27/10/2010Poussé par la nécessité d'obtenir l'autosuffisance alimentaire et d’accroître la production des cultures d'exportation, de nombreux gouvernements ont favorisé l’utilisation des systèmes de production agricole qui utilisent des pesticides toxiques, dans le cadre de leurs programmes d'intensification agricole mais aussi pour réduire les pertes agricoles,. Cependant, de nombreux pesticides appliqués par les agriculteurs ont un impact négatif sur leur santé et sur l'environnement.

Aujourd'hui, le défi pour les gouvernements et les agriculteurs est de promouvoir une intensification durable de la production agricole qui respecte la santé humaine et l'environnement en même tant que ses écosystèmes fragiles.

Le programme pour les préparations pesticides extrêmement dangereuses (SHPF) de la Convention de Rotterdam, à travers son article 6, propose une procédure pour que les pays soient en mesure d’identifier les préparations pesticides extrêmement dangereuses causant des problèmes graves pour la santé humaine et l'environnement dans des conditions normales d'utilisation. Cette procédure a été développée en tenant compte du fait que certains pesticides toxiques ne peuvent pas être utilisés dans des marges de risque acceptables pour les agriculteurs et pour les écosystèmes.

Le programme sur les préparations pesticides extrêmement dangereuses de la Convention de Rotterdam vise à:

• sensibiliser sur les problèmes liés à l'intoxication par les pesticides;
• contribuer à élaborer un processus national d'enregistrement et de collecte des données sur les intoxications par les pesticides en associant les acteurs concernés;
• faciliter le processus de prise de décision concernant les pesticides enregistrés et utilisés;
• protéger la santé humaine et l'environnement sans déclencher une diminution inacceptable de la production agricole.

Depuis 2009, le Secrétariat a lancé des activités pilotes de surveillance SHPF au Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Jordanie, Liban, Mali, Ghana, Syrie, Togo et Tanzanie. Le programme va bientôt s’étendre à l'Asie et à l'Amérique latine. Les activités créent des liens entre les points focaux de la Convention au niveau national, et les autorités nationales chargées de la surveillance de la santé tels que les ONG locales, les syndicats d'exploitants agricoles et les ministères de l'Agriculture, de l'environnement et de la santé.

L'objectif est de développer et mettre en oeuvre une stratégie visant à identifier les intoxications par les pesticides en suivant les étapes suivantes:

• engager les principaux acteurs à différents niveaux;
• mener une campagne visant à recueillir les informations en s'appuyant sur une méthodologie solide;
• organiser des consultations nationales pour débattre des résultats de collecte des données;
• assurer la mise en relation des points focaux nationaux de la Convention avec le Secrétariat afin de préparer des propositions pour les préparations de produits dangereux mais aussi porter à l'attention des organes directeurs au niveau international.

Au cours de l'élaboration du programme, un certain nombre de défis doivent être abordé:

• la création d’un lien étroit et le renforcement de la coopération entre les acteurs clés
• la difficulté à recueillir l'information qui n'est pas systématiquement enregistrée
• l’intégration de cette activité au sein d'autres activités en cours pour la rendre durable
• la mise en relation du travail sur le terrain avec les décideurs et les Autorités Nationales Désignées (ANDs).
• la formation des médecins et du personnel médical
• la sensibilité de la question au niveau politique

Pour de plus amples informations, merci de contacter le Secrétariat et de consulter le site Internet à l'adresse www.pic.int