FAO en Côte d'Ivoire

Les professionnels du secteur de la pêche du Burkina Faso s’inspirent de l’expérience ivoirienne en matière de renforcement des capacités de leurs coopératives

Les coopératives sont des éléments clés pour le développement durable des pêches artisanales africaines (Photo: ©FAO/Marina Mea)
26/08/2019

Des fumeuses de poisson de la Province du Sourou au Burkina Faso étaient à Abidjan du 21 au 23 août 2019, dans le cadre d’un voyage d'études et de partage d'expériences, avec leurs homologues de la Côte d'Ivoire. L'objectif principal de cette visite était de discuter des solutions pour le renforcement des capacités organisationnelles des coopératives des fumeuses de poisson burkinabè, afin que ces dernières tirent des leçons du fonctionnement des coopératives des fumeuses de poisson à Abidjan.

« Nous ne sommes pas bien organisées chez nous au Sourou. Nous n’avons pas de fours modernes tels qu’il y en a ici en Côte d’Ivoire. En plus, nous ne savions pas qu’on pouvait obtenir d’autres produits à base de poisson tels que les saucisses, croquettes et farcis de poisson. Cette expérience en Côte d’Ivoire est très enrichissante pour nous » s’exprimait Mariam Koné, présidente de la coopérative Binkadi du Sourou, au Burkina Faso.

« Nous avons visité les plateformes de Marcory et de Locodjro, et échangé avec les présidentes des coopératives et leurs équipes. A Locodjro, nous avons apprécié la tenue d’un registre des comptes, l’organisation structurelle de la coopérative, la fabrication sur place de la glace, ainsi que le développement des activités génératrices de revenus », ont apprécié les femmes du Burkina Faso.

« Ce voyage d’études est une véritable révélation pour notre délégation. De retour au Burkina Faso, nous accompagnerons ces fumeuses de poisson dans l’amélioration de l’organisation de leurs coopératives », a indiqué Dr Salam Kondombo, Expert zootechnicien à la Représentation de la FAO au Burkina Faso, chef de délégation.

Le voyage intervient dans le cadre des activités de renforcement des capacités de la Sous-Division des produits, des échanges et de la commercialisation (FIAM) du Département des pêches et de l’aquaculture de la FAO, en collaboration avec les Représentations de la FAO en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso et le Ministère des Ressources animales et halieutiques du Burkina Faso. Il intervient également dans le cadre de renforcement de partenariats entre ces deux pays de l’Afrique de l’Ouest, partageant des réalités assez similaires dans le sous-secteur de la pêche artisanale.

Monsieur Samy Gaiji, Représentant de la FAO en Côte d'Ivoire a traduit sa satisfaction de recevoir une mission venant s’imprégner de l’expérience ivoirienne. Il a rappelé, lors du démarrage des travaux, que la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso sont des pays où le poisson est l’une des principales sources de protéines animales, et où la pêche artisanale constitue l’unique moyen de subsistance pour des millions de personnes. « La pêche est en même temps la source de revenus de nombreuses personnes qui sont tributaires de ces activités pour assurer leurs moyens d’existence, majoritairement des femmes », a-t-il conclu.

Ces trois jours d’échanges contribueront à apporter un appui au renforcement des capacités techniques des structures organisationnelles des coopératives, qui sont des éléments clés pour le développement durable des pêches artisanales africaines. A terme, la mission d’échange permettra aux femmes d'appliquer les bonnes pratiques et les leçons apprises.

L’intérêt sous-régional suscité par les fours modernes de la FAO en Côte d’Ivoire

Les résultats de fumage aux à l'aide des fours modernes ‘‘technique FAO-Thiaroye de transformation du poisson’’ ou fours FTT expliquent le présent voyage d’études. Déjà en 2016 et 2017, des professionnels du secteur de la pêche du Ghana et du Burkina avaient effectué des visites de partages d’expériences en Côte d'Ivoire.

Cette nouvelle technique fournit de nombreux avantages, notamment la réduction des risques sur la santé, l’augmentation de la sécurité sanitaire et la qualité des aliments, la réduction de l’utilisation du bois de chauffe, l’amélioration des conditions de travail et la réduction des pertes alimentaires.

 

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Liens utiles

http://www.fao.org/3/ca4667en/ca4667en.pdf  Mindjimba, K., Rosenthal, I., Diei-Ouadi, Y., Bomfeh, K. and Randrianantoandro, A. 2019. FAO-Thiaroye processing technique: towards adopting improved fish smoking systems in the context of benefits, trade-offs and policy implications from selected developing countries. FAO Fisheries and Aquaculture Paper no. 634. Rome. FAO. 160 pp.

https://www.youtube.com/watch?v=PH1lIpUImHs Trip for exchange experience of Ghanians fish operators in Abidjan, Cote d’Ivoire (2017)