FAO au Burundi

La Classification de la sécurité alimentaire à travers l’outil IPC : Une base pour la planification du développement

25/09/2020

La FAO vient d’appuyer la tenue d’un atelier d’analyse utilisant l’outil de classification de la sécurité alimentaire(IPC). Tenue du 17 au 22, l’atelier. L’atelier s'inscrit dans le cadre des protocoles d'accord signés entre le Ministère de l’Environnement, de l’ Agriculture et de l’Elevage(MINEAGRIE) , le Programme Alimentaire Mondial (PAM ) et la FAO relatifs à la collecte le traitement, l'analyse et la diffusion des informations sur la sécurité alimentaire au Burundi.  Organisé du 17 au 22 août 2020 à Bujumbura avec l’appui de la FAO via le"Projet de renforcement de la résilience des communautés rurales pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle" (PRRCRSAN), l’atelier a vu la participation des cadres techniques intéressés par les questions de sécurité alimentaire notamment ceux du Ministère de l’Environnement, de l’agriculture et de l’élevage, les experts du PAM et de la FAO. La Cellule de Communication(CC) s’est, en marge de l’atelier, entretenue avec le Directeur chargé des Statistiques au MINEAGRIE, M. Ngwebu Jean Claude pour savoir l’importance d’une analyse IPC dans la planification des activités de promotion de la sécurité alimentaire

  DS : Une analyse IPC est faite pour la classification du niveau de sécurité et d’insécurité alimentaire au niveau du pays. Son avantage se situe dans le fait qu’elle est utilisée pour la planification. Elle permet au Gouvernement en particulier le Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRIE) de savoir le niveau déjà atteint en matière de sécurité alimentaire et identifier les zones où il y a un problème au niveau de la sécurité alimentaire pour pouvoir planifier des interventions très raccourcis.

CC/FAO : Est-ce que vous pouvez donner un exemple où les données de l’analyse IPC ont aidé dans la   planification ?

DS : Prenons le cas de la province de Kirundo, il existe souvent les problèmes liés à la sècheresse. Lorsqu’on fait cette analyse, on détecte les communes ou les collines dans lesquelles il faut intervenir ; de cette manière, il est aisé d’orienter les partenaires mais aussi les activités du MINEAGRIE au niveau des Bureaux provinciaux de l’Environnement, Agriculture et Elevage (BPEAE). On prévoit aussi des activités qui permettent à ce qu’on ait la production pendant une petite période. On sensibilise la population notamment à la culture des légumes, les jardins de case pour notamment essayer de freiner les dégâts qui allaient se manifester si on n’était pas informé sur cette situation.

 CC /FAO : Est-ce les données de l’analyse IPC peuvent servir dans l’alerte précoce ?

C’est vrai. Nous sommes en train même d’évoluer. Maintenant il y’a une appropriation par le MINEAGRIE et une convergence et une bonne compréhension de ces données. Il y aura aussi une nouvelle étape : celle de rassembler après analyse, tous les partenaire pour la dissémination des résultats mais aussi pour essayer de planifier ou identifier des activités à mener dans un délais très court pour essayer de  juguler les problèmes d’insécurité alimentaire.

 CC /FAO : Quelles sont les contraintes que vous rencontrez en faisant l’analyse IPC ?

DS : Les contraintes majeures englobent notamment les problèmes de disponibilité des données. Nous manquons encore des données suite au problème de manque de moyens pour la collecte. L’autre problème défi est celui du non-respect des délais de mise à disposition de ces données. 

CC /FAO : Quelles sont les types de données que vous manquez souvent

DS : Pour le commerce transfrontalier officiel « import-export », sur le commerce officiel, nous n’avons pas jusqu’à maintenant de données y relatives. Nous n’avons pas aussi les données sur l’élevage notamment sur la production du lait et des œufs. A ce niveau, les données disponibles sont celles administratives que nous considérons comme ayant une moindre fiabilité. Nous n’avons pas aussi de données sur les fruits et légumes et celles des cultures de rente. Les cultures des rentes sont installées une fois l’année, alors que l’IPC se fait deux fois l’année. Il peut donc se faire que l’IPC manque de données sur ce type de cultures.

CC /FAO : Est-ce que la méthodologie d’analyse IPC est dynamique où reste toujours la même ?

DS : Elle est dynamique. Au début, on utilisait la version 1. Nous avons évolué. L’année passée nous utilisions ce que nous appelons la « version 2 ». Maintenant nous sommes à la « version 3 » qui diminue la lourdeur. Au début, nous prenions beaucoup de temps. Avec les nouveaux outils informatiques notamment l’International Space Station (ISS), les données sont trouvées facilement. Le nouvel outil facilite le travail des analystes. Je peux affirmer que maintenant le processus d’analyse tend vers l’amélioration.

S’il faut améliorer l’analyse IPC sur quoi peut-on miser ?

Pour améliorer la collecte et l’analyse des données IPC, il faut injecter suffisamment de moyens financiers pour la collecte des données. Il faut aussi former les personnes chargées du traitement après la collecte, car, par exemple, pour les données de l’ENAB, nous n’avons qu’une seule personne qui est capable de faire le traitement de ces données IPC. S’il est empêché nous devons donc attendre sa disponibilité.