FAO au Burundi

Les Pays de la Sous-région, unis pour promouvoir la résilience et les moyens d’existence des populations rurales à travers une lutte synergique contre la Peste des Petits Ruminants.

Participants à la réunion de concertation
04/11/2019

« Renforcer la lutte contre la Peste des Petits Ruminants(PPR), les autres maladies et la production animale, identifier les activités prioritaires dans la sous-région pour améliorer la production des petits ruminants et favoriser la synergie et l’échange d’informations et d’expertise au sein des pays voisins », tel était l’objectif d’une réunion de concertation de trois jours organisée à Bujumbura du 28 au 30 octobre 2019 à Bujumbura. L’atelier avait réuni les hauts cadres du             Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRI), du FIDA, de la Banque Mondiale, les Directeurs des services vétérinaires, les Organisations internationales et des représentants de certains autres pays comme ceux de l’EAC (Kenya, Rwanda, Tanzanie, Ouganda et Burundi), de la RDC, l’Ethiopie et Djibouti. Les participants ont fait l’état des lieux de la PPR et ont partagé leurs expériences dans la lutte contre cette maladie. Ils ont été sensibilisés que les efforts d’un pays ne suffisent pas au moment où les frontières sont poreuses.

Les Petits ruminants, un élevage à valoriser.

Les petits ruminants constituent une source importante des moyens d’existence pour les pays africains. « Cette espèce d’animaux constitue une source de revenus facilement disponible pour les ménages notamment pour la vente de la viande, du lait et des peaux. Ces animaux constituent un important mécanisme d’adaptation qui améliore la résilience des communautés de par leur taux de fécondité élevé et leur capacité de récupérer plus rapidement que les autres espèces de ruminants après des catastrophes naturelles telles que la sècheresse, les épidémies etc. Le commerce interne et l’exportation d’animaux vivants, de peaux, cuirs et de carcasses réfrigérées génère les devises et contribue ainsi à la mise en œuvre des projets de développement », a indiqué M. Emmanuel NDORIMANA, Secrétaire Permanent au Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage. Selon lui, es petits ruminants, dans les domaines du commerce, la nutrition, la sécurité alimentaire et la production peuvent actuellement couvrir  10 % de la demande annuelle de viande dans la région et 50 % des besoins en animaux vivants dans les communautés rurales pauvres.

Défis majeurs

La productivité animale notamment des petits ruminants est handicapée par la présence des maladies animales infectieuses à fort impact. D’après le Représentant de la FAO au Burundi, M. Isaias  ANGUE OBAMA au Burundi, la PPR est une maladie très répandue, virulente, contagieuse et dévastatrice des petits ruminants qui peut affecter 90 % des animaux avec des taux de mortalité variant entre 30 et 70 %.  « Cette maladie virale affecte et tue les petits ruminants dans plus de 70 pays d’Afrique et du Moyen Orient.  Elle entraîne des impacts sur l’économie, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des éleveurs et des autres intervenants dans la chaine des valeurs. La PPR affecte profondément la vie de 300 millions de familles rurales dont la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance dépendent des ovins et des caprins. Elle provoque chaque année des pertes allant jusqu’à 2.1 milliards de dollars américains. Au de-là de ce chiffre, cela signifie que les moyens d’existence de 300 millions de familles sont menacés ainsi que les possibilité d’emplois », a indiqué M. Obama.

Apparue  au Burundi en décembre 2017, la PPR a,  d’après le MINEAGRIE, causé plus de 11 475  morts chez les caprins/ovins en créant la panique générale au sein de la population.  Cinq mille huit cent quatre-vingt-neuf(5889) ménages en ont été victimes et le Gouvernement en collaboration avec ses partenaires a commencé le processus de les réhabiliter. Dans presque tous les pays de la sous-région, la PPR  est à l’état endémique et sa propagation  est moins connue. Malgré les appuis importants de la  Banque mondiale, du FIDA, de l'Union européenne et d'autres partenaires de développement, il subsiste la nécessité de mobiliser des ressources financières suffisantes pour combler les déficits de financement pour la mise en œuvre du Plan Global d’éradication de la PPR-GEP à l’horizon 2030 et des stratégies régionales et nationales. Il y a besoin d’une grande campagne de sensibilisation et de plaidoyer sur les bénéfices sociaux et économiques de la lutte et de l'éradication de la PPR. Les capacités humaines et infrastructurelles ne suffisent également pas.

Des engagements fermes pour la lutte et l’éradication de la PPR et les autres maladies

Pour relever les défis identifiés, les pays se sont engagés à obtenir l'approbation politique de leur plans stratégiques nationaux (PSN) sur la PPR et d’étendre la sensibilisation et le plaidoyer pour une allocation adéquate des ressources nécessaires y compris les vaccins et la production des petits ruminants. Le budget national, ainsi que d’autres sources de financement nationales restent primordiales.

Un programme de vaccination à l’aide des vaccins certifiés devra être mis en œuvre à côté de la dotation aux troupeaux des petits ruminants d’une protection et d’une immunité d’au moins 70%. Les pays sont appelés à réaliser une évaluation épidémiologique et utiliser les données de la FAO pour la cartographie de la distribution de la PPR.

Le renforcement de la lutte contre d'autres maladies prioritaires des petits ruminants identifiées et les initiatives de développement de l'élevage sont d’importantes initiatives à entreprendre. Sous la direction de l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD), Il faudra aussi mener une analyse de la chaîne de valeur des petits ruminants depuis la production, les structures institutionnelles notamment de recherche et de formation, jusqu’à la commercialisation, en mettant un accent sur la formation des organisations des producteurs.

La FAO, l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE), le Centre panafricain des vaccins vétérinaires de l’Union Africaine (UA-PANVAC) et l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD) ont été appelés à renforcer les Directions des Services Vétérinaires, les réseaux de communication, les laboratoires épidémiologiques et les réseaux de quarantaine. Lors de la coordination du PPR-GEP ces organisations devront tenir compte du fait que les pays reconnaissent l'importance de l'approche par zone épi/écosystème et de la collaboration dans la lutte et l'éradication de la PPR. Elles sontappelées à accélérer la révision des outils (outil de suivi évaluation d’évaluation de la PPR (PMAT), seromonitoring post-vaccinal, etc.) et leur dissémination.

Ces quatre organisations, ensemble, avec les partenaires régionaux et les pays, devront plaider auprès des bailleurs de fonds et des partenaires afin d'assurer la mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en œuvre du Programme mondiale pour l'éradication de la PPR, y compris la production de petits ruminants aux niveaux national, sous-région al, régional et mondial. Après la simplification des outils,elles donneront l’appuinécessaireà la formation au sein des États membres.

Un programme régional de lutte contre les maladies des petits ruminants et d’amélioration de leur production sera élaboré. La FAO et l’IGAD ont été confiés la tâche de piloter la création d’une plateforme pour les Directeurs des Services Vétérinaires et les bailleurs de fonds pour évaluer les projets clôturés et ceux en cours. Les partenaires-ressources ont, quant à eux, été appelle à donner un appui adéquat aux pays respectifs. Il a, enfin, été demandé à la FAO de continuer à fournir son appui technique aux partenaires ressources.

Soulignons enfin que dans l’effort d’éradiquer la PPR d’ici 2030, la FAO, au niveau mondial, assure une coordination conjointe avec l'Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE), l’Alliance Mondiale des Médicaments Vétérinaires et la Société pour la Conservation de la Faune Sauvage. Au niveau régional, la FAO travaille avec la Commission de l’Union Africaine et neuf communautés économiques régionales pour formuler et mettre en œuvre leurs stratégies régionales et au niveau national, par l’appui à la formulation et à la mise en œuvre des plans stratégiques nationaux.

Les participants à l’atelier ont fort apprécié les efforts du Burundi dans la lutte contre la PPR, en affirmant qu’ils vont les prendre comme modèles dans leurs pays respectifs.