FAO en Côte d'Ivoire

A Abidjan, deux experts ivoiriens spécialistes en nutrition au bureau de la FAO sensibilisent les adolescents d’un lycée à une alimentation saine et durable

Les échanges ont débuté avec une présentation de l'Organisation faite par Samy Gaiji, Représentant de la FAO en Côte d'Ivoire (Photo: ©FAO/Marina Mea)
16/10/2019

«Si nous travaillons tous ensemble, nous pouvons atteindre la Faim Zéro, à condition de veiller à ce que chaque enfant, partout à travers le monde, ne s'endorme pas le ventre vide» disait le Directeur général de la FAO. Attachée à cette mission et, pour la première fois depuis la célébration en Côte d’Ivoire, une équipe du bureau pays de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) conduite par son Représentant, Monsieur Samy Gaiji, a présenté l’Organisation et échangé avec une centaine d’élèves de niveau 3ème du lycée Maurice Delafosse, ce 16 octobre 2019.

C’était à l’occasion de la célébration de la 39ème édition de la Journée mondiale de l’alimentation (JMA 2019). Durant près de 3 heures d’échanges interactifs, deux experts nationaux en nutrition du bureau de la FAO en Côte d’Ivoire ont entretenu les élèves sur le thème d’une alimentation saine pour un monde Faim Zéro.

Dr Bonny Dadji Stéphane, expert national, a d’entrée de jeu fait remarquer aux adolescents qu’une alimentation saine est signe d’une bonne santé et d’un bien-être. A travers une présentation des grands groupes d’aliments -énergétiques, de construction et de protection-, Dr Bonny a rappelé le rôle que joue chacun des groupes d’aliments et l’importance pour ces adolescents d’y avoir accès afin de mieux composer leurs repas. L’application des astuces pour un régime alimentaire sain, nutritif, sûr et varié, à base d’aliments locaux et frais permettrait de lutter efficacement contre le surpoids, l'obésité, les carences en iode, en fer, en vitamine A et autres vitamines et sels minéraux qui pourraient avoir un impact sur leur rendement scolaire.

«Il est important pour vous de privilégier les aliments riches en micronutriments comme les œufs, le lait, les fruits et les légumes, a-t-il conseillé aux adolescents. «Il vous faut privilégier l’eau aux boissons sucrées et surtout pratiquer 30 minutes d’activités physiques journalières», a-t-il conclu.

A sa suite, Anne-Marie N’Da Kouassi, également experte nationale en nutrition au bureau de la FAO en Côte d’Ivoire, a fait remarquer l’importance d’adopter de bonne pratiques d’hygiène regroupées à travers les cinq clefs pour une alimentation plus sûre, afin de prévenir les maladies d’origine alimentaire.

«Les mauvaises habitudes alimentaires sont responsables d'un cinquième des décès dans le monde et absorbent lourdement les budgets de santé nationaux avec des coûts s'élevant à 2000 milliards de dollars par an» a-t-elle souligné.

Les deux experts en nutrition ont rappelé les réflexes à mettre en œuvre pour éviter cette mauvaise alimentation, notamment : (i) opter pour des produits locaux, variés, frais et de saison; (ii) diversifier et varier les menus avec des légumineuses, des fruits à coque et des céréales; (iii) réserver à chaque repas une place pour les fruits et légumes crus et/ou cuits.  

Cette journée d’échanges et de sensibilisation a vu la participation du proviseur, des éducateurs et professeurs du lycée, tous intéressés à apprendre à améliorer leurs habitudes alimentaires, contribuer à l’objectif FaimZéro et sauver des milliers de générations. La sensibilisation initiée par le bureau de la FAO en Côte d’Ivoire, qui sera vulgarisée les mois à venir dans d’autres établissements, aura réussi si les habitudes alimentaires des adolescents subissent véritablement des changements notables.

Nécessité d’agir ensemble pour atteindre la Faim Zéro

Selon la FAO, la faim est en hausse à travers le monde tout comme les taux de surpoids et d'obésité. Bien qu'assez de nourriture soit produite à l'échelle mondiale, plus de 821 millions de personnes souffrent de la faim à travers le monde, 150 millions d’enfants accusent des retards de croissance, 2 milliards d'adultes et près de 380 millions d'enfants et d'adolescents dans le monde sont en surpoids ou obèses, dû aux systèmes alimentaires actuels qui ne parviennent pas à garantir une sécurité alimentaire.

En Côte d’Ivoire, des efforts ont été déployés par le Gouvernement ivoirien en matière de lutte contre la faim et la malnutrition sous toutes ses formes, avec un accent particulier sur les groupes vulnérables: la réduction du retard de croissance de près d’un quart des enfants de moins de cinq ans entre 2006 et 2012, l’intensification de la fortification des aliments en micronutriments, ou encore la communication pour le changement social et comportemental en faveur des bonnes pratiques nutritionnelles.

Néanmoins, des actions efficaces requièrent une convergence et une synergie des efforts de tous les secteurs concernés.