Réduire les risques par la prévention au Tchad

08/11/2013 - 

Afin de favoriser le bon déroulement de la campagne agropastorale, le gouvernement du Tchad et ses partenaires ont à nouveau déployé de nombreux moyens: mise à disposition de semences, d’engrais, de motoculteurs et de tracteurs, appui technique, encadrement des producteurs, etc. Les nombreux investissements réalisés contribuent à réduire les risques associés à la production qui est en effet très sensible aux aléas naturels difficilement maîtrisables tels que le climat et les ravageurs des cultures. La gravité des risques dépend essentiellement de la nature et de l’ampleur des aléas (inondations, sécheresses…), ainsi que de la vulnérabilité des populations.

Plus les populations ont les moyens de s’adapter, moins elles sont vulnérables aux risques. La prévention et la gestion des risques de catastrophe font partie des priorités du cadre de programmation pays de la FAO au Tchad. Si les moyens nécessaires à la prévention paraissent importants, ils coûtent moins que l’action nécessaire en réaction, et au coup par coup, après la survenue des catastrophes.

C’est ainsi que depuis le 23 août 2013, l’Agence Nationale de Lutte Antiacridienne (ANLA) a déployé un dispositif de prévention avec l’appui technique de la FAO et d’autres partenaires financiers. Pour compléter ce dispositif, la FAO a affrété un hélicoptère sur les fonds CERF des Nations Unies pour surveiller les populations de criquets pèlerins et identifier les zones où ils constituent une menace. Des prospections ont ainsi été réalisées sur près de 320 000 km2 couvrant les zones grégarigènes (Abéché, Fada, Faya et Salal) susceptibles d’abriter des larves de criquets pèlerins.

Ces vols d’inspection ont permis de conclure que la situation acridienne reste stable et rassurante au Tchad avec un risque d’invasion acridienne faible, bien qu’il faille rester vigilants. Les actions de prévention mises en oeuvre permettent de donner l’alerte à temps et d’apporter une réponse appropriée pour sauvegarder les milliers d’hectares de cultures et de pâturages qui risqueraient d’être ravagés.

Un système d’alerte harmonisé et mis à jour régulièrement est un moyen efficace pour gérer les risques. C’est pourquoi la FAO a répondu favorablement à la demande du Gouvernement d’être appuyé afin de se doter d’une structure durable d’information sur la sécurité alimentaire et d’alerte précoce.

L’appui de la FAO à la formulation d’une politique semencière est aussi un exemple. Assister les ménages en provisions de semences après les crises ne leur permettra pas d’être résilients si chaque année ils n’ont pas les moyens de s’en procurer eux-mêmes. Un véritable système national semencier est requis pour stimuler la production, le contrôle, la commercialisation et l’utilisation de semences saines, à haut rendement et adaptées à l’environnement tchadien.

Toutes les actions en cours en soutien aux institutions contribuent à la définition d’une vision de développement rural qui puisse bénéficier directement aux ménages ruraux dans l’amélioration de leur accès aux ressources pour gagner en autonomie et pour être plus résilients face aux risques de catastrophes.

FAO Office: FAO Chad