La pollinisation est un processus fondamental des écosystèmes terrestres naturels et anthropiques. Elle est essentielle pour la production alimentaire et les moyens de subsistance et relie directement les écosystèmes sauvages aux systèmes de production agricole. La grande majorité des espèces de plantes à fleurs produisent des graines seulement si des animaux pollinisateurs transportent le pollen des anthères aux stigmates des fleurs. En l’absence de ce service, de nombreuses espèces et processus interconnectés existant au sein d’un écosystème disparaitraient.
La plupart des 25.000 à 30.000 espèces d'abeilles sont des pollinisateurs efficaces et avec les mites, les mouches, les guêpes, les coléoptères et les papillons, ils constituent la majorité des espèces pollinisatrices. Les pollinisateurs vertébrés incluent les chauves-souris, les mammifères non volants (plusieurs espèces de singes, rongeurs, écureuils arboricoles, olingo et kinkajou) et les oiseaux (colibris, nectariniidés, drépanidinés et certaines espèces de perroquets).
Dans les agroécosystèmes, les pollinisateurs sont essentiels pour les vergers, l'horticulture et la production de fourrage, ainsi que pour la production de semences de nombreuses cultures de racines et de fibres. Les pollinisateurs tels que les abeilles, les oiseaux et les chauves-souris influencent 35 pour cent de la production des cultures mondiales, augmentant la production de 87 des principales cultures vivrières du monde entier, ainsi que de nombreux médicaments d'origine végétale. Il est estimé qu'au moins 20 espèces d'animales en dehors des abeilles offrent les services de pollinisation aux cultures les plus importantes du monde.
Pour l'alimentation humaine, les avantages de la pollinisation ne se mesurent pas seulement dans l'abondance de fruits, de noix et de graines, mais également en termes de variété et de qualité. Les denrées alimentaires pollinisées par les animaux contribuent de façon très importante à la diversité nutritionnelle, la suffisance en vitamine et une bonne qualité des aliments.

La FAO et la pollinisation
En 2000, la FAO a accepté l'invitation du Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique d’être le chef de file pour permettre de faciliter et coordonner l'Initiative internationale pour la conservation et l'utilisation durable des pollinisateurs (ou mieux connue comme l'Initiative internationale sur les pollinisateurs (voir le plan d'action). En réponse à cet engagement et de façon parallèle au propre travail de la FAO sur l'agriculture durable et la gestion des ressources naturelles, la FAO a entrepris d'importants travaux sur les questions liées à la pollinisation, les services écosystémiques et la production agricole à travers son action mondiale sur les services de pollinisation pour une agriculture durable. Par exemple, la FAO a élaboré un système de gestion des informations sur la pollinisation (PIMS), a exécuté un projet d’envergure mondiale du FEM/PNUE/FAO sur la conservation et la gestion des pollinisateurs pour une agriculture durable et collabore avec de nombreux partenaires pour faire avancer le programme mondial de gestion durable des services écosystémiques.

La FAO et l'IPBES
La Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a été créée en Avril 2012. Son principal objectif est d'assurer l'interface entre la science et les politiques sur des questions relatives à la biodiversité et aux services écosystémiques. La FAO est l'un des quatre partenaires de l'ONU (avec le PNUD, le PNUE et l'UNESCO) qui collabore avec l'IPBES.
Parmi ses nombreuses activités, l'assemblée plénière de l’IPBES a décidé que l'une de ses évaluations – en l’occurrence sa première évaluation - aurait pour thème "la pollinisation, les pollinisateurs et la production alimentaire".
Le plan du chapitre du document final de l'évaluation sur "la pollinisation, les pollinisateurs et la production alimentaire», a été approuvé dans le cadre du programme de travail 2014-2018, lors de la 2èmesession plénière de l'IPBES. L'évaluation thématique consistera probablement en un résumé pour les décideurs politiques, ainsi que d'autres produits tels que des rapports techniques, des bases de données, des logiciels et des outils de gestion le cas échéant. L'évaluation est composée de six chapitres ainsi décomposés:
1. Aperçu de la diversité des pollinisateurs et des systèmes de pollinisation et de leur rôle dans le soutien de la production alimentaire.
2. Évaluer les facteurs de changement des pollinisateurs, des réseaux de pollinisation et des services de pollinisation.
3. Évaluer l'état et les tendances des pollinisateurs, des réseaux de pollinisation et des services de pollinisation.
4. Évaluer les méthodes économiques pour déterminer la valeur de la pollinisation pour la production alimentaire et les impacts économiques liés au déclin des populations de pollinisateurs.
5. Évaluer l’expertise non-économique, avec un accent particulier sur l'expérience des communautés autochtones et locales, des impacts liés à la baisse de la diversité et / ou des populations de pollinisateurs.
6. Évaluer les réponses aux risques associés à la dégradation des services de pollinisation et les possibilités de restaurer et de renforcer ces services.

Dans le monde entier, les experts ont été choisis pour préparer et revoir l'évaluation (deux des membres du personnel de la FAO sont réviseurs experts de cette évaluation), à travers un processus rigoureux impliquant, entre autres, les réunions des auteurs. La première réunion des auteurs s’est tenue à Bonn en Allemagne et la seconde a eu lieu à Belém, au Brésil.

Sur invitation de la FAO, l'IPBES a accepté que la troisième réunion des auteurs se réunisse au siège de la FAO du 27 au 30 juillet 2015.

Afin de profiter de la présence des experts de la FAO, l'Espace majeur sur les services écosystémiques et la biodiversité organise un déjeuner de travail avec le Dr Harpinder Sandhu sur de nouvelles méthodes qui visent à valoriser les services écosystémiques. Ce déjeuner de travail se tiendra le 31 juillet 2015 de 12:00 à 13:00 à la salle Philippines (C-277).