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A.12 Ravageurs, maladies et mauvaises herbes

Le fait de ne pas tenir suffisamment compte des problèmes potentiels de ravageurs, de maladies et de mauvaises herbes lors de l’évaluation des terres se traduit souvent par le choix de systèmes de culture et d’assolements responsables des mauvais résultats des projets d’irrigation.

Le problème recouvre plusieurs catégories d’ennemis: (i) animaux sauvages, (ii) arthropodes (insectes et acariens compris), (iii) nématodes parasites, (iv) agents pathogènes fongiques, (v) agents pathogènes bactériens, (vi) affections virales. Dans les études de reconnaissance, chacun de ces ennemis doit être considéré quand on sélectionne les différents types d’utilisations possibles.

Les ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes peuvent être considérés comme des éléments de “classification”. En effet, les unités de terre ne sont pas toutes également exposées aux animaux sauvages, n’ont pas le même micro-climat, les mêmes sols ou les mêmes caractéristiques. Des problèmes d’insectes, notamment pour le coton, ont entraîné l’échec de grands périmètres d’irrigation (en Australie, par exemple).

Certaines cultures doivent être protégées contre les animaux sauvages et les voleurs par des clôtures qui peuvent être considérées comme un investissement et comme une dépense de mise en valeur des terres au titre de la Section C. L’emplacement et la configuration des lieux, qui influent sur le microclimat, peuvent provoquer une augmentation de l’incidence de nombreuses maladies fongiques et bactériennes affectant les feuilles. Les températures fraîches qui règnent au bas des pentes peuvent obliger à déclasser des terres, parcequ’elles favorisent les maladies. Les lieux humides sont plus propices aux maladies car les surfaces foliaires restent humides durant des heures ce qui favorise l’action des agents pathogènes fongiques et bactériens et diminue l’efficacité des mesures correctives.

Sur des sols mal drainés, certaines cultures sont prédisposées à la pourriture des racines et du pied (voir A.5). Les problèmes de nématodes peuvent être plus graves sur les sols sableux que sur les sols argileux.

On sous-estime souvent les problèmes de mauvaises herbes. Sur certains sols, la lutte contre les mauvaises herbes s’est révélée si ardue que des dizaines de milliers d’hectares de terres ont été abandonnés. L’impossibilité de lutter contre les plantes adventices par temps humide sur des sols lourds restreint l’éventail des cultures praticables sur les terres non rizicoles. Les mauvaises herbes peuvent ne pas être source de difficulté au tout début d’un projet, puis le devenir ou inversement. Le lecteur trouvera une liste des 100 plantes adventices les plus nuisibles dans le monde et des renseignements détaillés à ce sujet dans l’ouvrage de Holm et al. (1977), et pour les mauvaises herbes des terres à riz, dans celui de Moddy (1981).

Le coût des pesticides, des herbicides, de la main-d’oeuvre, etc., nécessaires à la lutte contre les ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes, notamment des interventions destinées à éloigner les oiseaux, figure dans les budgets des exploitations mais on peut commencer par leur attribuer un coefficient de classement.

Pour évaluer les risques à long terme posés par les ravageurs, les maladies et la prolifération des mauvaises herbes au fil du temps, il faut, dans la mesure du possible, s’appuyer sur l’expérience acquise localement dans des situations comparables.


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