La majorité des Népalais dépendent de l'agriculture pour leur subsistance. Il y a donc une forte demande pour les ressources agricoles, comme les intrants, les semences et les engrais. Les coopératives agricoles jouent un rôle essentiel en fournissant dans un même cadre tous les services dont les agriculteurs ont besoin. Il est ainsi fondamental que les coopératives agricoles soient gérées de manière efficace.

Dans le cadre de l'initiative FIDA-FAO, intitulée «Renforcement des capacités pour une meilleure gestion des investissements publics dans la petite agriculture dans les pays en développement», le Gouvernement népalais, la FAO et le FIDA ont collaboré à l'élaboration de plans de renforcement accéléré des capacités. Une composante importante de ces activités était centrée sur le renforcement des coopératives agricoles.

La Fédération centrale des coopératives agricoles du Népal (Fédération centrale) est un organisme de coordination des coopératives agricoles, qui compte actuellement 815 000 membres, appartenant eux-mêmes à 750 coopératives membres. Les coopératives membres sont entièrement détenues et gérées par les communautés locales, et la Fédération centrale leur apporte un soutien non financier – renforcement des capacités, sensibilisation et gestion de la commercialisation, par exemple – et aide les membres à établir des liens avec les institutions financières.

En novembre 2014, la FAO a commencé à collaborer avec la Fédération centrale afin de renforcer ses capacités d'appuyer les organisations membres.


Appui au renforcement des capacités pour améliorer la performance des coopératives
Pour commencer, la FAO a effectué une évaluation des besoins de capacités en collaboration avec la Fédération centrale. L'objectif était de comprendre les besoins de la Fédération centrale et de ses membres, afin d'y répondre avec des activités de renforcement des capacités appropriées. Deux activités principales ont été déterminées à titre de réponse initiale. La première concernait le partage des connaissances, c'est-à-dire la mise en commun des bonnes pratiques appliquées dans d'autres coopératives efficaces, en particulier pour ce qui concerne la bonne gouvernance et l'accès au crédit. La seconde, une formation de formateurs, avait pour but d'aider la Fédération centrale à transmettre à ses membres les connaissances importantes liées à la performance organisationnelle.

Pour y donner suite, la FAO a organisé à Katmandou un premier atelier de niveau national, d'une durée de trois jours, au cours duquel des spécialistes venus de coopératives ayant réussi dans toute l'Asie ont partagé leurs meilleures pratiques en matière de gestion de coopérative. Des leçons importantes ont été partagées par des coopératives, notamment au Sri Lanka, en Inde, en Corée et au Japon.

La FAO a ensuite animé une formation de formateurs de cinq jours destinée aux membres du Conseil d'administration de la Fédération centrale, des coopératives, des banques locales de développement ainsi qu’à d’autres parties concernées. Ces formations étaient centrées sur la performance et sur la gestion financière des coopératives, et conçues pour permettre aux participants de se familiariser avec les pratiques de bonne gestion des coopératives, d'évaluer leur propre performance organisationnelle, d'élaborer une vision et un plan d'action pour le changement, et de transmettre leurs connaissances à d'autres. Au cours de ces séances de formation, des outils pratiques ont été utilisés par les représentants des coopératives pour les aider à analyser leur performance organisationnelle et à planifier le changement organisationnel.


Résultats et impact
En février 2016, suite à la formation de formateurs dispensée à Katmandou, la Fédération centrale a organisé cinq sessions de formation au niveau des districts dans l'ouest du Népal, avec 155 participants au total. Elles ont été dispensées directement par la Fédération centrale, avec les orientations de la FAO, aux responsables des coopératives locales de femmes, et visaient à aider les coopératives à accroître le nombre de leurs membres, leurs ressources internes et leur viabilité financière. Pour y parvenir, les membres des coopératives ont appris à évaluer leur performance organisationnelle et à élaborer un plan d'action pour l'avenir. Chaque groupe a défini des objectifs clairs pour leurs coopératives, des stratégies et des plans à mettre en œuvre dans leur village. Au total, 25 plans d'action ont été formulés – cinq par district.

Depuis ces activités de formation, les coopératives ont mis en place leurs plans d'actions. Ainsi, leurs ressources internes et leur capital ont augmenté, tout comme le nombre de leurs membres, ce qui les a aidé à répondre aux critères d'affiliation aux banques locales de développement agricole. Cette affiliation est fondamentale pour les coopératives car elle leur permet d'obtenir des prêts qu'elles peuvent ensuite céder à leurs membres, ce qui aide les agriculteurs et renforce leur confiance dans les avantages que procure l’adhésion à une coopérative. De plus, la Fédération centrale par ce processus non seulement a amélioré son module de gestion des coopératives et le met en place dans tout le pays, mais s'est engagée dans son propre processus de planification stratégique et a adapté sa vision afin de rester en phase avec les besoins de ses membres. Ce cercle vertueux contribuera à la sécurité alimentaire et au développement agricole, et à mesure qu'augmente la demande de formations dispensées par la Fédération centrale dans l'ouest du Népal, les avantages vont continuer de se propager.

Cette expérience de changement organisationnel est un exemple clair de renforcement des capacités efficace: dans ce cas, l’ensemble du projet tout entier était mené en partenariat étroit entre la FAO et la Fédération centrale des coopératives agricoles du Népal. Cela a permis d'assurer que les activités correspondent vraiment aux besoins sur le terrain, tout en créant un fort sentiment d'appropriation et d'engagement parmi les acteurs nationaux. Les activités de renforcement des capacités étaient exécutées selon une chronologie telle que chaque activité s'appuyait sur la précédente ce qui permettait d'avancer progressivement et de répondre aux besoins aux moments appropriés. En définitive, les retombées sur le terrain ont été concrètes et continuent de l'être, tandis que le soutien direct de la FAO devient moins nécessaire à mesure que les compétences nationales augmentent.

Pour plus d’information sur l'analyse et le développement organisationnels : Module d’apprentissage 4 : Renforcement des capacités – Analyse et développement organisationnels, (FAO, en anglais uniquement).


Contacts
Meena Pokhrel, Responsable Programme NACCFL (Fédération centrale des coopératives agricoles du Népal): [email protected]
Maria Grazia Rocchigiani, Unité de partenariats de la FAO, Équipe chargée de la société civile et des coopératives: [email protected]