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Annexe 4

RAPPORT DE PECHE ET DE RECHERCHES SUR LES RESSOURCES DEMERSALES COTIERES

DE LA REPUBLIQUE POPULAIRE DU CONGO

1978–1984

par

P. M'Fina

Centre ORSTOM de Pointe Noire

1. DESCRIPTION DE LA PECHERIE

1.1 La pêcherie industrielle

1.1.1 Les bateaux

Les bateaux qui ont pêché ces dernières années dans les eaux congolaises sont des chalutiers en bois et en acier dont :

C'est une vieille flotte qui embarque de la glace avec 10 à 17 hommes d'équipage par bateau et pêche par le côté sauf deux chalutiers de 585 CV de construction toute récente qui pêchent par l'arrière.

1.1.2 Les engins de pêche

Les engins de pêche utilisés sont des chaluts de fond en nylon d'une longueur moyenne de 20 m de corde de dos. La dimension moyenne des mailles des culs de chalut est de 40 mm (maille étirée).

1.2 La pêche artisanale

1.2.1 Les pirogues

Trois types de pirogues sont utilisés par les pêcheurs artisans au Congo :

1.2.2 Les engins de pêche

Les engins de pêche utilisés en pêche artisanale pour l'exploitation des ressources démersales, sont de trois types :

  1. Les filets dormants de fond

    Ces filets sont caractérisés par un fil en nylon plus fort, une chute plus faible (en général inférieur à 2 m, parfois jusqu'à 6–7 m). On trouve des filets à petites mailles de 40 à 80 mm (côté de maille) et des filets à grandes mailles (supérieures à 100 mm).

    Les dimensions des nappes sont toujours très variables, de 50 à 350 m. Certains filets dormants des Béninois peuvent atteindre plusieurs kilomètres de long (Gobert, 1985).

  2. Les lignes à main

    Ces lignes en nylon, sont équipées d'un plomb et de quelques hameçons, leur longueur est très variable.

  3. Les sennes de plage

    Ce sont des engins utilisés pour la capture des espèces de fond et de surface à proximité du littoral congolais. Elles sont constituées par l'emballage de deux ailes d'une cinquantaine de mètres de long à maillage variable (de 15 à 100 mm) et d'une poche profonde de plusieurs mètres constituée par des mailles de 10 à 15 mm de côté. La ralingue supérieure portant les flotteurs mesure en général une centaine de mètres, mais peut dans certains cas dépasser 200 m (Gobert, 1985).

1.3 Evolution des flottilles

1.3.1 La flottille industrielle

Le Tableau ci-dessous donne le nombre de chalutiers basés à Pointe Noire pour pratiquer la pêche de 1978 à 1984 :

PUISSANCE1978197919801981198219831984
160 – 210 CV2333333
330 – 400 CV4555555
575 – 600 CV5454365
TOTAL11121312111413


En 1982, après la liquidation de la SICAPE (Société Italo-Congolaise de Pêche), ses deux chalutiers ont été rachetés et retapés par la SOCIMPEX (Société Congolaise d'Import et Export). La COPEMAR (Congolaise de pêche Maritime, Société d'Etat) a été créé sous les cendres de la SICAPE avec 2 chalutiers et 2 sardiniers tout neufs. Les bateaux de l'armement COTONNEC, cette année, ne sont plus en état de naviguer. Bien que l'armement d'Etat ait acquis du matériel nouveau, il n'est point à l'abri des difficultés financières.

1.3.2 La flottille artisanale

Le Tableau suivant indique l'effectif des pirogues de Pointe Noire de 1977 à 1984 :

AnnéePIROGUES CONGOLAISESPIROGUES BENINOISESTOTAL
à rame à moteurmotorisées
197710712117236
19781051263180
19791381360211
19801461599260
198113417110261
198213525114274
198313932119290
198413846140324


Il en ressort qu'on assiste ces derniers temps à une stagnation complète des pirogues à rame, à un développement de la pêcherie congolaise à moteur et à un retour progressif des béninois dont certains en situation irrégulière avaient été expulsés du Congo en 1977.

1.4 Zones et saisons de pêche

1.4.1 Pêche industrielle

Les chalutiers basés à Pointe Noire fréquentent les lieux de pêche suivant un rythme saisonnier assez régulier :

Actuellement, on peut considérer que la pêche ne se pratique que dans la zone congolaise car les accords de pêche avec le Gabon sont en cours de négociation. Par contre, les bateaux congolais sont autorisés de pêcher en Angola depuis un an, mais la distance, la limite de la zone de pêche, le chalutage interdit dans les eaux territoriales du Zaïre, font que les fonds angolais sont moins prospectés par la flottile congolaise.

1.4.2 Pêche artisanale

Comme pour la pêche industrielle, l'ensemble des activités de la pêche artisanale est marqué par l'alternance saisonnière des masses d'eau.

Les pirogues propulsées à la pagaie, ont un rayon d'action limité à quelques 3 ou 4 milles de la côte. Elles peuvent atteindre les fonds de 50 mètres surtout en saison froide.

Par contre, les grandes pirogues à moteur fréquentent le plus souvent la zone (0–75 m) comprise entre Djieno au Sud et Bas-Kouilou au Nord de Pointe Noire. Mais, quelquefois, elles vont plus loin que Bas-Kouilou jusqu'à une quinzaine de milles de Pointe Noire notamment en saison chaude.

1.5 Espèces cibles et captures annexes

Les chalutiers et artisans exploitent de façon complémentaire les ressources démersales du plateau continental congolais.

1.5.1 Pêche industrielle

La composition des espèces cibles dans les captures diffère suivant les saisons et les lieux de pêche :

1.5.2 Pêche artisanale

Le choix de l'espèce cible en pêche artisanale se détermine selon les méthodes utilisées :

  1. Filet maillants de fond

    Les espèces les plus recherchées sont les bars, les mâchoirons et les crustacés (langoustes et crabes).

  2. Lignes à main

    Les lignes capturent des congres, mâchoirons, bars et courbines (Argyrosomus hololepidatus). Certaines de ces espèces peuvent aussi bien être pêchées au filet de surface qu'à la ligne surtout à Matambi (Gobert, 1985).

  3. Senne de plage

    Les prises sont constituées de juvéniles de nombreuses espèces, et de ceintures (Trichiurus lepturus), parfois de bars.

1.6 La flottille étrangère

Seuls les crevettiers espagnols ont des licences de pêche dans la ZEE congolaise. Leurs prises ne sont pas connues. Cependant les quantités de crevettes transbordées dans le port de Pointe Noire sont indiquées en Annexe au Tableau 1.

Cette flottille travaille dans des zones profondes, pratiquement pas fréquentées par les chalutiers nationaux.

L'espèce la plus exploitée est Parapenaeus longirostris entre les fonds de 200 à 500 m.

2. DONNEES BIOLOGIQUES

2.1 Pêche industrielle

L'état des connaissances sur les paramètres biologiques des principales espèces démersales dans la zone congolaise, est résumé dans les Tableaux 2 et 3 en Annexe.

L'inventaire des données disponibles se trouve sur le Tableau suivant :

TYPE DONNEESNIVEAUPERIODE
Captures- globales1971–84 mensuelles par armement
 - par espèces1961–84 mensuelles pour 1 armement
Effort- pour 1 armement1961–84 jour mer (330 CV - 23 m)
P U E- pour 1 armement1961–84 mensuelles
Distributions Fréquence- pour 1 armement1973–84 6 espèces démersales
Prospections- chalutageradiales 1963–65, 1972–75
 - EchointégrationFiolent (1976), Capricorne - Niz.(19


Depuis sa création, le Centre ORSTOM a conduit des recherches fondamentales sur la biologie, et l'écologie de poissons d'intérêt commercial. Celles ci ont, entre autres, permis à M. Fontana de présenter des modèles de gestion rationnelle des stocks exploités par la flottille industrielle congolaise. Depuis 1981, les activités sur le terrain se limitent à :

2.2 Pêche artisanale

Les données disponibles sont récapitulées dans le Tableau ci-après :

Type donnéesPériode
Captures globales1981–82–83
Effort1981–83 nombre de sorties
P U E1981–83 sortie type engins
Distributions Fréquence1981–84 9 espèces démersales


En plus des données de prise et d'effort, une fois par semaine, en quatre points de débarquement, sur un échantillonnage de pirogue sont relevés :

Tableau 1. Crevettes transbordées (en Kg) par les chalutiers espagnols de 1980 à 1984.
AnnéeNombre de bateaux immatriculésCapture
1980221.634.529
19814910.094
198281.288.304
198381.386.072
19845787.200


Source : Direction régionale de la pêche Maritime, Pointe-Noire.

Tableau 2. ETAT DES CONNAISSANCES SUR LES PARAMETRES BIOLOGIQUES
ESPECESREPRODUCTIONPREMIERE MATURITE FECONDITELONGUER POIDSCROISSANCEMORATALITERECRUTEMENTORIGINES
kL ooMFZ
Brachydeuterus auritus (LF)xxxx0,7223,461,0xxxFONTANA - BOUCHEREAU (76)
Galeoides decadactylus (LF)xxxx0,1647,000,3xxxSAMBA(74),FONTANA-M'FINA(75)
Pentanemus quinquarius (LF)xxxx0,4826,441,0xxxFONTANA-BARON(76)
Pseudotolithus elongatus (LF)xxxx0, 3047, 680, 3xxxLE GUEN(71),FONTANA-M'FINA(75)
Pseudotolithus senegalensis (LT)xxxx0,3557,700,3xxxTROADEC(71)FONTANA-M'FINA(75)
Pseudotolithus typus (LT)xxxx0,1689,730,3xxxPOINSARD(73)FONTANA-M'FINA(75)
Pterosoion peli (LT)xxxx0,7124,951,0xxxFONTANA-BARON (1976)


Tableau 3 : FACTEURS DE SELECTIVITE
ESPECESFACTEUR BAUTEURS
Ilisha africana2,6RAUDIN-LAURENCIEN (1967)
Pentanemus quinquarius3,1"
Pseudotolithus senegalensis3,6"
Pteroscion peli2,4"
Cynoglossus spp.4,6"
Arius spp.2, 49FONTANA-M'FINA (1974)
Dentex angolensis2,16"
Cynoglossus canariensis4,60"
Brachydeuterus auritus2,50"
Pteroscion peli2,59"
Pentanemus quinquarius2,60"
Pseudotolithus typus4,08"
Pseudotolithus senegalensis3,72"
Pseudotolithus elongatus3,54"
Galeoides decadactylus2,68"



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