FAO au Bénin

La FAO renforce les capacités des inspecteurs phytosanitaires : Formation nationale sur les procédures d’inspection et de contrôle des pesticides

Photo de famille des participants à l’atelier national de formation des inspecteurs phytosanitaires en inspection et contrôle des pesticides
26/07/2019

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a renforcé les capacités du système national d’inspection et de contrôle des pesticides au Bénin, à travers un atelier de formation organisé du 22 au 26 Juillet 2019 à Bohicon au profit d’une quarantaine d’inspecteurs phytosanitaires assermentés provenant des Directions départementales de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (DDAEP) et de la Direction de la protection des végétaux (DPV), dans le cadre du projet GCP/BEN/056/GFF «Elimination des POP et Pesticides Obsolètes et Renforcement de la Gestion du Cycle de vie des Pesticides au Bénin». Au cours de cette formation, les inspecteurs se sont appropriés les techniques et procédures recommandées dans le Manuel d’inspection et de contrôle de la qualité des pesticides au Bénin afin d’accomplir efficacement leur mission régalienne et ont initié un cadre de concertation avec les acteurs clés avec lesquels ils collaborent, notamment les agents des douanes.

«En dépit des règlements nationaux, régionaux et des conventions internationales, le Bénin à l’instar des pays de la sous-région, est confronté à un défaut de contrôle des pesticides avec la présence sur le marché de plus de produits frauduleux que de produits homologués. Les saisies de ces produits sont effectuées régulièrement et des stocks s’accumulent en grandes quantités, avec des risques énormes pour la santé et l’environnement. Seul un système efficace de surveillance de la conformité des pesticides chimiques vis-à-vis des normes et règlements au niveau des points d’entrée et de l’ensemble de la chaîne de distribution de ces produits dans le pays garantit l’utilisation rationnelle des pesticides, sans dangers pour les populations», a précisé d’entrée dans son mot introductif de la session de renforcement de capacités le principal formateur, Yacouba BOURAIMA, consultant national en inspection et contrôle des pesticides, pour souligner l’importance du rôle régalien qui incombe à l’inspecteur phytosanitaire en matière de contrôle des pesticides. Il a ainsi entretenu les inspecteurs en service à différents postes frontaliers de contrôle et ceux en charge des inspections au sein des Equipes pluridisciplinaires de zone (EPZ) sur les principales étapes et difficultés de leur mission, aux côtés de l’expert international en inspection des pesticides, Vital HAGENIMANA, du spécialiste juriste pour les pesticides, Yessifou ALAMON, et de la coordonnatrice du projet GCP/BEN/056/GFF, Mme Jacqueline SAGBOHAN. «L’inspecteur phytosanitaire prête serment pour aider l’Etat à assurer l’utilisation rationnelle des pesticides homologués et autorisés au Bénin. A ce titre, les saisies de produits frauduleux ne sont qu’une partie de sa mission. Il doit surtout saisir les autorités judiciaires en vue de faire appliquer les sanctions prévues à l’encontre des opérateurs en cause pour chaque cas d’infraction. D’où en plus de maîtriser les procédures et techniques résumées dans le Manuel d’inspection et de contrôle de la qualité des pesticides au Bénin, l’inspecteur phytosanitaire doit avoir des notions juridiques et travailler avec les agents de la justice dans la constatation des infractions», a recommandé M. ALAMON à l’endroit des participants. «Il s’agit d’une formation des formateurs au niveau national. Progressivement se mettra en place avec la mise en pratique des procédures du Manuel d’inspection et de contrôle de la qualité des pesticides au Bénin, un réseau national performant d’inspection et de contrôle des pesticides, débarrassé des insuffisances qui minaient son essor afin de réduire sensiblement les nombreux incidents liés à une mauvaise gestion des pesticides», a renchéri M. BOURAIMA, exhortant les inspecteurs phytosanitaires à dupliquer la formation à la base de manière à ce que «les 150 agents de contrôle dénombrés sur le territoire national soient formés sur les techniques et les procédures d’inspection et de contrôle des pesticides». S’exprimant au nom des participants, l’inspecteur phytosanitaire en service à la DDAEP du Plateau, Arnaud DETCHENOU, a indiqué qu’une feuille de route est déjà établie à cet effet afin que le contenu de la session de formation soit restitué dans chacune des douze DDAEP aux autres agents impliqués dans les activités d’inspection et de contrôle des pesticides. «Cette formation est vraiment nécessaire puisque avec les réformes opérées au niveau du Ministère en charge de l’Agriculture, les collègues agents de conditionnement se plaignent sur le terrain car avec la suppression des Centres d’action régionale pour le développement rural (CARDER), ils doivent désormais faire aussi l’inspection des pesticides alors qu’ils ne disposent pas des notions de base requises pour cette activité spécifique», a-t-il fait remarquer à ce propos.  

En vue de mettre en place un cadre de concertation pour renforcer la collaboration sur le terrain avec les acteurs des structures qui assistent les inspecteurs phytosanitaires dans leur mission, et empêcher surtout l’entrée frauduleuse dans le pays des pesticides non autorisés, une séance de travail a été organisée à leur intention, le 25 Juillet, avec les cadres de la Brigade des Douanes au Port de Cotonou,  de même qu’avec les agents du Centre de fumigation installé dans l’enceinte portuaire par le Service de la protection des végétaux pour les prélèvements d’échantillons de pesticides au niveau des navires et autres procédures de contrôle à l’importation de ces produits. Le laboratoire d’analyses agrochimiques de l’Institut régional du génie industriel, des biotechnologies et sciences appliquées (IRGIB Africa) et le Laboratoire central de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments (LCSSA) à Cotonou, qui assistent également le Ministère en charge de l’Agriculture en matière d’analyses des échantillons de pesticides prélevés par le Service de la protection des végétaux, ont été aussi visités par les inspecteurs phytosanitaires.

Exécuté par la FAO au Bénin depuis 2015, le projet GCP/BEN/056/GFF «Elimination des Polluants Organiques Persistants (POP) et pesticides obsolètes, et Renforcement de la Gestion du cycle de vie des pesticides au Bénin» vise notamment l’élimination des stocks résiduels de pesticides obsolètes, l’assainissement des sites à risque de contamination, la mise en place d’un système de lutte contre l’accumulation de ces stocks, le renforcement du cadre réglementaire et des capacités institutionnelles du Bénin en matière de gestion rationnelle des pesticides et la promotion des alternatives aux pesticides chimiques.