FAO au Burundi

Des poulaillers pour aider les femmes et jeunes chômeurs à sortir de l’insécurité alimentaire

16/03/2016

Le projet « Promouvoir la Diversification Agricole pour Réduire La pauvreté, Combattre la Malnutrition et Accroître les opportunités d’emploi pour les jeunes en Afrique de l’Est » GCP/SFE/001/MUL- vient d’installer 25 unités de production avicole commerciale avec 330 poules par unité en faveur de 25 jeunes diplômés sans emploi et 100 unités de production avicole familiale avec 33 poules par ménage dans la province Ngozi, au Nord du Burundi.

 

Pour les unités commerciales, chaque poulailler est doté d’un magasin pour le stockage des aliments et de l’équipement de travail, notamment de collecte et de conservation des œufs.

Afin de bien valoriser ces investissements, la FAO a organisé des séances de renforcement de capacités adaptées à chaque catégorie de bénéficiaires. Pour les jeunes, l’objectif est de les former en techniques d’élevage et de gestion des entreprises agricoles, afin de les professionnaliser dans le métier d’élevage des poules pondeuses. Quant aux femmes, elles se sont focalisées sur la conduite des élevages avicoles familiaux et la santé des poules pour une meilleure production. Pour chaque groupe, la formation comprend deux sessions de cinq jours chacune. D’autres formations suivront notamment sur les techniques culinaires des œufs et de la viande de poule.

Un équipement pour poulaillers a été distribué pour soutenir cet élevage. Ce matériel englobe les mangeoires, les abreuvoirs et les alvéoles et des bassins pour la collecte des œufs, des brouettes, des pelles et des pompes d’aspersion.

L’aviculture est un élevage délicat, qui demande une maîtrise des connaissances et des techniques appropriées pour chaque type de production. Pour ce faire, un suivi de proximité est un impératif surtout que les bénéficiaires sont novices. Pour répondre à ce souci, la FAO a dû recourir aux prestataires de services. Ceux-ci sont constitués par le Consortium des ONGs VSF-B (Vétérinaires Sans Frontières Belgique) et UCODE-AMR, et la DPAE Ngozi ;  Ces prestataires sont chargés d’assurer le suivi des activités du projet sur terrain, la formation et l’encadrement des bénéficiaires de l’appui de la FAO.

 

                                         Une formation adaptée aux besoins des bénéficiaires.

Lors des sessions de formation, les bénéficiaires étudient les techniques d’élevage des poules. Dans ces techniques, ils apprennent des connaissances liées au logement, l’alimentation, la santé, les manipulations et le transport, l’abattage, le mirage des œufs, le débectage, l’hygiène des logements, des équipements et du matériel. Ils apprennent aussi les techniques simples de production locale des aliments des poules. Ces techniques portent sur la formulation des mélanges, la culture de plantes fourragères consistant en l’installation de 125 champs de luzerne et du murier, la production des asticots et termites, la gestion technique des unités avicoles semi-industrielles et familiales de production d’œufs. Ils apprennent également des notions d’économie agricole et de marketing.

Les prestataires vont aussi assurer le suivi et l’encadrement des bénéficiaires des poules. Ils vont travailler sur base d’un programme de visites des bénéficiaires. Ils vont aussi sensibiliser les bénéficiaires sur les risques sanitaires liés à la profession avicole et à la consommation des œufs. Ces prestataires sont aussi chargés de l’organisation des bénéficiaires en coopératives de production avicole. Ils devront aussi faciliter leur accès aux organisations professionnelles existantes.

Dans le même ordre des tâches, ces prestataires créeront des mécanismes d’appui pour soutenir les activités de production avicole pour les pérenniser notamment en les connectant aux caisses d’épargne et aux opérateurs du secteur avicole dont notamment les fournisseurs d’intrants de production (poussins, aliments, médicaments, vaccins) et les consommateurs.

Répondre à la pauvreté et à la sécurité Alimentaire des bénéficiaires

Soulignons que les 25 bénéficiaires se situent dans les communes de Gashikanwa et Ngozi de la province Ngozi qui, rappelons-le, enregistre 71.2 % d’enfants de moins de cinq ans souffrant de la malnutrition chronique, soit le taux le plus élevé dans le pays. Les jeunes bénéficiaires vont, à travers ce projet, avoir des emplois à plein-temps avec 330 pondeuses par jeune bénéficiaire.

Les 100 ménages pauvres ou/ou vulnérables, surtout les femmes chefs de famille vont, de leur côté, avoir une occupation à temps partiel avec 33 pondeuses. La production de ces poules en œufs leur permettra d’avoir un revenu complémentaire et d’améliorer leur ration alimentaire. Aussi, avec les fientes, les ménages pourront fumer les champs et surtout installer des potagers pour produire des légumes et des fruits.

Financé par le Bureau Régional de la FAO à Addis Abeba (FAO/SFE) pour un montant de 4 millions à partir du Fonds Spécial de Solidarité Africaine, le projet couvre quatre pays d’Afrique de l’Est : le Kenya, l’Ouganda, le Burundi et le Rwanda, Il a été initié pour répondre à la pauvreté et à la sécurité Alimentaire au sein des bénéficiaires. Précisons que le Fonds Spécial de Solidarité Africaine (ASTF) est une initiative des Présidents Africains qui a été retenue lors du sommet de Malabo en 2012.