FAO au Burundi

Célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation, en commune Kigamba de la province Cankuzo.

Semis du maïs au Centre Semencier de Kigamba par le Ministre en charge de l’Agriculture (2ème à gauche) et
17/10/2019

Le Burundi s’est joint au reste du monde pour célébrer ce mercredi 16 octobre 2019  la 39ème Journée Mondiale de l'Alimentation (JMA) sous le thème « Agir pour l’avenir : une alimentation saine pour un monde faim zéro ». Organisées en commune Kigamba dans la province de Cankuzo, à l’Est du Burundi, les cérémonies étaient rehaussées par le Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRI), le Représentant de la FAO au Burundi, des membres du corps diplomatiques et consulaires, les parlementaires, les autorités administratives y compris le Gouverneur de la Province Cankuzo, les Agences du Système des Nations Unies, les hauts cadres du MINEAGRI,  et les représentants des associations œuvrant dans le domaine de la sécurité alimentaire ainsi que d’autres participants. La population avait répondu nombreuse à cette célébration riche en couleurs et ponctuée des danses traditionnelles dont le célèbre tambour burundais.

Les cérémonies ont débuté par le semis du maïs au Centre Semencier de Kigamba dans un champ exploité par la coopérative modèle du nom de Dushigikirane Twimbureneza. Le semis a été effectué pour marquer le démarrage de la saison agricole 2020A.

Au stade de la commune Kigamba où les grands messages du jour ont été délivrés, le Représentant de la FAO au Burundi, M. Isaias ANGUE OBAMA a, au nom du Directeur Général de la FAO basé à Rome, souligné que les aliments sont essentiels dans la vie notamment pour la croissance. Il a déploré l’adoption par les consommateurs, de mauvaises habitudes alimentaires et le phénomène de sédentarité consécutif à l’urbanisation et à la mondialisation. Cette situation conduisant à l’augmentation vertigineuse des cas d’obésité

« Aujourd’hui, plus de 672 millions d’adultes et 124 millions d’enfants et adolescents âgés de 5 à 19 ans sont obèses tandis que 820 millions de personnes souffrent encore de la faim dans le monde. Les dernières données font état d’une progression de la malnutrition dans l’ensemble des régions et des catégories de ménages », a indiqué M. ANGUE OBAMA.

La progression de la malnutrition constitue, selon l’autorité de la FAO,  un handicap pour la réalisation de l’Objectif de Développement Durable  «  faim zéro » fixé pour 2030 où l’augmentation de 30 pourcent de la population mondiale est projetée pour 2050.

 C’est au vue de cette réalité que le Représentant de la FAO a souligné la nécessité pour les gouvernements et les partenaires de développement d’adopter et d’appuyer les programmes d’éducation nutritionnels, contrôler les aliments vendus, et d’investir dans l’éducation des jeunes et des enfants pour une alimentation saine. Ils devraient aussi soutenir les efforts de recherche et financer davantage des projets d’amélioration ou d’invention des technologies permettant l’augmentation de la production. A cet effet, M. OBAMA a rappelé que la priorité absolue de la FAO est non seulement l’éradication de la faim mais aussi de la malnutrition dans le monde. « En tant qu’Organisation de savoirs, la FAO renforce les capacités des pays à évaluer et suivre leurs situations nutritionnelles, appuie le transfert des connaissances, fournit des normes alimentaires, soutient tous les Etats membres pour qu’une alimentation saine soit une réalité », a-t-il martelé.

Pour M. OBAMA, il est possible de parvenir à la production et la consommation des aliments de bonne qualité. Cela est réalisable notamment à travers des investissements agricoles ciblés, les cadres règlementaires, la technologie et l’innovation. Aussi, faut-il qu’il y a une solide synergie, une vision holistique de l’agriculture et des filières pour parvenir à la transformation des systèmes alimentaires.  Pour le Burundi c’est la mise en œuvre du Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au développement (UNDAF) qui donne espoir quant à l’accompagnement des priorités de développement en faveur des burundais. M. Obama est optimiste qu’avec la mobilisation de tous les moyens possibles et de tous les partenaires, le pari combattre contre la faim et l’insécurité alimentaire et nutritionnelle pour attendre l’ODD « Faim zéro » sera gagné.

Quant au Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, M.  Déo Guide Rurema, il a souligné l’importance de l’agriculture dans la vie du pays ; Il a ajouté que l'augmentation de la production agricole est une préoccupation du Gouvernement qui nécessite de redoubler d'efforts. « L’agriculture et l’environnement maintiennent la vie de plus de 90 pourcents de la population burundaise et fait entrer le gros des devises, base de la conduite des activités de développement du pays », a indiqué le Ministre Déo Guide Rurema.

Parmi onze piliers du développement au Burundi, l’agriculture moderne occupe, selon M. Rurema, une place de choix. Il s'est réjoui du fait que la production agricole a augmenté pendant les trois dernières années et qu’en général il n’y a pas de famine au Burundi. Il a tout de même regretté la dégradation de l'environnement ayant notamment conduit au tarissement de nombreuses sources d'eau et des marais burundais.

Dans la lutte contre la faim, le Ministre a énoncé une série d'initiatives en cours telles que la lutte anti érosive et le traçage des courbes de niveau et la plantation des herbes fixatrices, l’accès aux engrais et aux semences de qualité à des prix abordables, l’irrigation, la recapitalisation des ménages en bétail, la pratique de la stabulation permanente, de l’aquaculture,  de la myciculture, du travail en coopératives, etc.

Il a informé que l’engrais chimique est désormais produit au Burundi et cela évitera d'importer cet intrant. L'accès aux crédits via des projets existants permettra selon le Ministre, de promouvoir la sécurité alimentaire dans le pays. L’encadrement et la sensibilisation de la population notamment dans d’autres chaines de production agricoles sont essentielles pour lutter contre la faim. « Le Gouvernement continue à mobiliser la population à conserver la production et à assurer la formation des agriculteurs dans la stockage, la transformation et la commercialisation de la production. Le Gouvernement a déjà créé en centre de conservation de la production au moment où il est remarqué que les coopératives augmentent beaucoup leurs productions », a souligné le Ministre Rurema.

Comme pour remercier les Organisations des producteurs qui excellent dans leur profession, le Ministre Rurema a promis de donner un appui constitué de cinq chèvres à chacune parmi les quatre coopératives trouvées plus performantes y compris la Coopérative Dushigikirane Twimbure neza.

Rappelons enfin que la semaine dédiée à l’alimentation a été lancé jeudi 10 octobre 2019 dans la province de Muramvya, au centre du Burundi, par le Ministre de l’agriculture en compagnie du Représentant de la FAO au Burundi.