Renforcement des capacités

Renforcement des capacités des pays de déclarer les émissions de gaz à effet de serre

05/02/2016

Contexte

Les pays en développement disposent en général de capacités limitées de surveiller et de déclarer les émissions de gaz à effet de serre. Ces pays doivent renforcer leurs capacités pour répondre aux exigences en matière de communication de données de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), et prendre des décisions plus avisées.

L'agriculture est responsable d'à peu près 14 pour cent des émissions totales de gaz à effet de serre, dont 74 pour cent environ proviennent des pays en développement. Les statistiques forestières et agricoles sont donc particulièrement importantes pour élaborer les rapports sur les gaz à effet de serre, et pour planifier des mesures d'atténuation au niveau national visant à soutenir la productivité agricole et la sécurité alimentaire durables. La FAO aide les États Membres à renforcer leurs capacités d'évaluer et de déclarer les émissions de gaz à effet de serre provenant du secteur de l'agriculture, de la foresterie et autres utilisations des terres (AFAUT).

Afin de promouvoir la complémentarité, d'éviter les doubles emplois et d'améliorer son soutien aux États Membres, la FAO travaille en étroite collaboration avec les organisations et initiatives internationales comme la CCNUCC, le Programme ONU-REDD, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Évaluation des besoins des pays par le biais d'ateliers régionaux

En 2012-2013, la FAO a organisé trois ateliers régionaux en Asie, en Afrique, et en Amérique latine et Caraïbes, afin d'encourager le débat sur la manière d'améliorer les statistiques nécessaires à l'établissement des rapports nationaux sur les émissions de gaz à effet de serre.

Les ateliers ont réuni du personnel de haut niveau provenant des ministères de l'agriculture et de l'environnement et des organismes nationaux de statistiques. Leur but était de faire mieux connaître les processus d'établissement de rapports nationaux de la CCNUCC, d'évaluer les besoins et les priorités des pays pour le suivi et le compte rendu des émissions de gaz à effet de serre, et d'échanger des informations sur le traitement des données sur les émissions de gaz à effet de serre au niveau national.

Les ateliers ont mis en évidence un certain nombre de besoins en matière de capacités parmi les acteurs nationaux:

  • Meilleures procédures de collecte et d'analyse de données au sein des ministères et des bureaux de statistiques.
  • Meilleure coordination entre les acteurs gouvernementaux, en particulier pour ce qui concerne l'échange d'informations entre ceux qui interviennent dans la collecte de données et ceux qui estiment les gaz à effet de serre aux fins de l'établissement des rapports.
  • Meilleur cadre institutionnel au sein des ministères et des bureaux de statistique afin d'assurer l'efficacité et la durabilité des processus d'établissement de rapports.

Ces conclusions ont souligné la nécessité de renforcer les capacités techniques des acteurs nationaux (c'est-à-dire, collecte, analyse et traitement des données), et leurs capacités fonctionnelles (c'est-à-dire coordination entre les acteurs et mécanismes institutionnels solides).

Activités de renforcement des capacités répondant aux besoins des pays

À titre de suivi de l'évaluation des capacités, et pour répondre aux demandes des pays, la FAO et ses partenaires ont organisé trois ateliers sous-régionaux en 2014-2015 en Méso-Amérique, en Asie du Sud-Est et en Afrique de l'Ouest. Ils ont servi de plateforme pour poursuivre le dialogue et l'échange, et ont débouché sur la conception d'activités au niveau des pays, qui sont en cours et se sont déroulées jusqu'ici dans sept pays. Le but principal des activités de renforcement des capacités est d'aider les pays à établir des inventaires nationaux des gaz à effet de serre.

Dans l'ensemble, les activités de renforcement des capacités ont répondu aux besoins mis en évidence dans les évaluations des capacités, en se conformant au cadre de la FAO en la matière – c'est-à-dire, en traitant les capacités techniques et fonctionnelles, ou «indirectes» dans les trois dimensions qui sont complémentaires et se recouvrent du renforcement des capacités: individus, organisations et environnement favorable.

À titre d'exemple, la FAO grâce à son manuel - Estimation des émissions de gaz à effet de serre dans l'agriculture, a apporté un soutien au niveau individuel en matière de collecte, d'analyse et de traitement de données. Il a été largement diffusé par de nombreux canaux afin de s'assurer que ceux qui en ont besoin puissent y accéder. Sur la base de ce manuel, la FAO va bientôt lancer un cours de formation en ligne sur l'établissement d'un inventaire national des gaz à effet de serre pour l'agriculture, la foresterie et autres utilisations des terres (Cours en ligne sur l'agriculture en anglais et espagnol).

De plus, un espace de dialogue en langue espagnol a été créé pour les organisations gouvernementales intervenant dans la collecte de données et l'établissement de rapports sur les gaz à effet de serre. Ce réseau comprend actuellement 88 participants venant de 21 pays. En Équateur et au Paraguay, la FAO a organisé des formations techniques et des ateliers nationaux qui ont facilité le dialogue entre les différentes institutions gouvernementales. Ces activités ont instauré une plus grande coordination entre les institutions, ce qui a permis d'appuyer la dimension organisationnelle du renforcement des capacités tout en renforçant l'environnement favorable.

Enfin, grâce à la facilitation efficace et au coaching systématique de la FAO, le Costa Rica a créé un groupe spécial qui réunit toutes les grandes institutions intervenant dans la communication des informations sur les émissions de gaz à effet de serre, y compris notamment les bureaux de statistique nationaux, le ministère de l'agriculture et l'institut chargé des émissions de gaz à effet de serre. Des progrès importants ont ainsi été accomplis et une collaboration solide a été établie avec l'équipe de la FAO pour l'atténuation du changement climatique, la FAO agissant avec fermeté dans son rôle de facilitateur, et le Costa Rica dans celui de chef de file. Le groupe spécial renforce le cadre institutionnel du Costa Rica afin d'assurer des processus nationaux de communication des informations plus durables. Il représente un excellent exemple d'appropriation nationale, et il contribue à l'environnement favorable pour un changement durable dans le domaine de la communication des informations sur les gaz à effet de serre (pour plus d'information, voir la brochure sur le Costa Rica).

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