NSP - Pesticides extrêmement dangereux (HHPs)
 

Introduction

Un proportion remarquable de pesticides toujours utilisés dans le monde, peuvent être considérés comme extrêmement dangereux car ils présentent une toxicité aiguë, des effets toxiques chroniques même à des niveaux d'exposition très bas ou parce que, par exemple, ils persistent longuement dans l'environnement ou dans les organismes.  

En particulier, dans les pays en développement, les pesticides extrêmement dangereux peuvent présenter des risques significatifs pour la santé humaine ou pour l'environnement, car les mesures relatives à la réduction des risques telles que l'emploi d'équipement de protection individuelle et l'entretien et le réglage du matériel d'application des pesticides ne sont pas faciles à mettre en œuvre ou ne sont pas efficaces.

À cet égard, l'article 7.5 du Code de conduit  stipule que: Il peut être envisagé d’interdire l’importation, la distribution, la vente et l’achat de pesticides très dangereux s’il est établi, sur la base d’une évaluation des risques, que des mesures de réduction des risques ou de bonnes pratiques commerciales sont insuffisantes pour garantir une manipulation du produit excluant tout risque inacceptable pour l’homme et pour l’environnement.

La réduction des risques liés aux pesticides est donc l'un des domaines prioritaires du programme de gestion des pesticides de la FAO. Cela a été confirmé par le Conseil de la FAO à sa cent trente et unième session en 2006, qui suggérait que les activités prioritaires de la FAO dans le cadre de la  SAICM (Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques "pourraient inclure la réduction des risques, y compris l'interdiction progressive des pesticides extrêmement dangereux". 

Par la suite, une Nouvelle initiative pour la réduction des risques liés aux pesticides était présentée en 2007 à la vingtième session du Comité de l'agriculture de la FAO (COAG), l'organe directeur de référence du Département de l'agriculture.

Pendant la session du COAG, un événement collatéral portant sur les pesticides extrêmement dangereux s'est tenu, afin de donner aux membres de la FAO et aux parties concernées telles que les ONG, l'industrie des pesticides et les groupements d'intérêt public, l'occasion d'échanger leurs expériences et leurs approches en matière de réduction des risques liés aux pesticides extrêmement dangereux et comment mettre en œuvre les recommandations du Conseil de la FAO. Les présentations et les déclarations prononcées durant l'événement collatéral sur les pesticides extrêmement dangereux sont disponibles sur demande auprès de [email protected].

Identification des pesticides extrêmement dangereux

Comme premier pas dans la mise au point d'un programme de réduction des risques, la Réunion conjointe FAO/OMS sur la gestion des pesticides (JMPM) a dû énoncer une définition de «pesticide extrêmement dangereux». En octobre 2008 la JMPM à sa deuxième session, a recommandé que soit défini «pesticide extrêmement dangereux» tout produit présentant une ou plusieurs des caractéristiques suivantes:

  • Des formulations ou préparation pesticides qui répondent aux critères des classes Ia ou Ib de la classification OMS de la dangerosité des pesticides;
    ou
  • Des ingrédients actifs de pesticides et leur préparations qui répondent aux critères de cancérogénicité, catégories 1A et 1B, du Système général harmonisé de classification et d'étiquetage des produits chimiques (SGH);
    ou
  • Des ingrédients actifs de pesticides et leur préparations qui répondent aux critères de mutagénicité, catégories 1A et 1B, du Système général harmonisé de classification et d'étiquetage des produits chimiques (SGH);
    ou
  • Des ingrédients actifs de pesticides et leur préparations qui répondent aux critères de toxicité pour la reproduction, catégories 1A et 1B, du Système général harmonisé de classification et d'étiquetage des produits chimiques (SGH);
    ou
  • Des ingrédients actifs de pesticides cités dans les annexes A et B de la convention de Stockholm et ceux qui répondent à tous les critères du paragraphe 1 de l'annexe D de la Convention;
    ou
  • Des ingrédients actifs de pesticides et leurs préparations cités à l'annexe III de la Convention de Rotterdam;
    ou
  • Des pesticides cités au titre du Protocole de Montréal;
  • Des ingrédients actifs de pesticides et leur préparations qui ont montré une incidence grave ou irréversible d'effets adverses sur la santé humaine ou sur l'environnement.
     

Activités prioritaires visant à la réduction des risques dus aux pesticides extrêmement dangereux

La Réunion conjointe sur la gestion des pesticides a également discuté des activités que la FAO et l'OMS devraient développer en priorité, dans le but de réduire les risques dus aux pesticides extrêmement dangereux. Elle recommande que:

  • La FAO et l'OMS devraient, en premier lieu, mettre à la disposition des  pays les informations concernant les pesticides extrêmement dangereux, sur la base des critères mentionnés plus haut, les mettre à jour périodiquement en coopération avec le PNUE et les diffuser largement;
  • La FAO, en collaboration avec l'OMS, devrait inviter les gouvernements et l'industrie des pesticides à développer des plans d'action pour réduire les risques liés aux pesticides extrêmement dangereux, en prenant des mesures à caractère administratif ou technique, au niveau national ou régional comme de besoin, en tenant compte des AEM existant tels que la Convention de Stockholm, la Convention de Rotterdam et le Protocole de Montréal;
  • La FAO, en collaboration avec l'OMS, et avec la participation de toutes les parties concernées, devrait recueillir des informations concernant les alternatives aux pesticides extrêmement dangereux ainsi que les approches en matière de réduction des risques liés aux pesticides et d'autres méthodes de gestion de ravageurs, et partager ces expériences avec les pays;
  • La FAO, en collaboration avec l'OMS, devrait rechercher l'assistance des donateurs à l'intention des pays désireux de prendre des mesures pour réduire les risques liés aux pesticides extrêmement dangereux , dans le but de préparer, réaliser et appliquer des plans d'action et de rechercher des alternatives;
  • La FAO devrait mobiliser des ressources internes et externes pour réaliser en priorité les recommandations du Conseil de la FAO en matière de pesticides extrêmement dangereux.



La JMPM a clairement indiqué que la réduction des risques liés aux pesticides extrêmement dangereux pourrait impliquer une interdiction progressive de ces composés.

La réduction des risques liés aux pesticides extrêmement dangereux s'effectue au niveau national et, à cet égard, les gouvernements nationaux en détiennent la pleine responsabilité. Par conséquent, la JPPM a recommandé que la FAO, en collaboration avec l'OMS, invite les gouvernements nationaux à s'assurer qu'en matière de pesticides extrêmement dangereux, au moins les mesures de réduction des risques suivantes soient tenues en compte:

  • Identifier les pesticides extrêmement dangereux à l'aide des critères exposés plus haut;
  • Examiner la nécessité d'utiliser les pesticides extrêmement dangereux, en analysant simultanément les conditions d'utilisation, les mesures de réduction et l'évaluation comparée des risques;
  • Where a specific need is identified for a HHP and no viable alternatives are available, governments should be advised to take all the necessary precautions, mitigation measures and apply restrictions, that may include the use only under certain conditions or by specifically certified users, severe restrictions, or a possible phase-out;
  • Lorsque l'emploi d'un pesticide extrêmement dangereux est reconnu nécessaire, et qu'il n'y a aucune autre alternative viable, les gouvernements devraient être avertis de prendre toutes les précautions nécessaires, les mesures de réduction et d'appliquer les éventuelles restrictions qui pourraient prévoir l'utilisation à certaines conditions seulement, ou par des usagers spécifiquement autorisés, des restrictions sévères, ou un possible abandon progressif du produit;
  • Promouvoir l'utilisation de stratégies de gestion des ravageurs et, lorsque ces dernières ne sont pas disponibles, promouvoir la recherche de stratégies alternatives;
  • Promouvoir le principe de remplacement des pesticides extrêmement dangereux
  • Garantir que les utilisateurs bénéficient de suffisamment de conseils et d'informations.

 


 

Liens utiles au sujet des pesticides extrêmement dangereux

 

 

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