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B. AMENAGEMENT


B.14 Emplacement
B.15 Conduite des arrosages
B.16 Conduite de l’exploitation avant la récolte
B.17 Conditions pendant et après la récolte
B.18 Mécanisation

Besoins et limitations en matière d’aménagement

Conditions des terres influant sur l’aménagement

Certains points d’agronomie empiétant sur les questions d’aménagement ont déjà été examinés à la section A. Les points supplémentaires abordés ici ont trait à l’emplacement, à la conduite des arrosages, à l’organisation de l’exploitation en amont de la récolte, aux conditions de récolte et après-récolte, à la mécanisation.

B.14 Emplacement

La localisation d’une unité de terre influe à bien des égards sur les questions d’aménagement:

i. proximité de marchés et d’unités de transformation;
ii. disponibilités des intrants (engrais, pesticides, semences et matériaux de plantation);
iii. services (routes, électricité, eau à usage domestique, etc.);
iv. disponibilité et distribution de l’eau d’irrigation;
v. délais de transport et/ou coût du transport;
vi. conduite quotidienne des cultures et de l’irrigation;
vii. possibilité d’accéder à des engins pour la préparation des terres, la moisson, etc.
Nous allons reprendre un peu ces divers points.
i. Proximité de marchés et d’unités de transformation: les légumes et fruits frais sont souvent cultivés sur des terres proches des centres habités. La présence d’unités de transformation (rizerie, raffinerie de canne à sucre, usines d’égrenage du coton) influe tant sur les coûts de transport que sur la possibilité pratique de faire telle ou telle culture en un lieu donné. On peut définir les limites critiques de classification à partir du temps, de la distance ou du coût de transport.

ii. Disponibilité des intrants (engrais, pesticides, semences, matériaux de plantation, etc.): Si l’utilisation des terres est fonction de ces intrants, ceux-ci doivent être disponibles au moment et dans les quantités voulus; dans le cas contraire, les terres doivent être classées “inaptes” à l’utilisation considérée. La fiabilité et la ponctualité de la fourniture des intrants peuvent servir d’éléments de description d’un type d’utilisation des terres, ou d’éléments de classification.

iii. Services (routes, électricité, logements, écoles, cliniques, eau à usage domestique, etc.): La productivité des terres est souvent moins bonne dans les régions reculées qu’à proximité de villages ou d’agglomérations disposant des services indiqués ci-dessus. Il faudra donc attribuer aux unités de terre une aptitude différente compte tenu des répercussions probables des services sur la production et les coûts.

iv. Disponibilité et distribution de l’eau d’irrigation: Les utilisateurs situés en tête des canaux d’irrigation reçoivent généralement davantage d’eau que ceux qui se trouvent à l’extrémité aval, au point que la valeur des terres peut être très différente. Dans une évaluation des terres “irrigables”, l’aptitude découlant de la “localisation” peut revêtir un aspect déterminant. C’est souvent sur la base de la classe d’aptitude des terres que l’on détermine la capacité des agriculteurs de payer l’eau et autres redevances; aussi cette évaluation doit-elle être faite avec beaucoup de soin. Pour éviter une double prise en compte sous deux rubriques différentes, on utilise soit les besoins en eau, soit le facteur “localisation”, mais pas les deux.

Wickham et al (1977) et l’IRRI (1974) ont étudié, dans le contexte d’une riziculture de bas-fond irriguée au fil de l’eau, le facteur localisation et divers facteurs connexes, importants du point de vue de l’alimentation en eau.

a. distance sur le réseau secondaire
b. distance sur le réseau tertiaire
c. distance parcourue par l’écoulement de surface
d. hauteur du canal par rapport à la rizière
e. texture du sol
f. nombre d’exploitations desservies en cours de route (écoulement de surface)
g. densité des fossés agricoles.
Par interaction, ces facteurs influent sur l’aptitude du réseau d’irrigation à bien desservir en eau les zones qu’il couvre, ainsi que sur divers facteurs d’aménagement, comme la date de plantation, la maîtrise de l’eau en amont d’une unité de terre particulière (utilisation de régulateurs), les tours et calendriers de distribution, la commande des vannes. Ainsi quand il y a pénurie d’eau, l’accumulation de la sécheresse dans telles ou telles sections du réseau peut être imputée à une situation défavorable et à la concurrence de zones mieux placées. Les exploitations situées près de la source d’approvisionnement sont avantagées. Dans le périmètre d’irrigation étudié aux Philippines par Wickham, les facteurs directement associés à la durée du stress hydrique et aux rendements ont été: d’une part, la distance de l’exploitation par rapport au début de la canalisation secondaire, ou de la canalisation tertiaire; d’autre part, la distance en surface de l’exploitation par rapport à la prise d’eau sur le canal. L’augmentation de la sécheresse le long des canaux principaux était principalement due aux vannes temporaires qui limitaient le débit dans les canaux et à l’absence d’ouvrages de commande. Les facteurs apparus dans l’étude de Wickham comme sans importance ont été: la hauteur du canal par rapport à la rizière, la texture du sol, le nombre d’exploitations intermédiaires (notion différente de la distance de l’écoulement de surface) et la densité des fossés. L’étude a mis en évidence un lien ténu entre la texture du sol et la distance parcourue sur la canalisation secondaire dû au fait que, dans les sections du réseau les plus éloignées, c’est-à-dire que l’écoulement de surface mettait plus de temps à atteindre, se trouvaient des sols plus lourds, dotés d’une meilleure capacité de rétention d’eau, ce qui compensait l’inconvénient de la distance.

Les facteurs liés à la situation sont plus importants quand l’eau est rare que quand elle est abondante. Il faut en tenir compte quand on choisit les coefficients de classement ou les niveaux “d’importance” à attribuer au facteur “localisation”.

Hauteur et distance sont très importantes dans les projets d’irrigation avec élévation d’eau en raison du coût du pompage. On peut ne pas en tenir compte pour la classification des terres “conditionnellement irrigables”, mais ils jouent un rôle essentiel dans le choix des terres “irrigables” une fois établie l’étendue de la zone irrigable, deux possibilités principales sont à considérer:

a. Si l’exploitant paie la totalité du coût de l’eau fournie à son exploitation, coûts de pompage inclus, la hauteur et la distance auront une forte incidence sur le rapport avantage/coût et sur l’aptitude des terres considérées. Tel est souvent le cas des périmètres d’irrigation alimentés par élévation d’eau et par eau souterraine.

b. Si c’est le gouvernement ou le projet dans son ensemble qui supporte les frais d’élévation et de transport de l’eau entre la source et les prises d’eau de distribution, il est possible soit d’appliquer à toutes les exploitations un même tarif pour l’eau, soit de récupérer les coûts indirectement, soit encore d’y renoncer totalement. Dans ce cas, hauteur et distance peuvent être ignorées dans l’évaluation, une fois que l’étendue des terres irrigables a été déterminée. Elles sont en revanche importantes pour définir la zone “irrigable” et les coûts de valorisation. La plupart des institutions de financement demandent, néanmoins, que chaque unité de terre supporte ses propres coûts d’investissements (voir Chapitre 7).

v. Temps de déplacement, coûts de déplacement et de transport: Le coût en temps de l’exploitant et en main-d’oeuvre peut être un élément critique dans l’évaluation du facteur “localisation”. Les coûts de transport (distincts des difficultés de transport) découlant de la construction du périmètre d’irrigation peuvent peser lourdement sur le rapport avantages/coûts selon l’emplacement géographique. On peut exprimer les limites critiques en termes relatifs (s1, s2, s3, n1 ou n2) ou en fonction de la relation avantages/coûts en se basant, par exemple, sur le coût du transport par tonne/kilomètre ou à l’heure. Il peut être nécessaire de recourir à une représentation isochrone pour définir les “terres irrigables”.

Il existe des méthodes perfectionnées et spécialisées pour estimer les coûts de transport, qu’il faudra prendre en compte si le transport est un facteur important à étudier en détail. Les spécialistes en transport utilisent normalement des méthodes d’estimation plus complexes que celle qui est présentée ci-après, mais le concept est, pour l’essentiel, celui de l’exemple ci-dessus, appliqué aux routes:

a. Classer et cartographier les routes existantes suivant le modèle suggéré ci-après:

route goudronnée, à 2 ou 4 voies

Chaque catégorie se subdivise comme suit:

route goudronnée à voie unique

- terrain plat à légèrement incliné, gradient moyen de la route 1/10

route en gravier ou terre battue, de largeur supérieure à 5,5 m

- terrain en pente modérée à forte, gradient moyen de la route 1/10

piste en terre, non améliorée et/ou de largeur inférieure à 5,5 m


b. Evaluer le coût du transport pour chaque type de route, en t/km.

c. Repérer les centres. Calculer le coût du transport au départ et à destination des centres, par tonne et par unité de distance (sur le réseau routier) en multipliant le kilométrage indiqué sur la carte routière par le coût unitaire applicable à chaque classe de route.

d. Estimer la distance par rapport à une route dont on peut raisonnablement penser qu’elle servira à acheminer les intrants et les produits agricoles. Tracer, autour du réseau routier, les limites correspondant à cette distance. Les zones situées à l’extérieur de ces limites sont considérées comme inaccessibles.

e. Tracer les isolignes de coût pour la zone ayant accès aux réseau routier.

vi. Conduite quotidienne des cultures et de l’irrigation: Il est parfois impossible de faire des cultures déterminées dans des zones qui, de par leur éloignement, ne peuvent être protégées contre le vol et autres risques. En l’absence de mesures de protection contre les animaux sauvages, les oiseaux et autres parasites et contre les maladies, l’aménagement risque d’être moins que suffisant. Tous ces facteurs sont généralement d’une grande importance. Le problème de sécurité s’applique également au matériel d’irrigation (conduites d’aspersion, buses en cuivre, etc.) qui peut être dérobé et reconverti en outils, pièces d’automobile, etc. Le bon fonctionnement du réseau d’irrigation peut être entravé par des actes de malveillance.

vii. Possibilité d’accès à des engins agricoles pour la préparation des terres, la moisson, etc. C’est là un facteur particulièrement important dans le cas des cultures volumineuses (canne à sucre, betterave sucrière, etc.) dont les semailles ou la plantation nécessitent souvent des moyens mécaniques pour être effectués à temps. Les limites critiques sont fonction du type d’équipement envisagé, des précipitations, de l’état du sol, de la topographie (pente, notamment) et de divers autres facteurs. Si les terres sont inaccessibles ou occasionnellement difficiles d’accès (routes inondées, fossés infranchissables), la possibilité d’effectuer en temps voulu et de façon efficace les opérations nécessaires, sera subordonnée à la gravité et à la localisation de ces contraintes.

Pour procéder à une évaluation combinée de tous ces facteurs, en évitant de compter deux fois des facteurs relevant d’autres rubriques, on peut se servir du Tableau 46.

Tableau 46 COEFFICIENTS DE CLASSEMENT DU FACTEUR “LOCALISATION” POUR UN TYPE D’UTILISATION DES TERRES ET UNE UNITE DE TERRE DONNES

Unité de terre No
Type(s) d’utilisation des terres No

Facteurs

Coefficient de classement 1/

Importance pour cette évaluation

Coefficient de classement retenu

s1

s2

s3

n

Proximité de marché et d’unités de transformation

Ö




Sans importance

ex. s1

Disponibilité des intrants







Proximité des services, logements et village







Effet de la localisation sur l’approvisionnement en eau et son coût







Coûts de main-d’oeuvre et de transport







Sécurité et conduite quotidienne des opérations




Ö

Très important

n

Possibilité d’accès à des engins agricoles








Coefficient de classement du facteur: LOCALISATION

n


(Reporter n sur le formulaire 3)


1/ Cocher selon le cas.

B.15 Conduite des arrosages

Le responsable de l’évaluation doit étudier les caractéristiques de l’unité de terre qui auront une influence sur l’application de l’eau à la parcelle après que les terres auront été aménagées pour l’irrigation (voir ci-après).

Pour éviter de comptabiliser deux fois les divers facteurs, il devra considérer que la quantité d’eau indiquée à la Section A.6 (compte tenu de la localisation, Section A.14) sera effectivement fournie et qu’elle répondra ou non, selon le cas, à la totalité des besoins.

Il devra également supposer que la technique d’arrosage (irrigation de surface, par aspersion ou localisée) est celle qui correspond à la description du type d’utilisation des terres (voir Section 4.2.1). Les autres questions auxquelles il devra répondre sont les suivantes:

i. De quelle manière les caractéristiques des terres influent-elles sur le fonctionnement de la technique d’arrosage indiquée?

ii. Compte tenu de la localisation, existe-t-il des avantages ou des limitations particulières susceptibles d’influer sur les rendements ou sur les coûts de l’arrosage?

Compte tenu de la technique d’irrigation envisagée, les caractéristiques des terres utilisées, pour définir les limites critiques et les coefficients de classement, sont celles qui influeront soit sur le coût de l’arrosage soit sur le niveau de la production agricole. Les facteurs susceptibles d’influer sur le coût de l’arrosage sont:
a. la taille potentielle des unités et sous-unités d’aménagement (taille et forme des champs et des exploitations);

b. les différents besoins de main-d’oeuvre et disponibilités de main-d’oeuvre (plutôt par rapport à la superficie des terres que par rapport à des facteurs de localisation déjà considérés);

c. les différentes possibilités et exigences de mécanisation ou d’automatisation de l’irrigation.

Les facteurs susceptibles d’influer sur le niveau de la production agricole sont:
- l’uniformité d’application de l’eau dans le champ telle qu’elle est conditionnée par les sols, la topographie ou d’autres caractéristiques des terres.

- les facteurs ayant trait au volume, à la durée et à la fréquence des arrosages nécessaires aux terres considérées.

Pour éviter une double comptabilisation, l’estimation de ces facteurs doit laisser de côté les points déjà considérés et ceux qui le seront ensuite, c’est-à-dire qu’il ne faudra pas tenir compte:
1. des caractéristiques des terres qui influent sur les disponibilités ou les besoins en eau;
2. les aspects relatifs à la localisation, traités en B.14;
3. les facteurs influant sur les coûts de mise en valeur des terres (voir Section C).
Le choix d’un coefficient de classement pour le facteur “conduite des arrosages” peut se faire par la méthode ci-après (Tableau 47).

Tableau 47 COEFFICIENTS DE CLASSEMENT DU FACTEUR “CONDUITE DES ARROSAGES”

Unité de terre No
Type d’utilisation des terres: Cultures


Technique d’arrosage

Caractéristiques des terres influant sur le classement

Coefficients de classement 1/

Importance

Coefficient de classement retenu

s1

s2

s3

n

Exemple:







1. Taille et forme des parcelles




Ö

Important

n

2. Vitesse d’absorption du sol influant sur l’uniformité, le lessivage

Ö




Moins important

s1

4. Coûts particuliers de mise en place des tuyaux en présence d’obstacles




Ö

Important

n


Coefficient de classement du facteur: CONDUITE DES ARROSAGES
(Reporter n sur le Formulaire 3

n

1/ Cocher selon le cas.
Les différentes façons dont les caractéristiques des terres peuvent influer sur la conduite des arrosages sur les unités de terre où doivent être utilisées les techniques d’utilisation de surface, par aspersion ou localisée sont répertoriées dans le Tableau 48. Ce tableau décrit toutes les caractéristiques et exigences des techniques d’irrigation, aussi bien celles qui influent sur le choix d’un système que celles qui découlent de l’aptitude des terres. Il s’agit là d’une liste exhaustive; en conséquence, les caractéristiques indiquées ne s’appliquent pas toutes nécessairement à l’évaluation de la conduite des arrosages.

Tableau 48

CARACTERISTIQUES DES TECHNIQUES D’IRRIGATION INTERVENANT DANS LE CHOIX D’UN SYSTEME ET DANS L’EVALUATION DE L’APTITUDE DES TERRES

A. IRRIGATION DE SURFACE


PETITS BASSINS

GRANDS BASSINS

PLANCHES

SILLONS COURTS

SILLONS LONGS

CARACTERISTIQUES

MOYENS 1/


MOYENS 1/

1. Coûts de mise en valeur des terres

Faibles

Souvent élevés: nécessitent un nivellement précis

De faibles à moyens suivant la topographie

Faibles

Souvent élevés: nécessitent un nivellement précis

2. Coefficient de capital (équipement des parcelles)

Faible

Faible

Faible

Faible

Faible

3. Coefficient de main-d’oeuvre

Elevé

Faible

Moyen

Elevé

Elevé

4. Consommation d’énergie

Faible (gravité)
Elevée (pompage)

Faible (gravité)
Elevée (pompage)

Faible (gravité)
Elevée (pompage)

Faible (gravité)
Elevée (pompage)

Faible (gravité)
Elevée (pompage)

5. Parcelles (taille et forme)

Très variables, souvent petites et irrégulières

Grandes et de forme régulière

Langues, rectangulaires, même étroites

Très variables, souvent petites et irrégulières

Moyennes à grandes, de forme régulière

6. Topographie

Facteur important mais en général non critique

Souvent critique dans le cas de bassins en pente ou de niveau

Pente correcte et absence de pente transversale

Facteur important mais en général non critique

Souvent critique aussi bien pour les sillons en pente que pour les sillons horizontaux

7. Sol

Vitesses d’absorption souvent critiques pour une utilisation efficace de l’eau et pour l’uniformité de l’arrosage; ont une incidence sur la taille des bassins, la longueur des sillons ou des planches compte tenu de la vitesse de distribution de l’eau, de la pente et de l’homogénéité du microrelief

8. Compétences en matière d’aménagement

Adaptée aux petits agriculteurs des PMA

Nécessitent un aménagement sophistiqué

Adaptées à un aménagement de niveau moyen

Adaptées aux petits agriculteurs des PMA

Nécessitent un aménagement sophistiqué

9. Limitations concernant les cultures et la mécanisation

Large éventail de cultures, mais non mécanisées

Cultures de plein champ adaptées, plantées sur terrain plat ou sur sillons et mécanisées

Cultures de plein champ adaptées, plantées en terrain plat et mécanisées

Large éventail de cultures, mais non mécanisées

Cultures en rangs, autres que les cultures plantées en terrain plats mécanisées

10. Programmation de l’arrosage (fréquence, débit et durée de distribution)

Continu (riz); intermittent, généralement fixé par le service des eaux; souvent 10-30 l/s, durée définie et limitée

Généralement intermittent, par accord ou fixé par le service des eaux; débits élevés; éventuellement de brève durée

Intermittent, par accord ou fixé par le service des eaux; le débit doit être en rapport avec la main-d’oeuvre; importantes diminutions du débit

Intermittent, par accord ou fixé par le service des eaux; souvent 10 à 30 l/s, limite, durée illimitée

Intermittent, par accord ou fixé par le service des eaux; la vitesse doit correspondre à la main-d’oeuvre, importantes diminutions du débit

11. Facteurs influant sur l’uniformité d’application

Topographie, sols aménagement, taille et forme des parcelles, approvisionnement en eau, qualification de la main-d’oeuvre

Nivellement et planage de la terre, sols, aménagement, taille et pente du bassin, variabilité à l’intérieur du champ

Uniformité de pente, absence de pente transversale, débit et durée, diminution du volume d’eau, main-d’oeuvre compétente

Topographie, sols aménagement, taille et forme des parcelles, fourniture d’eau, main-d’oeuvre compétente

Uniformité de pente ou de nivellement; débit et durée; diminution du volume total ou utilisation de l’écoulement restitué, variabilité

12. Problèmes mécaniques

Aucun

Aucun

Aucun

Aucun

Aucun

13. Problèmes de sécurité

Aucun

Aucun

Aucun

Aucun

Aucun

14. Problèmes causés par le lessivage et par le sel

Plaques de sel sur les points élevés insuffisamment arrosés

Pas de problèmes particuliers

Pas de problèmes particuliers

Accumulation de sel sur les billons, plaques de sel sur les points élevés

Accumulation de sel sur les billons, aucun autre problème particulier

15. Localisation

Si l’eau est peu abondante, la distance par rapport à la source est importante

Habituellement bien desservis

Pas de problèmes particuliers

Si l’eau est peu abondante, la distance par rapport à la source est importante

Pas de problèmes particuliers

16. Rendement hydraulique des irrigations au niveau de la parcelle

Toujours faible sur les sols perméables; application minimale de 50 mm d’eau par arrosage

Peut être très élevé dans les bassins très soigneusement nivelles

Etroitement lié à la maîtrise de l’eau, à la pente transversale. Peut être élevé ou faible

Toujours faible sur les sols perméables. Application minimale de 50 mm d’eau à chaque arrosage

Etroitement lié à la maîtrise de l’eau, au débit, à la durée, à la pente. Elevé ou faible

17. Principaux problèmes rencontrés habituellement

Uniformité d’arrosage médiocre, arrosage excessif, terre perdue en bourrelets et rigoles

Coûts de nivellement très élevés. Mise à nu du sous-sol

Uniformité d’arrosage médiocre, érosion, dégâts aux cultures

Uniformité d’arrosage médiocre, arrosage excessif, terre perdue en rigoles

Uniformité d’arrosage, médiocre, ruissellement excessif, érosion

18. Remarques d’ordre général

Facilité de conduite du programme d’arrosage, au détriment du rendement hydraulique. Convient aux exploitants du tiers monde

Conviennent aux grandes exploitations mécanisées, quand la main-d’oeuvre est chère et que la consommation d’énergie et d’eau compte beaucoup

Conviennent aux exploitations de taille moyenne ne faisant pas de cultures en rangs; conviennent particulièrement aux cultures fourragères

Facilité de conduite du programme d’arrosage, au détriment du rendement hydraulique. Convient aux exploitants du tiers monde

Conviennent aux grandes exploitations mécanisées quand la main-d’oeuvre est qualifiée

1/ Indique qu’il existe des situations intermédiaires à prendre en considération.
Tableau 48

CARACTERISTIQUES DES TECHNIQUES D’IRRIGATION INTERVENANT DANS LE CHOIX D’UN SYSTEME ET DANS L’EVALUATION DE L’APTITUDE DES TERRES

B. IRRIGATION PAR ASPERSION ET MICRO-IRRIGATION




ASPERSEURS

MINI-ASPERSEURS

DISTRIBUTEURS A ORIFICES, LABYRINTHE, SPIRALE (SUR LA CANALISATION OU EN DERIVATION)

TUBES A DOUBLE PAROI

FAIBLE DEBIT

DEBIT ELEVE

MOYEN 1/

1. Coûts de mise en valeur des terres

Faibles ou nuls

Faibles ou nuls

Faibles ou nuls

Faibles ou nuls

Faibles ou nuls

2. Coefficient de capital (équipement des parcelles)

Elevé

Elevé

Elevé

Elevé

Elevé

3. Coefficient de main-d’oeuvre

Les installations d’arrosage déplacées à la main nécessitent beaucoup de main-d’oeuvre. Les installations mobiles et mécanisées nécessitent peu de main-d’oeuvre

Nécessitent beaucoup de main-d’oeuvre pour la pose et le démontage des tuyaux; nécessitent peu de main-d’oeuvre pendant la période d’irrigation et/ou si la distribution de l’eau est commandée automatiquement

Nécessitent beaucoup de main-d’oeuvre pour l’installation; peu pour l’exploitation. Installation souvent enterrée

4. Consommation d’énergie

Pression d’eau faible à moyenne

Pression d’eau moyenne à très forte

Pression faible (pertes au filtrage)

Pression faible (il n’y a aucun avantage à avoir une pression forte au filtrage)

Pression faible, mais pertes au niveau des filtres

5. Parcelles (taille et forme)

Ne conviennent pas à de très petites parcelles. Les installations déplacées à la main sont souples; les installations mobiles et mécanisées sont rigides et nécessitent des champs de forme régulière et de grande taille

Grande adaptabilité; la longueur des ailes d’arrosage est limitée

Grande adaptabilité; la longueur des ailes d’arrosage est limitée

Grande adaptabilité; la longueur des ailes d’arrosage est limitée

6. Topographie

Ne conviennent pas à des terres très escarpées. Quelques limitations pour les installations mobiles et mécanisées, mais moins que pour les installations d’irrigation de surface

Grande adaptabilité

Grande adaptabilité

Grande adaptabilité

7. Sols

Conviennent aux sols ayant une grande vitesse d’absorption. Posent parfois des problèmes lorsque la vitesse d’absorption du sol est faible. Problèmes également avec des débits élevés, ainsi qu’avec les installations mobiles et les canons d’arrosage

Pas de problèmes d’absorption. Une certaine diffusion latérale de l’eau

Pas de problèmes d’absorption. La diffusion latérale de l’eau est limitée, surtout sur les sols sableux

Pas de problèmes d’absorption. La diffusion de l’eau est limitée, surtout sur les sols sableux

8. Compétence en matière d’aménagement

Ne conviennent pas aux exploitants du tiers monde qui ne peuvent se procurer les pièces de rechange ni assurer le fonctionnement efficace de l’installation

Niveau d’aménagement moyen quoiqu’assez simple

Nécessitent un aménagement sophistiqué pour fonctionner correctement

Nécessitent un aménagement sophistiqué pour fonctionner correctement

9. Limitations concernant les cultures et la mécanisation

Aucun problème, sauf pour certaines cultures hautes et le riz. Les ailes d’arrosage très mécanisées, montées sur roues, les pivots centraux, les systèmes à câbles ou les installations fixes réduisent les besoins de main-d’oeuvre

Conviennent mieux à l’arboriculture et aux cultures en rangs espacés. Commande automatique possible

Conviennent aux cultures intensives de rapport élevé; ne conviennent pas à l’irrigation des planches de semis; installations à dévidoirs; automation

Conviennent aux cultures en rangs espacés peuvent être enterrés (pour la canne à sucre), pose mécanisée

10. Programmation de l’irrigation (fréquence, débit, durée de distribution)

Généralement à la demande. Intervalles entre 2 arrosages en jours ou semaines. Débits moyens à élevés; durée 3-15 minutes/heure

Généralement à la demande. Intervalles en jours ou semaines. Débits moyens à élevés, durée 3-15 minutes/heure

Généralement à la demande Intervalles de 1 à 3 jours. Débits faibles à moyens; durée moyenne à longue

Généralement à la demande Intervalles de 1 à 3 jours. L’arrosage peut également être continu. Débit faible; arrosage prolongé

Généralement à la demande. Intervalles de 1 à 3 jours. L’arrosage peut également être continu. Débit faible, arrosage prolongé

11. Facteurs influant sur l’uniformité d’application

Le vent est le principal problème des installations d’aspersion déplacées à la main. Des chutes de pression dans les canalisations, la longueur du jet et l’écartement des asperseurs peuvent également poser des problèmes

N’assurent pas un arrosage uniforme car irrigation localisée; des régulateurs de pression peuvent être utilisés pour améliorer l’uniformité

Ne fournissent pas un arrosage uniforme car irrigation localisée; les variations de pression dans les ailes d’arrosage posent un problème de conception

N’assurent pas un arrosage uniforme car irrigation localisée; les variations de pression dans les ailes d’arrosage posent un problème de conception

12. Problèmes mécaniques

Usure des pièces mobiles, colmatage éventuel des buses, et nécessité de filtrage et service d’entretien

Obturation des buses

Le filtrage est une nécessité critique pour empêcher l’obturation. Il s’agit d’une limitation importante

13. Problèmes de sécurité

Ne sont pas à l’abri du vandalisme. Dans certains pays, les accessoires en métal et la tuyauterie doivent être démontés le soir

Relativement à l’abri du vol ou du vandalisme. Nécessitent une certaine surveillance

Ne sont pas spécialement vulnérables, les équipements peuvent fonctionner dans les champs pendant de longues périodes sans surveillance

14. Problèmes causés par le lessivage et par le sel

Un arrosage insuffisant peut poser un problème sur les sols très imperméables; problèmes d’uniformité; brûlure particulièrement importante sur les feuilles mouillées (agrumes, par exemple)

Pas de problèmes particuliers. A faible hauteur, évitent la brûlure des feuilles des arbres

Permettent surtout d’obtenir de meilleurs rendement avec l’eau salée, car le sol ne sèche jamais, arrosages fréquents. Incrustations de sel à la surface du sol

15. Localisation

La distance et la hauteur sont les principaux facteurs de coût à prendre en considération pour calculer les besoins d’eau et les pertes de pression

Coûts intermédiaires de pressurisation

Une irrigation de longue durée se traduit par des pertes de pression moins importantes; mais pertes de pression au niveau des filtres

16. Rendement hydraulique des arrosages au niveau de la parcelle

Fortement conditionné par le vent et l’uniformité de la distribution d’eau. Peut être élevé ou faible

Très élevé

Très élevé

17. Principaux problèmes rencontrés habituellement

Equipements chers, coûts de pompage élevés; difficultés; difficultés de fonctionnement, problèmes de déplacement à la main sur des terres humides; débits d’arrosage trop élevés avec les installations mobiles, dérive due au vent, arrosage inégal

Longueur excessive des tuyaux, surtout pour les cultures en rangs serrés. Importants besoins de main-d’oeuvre pour déboucher les buses

Obturation, pose et dépose de longueurs importantes de tuyaux. Désherbage. Coût élevé, Ne conviennent pas pour les planches de semis

Obturation, pose ne conviennent pas à l’irrigation des planches de semis; peuvent nécessiter de ce fait l’emploi concomitant d’asperseurs

18. Remarques d’ordre général

Conviennent aux sols ayant une grande vitesse d’absorption et une topographie inégale, pour un grand éventail de cultures, et pour l’agriculture extensive ou intensive

Emploi de faibles pressions convenant aux petites ou moyennes exploitations

De meilleurs rendements et une plus grande efficacité hydraulique justifient des dépenses d’investissement élevées dans le cas des exploitations non intensives

De meilleurs rendements et une plus grande efficacité hydraulique peuvent justifier des dépenses d’investissement élevées

(1) Indique qu’il existe des situations intermédiaires, à prendre en considération.

B.16 Conduite de l’exploitation avant la récolte

Le principal facteur à évaluer sous la présente rubrique est l’incidence des caractéristiques des terres sur le calendrier des opérations agricoles. Le respect de ce calendrier est souvent un facteur déterminant pour la classification en ce qu’il est en étroite relation avec l’ouvrabilité de la terre et avec un certain nombre d’autres caractéristiques qui varient d’un endroit à l’autre. Ce facteur peut donc avoir une forte incidence sur la production agricole globale et sur les coûts de production.

Les activités agricoles qui peuvent être facilitées ou gérées par des caractéristiques spécifiques des terres, telles que l’ouvrabilité du sol, compte tenu des disponibilités de main-d’oeuvre, d’énergie et d’eau, sont les suivantes:

i. préparation des terres (date de début, durée en jours ou en semaines);
ii. plantation en pépinière et semailles (eau disponible);
iii. semis direct ou repiquage dans le champ;
iv. irrigation (calendrier, suspensions en raison de l’humidité du sol, etc.);
v. désherbages (périodes de pluies et sol impraticable);
vi. fumures en couverture (les retards entraînent des pertes de rendement);
vii. pulvérisations contre les ravageurs, les maladies ou les mauvaises herbes;
viii. autres opérations propres à certaines cultures (façons culturales entre les rangs, par exemple).
On peut noter l’aptitude des terres d’après la manière dont ces caractéristiques influent sur les opérations culturales. Souvent, il faut tenir compte des disponibilités de main-d’oeuvre surtout en périodes de pointe, des ressources énergétiques (humaines, animales, mécaniques) dont dispose l’exploitation ainsi que des disponibilités en eau. Par exemple, dans le cas du riz aquatique, si le sol, quand il sec, est difficile à travailler avec un outillage à traction animale et que l’exploitant est obligé de retarder les semailles ou la plantation jusqu’à ce qu’il ait suffisamment d’eau pour ameublir le sol, il obtiendra des rendements moins élevés que s’il faut utiliser un tracteur. Le report de la date de plantation est plus ou moins important suivant le sol et peut entraîner une variation plus ou moins considérable des rendements ou ne permettre qu’une récolte par an au lieu de deux.

Toujours à titre d’exemple, certaines terres peuvent être plus faciles à désherber (sols sableux, par exemple) que d’autres (argiles, par exemple). Il peut être facile de drainer une rizière pour effectuer une pulvérisation et impossible dans le cas d’une autre. La lutte contre les ravageurs et les maladies sera donc plus ou moins efficace et, partant, les rendements plus ou moins élevés.

Le Tableau 49, en l’état ou adapté, peut faciliter le choix des coefficients de classement du facteur “gestion des exploitations avant la récolte”.

Tableau 49 COEFFICIENTS DE CLASSEMENT DU FACTEUR “CONDUITE DE L’EXPLOITATION AVANT LA RECOLTE”

Unité de terre No
Type d’utilisation des terres: Cultures


Autres éléments de description pertinents

Caractéristiques des terres ou facteurs

Activité concernée

Coefficients de classement 1/

Importance

 

Coefficient de classement retenu

s1

s2

s3

n

Exemple:








1. Ouvrabilité du sol

Préparation de la terre
Travail en pépinière
Semis direct
Repiquage
Fumures
Irrigation
Désherbages
Pulvérisations
Autres activités







2. Accessibilité de l’eau pour une préparation précoce des plants en pépinière

Date de plantation
Nombre de cultures par an
Rendements








Coefficient de classement du facteur GESTION DES EXPLOITATIONS AVANT LA RECOLTE
(reporter (_______) sur le formulaire 3)

(_______)

1/ Cocher selon le cas.

B.17 Conditions pendant et après la récolte

La présente évaluation porte sur les conditions existant pendant et après la récolte dans la mesure où elles influent sur:

i. la réalisation efficace et en temps voulu de la récolte et des travaux d’après récolte.

ii. la détérioration des produits agricoles sur le champ ou au cours des opérations consécutives de séchage ou de transformation.

Les caractéristiques des terres qui sont en cause ici sont généralement l’humidité, la sécheresse ou le vent. Il peut, par exemple, être impossible d’effectuer la récolte au moment voulu. Les terres peuvent être endommagées par des machines agricoles qui compactent plus certains sols que d’autres. La qualité des produits de la terre peut être meilleure sur certains sols que sur d’autres. Pour certaines cultures, tubercules et arachide principalement, elle est plus élevée sur des sols non collants que des sols collants où il est plus difficile, par ailleurs, de les récolter. Si une partie de la récolte reste dans le sol, le rendement sera moindre. Un tubercule sur lequel la terre adhère (betterave sucrière, par exemple) sera moins facile à vendre, sera moins bien payé ou encore l’usine de transformation mettra le producteur à l’amende.

La qualité d’un produit est fréquemment altérée par une humidité excessive de l’air ou par des précipitations trop abondantes; il peut en résulter des maladies ou des pertes pendant le stockage. Les produits récoltés sur des terres qui sèchent bien avant la récolte peuvent être de meilleure qualité finale que les autres. A titre d’exemple, la canne à sucre donne plus de sucre par tonne de canne quand elle a été cultivée sur des terres où elle peut mûrir et ou le jus peut se concentrer, que sur des terres humides.

Dans un pays particulier, la présence de terre rouge sur les pommes de terre, en augmente tellement le prix à l’exportation que cette culture se fait uniquement sur des sols rouges.

Le vent peut être un facteur favorable ou défavorable selon qu’il contribue à faire sécher certaines cultures (céréales, par exemple) ou accroît le caractère périssable de certaines autres (légumes, par exemple).

Pour toute combinaison d’une culture et d’une terre, il est aisé de déterminer les caractéristiques qui détermineront la classification.

B.18 Mécanisation

On évaluera ici les conditions des terres qui influent plus spécialement sur la mécanisation des opérations agricoles, à l’exclusion de celles qui ont déjà été examinées (ouvrabilité du sol pour les activités agricoles préalables à la récolte). Les conditions qui peuvent faire obstacle à la mécanisation sont la pente, les obstacles rocheux, la pierrosité ou une très faible épaisseur du sol et la présence d’argiles lourdes. Le Tableau 50 indique des limites critiques pour quelques-uns de ces facteurs.

C’est une évaluation importante quand on envisage l’emploi d’un matériel lourd pour la récolte et quand il est nécessaire de transporter des produits agricoles volumineux du champ jusqu’à un point de collecte. Les limitations à la mécanisation peuvent avoir pour cause un certain nombre de caractéristiques des terres qui n’ont pas nécessairement de lien entre elles.

Tableau 50 LIMITES CRITIQUES CONCERNANT LA MECANISATION ET LE TRANSPORT A L’INTERIEUR DE L’EXPLOITATION 1/

Caractéristiques des terres

Limites critiques

s1

s2

s3

n1

n2

Pente (degrés)

5

10

18

35

- 2/


(pourcentage)

9

18

32

70

-

Pourcentage des obstacles rocheux (affleurements, gros blocs)

1

4

10

25

-

Pourcentage de pierres dans la couche arable

1

5

15

40

-

Argile lourde plastique

absente

absente

présente

présente

présente

1/ Les valeurs indiquées sont les maxima autorisés pour chaque niveau d’aptitude.
2/ A spécifier pour chaque cas.


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