FAO en Côte d'Ivoire

La FAO et l’OIE renforcent la capacité des acteurs régionaux de la santé animale pour la surveillance et le contrôle de la fièvre aphteuse sur le terrain en Afrique

La Côte d'Ivoire a perdu près de 15000 porcs en 2018 (@FAO)
25/02/2019

La fièvre aphteuse, maladie virale extrêmement contagieuse, qui affecte, à des degrés divers, bovins, buffles, porcs, ovins, caprins, camélidés et certaines espèces sauvages, touche gravement les acteurs de cette filière, tant en termes de pertes de capacités de production que de réduction des moyens de subsistance des agriculteurs. Chaque année, des foyers de fièvre aphteuse sont signalés par les services techniques décentralisés de plusieurs pays d'Afrique centrale et de l’Ouest : plus de 137 de janvier à décembre 2018, dans 11 pays de cette région d’Afrique. Quand elle est associée à d’autres crises sanitaires comme l’influenza aviaire ou la peste porcine africaine, la fièvre aphteuse peut fortement affecter un cheptel. C’est ce qu’a traversé la Côte d’Ivoire qui a perdu près de 15.000 porcs en 2018.

En réponse à ces défis, la FAO et l’OIE ont uni leurs efforts et intensifié leur assistance aux pays de la région, à travers le Cadre mondial pour la maîtrise progressive des maladies animales transfrontalières (GF-TADs) et avec l’appui de la Commission européenne de lutte contre la fièvre aphteuse (EuFMD) et des laboratoires de référence pour la fièvre aphteuse (laboratoire de Pirbright en Grande-Bretagne et ANSES, en France). Au cours d’un atelier régional de formation sur l'épidémiologie et le diagnostic de la fièvre aphteuse, en réponse à l’apparition du sérotype «O» en Afrique de l'Ouest et Centrale, organisé du 25 au 28 février 2019 à Abidjan, ils y apportent une assistance pratique aux pays. Les équipes de terrain engagées dans la surveillance et le diagnostic de la fièvre aphteuse, épidémiologistes et personnel de laboratoire, unissent leurs efforts, avec, en substance, l’objectif d’activer les réseaux régionaux de surveillance épidémiologique (RESEPI) et de laboratoires (RESOLAB) et d’améliorer la conception des plans nationaux d’évaluation des risques de la fièvre aphteuse.

Cette formation régionale permettra aux 24 participants des 13 pays d’Afrique de l'Ouest et Centrale invités, en se concentrant sur l’apparition récente du sérotype « O » dans la région, de faire un état des lieux de la situation de la fièvre aphteuse, ajoutant au tableau national une compréhension de l’évolution du virus au-delà des frontières.

Pour M. Meïté Zoumana Anlyou, directeur de cabinet du MIRAH, représentant le Ministre des Ressources animales et halieutiques : «une stratégie commune de lutte doit être urgemment développée au regard des pertes que peut causer ce fléau, qui demeure une menace pour la santé animale et la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique».

M. Samy Gaiji, Représentant permanent de la FAO en Côte d’Ivoire a souligné l’intérêt particulier que l’Organisation porte à cette initiative conjointe avec ses partenaires. Il a par ailleurs, rappelé les impacts économiques et agricoles de l’épizootie de fièvre aphteuse, aussi bien en Europe que partout en Afrique : «C’est ensemble que nous identifierons des actions prioritaires pour réduire le risque d’introduction répétée et l’impact de cette maladie virale, hautement contagieuse», a-t-il conclu.

Cette formation régionale, financée par l’Agence de réduction des menaces de défense (DTRA), est organisée par la FAO, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et le ministère ivoirien des Ressources animales et halieutiques (MIRAH) et celui de l’Agriculture et du développement rural (MINADER).