Une nomenclature des pêcheries dans les quatre pays figure au tableau 2.
Pêche artisanale:
Les caractéristiques de cette pêcherie pour la période 1980– 87 sont les suivantes:
la pêche est toujours pratiquée par les pêcheurs ghanéens (essentiellement Fanti), mais leur distribution géographique s'est modifiée avec une concentration dans la partie ouest du littoral à partir de Vridi (près d'Abidjan) au détriment du secteur est (d'Abidjan à la frontiére ghanéenne);
la pêche s'est considérablement développée a Vridi à partir de 1982 à la suite de la fermeture de la pêche collective en lagune Ebrié. Le nombre actuel de pirogues basées à Vridi est de 156 pour l 800 pêcheurs;
d'une façon générale, la motorisation des pirogues ainsi que l'utilisation de la glace se sont accrues sur le littoral ivoirien dans les cinq dernières années suite aux actions de développement engagées par les autorités ivoiriennes. Le nombre des pirogues s'est accru dans l'ouest ivoirien;
les engins de pêche utilisés restent les mêmes avec cependant une diminution progressive des filets maillants tournants au profit des sennes tournantes plus performantes. On notera qu'à Vridi on utilise exclusivement des sennes tournantes coulissantes.
Pêche industrielle
la flottille sardinière ivoirienne n'a pas connu d'évolution notable depuis le début des années 1980; on compte actuellement 19 senneurs inscrits dont seulement 15 à 17 en activité permanente. La plupart des bateaux sont anciens (de 1964 à 1970), exceptés 2 ou 3 construits depuis 1980;
les armements concernés s'entendent pour limiter les apports en fixant une limite maximale pour le nombre de caisses débarquées par bateau et par marée. Cette limite est révisée presque quotidiennement en fonction de l'évolution des débarquements et des prix de vente. Quand la pêche est peu abondante, les débarquements sont libres;
la concurrence entre pêche artisanale et industrielle semble d'après les armateurs être sensible essentiellement en période d'upwelling; on notera enfin que la flottille industrielle continue de pêcher exclusivement en ZEE Côte d'Ivoire, des secteurs de Bassam à Sassandra.
La pêcherie pélagique ghanéenne a été amplement décrite dans les rapports des précédents groupes de travail. Depuis 1981, la pêcherie industrielle a traversé une période difficile caractérisée par des problémes d'approvisionnement en matériel et des coûts de carburant croissants. La situation s'ameliore maintenant avec la mise en place du programme gouvernemental de redémarrage économique. Le tableau 2 récapitule la nomenclature des différents navires et engins.
Pêche artisanale
le secteur artisanal débarque toujours une proportion notable des espéces pélagiques considérées (de 75 à 90%) à l'aide de pirogues le plus souvent motorisées. Cette flotte exploite les sardinelles et les Scomber japonicus et réalise la totalité des captures d'anchois débarquées au Ghana;
une enquête-cadre réalisée en 1986 a dénombré 8 288 pirogues ce qui représente une augmentation de 19,5% par rapport à 1981 (6 938 pirogues). Cependant, l'examen de la série historique depuis 1969 conduit à penser que le chiffre de 1981 devait être sous-estimé ce qui impliquerait qu'il n'y ait pas eu de véritable augmentation du nombre de pirogues entre 1981 et 1986.
les engins de pêche utilisés sont toujours les mêmes, i.e., la senne de plage, les filets Ali, Poli et Watsa. On note cependant une augmentation du nombre de pirogues d'Ali, Poli, Watsa depuis 1981.
Pêche semi-industrielle
Le nombre de bateaux semi-industriels continue à diminuer et se situe actuellement aux alentours de 400 dont 230 sont réellement opérationnels. La taille de ces navires reste comprise entre 8 et 30 m bien que la tendance actuelle soit à l'augmentation. Trés affectée, pour des raisons évoquées précédemment, cette flotte industrielle côtière est actuellement réhabilitée et on espère qu'en 1989, 380 navires seront opérationnels.
Pêche industrielle
Composée de bateaux d'une longueur supérieure à 35 m, cette flotte continue à pêcher dans les eaux ghanéennes depuis la création des Zones Economiques Exclusives. Ces navires sont principalement des chalutiers de fond mais ils capturent des quantités substantielles de sardinelles.
La flotte thoniére basée à Tema et/ou opérant dans les eaux ghanéennes exploite également les stocks d'anchois comme capture d'appât pour la pêche thoniére.
La pêche des espèces pélagiques est essentiellement artisanale. Selon le recensement de la Direction des pêches de 1984, 3 000 pêcheurs environ utilisent 609 pirogues dont 289 sont motorisées. Les engins de pêche pélagiques recensés cette année là sont les suivants: 93 sennes de plage, 62 sennes tournantes coulissantes, 241 filets flottants, 521 filets tournants à sardinelles, 515 filets à requins. Ces engins ont débarqué en 1985, suivant les estimations du Programme de développement intégré des péches artisanales en Afrique de l'Ouest (DIPA)/ Direction des pêches du Bénin, environ 7 000 t de poissons de différentes espéces dont 60% de pélagiques.
L'essentiel des apports annuels est constitué de Ilisha africana, Engraulis encrasicolus, Sardinella maderensis et de Scomberomorus tritor.
On observe actuellement une forte migration des pêcheurs du littoral vers le port de Cotonou où les conditions de vente sont meilleures et le phénomène de la “barre” inexistant, ceci provoquant une diminution progressive des activités sur les plages du littoral.
A noter qu'une diversification de la production vers les espèces démersales est encouragée par le projet modèle du Programme DIPA avec une nouvelle technique de pêche à la ligne et aux filets de fond, ce qui à terme pourrait entraîner une diminution de l'effort sur les espèces pélagiques moins rémunératrices.
La pêcherie togolaise est essentiellement caractérisée par la dichotomie existant entre le port de Lomé et le reste du littoral avec:
au port de Lomé une pêcherie de filets pélagiques (Watsa, Ali) trés saisonniére pour les Watsa et moins pour les Ali. Les pêcheurs sont essentiellement des migrants ghanéens équipés de pirogues motorisées;
sur le reste du littoral, une pêche permanente à la senne de plage et au filet Ali, peu ou pas motorisée, et qui est le fait de pêcheurs sédentaires.
Il est à noter que la tendance à la migration des pêcheurs du littoral vers le port s'accentue chaque année et que le phénomène s'accélère avec l'érosion côtière rapide affectant la partie est du littoral (du port de Lomé à la frontiére béninoise).
Depuis 1981 on a enregistré une augmentation du nombre de pêcheurs ghanéens en 1982, 1983 et 1984 (avec en octobre 1983, 97 sennes de plage, 255 sennes tournantes Watsa et 72 filets Ali). A partir de 1985 ces chiffres ont diminué et cette diminution est à relier à une amélioration des conditions économiques au Ghana.
La majeure partie des captures est composée d' Engraulis encrasicolus, et ensuite de Sardinella aurita et Sardinella maderensis.