FAO au Burundi

Travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO) du PRO-ACT 1 pour le bien communautaire et l’accès aux revenus

Travaux HIMO en commune Bukemba
17/08/2018

Entre le mois d’avril et juillet 2018, les membres des Organisations de Producteurs (OP) et des Associations Féminines (AF) appuyés par le projet PRO-ACT1 de la FAO, financé par l’Union européenne ont réalisé les travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO). Le montant total alloué à cette activité, pour cette période est de cinq cent vingt-quatre millions neuf cent quatre-vingt-dix mille francs burundais (524 990 000fbu). Chaque participant à ces travaux gagne environ 180 000fbu sur les 60 jours d’exécution de travaux, soit 3 000fbu par jour. La moitié de ce montant (90 000fbu) est investie dans le Système de Crédit et d’Epargne Communautaire (SCEC) appelé Village Savings and Loans Associations (VSLA). Les travaux réalisés ont été tirés des Plans Communaux de Développement Communautaire (PCDC) ou identifiés de manière participative avec les autorités communales. Les principaux travaux choisis et exécutés sont la réfection des pistes rurales menant vers les points de production ou écoulement des produits agricoles et le traçage des courbes de niveau en vue de protéger les terres cultivables. Les travaux HIMO constituent une aubaine pour les ménages ruraux appuyés par ce projet car, pour la plupart, ils constituent une base pour l’auto-développement et la diversification des moyens d’existence.

« Grâce aux revenus des travaux HIMO, je vais investir dans l’élevage de chèvres pour l’accès au fumier mais également payer les frais scolaires pour mes enfants », a affirmé Déo Ndihokubwayo de l’OP Twungubumwe de la colline Gasaba, zone Kabonga de la commune Nyanza-Lac, en province de Makamba. A noter que les travaux HIMO réalisés dans cette localité portaient sur le traçage des courbes de niveau. Les populations rurales de cette localité étaient préoccupées par la protection de leurs terres  cultivables. Sur la colline Butare de la commune Bukemba, en province de Rutana, c’est la réhabilitation des pistes qui a été priorisée. « La piste que nous sommes en train de réhabiliter était quasi-impraticable car abimée par l’eau, les mauvaises herbes voire des arbustes. Elle va permettre de transporter facilement le produit de la récolte vers le marché de Ruranga mais également permettre l’évacuation des malades vers les centres de santé par véhicule », a rapporté Annonciate Hafashimana de l’OP Turwanyubukene de la colline Butare en commune Bukemba de la province de Rutana.

Dans les provinces de Kirundo (communes Busoni et Bugabira), Muyinga (communes Mwakiro et Butihinda), Karuzi (communes Buhiga et Bugenyuzi) également appuyés par le PRO-ACT 1, les travaux HIMO sont également appréciés. « Avec les revenus issus des HIMO et d’autres ressources épargnées à travers notre VSLA, je compte m’acheter une vache », a relevé Anitha Kabanyiginya de la colline Tangara en commune Butihinda (province de Muyinga). Elle a ajouté que l’accès au fumier et au lait va permettre l’amélioration de la sécurité alimentaire. Pour cette localité, c’est la réfection d’une piste de 4 km qui a été ciblée. Elle est redevenue praticable pour les véhicules après ces travaux HIMO. A noter que cette piste réhabilitée va faciliter l’écoulement des produits agricoles vers le marché de Kobero mais également les achats en provenance de ce marché stratégique à cause de sa proximité avec la frontière de la Tanzanie.

Le PRO-ACT 1 a initié les HIMO surtout en faveur des ménages pauvres membres des VSLA’s et qui n’ont pas accès à des ressources financières suffisantes pour acheter les parts destinés au fonds de crédit. En effet, les groupes VSLA n’avaient pas de fonds suffisants pour octroyer des crédits substantiels aux membres permettant d’initier des Activités Génératrices de Revenus (AGR). En conséquence, les crédits contractés ne servaient finalement qu’aux besoins de consommation courante au lieu de l’investissement.

Signalons que pour la mise en œuvre du PRO-ACT1, l’approche Caisse de Résilience (CdR) sert de tremplin. Cette approche est composée de trois piliers, à savoir le pilier technique, le pilier financier et le pilier social. Au niveau du pilier économique, c’est le Système de Crédit et d’Epargne Communautaire (SCEC) appelé Village Savings and Loans Associations (VSLA) qui a été vulgarisé. C’est un système qui améliore les conditions de vie des ménages y compris les plus pauvres car il permet la diversification de leurs moyens d’existence à travers la mise en œuvre des Activités Génératrices de Revenu (AGR).

Rappelons enfin que le PRO-ACT1 a pour objectif principal de « contribuer à la réintégration socio-économique des populations vulnérables les plus affectées par la crise multifactorielle à travers l’amélioration durable de la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens d’existence ». Il est mis en œuvre par la FAO pour une durée de 3 ans (2016-2018) et est complété d’un nouveau projet dénommé  PRO-ACT2 également financé par l’Union Européenne pour une durée de 3 ans (2017-2019) portant ainsi au cours de cette période le volume d’assistance déployé à 30 000 ménages. Ces derniers sont répartis entre 400 Organisations Paysannes (OP) et Associations Féminines (AF), de plus ou moins 25 membres chacunes et 20 000  ménages individuels,  de retournés et populations locales vulnérables. A cela s’ajoute 400 jeunes diplômés sans emplois. Les deux projets interviennent dans les provinces de Kirundo (Busoni et Bugabira), Muyinga (Mwakiro et Butihinda), Karuzi (Buhiga et Bugenyuzi), Rutana (Bukemba et Giharo) et Makamba (Kayogoro et Nyanza Lac). Ces communes ont été ciblées sur base de combinaison de résultats du Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire (IPC) présentant des indicateurs de malnutrition inquiétants et de taux de migration parmi les plus intenses.