LA FAO mise sur l’approche partenaire pour augmenter l’impact de ses interventions


Septembre 2012 - En réaction aux résultats mitigés de l’aide au développement, la FAO promeut désormais toute une série de bonnes pratiques, parmi lesquelles le recours aux « projets intégrateurs », dont la mise en oeuvre se base sur l’ensemble de la chaîne de valeur et sur l’utilisation d’un cadre de concertation inter-projets.
Au Mali, la FAO en est à sa deuxième année de partenariat entre deux projets, à savoir l’Initiative Eau et Sécurité Alimentaire pour l’Afrique (IESA), et l’Amélioration de la Production de Riz en Afrique de l’Ouest en Réponse à la Flambée des Prix des Denrées Alimentaires (APRAO).
Ces deux projets, financés par le Gouvernement Espagnol, ont démarré en 2006 et 2010 respectivement et concourent au même but : augmenter la sécurité alimentaire des ménages à travers le renforcement de la capacité productive des systèmes agricoles. Spécifiquement, le projet IESA s’intéresse à la mise en valeur de l’espace rural à travers des aménagements hydro-agricoles pour la production de riz et des cultures potagères, alors que le projet APRAO se focalise sur le renforcement du secteur rizicole, avec une attention particulière à l’utilisation de semences de qualité et l’approche filière.
Dans ce contexte, la constitution d’un cadre de partenariat et l’établissement d’un réseau de collaboration participative se sont révélés des facteurs déterminants du succès des initiatives entreprises.

Mise en place du partenariat
«La porte d’entrée du projet APRAO est le partenariat gagnant-gagnant autour d’un objectif précis qui interpelle à la fois, les bénéficiaires à contribuer à la réalisation de leurs objectifs productifs, et les différents partenaires impliqués dans la chaîne de valeur, en précisant les responsabilités des uns et des autres. Ceci a été notre approche depuis le début», souligne Mohamed Soumaré, Coordonnateur du projet APRAO au Mali.
Ce principe en tête, la Composante nationale du projet APRAO, sous la responsabilité de la Représentation FAO au Mali, s’est engagée dans l’établissement de partenariats effectifs, afin d’assurer l’implication de toutes les parties prenantes de la chaîne de valeur du riz. Des exemples de partenariats actifs sont les collaborations avec le Programme de Gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD), la Coopération luxembourgeoise, ou le programme ARPASO-San.
Un partenariat particulièrement dynamique est celui qui s’est développé entre les Composantes nationales des projets APRAO et IESA. Un cadre de concertation a été instauré grâce auquel les Coordinations des deux projets, en présence des représentants du Ministère de l’Agriculture, se retrouvent tous les trois mois pour faire le point des actions, pour évaluer les attentes et pour exprimer ce que chacun peut mettre à contribution pour supporter les actions prévues.
Lors de l’une de ces réunions, la question de l’exploitation optimale des bas-fonds aménagés des sites du projet IESA s’est posée : le projet APRAO a décidé de mettre à contribution ses ressources non seulement pour renforcer les capacités des acteurs à mieux produire, mais aussi pour accompagner ces producteurs en terme d’intrants, c’est-à-dire en semences de qualité et en engrais.

Impact renforcé
Pendant la cérémonie officielle qui a eu lieu le mercredi 11 juillet 2012 dans la Commune rurale de Baguinéda (Koulikoro), le Représentant de la FAO au Mali Mr Ella Ondo et les Autorités nationales ont effectué la remise symbolique des semences certifiées et engrais du projet APRAO aux organisations paysannes des sites IESA situés dans la Région de Koulikoro.
L’utilisation de ces semences de qualité et engrais permettra la mise en exploitation de sept bas-fonds et deux petits périmètres irrigués villageois aménagés par le projet IESA lors de la campagne d’hivernage 2012, pour un total de 100 hectares supplémentaires ; une augmentation de la production de paddy est prévue à la hauteur de 500  tonnes.
En plus de sa contribution en intrants de qualité, le projet APRAO intervient en renforçant les capacités des producteurs et des agents-conseil à travers le programme GIPD et les démembrements de la Direction nationale de l’agriculture dans les différentes régions du pays. La semaine dernière, des sessions de formation se sont tenues auprès des sites de Sélingué et Kolokani ; parmi les destinataires de cette formation, des facilitateurs et des producteurs/productrices du projet IESA se sont joints à ceux initialement prévus par le projet APRAO, en totalisant une participation de 50  bénéficiaires dont 14 femmes.
Les induits positifs de ce partenariat ne se limitent pas aux aspects cités ci-dessus.
Le cadre de concertation permet la mise en commun des compétences, ce qui génère des solutions mieux répondant de manière générale aux problématiques existantes, et qui par conséquence sont plus efficaces. Cette efficacité est d’ailleurs reconnue par l’autorité de tutelle des questions de sécurité alimentaire : le Ministère de l’Agriculture est entrain de s’approprier des actions des projets en les faisant figurer dans ses Rapports-bilan, et en les intégrant dans les Plans d’action annuels de la Direction nationale de l’agriculture. Et ceci concourt, en dernière analyse, à la consolidation de la durabilité des acquis.

 

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