L’équipe de coordination restitue les résultats et acquis du projet et tend la main à de potentiels bailleurs pour financer la poursuite des activités.

Yaoundé – Fruit de la coopération multilatérale entre le Gouvernement du Cameroun et l’Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), le projet d’appui à la gestion de la chenille légionnaire d’automne (CLA) au Cameroun a clôturé officiellement ses activités ce 14 février 2020 à Yaoundé. La cérémonie y relative a été présidée par monsieur Gabriel Mbairobe, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural. Ce projet s’inscrit en droite ligne de la stratégie du Gouvernement visant à limiter les dégâts causés par la Chenille légionnaire d’automne et d’autres ravageurs sur la production céréalière au Cameroun, en utilisant des méthodes respectueuses de l’environnement. Etendu sur une période de dix-huit mois, il a été mis en place à la demande du Gouvernement du Cameroun avec l’assistance technique et financière de la FAO.   

Cette dernière rencontre avait pour objectif de restituer aux acteurs clés intervenant dans la gestion de la CLA au Cameroun les résultats et acquis du projet. En effet, « Pour qu’un projet de coopération technique ait un impact visible nous recommandons que le Gouvernement puisse capitaliser et pérenniser à grande échelle ou à l’échelle nationale, ses résultats et acquis », comme l’a indiqué Dr. Boubacar Seybou Représentant a.i. de la FAO lors de cet atelier. De manière spécifique, il était question à cette cérémonie de clôture pour les acteurs d’examiner les autres initiatives en cours pour la gestion de la CLA afin de rechercher d’éventuels bailleurs intéressés pour financer la poursuite du projet.  

Des retombées satisfaisantes qui appellent à plus de mobilisation de ressources

Au vu des résultats positifs engendrés par le projet, le Gouvernement du Cameroun se dit très satisfait des activités réalisées ainsi que le respect du cahier de charges et fait appel aux partenaires techniques et financiers à poursuivre sans relâche le soutien à l’agriculture au regard de la résurgence de divers fléaux dans le paysage agricole. Grâce à ce projet, plus de 100 Champs Ecole Paysan (CEP) ont été mis en place et exploités ; 220 facilitateurs et 2000 producteurs ont été formés à l’approche de la gestion intégrée et à la vulgarisation du CEP.  Le projet a facilité l’identification des ennemis naturels des cultures tout en procédant aux tests de pesticides végétaux. Il a par ailleurs permis d’outiller les agents du système de surveillance et d’alerte précoce de l’application Fall Armyworm Monitoring and Early Warning System (FAMEWS). Il s’agit d’une application utilisée pour monitorer et alimenter la base de données mondiale sur la CLA. Il est cependant important de noter que le projet chenille légionnaire a ouvert la voie à de nouvelles réflexions, notamment la gestion intégrée des nuisibles. Dans ce processus, la lutte chimique n’intervient qu’en dernier ressort et en respect d’une utilisation raisonnée de pesticides non biologiques.   

En dépit de tous ces résultats positifs, de nombreux problèmes et challenges subsistent au nombre desquels la réhabilitation du réseau de surveillance, d’alerte et d’intervention rapide avec pour vision d’interconnecter les réseaux en Afrique Centrale. Le Ministre de l’Agriculture et du Développent Rural lors de son allocution  a affirmé qu’il  ne ménagerait: «aucun effort pour réhabiliter le système de surveillance d’alerte rapide du Cameroun afin d’apporter une réponse durable non seulement en ce qui concerne la chenille légionnaire mais aussi tous les autres grand fléaux qui impactent négativement notre économie agricole, ruine les acquis de notre modèle agricole et mettent à mal l’autosuffisance et la sécurité alimentaire chèrement acquises ».    

Retour sur la survenance de la crise

La chenille légionnaire d’automne (CLA) a été identifiée au Cameroun depuis décembre 2016. Les dégâts de ce ravageur causent des pertes considérables sur des cultures variées dont principalement les céréales et en particulier le maïs et le sorgho. Compte tenu de sa voracité, la multiplicité de ses plantes hôtes et sa grande capacité de dissémination, la CLA constitue une menace de premier plan pour la sécurité alimentaire. Lancé le 09 mai 2018, ce Projet de Coopération Technique (TCP) sur la Gestion intégrée de la chenille légionnaire d’automne au Cameroun est intervenu dans un contexte où ce ravageur, bien que récemment signalé au Cameroun, était déjà présent dans sept régions du pays. Aujourd’hui les dégâts sont visibles dans toutes les dix régions, ce qui rend d’autant plus nécessaire le maintien des efforts de lutte contre la CLA et d’autant plus criant le besoin de mobiliser les ressources matérielles, humaines et financières qui permettront à terme d’éliminer cette menace.