Amélioration de la Production de Riz en Afrique de l'Ouest
 

Détail nouvelle

Capitalisation de l’approche Champs écoles de producteurs pour une intensification durable de la production de riz

11/09/2013
Capitalisation de l’approche Champs écoles de producteurs pour une intensification durable de la production de riz

Le projet «Amélioration de la production de riz en Afrique de l’Ouest», dénommé APRAO, est une initiative régionale financée par le Royaume d'Espagne qui depuis trois ans met en œuvre des actions  visant l’amélioration durable de la production rizicole locale et l’augmentation des revenus des petits riziculteurs et des petites entreprises semencières privées. L’APRAO intervient en Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal en réponse à la flambée des prix des denrées alimentaires de 2007-2008.


Afin de renforcer les capacités des petits producteurs de riz pour faire face aux contraintes du secteur rizicole, APRAO a joint ses efforts à ceux du « Programme régional de la FAO de gestion intégrée de la production et des déprédateurs » (GIPD), une initiative ayant pour but de réduire l'utilisation de pesticides et d'augmenter les rendements des cultures et la diversification des systèmes de production. La méthode du programme GIPD repose essentiellement sur des parcelles expérimentales de démonstration utilisées comme des salles de classes à ciel ouvert à travers lesquelles les agriculteurs peuvent vérifier semaine après semaine les résultats des technologies qui leur sont proposées.

L’adoption de  cette méthodologie  efficace par le projet APRAO a permis de transmettre  des techniques complexes, comme par exemple la production de semences de qualité, par des modalités très intuitives et facilement reproductibles. Le projet APRAO a également contribué à relever les  rendements en facilitant l’accès des petits producteurs rizicoles aux semences de qualité, engrais et produits phytosanitaires.

Après plus de trois ans de  fonctionnement, les activités de renforcement des capacités entreprises par APRAO par la formation ont été réalisées essentiellement à travers la méthode des Champs Ecoles développée par le programme GIPD.


Des rendements à la hausse
Dans les pays cibles, plus de 6000 agriculteurs dont environ 1000 femmes ont été formés sur des  nouvelles techniques pour produire plus et mieux. Ces nouvelles connaissances ont en effet le double avantage de garantir une plus grande disponibilité de semences et de riz de qualité dans leur zone d'influence, et de générer plus de  revenus aux  agriculteurs.

Concernant les rendements, des hausses significatives ont été observées dans tous les pays. En Mauritanie, les rendements relevés dans la vallée du fleuve étaient autour de 6t/ha avant l'intervention d’APRAO et de la GIPD, mais dès la première année d’intervention, les rendements moyens ont atteint 7,13 t/ha sur 40 hectares ; la deuxième année, les rendements oscillaient entre 7,75 et 8,8 t/ha sur 135 hectares. Au Sénégal des rendements comparables ont été observés après l’adoption des techniques améliorées enseignées par le projet APRAO à travers la méthode champs écoles de la GIPD (GIPD/CEP). Sur les sites de Dagana et de Podor, une augmentation de l’ordre de 35% a été observée sur plus de 130 hectares, avec un rendement moyen dépassant 8 t/ha, contre les 6 t/ha précédant les interventions du projet.

La qualité des semences et du riz produit s’est également améliorée. En Mauritanie et au Sénégal, les rendements à l'usinage du paddy ont atteint 65% contre des valeurs autour de 50% avant l'intervention du projet APRAO. Cette amélioration de la qualité a eu comme résultat immédiat une augmentation significative du prix escompté par les producteurs ; dans la zone centrale du Sénégal par exemple, les producteurs de semences ont pu vendre leur produit à un prix proche de 600 FCFA, ce qui leur a permis de réaliser une meilleure marge de profit.


Des surfaces toujours plus importantes
L'adoption de bonnes pratiques a subi une forte expansion grâce à l'appui du projet APRAO en termes d'intrants de qualité sur des surfaces de plus en plus importantes. Au Sénégal par exemple, le projet a fourni des intrants de qualité sur la base de fonds de roulement sur 223 hectares la première année, et sur 560 hectares la deuxième année. Au Mali, les semences distribuées et utilisées suivant les techniques GIPD ont permis d’emblaver plus de 550 hectares. A Boghé, un des sites d’intervention du projet en Mauritanie, les surfaces ainsi appuyées sont passées en un an de 40 à 135 hectares. Au Niger, les appuis en intrants ont permis d’emblaver plus de 1500 hectares.

Les semences, engrais et produits phytosanitaires sont  alloués sous forme de fonds de roulement à travers un fonds initial qui est régénéré chaque année. Ceci permet aux coopératives bénéficiaires  d’assurer de la durabilité dans leurs opérations immédiates  et dans le moyen terme, de même que de pouvoir investir efficacement  sur des surfaces de plus en plus importantes et accroître de manière encore plus substantielle les revenus des agriculteurs.

Tag(s): Capitalisation, Bonnes pratiques, Durabilité, Respect de l'environnement