinage excédant de 5 pour cent la valeur moyenne nationale, qui est de 60%. La variété Gambiaka en particulier a déjà fait ses preuves et est très apprécié par la plupart des consommateurs pour sa haute qualité culinaire, ainsi que celle des producteurs qui la préfèrent en raison de sa valeur marchande supérieure de 20 pour cent à la moyenne.

Pendant la saison 2012, les semences de prébase désormais régénérées grâce à l’appui du projet ont été multipliées par les paysans multiplicateurs pour produire 132 tonnes de semences certifiées ; cette quantité de semences de haute qualité sera suffisante à emblaver avec des semences de seconde génération 2 350 hectares de terres agricoles en 2013.

Mieux avec peu

L’emblavure de 2350 hectares équivaut à une production de 14 000 tonnes de riz, contre les 9 350 tonnes estimées en l’absence de régénération de la prébase, soit un gain de 4 400 tonnes équivalent à une valeur de 2,6 millions de dollars EU. Un autre avantage de cette régénération  est  la production d’un paddy de qualité gustative et nutritionnelle supérieure. De plus, une plus grande sensibilité des riziers vis-à-vis de l’importance de l’utilisation d’une semence de qualité sera atteinte sur la base des gains effectifs dérivant de l’utilisation de semences de qualité.

Les aménagements hydro-agricoles de la vallée du fleuve Niger comptent 8 000 hectares et sont exploités par environ 21 000 producteurs de riz. Les terres emblavées à riz hors aménagement occupent environ 29 000 hectares supplémentaires. D’importants investissements ultérieurs sont donc nécessaires afin de combler les besoins en semences, estimés à 1 123 tonnes par an.

L’approche d’optimisation de l’utilisation des ressources et le ciblage rigoureux des facteurs limitants prônés par le projet APRAO apparait comme une réponse efficace et durable aux enjeux auxquels doit faire face le développement du secteur rizicole en général, et celui du sous-secteur semencier en particulier.

Tag(s): riz, Niger, APRAO, efficace, semences, développement