L’importance croissante du riz dans l’alimentation des Béninois et le poids important de cette denrée dans la balance commerciale appellent aujourd’hui à une action urgente et énergique car les potentialités rizicoles du pays peuvent permettre de satisfaire entièrement les besoins nationaux de consommation et d’exporter les surplus vers les marchés sous-régionaux et régionaux. Le pays possède d’importantes superficies sur lesquelles la riziculture est possible sur toute l’étendue du territoire. En effet, le Bénin dispose de plus de 322.000 hectares de terres rizicultivables dont 205.000 ha de bas-fonds et 117.000 ha de plaines inondables. Actuellement seulement 8 pour cent de cette potentialité sont exploités. A cela s’ajoutent les innombrables zones de plateau favorables au riz pluvial. Par ailleurs, des études réalisées au Centre du Bénin sur les variétés améliorées en général et les variétés de Nouveau riz pour l’Afrique (NERICA) en particulier ont montré qu’une large diffusion et adoption de ces variétés contribueraient à accroître sensiblement la production nationale et à améliorer les conditions de vie des riziculteurs et rizicultrices. Outre les variétés NERICA, ces innovations concernent l’aménagement des bas-fonds, la technique de préparation de sol, le désherbage à l’herbicide, la densité de semis ou de repiquage, l’utilisation d’engrais et le dispositif amélioré d’étuvage de riz. Il existe aussi des matériels mécanisés ou non, fabriqués par des petites et moyennes entreprises locales pour réduire la pénibilité de certaines opérations culturales et favoriser la transformation.
Objectifs : Le projet favorisera l’émergence d’opérateurs privés impliqués dans la production de semences et bénéficiera aussi aux agro-industriels par la fourniture de paddy homogène et de bonne qualité et aux nombreux consommateurs des milieux rural et urbain

Activités :
Le projet sera mis en œuvre selon trois composantes majeures :

1ère composante : Création d’un Centre de production de semences de prébase et de base

La FAO apportera un appui en fournissant des équipements clés pour la production de semences de base et de prébase, comme par exemple un nettoyeur séparateur. Les techniciens et ingénieurs seront par ailleurs formés à la production de semences de base et de prébase. Au cours de la première année, le centre produira 40 tonnes de semences de base.

Un système de financement durable sera mis en place par le Gouvernement afin d’assurer la pérennité de cette structure. La possibilité que les recettes de la vente des semences de base et de prébase soient redistribuées directement au centre sera étudiée. Ceci, bien évidemment, ne sera qu’un complément de recettes incitatif pour le centre, la contribution de l’Etat restant absolument essentielle pour le financement d’un tel centre.

2ème composante : Appui à l’émergence d’opérateurs privés sous forme de groupements ou non pour la production de semences commerciales (six entreprises privées  de production de semences commerciales)

La stratégie consistera à identifier six opérateurs, à raison d’un opérateur par département que le projet appuiera pour développer une activité commerciale de production de semences. De préférence, il s’agira de groupements de producteurs déjà impliqués dans la production de semences de riz. Les groupements de femmes impliquées dans la production de semences seront privilégiés dans cette phase de sélection. Si ce n’est pas le cas, le choix devra se porter sur des groupements insérés dans une filière commerciale de production de riz. Cette phase d’identification sera importante et le consultant international retraité impliqué dans le projet devra préalablement conduire une étude du secteur semencier pour identifier les bénéficiaires potentiels. Au cours du projet, l’objectif est que les entreprises mettent en place dix ha de production de semences certifiées chacune, soit un objectif de 60 ha de production de semences certifiées à la fin du projet et la production de 240 tonnes de semences certifiées de riz au cours de la deuxième année du projet.

3ème composante : Mise en œuvre de l’harmonisation de la réglementation semencière CEDEAO et renforcement de la DPQC pour assurer le contrôle de la qualité et la certification des semences

Le projet assistera l’Etat béninois à mettre en œuvre l’arrangement institutionnel nécessaire pour la mise en œuvre de l’harmonisation de la réglementation semencière CEDEAO.

Résultats attendus :

Résultat 1 - Un Centre de production de semences de pré-base et de base est équipé et fonctionnel pour fournir 40 tonnes de produit de qualité par an.

Résultat 2 - Six unités privées de production de semences certifiées sont renforcées et assurent la production et la commercialisation de 240 tonnes de semences certifiées.

Résultat 3 - L’Etat met en place l’arrangement institutionnel approprié pour mettre en œuvre la réglementation semencière harmonisée adoptée par la CEDEAO, un catalogue officiel des variétés est élaboré et les acteurs nationaux sont informés sur les dispositions de ces textes.

Résultat 4 - Les capacités de la DPQC sont renforcées afin que la qualité des semences certifiées soit garantie et que le contrôle soit en conformité avec la réglementation semencière harmonisée adoptée par la CEDEAO.

Résultat 5 - Un mécanisme de prévision de production de semences et un système d’information sur les semences de riz au Bénin est fonctionnel.

- Institut national des recherches agricoles du Bénin (INRAB)

- Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche du Bénin