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10. SYSTEME DE CLASSIFICATION DES TERRES DU BUREAU OF RECLAMATION DES ETATS-UNIS (USBR)


10.1 Principes
10.2 Terminologie USBR
10.3 Considérations financières et économiques
10.4 Classes et sous-classes de terres du système USBR
10.5 Symboles cartographiques USBR
10.6 Spécifications de la classification des terres de l’USBR

C’est au cours des années 20 et 30 que le Bureau of Reclamation des Etats-Unis (USBR) a, le premier, mis au point des méthodes complexes de classification des terres destinées à la culture irriguée. Nombre des principes de base du système USBR ont été incorporés dans le Cadre FAO d’évaluation des terres et dans le présent Bulletin. Nous allons, dans ce chapitre, résumer les principales caractéristiques du système USBR et faire ressortir ce en quoi il se distingue du système de la FAO.

Le système de classification des terres irriguées selon l’USBR s’inscrit dans le contexte d’un plan de projet et des utilisations des terres définies de façon plus ou moins générales ou précises dans ledit plan. Il ne comporte pas, comme le Cadre FAO de système formel de définition des types d’utilisation des terres, lesquels sont implicitement compris dans la formulation du plan.

Le système de classification de l’USBR prévoit d’emblée l’inclusion de considérations économiques générales, comme le recommande par ailleurs la présente publication. C’est important, car les projets d’irrigation nécessitent généralement de coûteux intrants et améliorations tels qu’ouvrages d’art, réseaux d’irrigation et de drainage, défrichage et nivellement, etc.

10.1 Principes

Le Manuel de bonification des terres de l’USBR (1951) et les instructions qui en découlent reprennent les principes ci-après du système de classification USBR:

i. Prévisions: la classification doit refléter les conditions qui prévaudront après l’exécution du projet. C’est reconnaître que l’irrigation et les améliorations des terres modifieront les relations entre le sol, l’eau et les cultures. Le responsable de la classification doit se servir des classes pour indiquer si ces changements seront favorables ou défavorables.

ii. Corrélation économique: on présuppose que, lors d’une classification, une relation unique peut être établie entre les conditions physiques des terres (sol, topographie, drainage, par exemple) et une mesure économique de l’étendue de la classe. L’unité de mesure utilisée est la capacité du paiement ou, en d’autres termes, le solde dont dispose l’exploitant pour régler sa consommation d’eau une fois qu’il a couvert tous ses autres frais.

iii. Facteurs constants et facteurs variables: le responsable d’une classification doit distinguer les facteurs constants (texture du sol, profondeur du sol, macrorelief, etc.) des facteurs variables (salinité, PSE, pH, microrelief, éléments nutritifs, niveau phréatique, etc.). L’étude et la classification ont pour but d’établir quels sont les intrants et les améliorations des facteurs variables qui auront un bon rapport efficacité/coût.

iv. Aptitude à la culture et à l’irrigation: on classe d’abord les terres qui, physiquement et économiquement, sont aptes à assurer à l’exploitant un niveau de vie convenable, en admettant que l’on dispose de ressources en eau pour les irriguer. Ces terres sont dites “arables” (l’acceptation retenue ici étant différente de l’usage habituellement fait de ce terme). Les terres arables sont donc des terres dont l’inclusion dans un plan de mise en valeur mérite d’être envisagée. Les terres sélectionnées pour entrer dans un tel plan sont dites “irrigables”. Cette procédure en deux étapes a été reprise ici dans le cadre de la classification successive en terres “conditionnellement irrigables” et en terres “irrigables”.

10.2 Terminologie USBR

Dans le système de classification de l’USBR, chacun des termes ci-après est employé avec une signification bien précise:

Une terre arable est une terre qui, une fois divisée en unités de taille appropriée et équipée des améliorations essentielles (nivellement, drainage, installations d’irrigation, etc.) et bénéficiant d’une irrigation continue, a une productivité suffisante pour:

i. couvrir toutes les dépenses de production, y compris les coûts d’exploitation et de maintenance des installations d’irrigation, et assurer un revenu raisonnable du capital investi dans l’exploitation;

ii. contribuer de façon raisonnable au remboursement des installations du projet;

iii. offrir un niveau de vie satisfaisant à l’exploitant et sa famille.

Une terre irrigable est une terre classée arable dans un premier temps (potentiellement irrigable), classification dont on constate ensuite la justification économique (bénéfices supérieurs aux coûts) dans le cadre d’un plan de mise en valeur comprenant les installations hydrauliques et autres nécessaires à une irrigation régulière.

La terre productive représente le nombre maximum d’hectares de terres irrigables mis en culture. C’est le chiffre utilisé pour calculer les besoins d’eau, la capacité des canaux et les capacités de remboursement. Dans l’Ouest des Etats-Unis d’Amérique, la superficie productive est de 3 à 6 pour cent environ inférieure à la superficie irrigable, compte tenu des utilisations non productives telles que routes d’exploitations, canaux tertiaires et drains, ouvrages d’irrigation, clôtures, bâtiments et terrains d’embouche.

Une terre entièrement tributaire de l’irrigation est une terre irrigable qui recevra la totalité de son eau d’une seule et unique source d’alimentation.

Une terre nécessitant un complément d’irrigation est une terre irrigable qui reçoit ou recevra un apport supplémentaire ou régulier d’eau grâce à de nouvelles installations.

Une zone de classification brute est la zone qui a été cartographiée et classifiée dans le cadre d’une étude donnée.

La classe de terre est une catégorie de terre ayant une capacité de paiement normalisée en termes financiers plutôt qu’en termes économiques. C’est la définition couramment utilisée aux Etats-Unis. Dans les pays en développement, les dispositions concernant les coûts de mise en valeur au niveau des exploitations et les modalités de remboursement varient énormément et, contrairement à l’usage aux Etats-Unis, sont rarement fixées avant le début des études de préparation du projet. Etant donné que la classification finale des terres irrigables au titre d’un plan de développement économiquement justifié pour les classes retenues dans le plan sera la même - que la classification initiale se fonde sur l’analyse financière des exploitations (capacité de remboursement de l’exploitant) ou sur l’analyse économique (avantages résultant de l’irrigation) - il serait peut-être opportun d’adapter, pour les projets internationaux une méthode uniforme de classification des terres, s’appuyant dès le départ, sur une évaluation économique. De plus, cela gagnerait du temps. Il est toujours possible d’évaluer et de moduler les dispositions financières et les modalités de remboursement une fois qu’un plan de projet justifié a été formulé économiquement. Cette méthode consiste tout simplement à renverser l’ordre dans lequel l’USBR range les deux objectifs majeurs des études concernant l’aptitude à l’irrigation à savoir la “viabilité financière” et la “justification économique”. En fin de compte, ces deux approches devraient aboutir à une même classification des terres “irrigables”.

La sous-classe est une catégorie subsidiaire de la classe qui permet d’identifier une ou plusieurs carences et qui s’exprime par une lettre (s pour sol, t pour topographie, d pour drainage, etc.).

Les évaluations à but informatif sont des études portant sur des facteurs physiques particuliers, entreprises pour obtenir les informations nécessaires à la planification, à l’exécution et au fonctionnement des projets d’irrigation. On peut par exemple étudier l’utilisation actuelle des terres, la productivité, la mise en valeur déjà effectuée, les besoins d’eau des exploitations, etc. ou évaluer à titre indicatif l’aptitude au drainage et la topographie.

10.3 Considérations financières et économiques

Le système de classification de l’USBR fait une place importante à l’étude des budgets des exploitations et au concept de capacité de remboursement pour définir les terres arables. Aussi rapidement que possible, on s’efforce de déterminer la qualité minimum qu’une terre doit présenter pour pouvoir être classée comme “arable”. Aux Etats-Unis, ce seuil est prescrit par une loi qui stipule que les terres irrigables doivent être classées en fonction de leur capacité à assurer, dans le cadre d’un programme agricole approprié, la subsistance d’une famille d’agriculteurs et à couvrir la redevance pour l’eau (Loi sur la bonification de 1924). En conséquence, le minimum qualitatif se définit comme la capacité d’une terre de faire vivre une famille d’exploitants et de couvrir, au minimum, les coûts annuels de fonctionnement, de maintenance et de remplacement qui suivront normalement l’exécution d’un projet d’irrigation. Dans la classification initiale des terres arables, la classe représente donc la relative capacité de remboursement. Il s’agit bien d’une unité de mesure financière et non économique.

La sélection des terres qui seront irriguées se fait en deux temps:

- sélection des terres arables sur la base de considérations financières touchant la production agricole.

- sélection des terres irrigables sur la base des caractéristiques économiques du plan de projet, d’après lequel les avantages résultant de l’irrigation - déterminés par une évaluation économique - sont égaux ou supérieurs aux coûts d’irrigation.

Il est clair que les ressources financières dégagées par la production agricole doivent être satisfaisantes pour que l’irrigation soit maintenue. L’application de considérations économiques à l’ensemble du projet facilite le calcul de l’échelle ou des dimensions optimales du projet et de maximiser les bénéfices nets. Dans le cas de projets polyvalents, cela permet, dans le cadre du plan de projet, de répartir l’eau entre l’irrigation, la production d’électricité, les usages domestiques et industriels, etc. La zone irrigable est choisie en fonction de la quantité d’eau allouée à l’irrigation, de la taille de l’emplacement des réseaux d’alimentation et de drainage.

L’application des critères relatifs à la formulation du plan de projet se traduit généralement par des réductions successives de la superficie “arable” par rapport au plan de développement. Les ajustements les plus fréquents sont les suivants:

i. élimination des parcelles non rentables, notamment celles qui sont trop coûteuses à desservir, drainer ou équiper d’installations de distribution d’eau;

ii. adaptation des superficies au volume d’eau disponible et élimination des terres situées plus haut que les prises d’eau ou à des hauteurs où il n’est pas économique d’irriguer par élévation de l’eau.

iii. exclusion des parcelles isolées de forme trop irrégulière, discontinues, soumises à des servitudes de passage.

iv. élimination des zones ne répondant pas aux critères minima de rentabilité économique prévu par le plan.

La sélection des terres répond donc fondamentalement à un certain nombre de critères selon lesquels les terres choisies doivent:
a. être incluses dans un plan caractérisé par un rapport avantage/coût favorable;

b. avoir une capacité d’amortissement suffisante pour contribuer au paiement de frais de construction déterminés;

c. pouvoir couvrir les coûts annuels de fonctionnement, de maintenance et de remplacement autorisés.

Sur la base des études concernant les budgets des exploitations et une fois connu le montant annuel estimatif des coûts de fonctionnement, de maintenance et de remplacement afférents à l’approvisionnement en eau de l’exploitation, on peut estimer le montant maximum qui devra être dépensé pour mettre les terres en valeur en vue de l’irrigation (coût admissible de mise en valeur). Prenons, par exemple, un budget d’exploitation montrant que la capacité de paiement des terres appartenant à la classe la meilleure que les frais annuels de fonctionnement, de maintenance et de remplacement sont 7,5 dollars. C’est ce dernier chiffre qui sera considéré comme représentant la capacité minimale de paiement pour toute terre susceptible d’être incluse dans le projet d’irrigation. La différence entre la capacité de paiement de la meilleure terre et celle de la terre ayant tout juste la qualité minimale requise (20 dollars - 7,5 dollars = 12,5 dollars) représente le coût admissible de mise en valeur. Avec un taux d’intérêt de 6 pour cent, la différence de 12,5 dollars serait égale à l’intérêt annuel servi sur une somme de 208 dollars. Par exemple, si la productivité d’un terrain inégal correspond après nivellement, à celle d’une terre de la classe 1, on pourra dépenser jusqu’à 208 dollars par acre pour mettre cette terre en valeur. Au-delà de ce chiffre, elle ne sera plus considérée comme financièrement apte à être mise en irrigation. Les terres nécessitant des coûts de mise en valeur supérieurs aux coûts moyens de la classe 1 mais inférieurs à 208 dollars/acre seront ramenés à une classe inférieure, selon un barème établi d’après les classes de paiement indiquées ci-après. Toute terre peut être rangée dans la catégorie des terres arables à condition que sa capacité de paiement soit égale ou supérieure à 7,5 dollars (dans notre exemple). Les classes peuvent correspondre à des gammes égales ou non de capacité de paiement.

Classe 1: 20 dollars à 15,84 dollars
Classe 2: 15,83 dollars à 11,67 dollars
Classe 3: 11,66 dollars à 7,50 dollars

10.4 Classes et sous-classes de terres du système USBR

On distingue normalement six classes répondant à des critères économiques de production. En voici une brève description;

Classe 1 - Arable: terres tout à fait aptes à l’agriculture irriguée et pouvant assurer, pour un coût raisonnable, des rendements soutenus et relativement élevés de cultures climatiquement adaptées. Ces terres ont une capacité de paiement relativement élevée.

Classe 2 - Arable: terres moyennement aptes à l’agriculture irriguée. Elles sont adaptables à un éventail plus réduit de cultures, plus coûteuses à mettre en valeur en vue de l’irrigation ou moins productives que les terres de la classe 1. La capacité potentielle de paiement de ces terres est moyenne.

Classe 3 - Arable: terres marginalement aptes à l’agriculture irriguée. Elles sont moins aptes que les terres de la classe 2 et présentent normalement une carence unique grave ou une combinaison de plusieurs carences modérées (sol, topographie, drainage). Bien que leur exploitation comporte davantage de risques que les terres des classes 1 et 2, elles devraient normalement avoir une capacité de paiement suffisante si elles sont convenablement aménagées.

Classe 4 - Utilisations spéciales: aux Etats-Unis, les terres qui sont uniquement aptes à des utilisations spéciales (riziculture, pâturage, production fruitière, par exemple) sont classées 1, 2 ou 3 (pour exprimer leur capacité relative de paiement) avec une lettre appropriée pour indiquer le type d’utilisation (culture).

Classe 5 - Non arable: terres provisoirement considérées comme non arables en raison de carences particulières - salinité excessive, drainage coûteux, inondations - ou de toute autre carence nécessitant des études plus approfondies pour être corrigées. La nature et l’ampleur de la (des) carence (s) sont telles que des études agronomiques, techniques ou économiques spéciales sont nécessaires pour en établir le coût ou les incidences. L’attribution de la classe 5 correspond à une classification provisoire et les terres devront passer à la classe 6 ou à une classe “arable” lors de l’établissement du plan de mise en valeur recommandé.

Classe 6 - Non arable: terres non arables dans les conditions économiques existantes ou projetées dans le cadre de l’opération de développement. Les terres de la classe 6 sont généralement des terres escarpées, irrégulières, accidentées, rocailleuses, très érodées, insuffisamment drainées, ou présentant d’autres carences. Dans certains cas, des terres peuvent être classées 6 dans un endroit et être considérées comme “arables” ailleurs en raison de conditions économiques différentes. Outre les diverses carences physiques qui peuvent entraîner la classification d’une terre dans la catégorie “non arable”, il peut arriver qu’une terre d’abord classée arable (potentiellement irrigable) sur la base de sa capacité de paiement (analyse financière de l’exploitation) devienne “non arable” si une analyse économique ultérieure (analyse des avantages) montre que les bénéfices à en tirer seront inférieurs à leurs coûts dans un plan de mise en valeur. On peut donc être amené, pour des raisons économiques, à considérer comme non arables, partant non irrigables, les terres moins arables.

Les sous-classes sont représentées par des lettres minuscules qui indiquent la raison pour laquelle une terre passe à une classe inférieure. La classe 1 ne comporte pas de sous-classes, mais les autres classes peuvent être suivies des lettres s, t et d qui, seules ou en combinaison, indiquent si la carence est imputable au “sol”, à la “topographie” ou au “drainage”. Les principales sous-classes sont: s, t, d, st, sd, td, et std.

La Figure A1 de l’Annexe 1 fait un parallèle entre le Cadre FAO et la classification USBR décrite ci-dessus.

10.5 Symboles cartographiques USBR

La Figure 5 donne un bon exemple des symboles cartographiques utilisés par l’USBR.

Les symboles des classes et sous-classes inscrits en dénominateur viennent d’être décrits. Les autres symboles peuvent être employés en fonction des nécessités, mais leurs règles d’emploi sont fixées au cas par cas. Elles doivent toutefois être appliquées de façon homogène d’un bout à l’autre d’une même étude de classification.

Codes d’utilisation des terres: on peut utiliser des codes tels que C pour culture irriguée; L pour culture non irriguée, P pour herbages permanents irrigués, W pour terre improductive, etc. ou prendre un symbole pour désigner une culture.

Codage de la productivité et de la mise en valeur des terres: la productivité dénote l’interaction des facteurs économiques de la capacité productive et des coûts de production, mais ne comprend pas les coûts de mise en valeur des terres. Ainsi, dans l’exemple donné, la productivité relative de classe 2 et le coût de mise en valeur de classe 2 (symbole 22 en dénominateur) ont pour résultat d’attribution de la classe générale 3 en numérateur.

Figure 5: Exemple de symbole cartographique normalisé utilisé par l’USBR.

Codage des besoins en eau de l’exploitation: les symboles A, B et C peuvent indiquer si, d’après les évaluations informatives, les besoins d’eau de l’exploitation, compte tenu des conditions du sol du relief, du drainage, de l’utilisation des terres, des techniques d’irrigation, etc. sont faibles, moyens, ou élevés comparés à la moyenne de la zone environnante.

Codage de l’aptitude des terres au drainage: se réfère normalement aux conditions rencontrées à une profondeur supérieure à 150 cm: X- bonne aptitude au drainage, Y- aptitude limitée au drainage, Z- aptitude médiocre ou insignifiante au drainage.

Il est possible d’y ajouter d’autres symboles, comme dans l’exemple précédent, pour signaler des conditions particulières lorsque la planification des unités agricoles et la mise en valeur des terres nécessitent un supplément d’information. Ces symboles peuvent, à leur tour, être nuancés par l’adjonction d’indices qui qualifient telle ou telle caractéristique: soit k1, k2, k3 pour indiquer la profondeur du gravier, par exemple.

10.6 Spécifications de la classification des terres de l’USBR

Le Bulletin pédologique de la FAO N° 42 fournit sept exemples de spécifications établies par l’USBR pour définir les classes de terre.

Ces spécifications expriment l’influence que différents facteurs physiques cartographiables pourront avoir sur le niveau de productivité, le coût de production et le coût de mise en valeur projetés. Les paramètres établis à l’intérieur de chaque classe pour le sol, la topographie et le drainage représentent à peu près la même gamme d’influence que celle qui a été utilisée pour évaluer l’aptitude des terres. A titre d’exemple, la fourchette des valeurs concernant la pente ou le degré de nivellement assignée à la classe 1 devrait avoir, sur l’aptitude à l’irrigation, à peu près la même influence que les valeurs attribuées à la profondeur du sol ou aux besoins de drainage pour la même classe.

Aux Etats-Unis, il est pratiquement toujours possible d’établir une corrélation entre la zone étudiée et des exploitations irriguées voisines. C’est le meilleur moyen de mettre en relation divers paramètres physiques et les niveaux de production quand le sol et les conditions d’environnement ou d’aménagement sont similaires.

On calcule d’abord les rendements relatifs, puis on met au point les spécifications physiques que l’on pense être en corrélation avec ces niveaux de rendement. On utilise les budgets d’exploitation pour déterminer l’impact relatif de chacune des caractéristiques physiques sélectionnées sur le revenu net ainsi que pour calculer le coût maximum que l’on admet de payer pour mettre en valeur les terres arables des différentes classes comme il a été expliqué plus haut.

En général, on commence par établir des budgets agricoles pour les meilleures conditions de sol, de topographie et de drainage de la zone de projet envisagée et on prend un rendement relatif de 100 pour cent. Les coûts de mise en valeur des terres considérées comprennent un forfait approximatif pour les fossés, les ouvrages de dérivation, les drains et les travaux d’aplanissement. Ces coûts sont les mêmes quelle que soit la classe considérée. Toutes les autres estimations des coûts de mise en valeur doivent faire apparaître les coûts venant en sus des montants nécessaires pour les meilleures terres. Comme indiqué à la Section 10.3, on établit également une limite inférieure, qui varie d’un projet à l’autre car les frais de fonctionnement, de maintenance et de remplacement ne sont pas partout les mêmes et dépendent de la longueur des réseaux de distribution et de drainage, des besoins en élévation de l’eau, de la demande saisonnière, etc.

Il faut généralement faire une première estimation du coût de l’eau, cela afin de fixer, en termes monétaires, une valeur-plancher pour les terres arables et pouvoir ensuite établir le seuil de productivité acceptable pour le sol le moins productif. Il peut se faire, par exemple, que la limite inférieure d’arabilité pour un projet donné ne soit que la moitié de la productivité nécessaire sur un autre projet si l’eau y coûte moins chère. On met ensuite au point les différentes spécifications physiques des terres de la classe 3. Ainsi, des sols de basse qualité et présentant un relief accidenté peuvent être exploités avec profit dans des zones où l’eau est bon marché ou s’il est possible d’y faire des cultures de haut rapport.


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