Le maillage institutionnel du réseau de surveillance épidémiologique des maladies animales au Bénin a été mis en place en 2001 par arrêté du Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Cet arrêté a pris en compte des maladies animales présentes en ce moment.

Au regard des réformes institutionnelles intervenues dans le secteur et de la situation épidémiologique du pays, un atelier organisé par la Représentation de la FAO au Bénin, les 19 et 20 Novembre 2019 dans ses locaux à Cotonou, dans le cadre du projet TCP/BEN/3702 «Renforcement des capacités des services vétérinaires du Bénin», a permis de répertorier les maladies animales prioritaires rencontrées actuellement et de réfléchir sur la structuration du réseau de surveillance de ces maladies animales.

Le Bénin, à l’instar de beaucoup d’autres pays africains et dans le but de démontrer l’absence de la peste bovine sur son territoire, a mis en place par arrêté n° 080/MDR/DCAB /SGM/DA/CP du 06 février 2001 le Réseau de surveillance épidémiologique des maladies animales (RESUREP). Ce réseau a pour objet la détection rapide et la maîtrise des foyers d'apparition des épizooties sur toute l'étendue du territoire national. L'arrêté fixe la liste des maladies animales concernées et les mesures spécifiques à prendre pour y faire face. Mais la relecture de l’arrêté fait ressortir que certaines des maladies prioritaires qui y sont inscrites ont changé de statut épidémiologique et certaines maladies qui font aujourd’hui l’attention des producteurs n’y sont pas inscrites. De plus, la réforme institutionnelle en cours au Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, avec la création des Agences territoriales pour le développement agricoles (ATDA) notamment, rend caduque le maillage décrit dans l’arrêté. C’est au regard de ce contexte que la Direction de l’Elevage et la FAO, à travers le projet TCP/BEN/3702 «Renforcement des capacités des services vétérinaires du Bénin», ont entrepris de réorganiser le réseau de surveillance épidémiologique des maladies animales, en accord avec le cadre institutionnel qui gouverne le secteur. Préalable pour la réorganisation de la surveillance épidémiologique des maladies animales, «l’élaboration de fiches techniques pour la gestion de ces maladies rend nécessaire la priorisation des maladies animales sévissant actuellement au Bénin», a fait observer dans son allocution d’ouverture de l’atelier, le Chargé de Programme à la FAO-Bénin, Dr Jean ADANGUIDI.

Ainsi, au terme de leurs travaux de deux jours, les cadres techniques de la Direction de l’Elevage ainsi que les acteurs clés des structures vétérinaires privées du pays ont actualisé la liste des maladies animales prioritaires à surveiller en fonction des filières prioritaires et revu le maillage institutionnel du réseau de surveillance épidémiologique des maladies animales pour son fonctionnement. «Les services vétérinaires doivent jouer un rôle d’appoint pour la protection du cheptel ; C’est pour cela que cet atelier s’est donné pour tâche de prioriser les maladies animales mais également de revoir le maillage du réseau de surveillance épidémiologique, en accord avec notre cadre institutionnel. Le but de l’action est d’améliorer les capacités de surveillance du réseau pour une détection précoce des maladies animales», a souligné pour sa part le Directeur de l’Elevage, Dr Yao AKPO. Il a mis l’accent sur la nécessité d’une synergie d’actions entre les parties prenantes de la surveillance et annoncé que des exercices de simulation et des sessions de renforcement de capacités feront suite au présent atelier afin qu’au niveau des acteurs du réseau de surveillance se développent les réflexes adéquats en termes de riposte à ces maladies animales prioritaires. «Les services vétérinaires de bonne qualité représentent la pierre angulaire d’un environnement favorable pour la lutte contre les maladies animales. A ce propos, je voudrais remercier la FAO pour ce projet qui vise à accroître le contrôle et l’éradication progressive des maladies animales et des zoonoses dans notre pays, ainsi que la performance de nos services vétérinaires», a souligné dans son discours d’ouverture de l’atelier, le Conseiller Technique à la Promotion de l’Elevage et de la Pêche du Ministre en charge de l’Agriculture, Mamadou DJAOUGA.

Lancé en Mars dernier, le projet TCP/BEN/3702 «Renforcement des capacités des services vétérinaires du Bénin» est conçu sur la base des résultats des dernières évaluations des services vétérinaires du Bénin par l’outil PVS (Performance des Services vétérinaires) au regard des normes de qualité de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et vise notamment l’amélioration de la gouvernance des services vétérinaires et le renforcement des capacités des systèmes de santé animale et de santé publique du Bénin. Les grands axes d’intervention du projet portent notamment sur la formation du personnel vétérinaire, la réactivation du réseau de surveillance des principales maladies animales, le renforcement des capacités de diagnostic des laboratoires vétérinaires, l’appui à la matérialisation et au meilleur fonctionnement des postes de contrôle frontaliers.