L’étude de la sécurité des systèmes semenciers (SSSA) est un outil méthologique basé sur le concept du « cadre de la sécurité semencière ». Son objectif est de décrire en détails le fonctionnement des systèmes semenciers et d’évaluer la situation de la disponibilité en semences, de l’accès aux semences et de la qualité des semences. La mise en œuvre du SSSA à Haiti a été coordonnée par le CIAT et mis en œuvre par 7 partenaires (FAO, CRS, World Vision, World Concern, le ministère de l’agriculture, le CIAT et ACDI VOCA) dans 10 sites répartis dans les principales régions du pays. L’étude est basée sur la conduite de différents types d’entretiens. Au total, ont été réalisés : 983 entretiens individuels avec des agriculteurs, 37 entretiens communautaires et de nombreux entretiens avec des personnes ressources.
Les principales conclusions de l’étude
- Les systèmes semenciers formels sont quasi-inexistants à Haiti à part pour le riz dans la région de l’Artibonite. Les agriculteurs se reposent essentiellement sur les marchés locaux pour s’approvisionner en semences. En comparaison avec d’autres systèmes agricoles traditionnels, les réserves propres de semences des agriculteurs et l’échange à travers les réseaux sociaux ont une importance réduite. La forte dépendance des agriculteurs haïtiens aux marchés locaux pour leur approvisionnement en semences les rend très sensibles aux crises.
- Les agriculteurs ont eu un accès très limité aux nouvelles variétés au cours des 5/10 dernières années. Très peu de programmes de développement suivis ont été mis en œuvre pour améliorer leur accès à des variétés améliorés.
- Le principal impact du tremblement de terre sur l’agriculture a été provoqué par les déplacements massifs de personnes de Port au Prince vers les zones rurales, qui a exercé une pression très forte sur les ressources limitées des agriculteurs. Le tremblement de terre a également perturbé fortement le fonctionnement des marchés locaux ce qui a eu un fort impact sur les revenus des agriculteurs.
- Environ la moitié des agriculteurs a utilisé moins de semences au cours de la première saison agricole qu’ils n’ont l’habitude de le faire et, au total, ils ont utilisé 16% de semences en moins en quantité. Cela est principalement dû au manque de ressources financières des agriculteurs pour s’acheter les semences dont ils avaient besoin. Ce problème pourrait se maintenir dans le temps étant donné la fragilité de la situation financière des agriculteurs. L’étude n’a toutefois identifié aucun problème de disponibilité en semences.
- L’aide semencière a été quasiment intégralement utilisée par les agriculteurs ce qui montre l’utilité de cette activité. Toutefois, des problèmes liés aux retards des distributions et à la qualité des semences sont ressortis très clairement de l’étude.
Principales recommandations de l’étude:
- Les interventions futures dans le domaine semencier doivent être mieux ciblées sur les véritables problèmes de sécurité semencière des agriculteurs. Afin de traiter les problèmes d’accès aux semences identifiés à Haiti, l’utilisation du système foires semencières/coupons devraient être privilégiée. Lorsque des distributions de semences sont nécessaires, les méthodes doivent être améliorées, notamment en renforçant l’assistance technique aux agriculteurs et le suivi-évaluation.
- Les efforts de développement d’un système national de production de semences doivent être intensifiés.
- Des efforts concertés entre partenaires doivent être entrepris, sous la coordination du Ministère de l’agriculture, pour introduire de nouvelles variétés performantes et les diffuser dans le milieu agricole.
Pour plus d’informations sur l’amélioration des programmes d’aides semencières et sur la méthodologie du SSSA, les publications suivantes peuvent être utilisées:
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