FAO en Côte d'Ivoire

Le pays en un coup d'oeil

La Côte d’Ivoire, pays d’Afrique de l’Ouest, d’une superficie de 322 000 km², est indépendante depuis 1960. Limité au nord par le Mali et le Burkina Faso, à l’est par le Ghana, à l’ouest par la Guinée et le Liberia, le pays est composé de quatre grands groupes ethniques (Akan, Malinké, Gour et Krou) et près d’une soixantaine d’ethnies. Selon le Recensement Général de la Population Humaine 2014, on dénote une population estimée à 22,67 millions d’habitants. Le pays a pour langue officielle le français. Premier producteur mondial de cacao et de noix de cajou (700.000 tonnes en 2015 contre 600.000 tonnes pour l’Inde (2015), 2ème économie d’Afrique de l’Ouest, exportateur de pétrole doté d’une industrie manufacturière importante, la Côte d’Ivoire exerce une influence économique considérable dans la sous-région.

Contexte politique

L’histoire politique moderne de la nation ivoirienne a évolué d’une situation de parti unique de 1960 à 1989, à l’avènement du multipartisme en 1990. Le coup d’état militaire de décembre 1999 ouvre la voie à une période d’instabilité malgré la naissance de la deuxième République sous le sceau de la politique de la refondation, contrariée par une longue crise politico-militaire (2000‐2011). Après la crise postélectorale, le dialogue enclenché depuis mi-2013 a permis d’améliorer les relations entre le pouvoir et l’opposition.

En 2015, le gouvernement ivoirien a pris d’importantes mesures pour apaiser les tensions politiques et installer un climat de réconciliation et de cohésion sociale. Ainsi, le dialogue a été renoué entre le parti au pouvoir et les 16 partis d’opposition. Le président Alassane Ouattara, réélu en octobre 2015, a également institué une commission chargée d’indemniser les victimes de la crise postélectorale sur la base des recommandations de la précédente commission Dialogue, vérité et réconciliation.

Défis et Perspectives à moyen terme

Le gouvernement ivoirien fait face à de nombreux défis et s'est engagé à conduire le processus de réconciliation, de reconstruction et de relance économique. La crise sociopolitique de 2000 à 2011 a longtemps annihilé les efforts entrepris dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et fortement éprouvé les institutions et la stabilité du pays.

La reprise de la croissance et le rétablissement des relations avec les institutions financières internationales marquent aujourd’hui la fin de cette crise. Les perspectives pour le moyen terme sont entre autres de consolider la stabilité et la sécurité du pays, d’améliorer la gouvernance, d’accélérer le développement socio-économique, d’élaborer les réformes structurelles en faveur du secteur privé, et de promouvoir le secteur primaire, en améliorant l’autosuffisance alimentaire, afin d’atteindre la réduction de la pauvreté en Côte d'Ivoire.

Situation économique

Deuxième économie d’Afrique de l’Ouest et parmi les principaux exportateurs de cacao et de noix de cajou, la Côte d’Ivoire dispose d’un fort potentiel économique. Les perspectives macroéconomiques pour 2015 et à moyen terme sont positives. Les estimations du taux de croissance du PIB réel ont été relevées à 8,4 % pour 2015 et 2016 avec une inflation modérée.

La croissance à moyen terme reste toutefois conditionnée par une hausse des investissements privés et par un financement externe adéquat, afin que les investissements publics puissent augmenter à hauteur de 8% du PIB (Perspectives économiques en Afrique), conformément au Plan National de Développement. Une accélération des réformes structurelles est également nécessaire afin de soutenir la croissance du PIB, d’améliorer les conditions de vie des populations vulnérables et de faciliter la transition de l’économie ivoirienne vers une économie émergente. L’Etat multiplie ces efforts en vue d’inciter à l’investissement privé véritable promoteur de création d’emplois et de redistribution de richesses.

Enjeux de développement. La Côte d’Ivoire et les ODD

Au Sommet sur le développement durable le 25 Septembre 2015, les États membres de l'ONU ont adopté un nouveau programme de développement durable, qui comprend un ensemble de 17 objectifs mondiaux ou objectifs de développement durable, pour mettre fin à la pauvreté, lutter contre les inégalités et l'injustice, et faire face au changement climatique d'ici à 2030.

Le nouveau programme se base sur les 8 précédents objectifs du millénaire pour le développement (OMD) adoptés en 2000, dont l’échéance est prévue à la fin 2015. Au terme de ces 15 années d’actions, des progrès énormes ont été réalisés vers la réalisation de ces objectifs, ce qui témoigne de la valeur d’un programme unificateur étayé par des objectifs et des cibles. Cependant, en dépit de ces progrès, la pauvreté reste toujours grandissante dans de nombreux pays.

Les Objectifs de développement durable permettront d’achever la tâche commencée avec les OMD, et se focaliseront sur les questions de pauvreté, de santé, d’éducation, d’environnement et des inégalités entre pays.

A quelques mois de l’échéance 2015 fixée pour la réalisation des 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement -OMD, la Côte d’Ivoire a enregistré de réelles évolutions dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA et l’approvisionnement en eau potable. Selon le Banque Mondiale, les chiffres relatifs à l’OMD 1 (réduire l’extrême pauvreté et la faim) se sont légèrement améliorés depuis 1990 grâce au redressement économique; le taux de pauvreté est passé de 48,9 % en 2008 à 46,3 % en 2015.

Afin de relever le défi en matière de développement, la Côte d’ivoire, tout comme les pays en développement, devrait s'approprier le discours sur leur développement et œuvrer dans ce sens. Ce qui implique qu’en plus de l’assistance de la communauté internationale, il lui faudra fournir un gros effort en matière d’éducation, d’amélioration de la sécurité, de santé, de la gouvernance politique et économique, d’infrastructures et d’emplois, avec des plans de financement cohérents et soutenables sur le long terme.