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ANNEXE H


Elements économiques sur les systèmes de production et de commercialisation
des céphalopodes en Mauritanie.
par
J. CATANZANO1

AVERTISSEMENT

Ce document a été réalisé sur la base de données disponibles au CNROP au moment du Groupe de travail, et reprend en intégralité des paragraphes du rapport Maucorps-Gilly publié en 1987. Le travail a été rendu possible sur place par la collaboration des chercheurs du CNROP, et la participation de Y ves Cochet, et de A. Maucorps.

1. ELEMENTS ECONOMIQUES SUR LA PECHE DEMERSALE

Parmi les différentes filières qui composent le secteur des pêches démersales en Mauritanie, on identifie à côté de la pêche artisanale les unités de pêche industrielle structurées en deux groupes:

La confrontation des travaux récents (Gilly-Maucorps et SEDES 1987) permet d'aboutir à des conclusions sur:

1.1. CONTRIBUTION DES FILIERES A L'ECONOMIE DU SECTEUR.

La filière de congélation en mer génère une valeur ajoutée globalement plus importante que la filière de transformation à terre (Tableau 1). L'écart résulte principalement des sur-coûts engendrés par les usines de transformation. Des facteurs correctifs sont venus modifier en 1987 certains de ces sur-coûts. Toutefois ceux-ci se sont partiellement compensés. La révision à la baisse de la tarification de l'énergie s'oppose à l'ajustement à la hausse des coûts de stockage facturés aux producteurs.

La proportion de la valeur ajoutée restant dans le pays est plus importante pour la filière des glaciers que pour celle des congélateurs.

Toutefois la filière congélateurs démersaux-unités de stockage - SMCP fournit 40 % de la valeur ajoutée incluse dans la filière pêche. Pour l'Etat mauritanien cette composante du secteur représente près de 45 % de sa part et 41 % de la Balance Nette en devises.

Les estimations effectuées (SEDES 1987) suggèrent la répartition suivante:

1 Economiste de l'IFREMER, 76, avenue d'Iéna, 75116 Paris Cedex 16, France

Tableau 1 : Coûts et revenus de la fillière des glaciers en 1986 (USD).
 Cat ICat II
PRODUCTION296.800357.000
Coût de production en mer (hors investissement)197.230268.310
dont salaries61.79581.111
Coût investissement en mer22.27161.731
Coût total en mer220.102330.043
Coût congélation à terre160.950193.590
dont salaires70.84088.186
Coût moyen de stockage(3 semaines)7.0308.460
dont salaries0.9101.100
COUT TOTAL FILIERE388.080532.093
REVENU TOTAL351.190552.280
EXCEDENT BRUT<020.190
V.A.N(USD/KG)0.3250.534
Source: GILLY-MAUCORPS 1987  
Tableau 2: Coûts et résultats des congélateurs céphalopodiers en 1986 (USD).
CATEGORIEIII1II2III1III2IV
ECHANTILLON997271013
TONNAGE330.9144.0572.5962.6390.8527.2
NBR JOURS147.3100.0231.8258.2199.1195.4
PUE/J(Tonnes)2.121.352.393.671.942.58
PUE/H(Tonnes)0.120.070.120.150.090.13
CA($)949865431291152498724434929964081444718
PRIX MOYEN($/Tonne)275830062262257126232815
COUTS D'EXPLOITATION13086992344237889396155204296287485
RESULTAT BRUT D'EXPLOITATION100644<026667057330333583128
COUT D'INVESTISSEMENT1087529348085496101826160190101718
RESULTAT ECONOMIQUE<0<0181174471477<0<0
INVESESSEMENT NEUF (1000 USD)140018002400320019004200
COUT EN CAPITAL (5% / 15 ANS)134879173416231221308295183050404638
RESULTAT<<0<<0131127265008<<0<<0

Source GILLY-MAUCORPS 1987

Tableau 3: Estimation des débarquements des chalutiers glaciers.
 NAV MAURITANIENS <300 CVNAV MAURITANIENS >300 CV
 1984–8519861984–851986
EFFECTIFS10113037
RENDEMENT/JOUR DE PECHE(Tonnes)1.201.512.201.82
JOURS DE PECHE/AN150200180196
PRODUCTION (Tonnes)180302396357
% DE CEPHALOPODES081012
DEBARQUEMENT ANNUEL TOTAL180033221188013209
dont céphalopodes026511901585

Source GREBOVAL 1986; enquête.

 V. A incluseSalaireEtat
Chalutiers et bateaux à glace démersaux107,733,654,4
Unités de congélation-SMCP   
Congélateurs démersaux134,321,160,5
Unités de stockage-SMCP   

(Source :SEDES 1987; en 1000 UM/T)

1.2. SITUATION ECONOMIQUE DE CHACUNE DES COMPOSANTES

Les comptes d'exploitation de l'année 1986, base des travaux effectués en 19872, n'ont pas été réactualisés pour cette dernière année. Toutefois, sur la base de quelques données comptables disponibles au CNROP, il n' apparait aucune modification de structure importante. La baisse constatée du prix moyen au débarquement est de nature à détériorer le niveau de rentabilité de toutes les unités par rapport aux indicateurs produits en 1986. De plus, d'éventuelles variations dans le volume des apports et/ou dans la structure de ceux-ci par catégorie commerciale pourraient induire également quelques autres variations de résultat. Ces éléments renvoient par conséquent à l'analyse des apports, ainsi qu'aux évaluations faites sur l'état des ressources démersales.

1.2.1. Coûts et résultats des congélateurs céphalopodiers

La classification de ces unités par classe de puissance et caractéristiques techniques permet de différencier deux groupes de bateaux au regard des résultats économiques. Les unités de type japonais ou coréen de jauge brute avoisinant les 280 TJB et de puissance inférieure à 1000 cv ainsi que les unités de plus de 1500 cv d'un volume de cale proche de 170 m3 sont les seules à obtenir des résultats d'exploitation positifs (Tableau 2).

Pour les autres types de bateaux,la situation semble en deçà de la limite de la rentabilité économique. Une majeure partie de la flottille ne dispose pas des moyens nécessaires au renouvellement des investissements (achat en neuf ou d'occasion). Les navires de faible puissance et ceux de forte capacité de stockage à bord semblent les plus menacés. La rentabilité actuelle de certains navires est maintenue au dépend des postes d'entretien, de réparation et d'amortissement. A terme, compte tenu de la structure d'âge de la flottille cela peut conduire à des difficultés de fonctionnement. La sensibilité aux aides nationales risque de ce fait d'être déterminante pour le renouvellement des unités.

1.2.2. Les coûts et résultats des chalutiers glaciers

La puissance motrice de ces unités permet de décomposer la flottille en deux sous ensembles regroupant respectivement les unités de puissance supérieure et inférieure à 300 cv (Tableau 3).

Les informations sur les coûts d'exploitation des chalutiers glaciers n'ont été disponibles que pour l'année 1986. Il n'a pas été possible d'en retracer l'évolution mais un certain nombre de tendances peut quand même être dégagé:

  1. constituée au départ à partir du rachat ou de l'affrètement d'unités anciennes déjà en activité sur la pêcherie, la flottille de chalutiers glaciers s'est progressivement enrichie de nouvelles unités achetées neuves dans les chantiers européens. Les 10 navires glaciers de l'entreprise SALIMAUREM ont été construits entre 1982 et 1985. Ceux de l'ALMAP ont été construits en 1985 et 1986. Les coûts annuels moyens de remplacement du capital ont donc sensiblement augmenté entre 1982 et 1986;

  2. l'évolution des prix du carburant en Mauritanie ne reflète pas l'évolution des prix sur les marchés mondiaux. En particulier, la baisse récente des prix du pétrole n'a pas été répercutée sur les prix du gaz oil pêche à Nouadhibou.

2 B. Gilly et A. Maucorps, FAO 1987: estimation des coûts de production des différentes composantes de l'effort de pêche sur la base d'un échantillon de quelques unités et de comptes d'exploitation de l'année 1986. L'étude SEDES 1987 (Sok et al, 1987), tente d'évaluer par la méthode des effets les contributions respectives des différentes filières à l'économie du secteur et du pays.

Cette évolution globale masque des disparités selon les catégories de chalutiers glaciers. Les navires les plus récents ont des débarquements moyens annuels compris entre 600 et 1350 tonnes, toutes espèces confondues. Les apports des navires les plus anciens sont beaucoup plus faibles, variant de 60 à 150 tonnes/an. Le nombre de jours d'activité dans l'année varie dans des proportions légèrement moindres.

Après avoir rappelé qu'il s'agit là d'informations comptables relatives à l'année 1986, on peut retenir que:

2. LA VALORISATION DES DEBARQUEMENTS

Les captures réalisées dans les eaux mauritaniennes par les différentes flottilles peuvent être regroupées en trois catégories:

La structure des débouchés détermine en grande partie le prix moyen des différentes espèces au débarquement, ainsi que la valeur ajoutée générée dans le secteur de la pêche et de la transformation.

La qualité et le niveau des informations sur les circuits de commercialisation sont variables selon les pêcheries. On connait peu de choses sur le devenir réel des captures des chalutiers congélateurs pélagiques. La création de la Société Mauritanienne de Commercialisation du Poisson (SMCP) a permis de mieux maîtriser depuis 1984 les circuits à l'exportation. Enfin, les filières de commercialisation vers l'intérieur du pays restent mal connues et le niveau général de la consommation nationale est difficilement appréciable.

2.1. INFRASTRUCTURES DE DEBARQUEMENT

Malgré l'abondance des resources, les points de débarquement de la pêche sont peu nombreux en Mauritanie. Le seul port de pêche capable d'accueillir des navires industriels est Nouadhibou. Le reste du littoral, jusqu'à la frontière sénégalaise, n'offre aucun abri naturel satisfaisant et les forts courants littoraux ont, jusqu'à ces dernières années, freiné la construction d'infrastructures portuaires. Le nouveau port de Nouakchott, construit par des entreprises chinoises, doit essentiellement accueillir des navires commerciaux. Seul le “vieux wharf”, qui est l'actuel port de commerce, pourrait accueillir quelques petits chalutiers.

Les pêcheurs artisans doivent souvent franchir la barre pour aller en mer, ce qui limite l'usage des pirogues plastiques. Les débarquements se font sur la plage dans un nombre limité d'endroits.

Le port de Nouadhibou, relativement bien équipé en matériel de manutention, se trouve cependant engorgé à certaines périodes. Des projets existent pour l'allongement des quais, mais leur justification dépend en grande partie de l'avenir de l'exploitation halieutique dans les eaux mauritaniennes, elle même fonction des mesures d'aménagement des pêcheries qui seront mises en oeuvre.

Seul point important de débarquement des produits de la pêche en Mauritanie , le port de Nouadhibou,est très excentré, non seulement par rapport à la capitale Nouakchott à laquelle il n'est relié par aucune route mais aussi par rapport aux principaux marchés intérieurs (le long du fleuve Sénégal) et à l'exportation vers l'Afrique Noire (Sénégal, Mali). Cette position constitute un frein au développement de la commercialisation vers les marchés intérieurs.

2.2. UNE ACTIVITE CONCENTREE

Le secteur de la pêche est assez concentré en Mauritanie, à l'exception de la pêche artisanale qui apparaît relativement dispersée:

Les modalités de la concurrence entre les entreprises de pêche sont en grande partie déterminées par l'action du Ministère des Pêches et l'Economie Maritime (MPEM) au travers des décisions d'allocation de droits de pêche ou de taxation des débarquements pour l'exportation. Le rôle de la SMCP est déterminant puisqu'elle intervient dans la commercialisation des produits destinés à l'exportation et dans la fixation des prix, en liaison avec les entreprises de pêche.

2.3. ROLE DE LA SOCIETE MAURITANIENNE DE COMMERCIALISATION DU POISSON (SMCP)

La SMCP a été créée en 1984 pour tenter de récupérer la totalité des recettes que l'Etat mauritanien était supposé percevoir de l'exploitation des stocks de la ZEE. Son capital libéré est de 500 millions d'UM et son capital autorisé de 1 milliard d'UM. Les principaux actionnaires sont, outre la Banque Centrale de Mauritanie, la Banque Arabe Africaine de Mauritanie, la Banque Internationale de Mauritanie et la Société Mauritanienne de Banque. En pratique, le capital lui a été fourni sous forme d'une ligne de crédit ou verte auprès de la Banque Centrale. La SMCP a joué un rôle important dans la politique de développement des débarquements à Nouadhibou. Mais elle exerce également une fonction majeure dans la négociation des prix sur le marché international, en se présentant comme l'unique vendeur mauritanien. Elle est également à l'origine de l'accélération des procédures de rapatriement des devises. A l'exception des ventes destinées à certains pays africains et qui transitent par des agents spécialisés basés à Las Palmas, la SMCP ne consent aucun crédit et les paiements sont faits par le biais de crédits irrévocables et confirmés, payables à vue. Au titre de ses activitiés de commercialisation la société effectue diverses déductions sur les achats effectués auprès des différents armements sur la base des indicateurs présentés dans le tableau 4. Elle prélève également pour le compte de l'Etat mauritanien les droits de pêches (taxes à l'exportation). Le tableau 5 indique le niveau des taxes prélevées en fonction des espèces et des filières techniques.

2.4. DESTINATION DES APPORTS

La grande majorité des débarquements mauritaniens est destinées à l'exportation (Tableau 6). Les circuits suivis par les captures diffèrent selon la filière technique de valorisation.

Tableau 4 : Déductions réalisées par la SMCP sur les achats de production (Taux appliqués en 1988).
Impôt minimum forfaitaire2%
Frais bancaires0.80%
Frais de manutention200 UM/T à terre
 280 UM/T à bord
Frais de stockage800 UM/T/semaine
Frais de transit0.09%
Travaux supplémentaires de douanes0.01%
Commission SMCP2,5%
Taxe de Wharfage200 UM/T
Taxe de service0.16%
Taxe municipale nationaux400 UM/T (congelé terre)
Taxe municipale étrangers600 UM/T.
Tableau 5. : Taux des droits de pêche.
IPOISSONS FRAIS OU REFRIGERES 
 1. Démersaux, y compris céphalopodes: 
  a) Nobles: 
   - Usine à terre8%
   - A bord bateau-usine11%
  b) Autres: 
   - Usine à terre7%
   - A bord bateau-usine13%
 2.Pélagiques : 
  a) Thonidés: 
   - Usine à terre7%
   - A bord bateau-usine17,5%
  b) Autres pélagiques: 
   - Usine à terre6,5%
   - A bord bateau-usine11%
IIPOISSONS CONGELES 
 1.En mer: 
  a) De fond, y compris céphalopodes 
   - Pêchés par bateaux nationaux11%
   - Pêchés par bateaux étrangers affrétés17,5%
  b) Pélagiques12,5%
 2. A terre : 
  a) De fond, y compris céphalopodes6%
  b) Pélagiques: 
   - Thonidés7%
   - Autres pélagiques3%
IIIPOISSONS SALES, SECHES OU FUMES5%
IVLANGOUSTES20%
VPOUTARGUE20%
VIFARINE DE POISSONS7%
VIIHUILES DE POISSONS15%
VIIICONSERVES10%
IXCREVETTES20%
XAUTRES PRODUITS DE LA PECHE8%
Tableau 6.: Exportations des produits de la pêche (Source : Douanes).
POIDS DE PRODUITS (en T)
 198219831984198519861987
Céphalopodes10.57927.45232.84042.97447.46051.530
Demersaux12.21325.96341.82043.45526.48729.472
Pélagiques66.335209.477184.314251.907273.537261.839
Crevettes  3001885021.075
Langoustes2.7291.923723753753921
Salés séchés300474595379663581
Poutargue15811  
Farine13.76038.24923.80635.75436.15333.001
Huile et Graisse1.0132.3921.3932.4872.6153.148
Conserves  1717  
Divers46.99767.651    
Equivalent poids frais209.753525.116377.818513.141388.176381.567
VALEUR FOB NOUADHIBOU (en millions d'UM)
 198219831984198519861987
Céphalopodes6592.4694.3187.63710.6689.909
Demersaux5629852.3562.6001.7562.083
Pélagiques1.3083.7744.0976.4426.1775.816
Crevettes  13550169409
Langoustes222304423462563710
Salés séchés153244305456
Poutargue14710  
Farine2938546371.072949844
Huile et Graisse266353938783
Conserves  1711  
Divers1.1301.239    
Tableau 7: Importations japonaises de poulpe (en tonnes )(Source: Bureau des douanes Japon).
 198219831984198519861987(1)
 T%T%T%T%T%T%
Mauritanie11 82912.720 83521.920 08118.525 40725.732 20330.134 17938.2
Maroc16 71418.021 83122.924 63322.722 40722.723 50922.019 60421.9
Espagne46 59650.238 76940.749 89746.133 52534.022 83121.322 81925.5
Corée9 95510.79 0119.484827.810 75710.913 24212.45 5396.2
Autres7 7008.44 8145.15 1254.96 5076.515 17014.27 3958.2
Total92 79410095 259100108 21810098 603100106 95510089 536100

(1) 11 premiers mois seulement

Les entreprises intégrées comme ALMAP ou PARIMCO, qui disposent d'une flottille de navires glaciers et/ou congélateurs, traitent leur propre production. Les navires congélateurs procèdent à bord à l'emballage des céphalopodes (après éviscération) et des poissons (entiers). Un classificateur embarqué, généralement coréen, procède à la vérification des opérations de tri. Les cartons sont ensuite débarqués et entreposés dans les chambres froides de la société. Dès cet instant, ils sont la propriété de la SMCP qui se charge de leur vente (sauf dans le cas de la convention entre l'ALMAP et ENAPECHE (Algérie) où l'ALMAP reste propriétaire des produits et exporte à son propre compte vers l'Algérie). La SMCP prend forfaitairement une somme de 800 UM/T/semaine(500 jusqu'en 1987) pour couvrir les charges de stockage en froid négatif. Les navires glaciers débarquent le poisson entier. Celui-ci est congelé en l'état par les entreprises(seuls les requins sont éviscérés, étêtés, ainsi que les poissons démersaux de grosse taille qui sont commercialisés en darnes ou filets). Il suit alors le même cheminement que le poisson congelé en mer.

Les entreprises propriétaires de chalutiers glaciers mais ne disposant pas d'infrastructure de traitement propre peuvent:

Les artisans écoulent leur production de multiples manières. La moitié des débarquements est commercialisée en frais sur les marchés locaux. Le reste est généralement livré à des courtiers-mareyeurs qui revendent ensuite à la SMCP (statutairement, la SMCP ne peut acheter que des lots de poissons de plus de 10 tonnes).

2.5. FIXATION DES PRIX

A l'exception d'une partie des poissons et crustacés débarquée par la pêche artisanale et destinée au marché local en frais, la formation des prix au débarquement ne repose pas sur une confrontation offre-demande du type vente aux enchères.

Les espèces pélagiques capturées par les chalutiers congélateurs ne font pas l'objet d'une transaction sur le territoire mauritanien. L'estimation de leur prix n'a d'intérêt que pour la détermination du niveau des taxes perçues par le gouvernement mauritanien. Le marché international des poissons pélagiques a eu tendance, au cours des années récentes, à fléchir notablement, en raison des difficultés financières de certains états africains importateurs (baisse des exportations de pétrole et hausse du dollar) et de la volonté de la Communauté Economique Européenne de placer, en 1985 d'importants stocks de petits pélagiques congelés (maquereaux). Les prix forfaitaires appliqués dans le courant de l'année 1986 variaient de 260 à 300 US Dollars par tonne pour les chinchards, 190 à 300 US Dollars par tonne pour les sardinelles et entre 350 et 400 US Dollars par tonne de farine (70 à 80 Dollars par tonne en équivalent poids vif). GREBOVAL (1986) signale des prix CIF Lagos entre 350 et 400 Dollars US par tonne pour les chinchards et 250 à 300 Dollars US par tonne pour les sardinelles. En janvier 1987, les prix observés à Lomé (Togo) et à Abidjan (Côte d'Ivoire) restaient dans des ordres de grandeurs analogues, respectivement 300 US Dollars par tonne CIF Abidjan pour les sardinelles et 400 Dollars US par tonne CIF Lomé pour des chinchards.

Les prix forfaitaires appliqués par les autorités mauritaniennes au calcul du minimum garanti paraissent donc globalement compatibles avec les prix internationaux observés dans la région. En revanche, il convient de souligner que le système ne prend pas en compte une estimation des revenus des navires liés aux captures accessoires constituées de poissons démersaux à forte valeur commerciale. A titre indicatif, le “poisson Afrique” démersal se négociait en janvier 1987 aux alentours de 680–740 dollars US la tonne CIF Abidjan.

Pour les espèces démersales le niveau des prix diffère selon leur destination:

3. ANALYSE DE LA FORMATION DES PRIX SUR LE MARCHE JAPONAIS

Le Japon est, depuis très longtemps, le principal acheteur de poulpe sur le marché international: il consomme environ 70 % de la production mondiale. Les importations japonaises ont plus que doublé au cours des dix dernières années. Avec l'Italie et l'Espagne, il absorbe 90 % de la production mondiale.

La demande japonaise est croissante et le nombre de pays producteurs reste limité (Mauritanie, Maroc, Thailande, République de Corée et Japon essentiellement). La Mauritanie augmente assez régulièrement depuis 1982 sa part sur le marché japonais pour devenir à partir de 1986 son principal fournisseur (Tableau 7). Le reste de la production mauritanienne est exporté vers les marchés italien et espagnol à des prix sensiblement inférieurs.

L'analyse de l'évolution récente des prix montre qu'à une période de croissance soutenue (1985) succèdent en 1986 et 1987 des fluctuations beaucoup moins favorables aux pays exportateurs. Les prix moyens ($US pondéré par catégorie commerciale) appliqués aux exportations mauritaniennes vers le Japon mettent en évidence un tassement marqué par des chutes de cours importantes (juin-juillet-août 1987; graphique 1).

La sensibilité des prix sur le marché japonais reste, compte tenu du fonctionnement du marché international un élément primordial pour le secteur des pêches mauritaniennes fortement dépendant de la valorisation des céphalopodes. En effet, compte tenu de la structure de l'offre (quasi monopole de commercialisation de la SMCP) et de la rigidité partielle des prix (fixation décadaire), une fragilisation économique même temporaire pourrait remettre en cause, par dégradation de la rentabilités des activités de pêche, la part la plus importante des ressources économiques du pays.

L'absence de confrontation distincte entre l'offre et la demande peut justifier en partie cette dépendance sans que l'on puisse toutefois présager de ce que provoquerait en l'état actuel de la demande une modification du mode de fonctionnement du marché.

La SMCP joue de par sa position un rôle de régulateur des prix à la production et ce du fait de la fixation des prix ex-ante, mais aussi du fait du non plafonnement des quantités achetées. Toutefois la déduction des coûts de stockage tend à réduire l'effet de régulation du deuxième argument.

La concentration de la demande (monopsone représenté par les vingt acheteurs pour le marché japonais), tend à renforcer leur influence sur la détermination du prix. Ce dernier élément semble déterminant. Si on analyse la fluctuation des prix des importations japonaises en provenance du marché espagnol on constate en effet, malgré une structure de commercialisation distincte, des tendances globales similaires (of graphique 2).

Le volume des exportations mauritaniennes vers le Japon ainsi que les spécificités des composantes de l'offre et de la demande justifient une analyse économétrique de la formation des prix destinée à expliquer les variations de prix sur le marché du poulpe à l'exportation (Japon). La compréhension des mécanismes qui tendent à corriger les prix d'achats des importations japonaises est d'autant plus importante que ces demiers accaparent la majeure partie de la production mauritanienne ; de ce prix dépend en large part les résultats de rentabilité de l'effort de pêche ainsi que de l'ensemble des intervenants sur la filière. Cette compréhension peut se faire à l'aide de la formalisation d'un modèle économétrique de prix.

Les hypothèses implicites sont:

3.1. LES VARIATIONS DES PRIX SUR LE MARCHE A L'EXPORTATION

Les variations des prix des produits exportés vers le Japon devraient s'expliquer en théorie en fonction des facteurs suivants:

  1. pour la plupart des produits échangés sur un marché, aux variations de quantité répondent des variations inverses de prix. Cette réponse “prix-quantité” est différemment marquée selon la structure du marché et la nature du produit. Dans le cas précis du poulpe, cette réponse est inexistante. La garantie d'achat de la totalité des apports laisse supposer un coefficient de flexibilité très faible;

  2. l'influence de la structure par catégorie commerciale des exportations vers le Japon est prise en compte par le calcul d'un coefficient de taille. Ce dernier indiquera la part des trois catégories les mieux valorisées sur ce marché en fonction de la totalité des échanges (catégories commerciales 2, 3 et 4);

  3. les importations mensuelles des autres pays concurrents sur le marché japonais constituent un facteur agissant sur le prix des espèces achetées en Mauritanie. L'effet de ces importations sera mesuré ici par la prise en compte de la part des importations de Mauritanie dans les importations totales du Japon;

  4. les stocks de poulpe au Japon ainsi que ceux de la SMCP doivent être des éléments actifs dans la variation de prix. Ils interviennent certainement comme des atouts pour les négociations de prix entre vendeur et acheteur. La durée de stockage représente certainement dans le cas de la SMCP un facteur à tendance négative compensé toutefois par une taxe de stockage répercutée sur les armements fournisseurs. A l'inverse le stock japonais peut représenter un argument favorable lors de la négociation des prix d'achat. L'effet de ces facteurs est décalé dans le temps mais la structure des prix décadaires et les fluctuations saisonnières susceptibles d'affecter le volume de la consommation rendent délicates l'estimation de ces décalages;

  5. une bonne connaissance du marché japonais devrait permettre également d'estimer la cohérence de la prise en compte d'un élément comme le revenu national par habitant. Cela suppose en général que le produit considéré s'assimile à un produit de “luxe”. Les effets du revenu national par habitant peuvent toutefois être marqués notamment par des différentiels de marges pouvant apparaître au niveau des prix au détail ou des fluctuations du taux de change (Yen, USD). L'effet sur les prix au débarquement est alors amorti. La dépense alimentaire totale des ménages peut également dans certains cas être plus significative que le revenu national;

  6. la saisonnalité de la consommation ou d'autres éléments qualitatifs sont susceptibles d'influer sur la formation du prix. Ils résultent eux aussi en général d'une connaissance approfondie du marché national;

  7. s'agissant ici d'une estimation de prix à l'importation, on peut considérer qu'en complément de la quantité produite par le pays fournisseur concerné, l'estimation de la demande nationale est nécessaire. Cette évaluation de la demande finale se fait par la prise en compte des stocks, des importations, de la production nationale selon l'équation suivante :

    (1) Consommation Japon(t)=Stock(t)+Prod(t)+Import(t)-Stock(t+1)

  8. des espèces de substitution peuvent se présenter sur le même marché venant accaparer une partie de la demande avec pour effet de diminuer l'offre et d'interférer sur les prix. Dans le cas de la pêche, l'effet sur l'offre comme on l'a évoqué précédemment ne peut jouer. Le prix des produits substituts peut alors interférer sur le prix estimé. Sur le marché japonais la seiche semble se substituer au poulpe (M.I.MIZUISHI,1987).

3.2. SPECIFICATIONS DU MODELE

La relation entre le prix des espèces exportées vers le marché japonais et les facteurs expliquant son évolution peut être exprimée de manière générale par:

(2) PRIXMOY(k)= f(QTT(k),RAQT(k),STOCK(k),RATIO(k),PRSE(j)) où

PRIXMOY(k) = Prix moyen mensuel pondéré des exportations mauritaniennes sur le marché japonais en USD courants,

QTT(k) = Quantité totale produite en Mauritanie pour le marché japonais,

RAQT(k) = Part représentative des trois catégories les mieux valorisées sur ce marché (catégories 2,3,4 / QTT),

STOCK(k) = Stock de l'espèce K au mois précédent le mois de l'estimation du prix,

RATIO(k) = Exportation mauritanienne vers le Japon / Importation totale japonaise,

PRSE(j) = Prix moyen (SMCP) de l'espèce substitut (Seiche).

Une amélioration pourrait certainement être apportée par la prise en compte des stocks de céphalopodes à la SMCP ou par le revenu national par habitant au Japon, mais ces indicateurs n'étaient pas disponibles pour cette étude. Un modèle à prix constant pourrait également être envisagé.

L'équation (2) peut prendre une forme soit linéaire soit logarithmique.

La seconde forme donne directement les coefficients de flexibilité reliant le prix d'une espèce aux quantités débarquées ou au prix des espèces substituts: un pourcentage donné de variation d'un des facteurs (quantité, stocks...) donne un même pourcentage de variation des prix ceci quel que soit le niveau des variables explicatives. Dans le cas d'un modèle linéaire les réponses prix-variables explicatives sont accentuées.

En toute rigueur l'introduction d'une série de prix d'une espèce substitut avec facteur explicatif nécessiterait pour corriger les biais introduits par des corrélations trop fortes, d'estimer simultanément les équations prix des deux espèces concernées.

3.3. RESULTATS ET COMMENTAIRES.

L'analyse des séries utilisées donne:

L'estimation prix se présente comme suit:

(3) Log (PRIXMOY(k))=a+b Log(QTT(k))+c Log(RAQT(k))+d Log(STOCK(k))+e Log(RATIO(k))+f Log(PRSE(j))

Tableau 8: Ratio représentatif de la parte des catégories commerciales 2, 3, 4 dans le total exporté (en %).
MoisJanFevMarAvrMalJulJuiAouSepOctNovDec
198641.254.655.136.927.526.524.228.832.33532.726.7
198738.149.754.348.943.432.620.729.245.24015.819.5
Tableau 9: Estimation des paramètres de l'équation (2).
 CoeffEcart typeT Student
constante5.68541.83533.097
Att(k)0.08050.04561.764
RAQT(k)0.04210.05710.736
STOCK(k)-0.10710.0654-1.659
RATIO(k)0.09790.03982.458
PRSE(j)0.29880.11412.618

R2=0.67 DW=1,12

Graphique 1

Graphique 1 : Prix moyen pondéré du poulpe mauritanien (source SMCP).

Graphique 2

Graphique 2 : Evolution du pix di poulpe sur le marché international (source Infofish).

Graphique 3

Graphique 3 : Production mauritanienne de poulpe et prix moyen pondéré (SMCP)

Graphique 4

Graphique 4 : Production de pouple mauritanien (totale et pour les catégories 2,3 et 4; SMCP)

Graphique 5

Graphique 5: Importations totales japonaises et part mauritanienne.

Graphique 6

Graphique 6 : Estimation du prix moyen par modèle logarithmique.

Les résultats obtenus indiquent que les facteurs retenus expliquent les deux tiers des variations de prix. Il reste une partie non expliquée correspondant d'une part aux facteurs non pris en compte dans le modèle pour des raisons techniques et d'autre part aux résidus aléatoires.

Les résultats du tableau 9 confirment les hypothèses avancées:

Il peut y avoir également des effets tampons générés par les différents intermédiaires commerciaux qui réagissent eux à des baisses de prix en stockant temporairement leurs achats. Pour des raisons de continuité des relations commerciales avec leurs fournisseurs, ils ne sont pas toujours en mesure d'opter pour des ruptures brutales d'approvisionnement.

Le résultat le plus intéressant concerne l'effet du prix de l'espèce substitut proposée. Le prix de la seiche destinée au marché japonais semble bien entraîner le prix du poulpe dans les mêmes sens de variation. Il faudrait s'intéresser aux capacités d'approvisionnement du marché de la seiche, à sa structure, et compléter l'analyse par approfondissement de la connaissance des habitudes de consommation japonaises.

Les deux ratios utilisés, relatifs à la part de marché de la Mauritanie et à la part des catégories commerciales les mieux valorisées interviennent de façon secondaire dans l'explication des variations. La part de marché joue cependant un rôle plus important.

Pour palier aux insuffisances actuelles, il conviendrait de prolonger l'effort d'analyse sur les points suivants:

En conclusion on peut rappeler que l'objectif n'est pas de rechercher par cette méthode un niveau d'explication maximum mais plutôt de faire apparaître les principaux facteurs explicatifs des variations analysées . L'identification de ceux-ci doit servir aux groupes commerciaux à anticiper (sans suppression totales du risque) sur les fluctuations et détenir ainsi pour les négociations de prix, de meilleurs atouts pour la gestion de leurs propres stocks.

4. AMENAGEMENT DE LA PECHERIE CEPHALOPODIERE : CONTRAINTES ET RECOMMANDATIONS.

Le choix des stratégies d'aménagement ne dépend que dans une faible mesure des caractéristiques biologiques, techniques et économiques de l'exploitation. Il est essentiellement conditionné pour les objectifs politiques, et son succès dépend de la façon dont est conçu l'ensemble du système. Les objectifs du gouvernement définis dans le “Programme de Redressement Economique et Financier 1985–1988” indiquaient clairement les objectifs généraux de la République Islamique de Mauritanie ainsi que les objectifs sectoriels assignés à la pêche. Les objectifs macroéconomiques principaux portaient sur la croissance annuelle du PIB, l'amélioration de la productivité des investissements, l'équilibre du budget de l'Etat, la constitution d'une épargne du secteur public et la réduction du déficit de la Balance des Paiements.

Dans le secteur de la pêche, le gouvernement a décidé de poursuivre l'objectif précédemment énoncé, relatif à “la définition d'une stratégie à long terme et l'élaboration d'un programme d'actions précises et datées”. Pour ce faire, la Déclaration de Politique Générale de Développement du Secteur(avril 1987), reprend et précise les deux principaux objectifs:

Il convient de rappeler avant d'aller plus loin quelques conditions préalables incontournables pour mettre en place et faire fonctionner de façon efficiente un programme d'aménagement en général et plus particulièrement dans cette région:

Au fur et à mesure de l'expérience acquise, des améliorations progressives du système peuvent être envisagées. De même, il faut s'attendre, quel que soit le mécanisme d'aménagement retenu, à une lente dérive du système, chaque navire finissant quand même par accroître son efficacité (et ses coûts) pour s'approprier une part plus importante du surplus. Le CNROP devrait être chargé de suivre et d'analyser l'évolution du système et de faire toute proposition visant à son amélioration auprès de l'organe de décision, qui resterait seul juge. Cela nécessite que soit assurée la qualité des informations transmises au CNROP et que celui-ci dispose des dispositifs nécessaires de traitement et d'analyse.

Plusieurs stocks importants dans les eaux mauritaniennes sont communs à plusieurs pays, en particulier le Sénégal et le Maroc. Il est évident qu'une gestion purement nationale de tels stocks perdrait de son efficacité si aucun mécanisme n'existe dans les pays voisins, et cela d'autant plus qu'il s'agit de stocks migrateurs (ce qui n'est probablement pas le cas du poulpe). Il serait intéressant qu'une structure régionale d'aménagement soit créée entre ces trois pays (au moins) afin que des propositions, basées sur des analyses bioéconomiques, puissent être faites aux différents gouvernements concernés.

4.1. DIAGNOSTIC SUR LA PECHERIE CEPHALOPODIERE.

Sur la base des travaux déjà réalisés, on peut dresser un diagnostic économique assez indépendant dans un premier temps de la précision des résultats biologiques. En effet l'enseignement essentiel que l'on peut retenir des évaluations de stock actuellement disponibles se résume par le fait que l'on se trouve certainement à un niveau d'exploitation du stock de céphalopode très proche du maximum de production biologique équilibré (MSY). La modification des captures par catégorie de taille tend à indiquer que ce niveau est peut être déjà dépassé.

D'un point de vue économique, le diagnostic établi peut se résumer par les quelques points suivants:

Il semble donc sur la base de ces premiers constats,que deux problèmes majeurs se posent:

Ces deux problèmes doivent être traités conjointement car toute action tendant à corriger soit le niveau actuel des coûts de production, soit les conditions d'investissement, remettrait en cause le niveau d'exploitation actuel du stock et donc les résultats de production individuels.

4.2. SPECIFICITES ET CONTRAINTES.

Le maintien en activité, sur cette pêcherie, d'unités de production vétustes génératrices de pertes apparentes peut s'expliquer par la conjugaison de plusieurs spécificités dont il conviendrait à brève échéance d'évaluer la validité et l'importance respective. Ces spécificités de nature différente sont:

4.3. OPTIONS D'AMENAGEMENT.

Certaines recommandations déjà formulées en 1987 (Gilly-Maucorps) peuvent être renouvelées :

A côté de ces impératifs, certains enchaînements peuventêtre décrits qui viennent compléter les mesures déjà évoquées.

La contrainte actuelle de réduction des coûts de production peut aboutirà certaines révisions des taxes encore appliquées. Toutefois, la remise en cause totale ou partielle de ces taxes, liées par exemple au volume des captures ou à certains postes de charges, est difficile à effectuer globalement car elle a deux effets directs:

Mis en oeuvre par contre d'une façon plus ciblée, ou accompagné d'un contrôle sévère de l'effort, cet allégement peut permettre de remédier temporairement à la dégradation rapide de l'état de la flottille. Le problème de la réduction de l'effort reste à ce moment là toujours à résoudre.

Le même résultat temporaire peut être obtenu, aboutissant aux mêmes conclusions, si on tente d'améliorer la valeur des captures (soutien des prix). Les développements présentés précédemment, relatifs aux analyses de prix et au marché, ne permettent pas d'entrevoir à court terme une amélioration de la situation. Les fluctuations récentes des cours indiquent plutôt des tendances à la baisse.

En conclusion on peut retenir que:

Ces faiblesses actuelles pourraient être utilisées malgré tout pour engager une correction rapide de l'effort exercé sur ces stocks par les congélateurs et glaciers. Une politique de retrait reposant sur l'indemnisation des sorties devrait être envisageable sur la base de calculs faits en référence aux résultats des unités les moins rentables. Le coût économique immédiat de ces actions volontaristes serait compensé à moyen terme par les effets induits par une meilleure gestion du stock, mais aussi une meilleure gestion de la flottille et des personnes embarquées. Les problèmes d'emploi liés à toute réduction d'activité devraient être réglés au regard de priorités données à ces effectifs pour intégrer la pêche artisanale. Un transfert d'emploi entre pêche industrielle et pêche artisanale mériterait une analyse sérieuse déterminante pour juger de la cohérence d'un projet de remplacement d'un type de flottille par un autre.

5. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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