Les sols sont une ressource non renouvelable cruciale pour la production alimentaire et la stabilité des écosystèmes contribuant ainsi à l'amélioration et à la préservation de la santé des sols ainsi qu'à l'inversement de la dégradation des sols qui est essentielle à une agriculture durable.

La FAO définit la santé des sols: "La capacité du sol à fonctionner comme un système vivant. Les sols en bonne santé maintiennent en leur sein une diversité d'organismes qui contribuent à combattre les maladies des plantes, les insectes et les adventices, s'associent de façon bénéfique et symbiotique aux racines, recyclent les nutriments végétaux essentiels, améliorent la structure du sol et, partant, la rétention des eaux et des nutriments, le tout contribuant à améliorer la production végétale». On peut enrichir cette définition en adoptant une perspective écosystémique: un sol sain ne pollue pas son environnement; il contribue plutôt à atténuer les effets des changements climatiques, en préservant ou en augmentant la teneur en carbone de cet environnement" (http://www.fao.org/soils-2015/fr/).

Les engrais biologiques, tels que les résidus de culture et le fumier, améliorent la santé des sols et mettent un terme à la dégradation des sols en fournissant des nutriments essentiels pour la production végétale et en augmentant la teneur du sol en matière organique. La matière organique du sol contribue aux propriétés et processus physiques, chimiques et biologiques du sol qui sont essentiels pour la production agricole et pour la stabilité de l'écosystème, y compris l'eau et la rétention des éléments nutritifs, le cycle des nutriments, les transformations du carbone, la biodiversité, structure et stabilité des sols.

Estimation des apports d'azote provenant du fumier animal

Alors qu'une base de données complète aux niveaux mondial, régional et national sur les éléments nutritifs provenant d’engrais et épandus sur les sols est disponible par FAOSTAT depuis de nombreuses années, il n’existe pas d’informations détaillées sur la quantité d’éléments nutritifs appliqués aux sols via les engrais biologiques.

En soutien à l'Objectif Stratégique 2 de la FAO relatif à l’alimentation et l’agriculture durable, la Division sur les statistiques (ESS), la Division de la production végétale et de la protection des plantes (AGP) et la Division de la production et de la santé animales (AGA) de la FAO ont tenté de remédier à cette lacune et ont produit des estimations sur les apports d'azote (N) provenant du fumier. Jusqu’à ce jour, la base de données des émissions agricoles FAOSTAT (http://faostat.fao.org/) contient le plus grand ensemble de données sur la disponibilité de fumier et son utilisation au niveau des pays. Elle présente des estimations d’azote provenant du fumier laissé sur les pâturages, du fumier stocké et du fumier épandu sur les sols des années 1961 à 2012. Les résultats préliminaires indiquent que les apports mondiaux d’azote provenant du fumier animal est comparable à ceux des engrais chimiques, même si ceci varie considérablement entre les régions.

La base de données FAOSTAT présente actuellement des estimations des apports d'azote provenant du fumier animal à l'aide de méthodologies GIEC de Niveau 1. Une deuxième série d'estimations a été faite suivant une méthode de Niveau 2, en utilisant à nouveau des informations et des paramètres spécifique au pays extraits du Modèle Mondiale de la FAO sur l’évaluation des émissions provenant du bétail (GLEAM) (http://www.fao.org/gleam/fr/). Ce travail constitue un progrès majeur vers la disponibilité de coefficients pertinents au niveau national et d’estimations et répond ainsi à une carence actuelle en terme de données concernant le fumier.

La deux bases de données peuvent être utilisées pour fournir les tendances actuelles en matière de gestion du fumier et sa contribution potentielle aux émissions de gaz à effet de serre (GES) et éclairer ainsi les politiques agricoles durables dans le futur. Les résultats obtenus à partir de la deuxième analyse et les comparaisons des deux ensembles de données seront présentés au début de l’année 2016.

En Afrique, où le fumier du bétail est la principale source d’azote, la FAO organise un atelier international sur l'estimation statistique des apports d'azote aux sols provenant du fumier animal (http://www.fao.org/economic/ess/ess-events/ninputs/en/). L'atelier vise à sensibiliser et à développer les capacités en matière de gestion de données du fumier animal, y compris sa disponibilité, son stockage et son application en tant qu’engrais.

Travail futur

Des méthodologies supplémentaires pour estimer les apports de phosphore et de potassium à partir de résidus de culture et de fumier sont actuellement examinées et développées.

Liens utiles:

FAOSTAT: http://faostat.fao.org/

GLEAM: http://www.fao.org/gleam/en/

IYS: http://www.fao.org/soils-2015/en/

Atelier: http://www.fao.org/economic/ess/ess-events/ninputs/en/