FAO en Côte d'Ivoire

Action mondiale en faveur de la restauration des forêts de mangrove pour les communautés de pêcheurs d'Afrique de l'Ouest

Les mangroves constituent des habitats favorables pour la production (Photo: (c)Convention d'Abidjan)
05/11/2019

Les agences des Nations Unies et les organisations internationales de protection de la nature se sont réunies aujourd'hui pour faire avancer les plans de restauration des forêts de mangrove en Afrique de l'Ouest, au profit des communautés locales et des économies dépendant de la pêche côtière.

Les sites de mangroves en Côte d'Ivoire et au Sénégal feront l'objet de plans d'évaluation et de reboisement dans le cadre de la Costal Fisheries Initiative (CFI), un programme de développement multi-agences visant à préserver les ressources marines, à améliorer la gouvernance des pêches et à renforcer la chaîne de valeur des produits de la mer en Afrique de l'Ouest, en Amérique latine et en Indonésie.

«En Côte d'Ivoire, la pêche artisanale, qui joue un rôle important pour les emplois, les revenus et la sécurité alimentaire, représente plus de 70 pour cent de la production nationale. L'augmentation des productions de l'aquaculture constitue la seule alternative pour l'humanité de continuer d'assurer la sécurité alimentaire», a déclaré Moussa Dosso, ministre des Ressources animales et halieutiques de la Côte d’Ivoire.

Dans le monde entier, les mangroves souffrent de dégradation ou sont complètement perdues. En Côte d’Ivoire, le nombre de forêts de mangrove a diminué d’environ 50 pour cent au cours des 30 dernières années et de 16 pour cent au Sénégal. Malgré les avantages qu’ils procurent aux habitats côtiers, les poissons se nourrissent, se reproduisent et se mettent à l’abri grâce à des eaux plus froides, une teneur en oxygène plus élevée et des racines tentaculaires qui servent de refuge aux proies plus grosses.

«La Convention d'Abidjan et ses partenaires tels que la FAO et le FEM ont un travail éducatif important à faire comprendre aux pêcheurs que couper du bois de mangrove pour fumer du poisson, par exemple, va à l'encontre de leurs propres intérêts. Par ce que les mangroves sont des pépinières - des zones où les poissons se reproduisent, où ils sont protégés et où ils grandissent avant de se jeter dans l'océan. Les protéger, c'est protéger les ressources qui nous nourrissent», a déclaré Abou Bamba, de la Convention d'Abidjan, organisme des Nations Unies pour l'environnement chargé de programmes liés à la mer en Afrique occidentale, centrale et australe.

Restauration d’un tiers des mangroves pour soutenir la pêche en Côte d’Ivoire

Au cours des trois prochaines années et dans le cadre de l'Initiative pour la pêche côtière, les agences et partenaires des Nations Unies cartographieront, analyseront et mettront en œuvre des plans de restauration d'environ un tiers (3 750 sur 11 635 hectares) de mangroves accessibles situées à Fresco et Sassandra en Côte d'Ivoire.

À Sassandra, les mangroves abritent des poissons commerciaux clés tels que la sardine et le hareng, et constituent le moyen de subsistance de près de 2000 pêcheurs pratiquant la pêche artisanale. Le bois de mangrove est souvent coupé pour fumer du poisson - un travail de transformation effectué par plus de 2000 femmes - et représente 65 pour cent, soit 1000 tonnes de tous les poissons commercialisés.

La Côte d’Ivoire est l’un des six pays relevant de la CFI, une initiative multi-agences de 36 millions de dollars visant à rendre les pêches côtières plus durables sur les plans environnemental, social et économique au Cap-Vert, en Côte d’Ivoire, en Équateur, en Indonésie, au Pérou et au Sénégal. Cela impliquera la mise en œuvre d'une approche de la pêche fondée sur les écosystèmes, intégrant davantage de femmes dans la gouvernance des pêches, ainsi que l'amélioration des conditions de travail et de la qualité des produits de la pêche dans la chaîne de valeur des produits de la mer.

«La pêche côtière joue un rôle majeur dans la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance en Côte d’Ivoire. L’Initiative pour les pêcheries côtières, dirigée par la FAO en Afrique de l’Ouest, permettra aux Ivoiriens de bénéficier de la gestion durable de leurs pêcheries, de la restauration des mangroves et des écosystèmes marins tout en autonomisant les femmes dans la pêche », a déclaré Samy Gaiji, représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, à l'ouverture de la réunion annuelle du Partenariat mondial CFI à Abidjan.

La réunion, qui s’est tenue cette année du 5 au 8 novembre, réunit les agences des Nations Unies, notamment la FAO, le PNUE, le PNUD, principal donateur, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), Conservation International, la Banque mondiale et le WWF, afin de faire le point sur les progrès meilleures pratiques en matière de gestion durable des pêcheries côtières et des mangroves.

Connaitre le CFI

La CFI est un effort global de collaboration financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) qui réunit des agences des Nations Unies et des organisations internationales de conservation à l'avant-garde des efforts visant à améliorer la gestion des pêches et à conserver la biodiversité marine dans les zones côtières, grâce à une meilleure gouvernance et au renforcement de la chaîne de valeur des pêches. CFI est mis en œuvre par Conservation International (CI), la FAO, le PNUD, le PNUE, la Banque mondiale et le WWF.