Renforcement des capacités

Faire de la Grande Muraille Verte une réalité: un pays à la fois

24/11/2015

L'initiative la Grande muraille verte est un programme panafricain visant à renforcer la résilience et à restaurer la productivité des paysages agrosylvopastoraux touchés par la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse dans les zones arides d'Afrique qui entourent le Sahara.

L'initiative est un programme de l'Union africaine qui rassemble plus de 20 pays de la région sub-saharienne, ainsi qu'une mosaïque d'organisations régionales et internationales, dont la FAO. Afin d'appuyer la mise en œuvre efficace de la Grande muraille verte, la FAO et les partenaires exécutent actuellement un projet financé par l'Union européenne et le Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (UE-ACP), intitulé Action contre la désertification, auquel participe six pays de la Grande muraille verte (le Burkina Faso, l’Éthiopie, la Gambie, le Niger, le Nigéria et le Sénégal). Les activités sont très diverses selon les pays mais elles cherchent toutes à promouvoir la gestion durable et la restauration des terres, grâce à la diversification et à la réhabilitation des systèmes de production (agriculture, foresterie et agroforesterie, gestion des parcours) tout en luttant contre la désertification et en favorisant des moyens d'existence durables.

L'appropriation nationale est au cœur de l'approche de la Grande muraille verte. Dans chaque pays, une combinaison différente et complexe d'acteurs participe à l'initiative; ils viennent des ministères, des communautés locales, de la société civile et du secteur privé. En outre, l'initiative de la Grande muraille verte met en jeu tout un éventail de secteurs allant de la foresterie aux moyens d'existence, en passant par l'élevage, l'agriculture, le développement rural, l'environnement et l'économie, pour n'en citer que quelques-uns. Pour que les projets de la Grande muraille verte réussissent, les chefs de file ont besoin de capacités de planification et de coordination exceptionnelles, ainsi que de compétences en leadership et de savoir-faire technique dans la gestion des ressources naturelles. Il faut également y ajouter un cadre clair de collaboration entre les institutions, et l'adhésion la plus complète des communautés locales.

Le renforcement des capacités est donc l'une des clés de la réalisation de la Grande muraille verte, et se trouve au cœur de cette approche.

Soutien à l'appropriation et au leadership des pays

Pour que l'initiative de la Grande muraille verte soit un succès, les pays doivent pouvoir s'approprier pleinement les projets et en assumer le leadership. À cette fin, des organismes de coordination de l'initiative ont été mis en place dans certains pays, tandis que dans d'autres les fonctions de coordination relèvent du ministère de l'agriculture, de l'environnement ou encore de la foresterie. La FAO travaille avec ces organisations pour développer leur leadership et appuyer les capacités des parties prenantes de réaliser les objectifs de la Grande muraille verte.

Le but de la FAO est de donner les moyens aux acteurs nationaux de diriger efficacement la mise en œuvre sur le long terme des projets de la Grande muraille, et de mener indépendamment des activités de renforcement des capacités.

Pour ce faire, la FAO travaille en étroite collaboration avec les acteurs nationaux sur un programme à trois volets, en veillant toujours à ce qu'ils soient aux commandes.

  1. Évaluation des capacités des parties prenantes du projet de réaliser les objectifs de la Grande muraille verte.
  2. Définition et mise en œuvre des activités de renforcement des capacités à l'appui de l'exécution efficace du programme de la Grande muraille verte.
  3. Suivi et évaluation des résultats des activités de la Grande muraille verte, tout en suivant l'évolution des capacités des parties prenantes.

Évaluation des besoins de capacités dans trois pays

Depuis mai 2015, la FAO a aidé les acteurs nationaux à diriger des ateliers d'évaluation des capacités participatifs, au Sénégal, en Éthiopie et au Niger. La FAO a encadré des points focaux venant des organismes de coordination de la Grande muraille verte, ainsi que des facilitateurs nationaux, pour diriger et faciliter ces ateliers. Cela permet aux acteurs nationaux de reproduire de telles manifestations indépendamment.

Les évaluations ont permis de dégager des conclusions utiles et de mettre en évidence les domaines d'action prioritaires devant bénéficier de soutien. Les besoins communs en matière de capacités dans les trois pays sont notamment: capacités de coordination, capacités de gérer les ressources naturelles, et capacités de communication.

Un instantané du Sénégal

L'un des objectifs principaux du projet de la Grande muraille verte au Sénégal est de créer une réserve naturelle à base communautaire à Kholy-Alpha, dans la communauté rurale de Mboula. La réserve vise à améliorer les conditions de vie des populations, à améliorer la conservation de la biodiversité et à promouvoir la gestion durable des terres grâce à un certain nombre d'initiatives, comme par exemple, le développement des chaînes de valeur de l'écotourisme et des produits forestiers non ligneux.

Un atelier d'évaluation des capacités s'est tenu à Saint-Louis (Sénégal) en mai 2015, afin d'évaluer les capacités de toutes les parties prenantes intervenant dans le projet Action contre la désertification. Des facilitateurs locaux ont été formés par la FAO pour animer l'atelier. Des représentants de l'agence sénégalaise pour la Grande muraille verte, qui bénéficiaient de l'encadrement en cours de la FAO, ont présidé et dirigé l'évènement. L'atelier a réuni 25 participants dont du personnel ministériel, des organisations de producteurs et des représentants de deux municipalités.

L'atelier a eu des résultats positifs, dont certains étaient inattendus. On peut citer notamment:

  • la nécessité de constituer un comité de gestion associant les diverses parties prenantes afin d'assurer une solide coordination entre les acteurs.
  • la nécessité d'améliorer les capacités de gestion dans la réserve de la communauté.
  • la nécessité de renforcer les capacités en matière de gestion touristique, de sensibilisation, de promotion et de mobilisation de fonds.

L'atelier a aussi permis aux parties prenantes de mieux comprendre les rôles de chacun dans le projet et de donner aux participants un sentiment d'appropriation et d'engagement vis-à-vis du processus de renforcement des capacités.

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