FAO au Burundi

Des jeunes retrouvent l’espoir grâce à un appui en équipements par le projet PRO-ACT 2 de la FAO, financé par l’Union européenne

Jeune qualifié, membre de la coopérative COEDRI (province de Rutana), bénéficiaire de l’appui du PRO-ACT 2
25/06/2019

« Nous avons espoir que l’exploitation de notre décortiqueuse de riz va nous conduire vers l’auto-développement ». C’est la réaction de Pierre-Claver Ndabubaha, président de la Coopérative d’Etuvage et de Décorticage du Riz (COEDRI), situé au chef-lieu de la province de Rutana. Il est l’un des 400 jeunes (filles et garçons) diplômés sans emplois qui sont appuyés par le projet  «Appui élargi à l’amélioration des capacités de résilience des populations vulnérables les plus affectées par les effets de la crise multifactorielle au Burundi» (PRO-ACT 2). Ce projet est financé par l’Union européenne et mis en œuvre par la FAO, à travers  Burundi Business Incubator (BBIN). Ces jeunes ont reçus des équipements de transformation de produits agricoles et sont organisés en groupements. Ils sont en train de développer au niveau de certains centres urbains des unités de transformation des produits agricoles divers (mais, riz, bananes, noix de palme) comme source de diversification de leurs moyens d’existence.

Les jeunes membres de la coopérative Giramahoro, au chef-lieu de la province de Kirundo sont satisfaits du pas déjà franchi dans l’exploitation des équipements reçus, en l’occurrence un moulin et une décortiqueuse du riz. « Notre farine pour la bouillie est très appréciée par la population environnante ; nous avons déjà un bénéfice de 600 000fbu pour quelques mois d’exploitation … », a indiqué M. Venant Bibonima, membre de cette coopérative. Il a également affirmé que leur coopérative compte valoriser le son de riz et l’utiliser comme complément alimentaire pour l’élevage de porcs, avec l’appui de l’administration locale. Cette dernière a déjà promis de leur prêter gratuitement un terrain, selon M. Bibonimana.

A noter aussi que dans le cadre du PRO-ACT2, les jeunes appuyés par ce projet ont reçu une formation sur  l’approche Village Savings and Loans Associations (VSLA) ou Association Villageoise d’Epargne et de Crédit (AVEC en français). Cette approche sert de cadre idéal pour l’épargne et le crédit en vue du financement des initiatives privées. Ainsi, une partie des fonds issus des recettes des activités de transformation sera injectée dans les VSLA, ce qui permettra aux jeunes d’accéder à des crédits mutuels à des taux préférentiels et ainsi initier et développer d’autres activités connexes génératrices de revenus comme la cuniculture, le petit commerce, la myciculture, etc.

Afin de de renforcer la capacité de ces jeunes dans la gestion de leur entreprise, ce projet, à travers BBIN, a dispensé des formations dénommées «Gérez Mieux votre Entreprise» (GERME), « Trouvez votre Idée d’Entreprise» (TRIE) et «Créez votre Entreprise»(CREE). Selon M. Prosper Kiyuku, chargé du suivi et de l’accompagnement de ces groupes de jeunes, d’autres formations sur les bonnes pratiques d’hygiènes et de fabrications de produits agro-alimentaires respectant les normes sont prévues, prochainement.

L’effet recherché par le projet de la FAO en appuyant les jeunes est que les jeunes lauréats des écoles ainsi formés arrivent à identifier des opportunités du secteur agricole les plus porteuses leur permettant d’avoir des revenus pour subvenir à leur besoins quotidiens et ouvrir leurs horizons en termes de perspectives de vie. En outre, il est attendu que les cas de succès enregistrés dans la zone d’action servent de modèle et d’inspiration aux nombreux autres jeunes chômeurs de la zone d’action.

 

« Grâce à ce projet, nous avons décidé de ne plus solliciter un emploi, mais de devenir de vrais entrepreneurs … », a conclu Venant Bibonimana. Nul doute que malgré un démarrage difficile, la composante jeunesse du PRO-ACT 2 de la FAO, financé par l’Union européenne est en train de re-donner de l’espoir à des jeunes qualifiés, jusque-là désespérés à trouver un emploi.