ANNEX 3/ANNEXE 3
CONSULTATION POUR LE PROJET COPACE
Rapport de voyage

K.A. Koranteng
O. Pezennec

Objectifs:

Ceux-ci avaient été fixés par les termes de référence (ci-joints) pour une consultation qui devait primitivement avoir lieu en juin 1990. Les consultants devaient récolter les statistiques (pêche, biologie et environnement) concernant les pêcheries pélagiques côtières de Côte d'Ivoire, Ghana, Togo et Bénin. Les quatres espèces concernées sont deux espèces de Sardinelles (Sardinella aurita et Sardinella maderensis), l'anchois (Engraulis encrasicolus) et le maquereau (Scomber japonicus). Toutes ces données devaient être informatisées et préparées en vue d'une utilisation immédiate lors du groupe de travail prévu du 10 au 15 décembre 1990 à Abidjan. Ce rapport présente donc les informations réunies, la plupart disponibles sur support informatique sous des formats compatibles d'utilisation immédiate.

pays visités et dates des visites:

Ghana 8 – 13 Novembre 1990
Togo 13 – 17 Novembre 1990
Bénin 13 – 18 Novembre 1990
Côte d'Ivoire 26 Novembre – 1 Décembre 1990

GHANA

Personnes rencontrées:

Mme Anang, Acting for Director of F.R.U.B., Tema
M. Quaatey, Biologist F.R.U.B., Tema
M. Koranteng, Biometrician F.R.U.B., Tema
M. Ossinga, F.A.O. Regional Fisheries Officer, Accra.

I. Pêche artisanale: prises, effort et P.U.E.

Le littoral du Ghana est découpé en quatres grandes régions statistiques: Volta, Greater Accra, Central et Western. Pour chacune de ces régions, le FRUB dispose de quelques centres d'échantillonnages de la pêche piroguière (filets Ali, poli et Watsa) et de la pêche à la senne de plage. On compte une vingtaine de ces sites au total.

Un travail important de compilation des données a été entrepris pendant la consultation en vue d'étudier la distribution des captures ou des prises par unité d'effort des espèces concernées. On disposera pour cela de données mensuelles par centre d'échantillonnage (1987–1989) ou par région statistique (1982–1989).

Les caractéristiques de ces données sont les suivantes:

• pour chaque centre d'échantillonnage et chaque espèce est disponible un chiffre mensuel moyen de prise par pirogue (filets ali, poli et watsa mélangés) ou par senne de plage (période 1987 à 1989). Ces valeurs peuvent être considérées comme une sorte de prise par unité d'effort et devaient permettre d'étudier la distribution et l'abondance des espèces pélagiques côtières le long du littoral ghanéen.

• Pour chaque région, on dispose des prises mensuelles par espèce de 1982 à 1989.

• Il a été également possible de compiler les chiffres mensuels d'effort par engin (APW et BS) et par région de 1982 à 1986 (à compléter avec les années 1987 à 1989).

D'autres données ont été préparées et seront présentés au groupe de travail, il s'agit:

• Des débarquements totaux mensuels des sennes de plage pour les deux espèces de sardinelles (1982–1989).

• Du potentiel de pêche artisanale ghanéenne: les chiffres sont disponibles pour les années ayant donné lieu à des enquêtes cadres (frame surveys) soit 1969, 1973, 1977, 1981, 1986 et 1989.

II. Pêche semi-industrielle: prises, effort et P.U.E.

En vue d'éventuelles comparaisons avec les données de la pêche artisanale ou de la pêcherie industrielle ivoirienne, les chiffres de la pêche semi-industrielle ont été compilés sur la même base (par mois et région) de 1985 à 1989 pour les deux espèces de sardinelles et le maquereau (Scomber japonicus). Ces données apparaissent toutefois très fragmentaires et les captures relevées sont faibles.

III. Fréquences de tailles.

Les fréquences de taille disponibles concernent essentiellement les sardines (Sardinella aurita) débarquées par la pêche semi-industrielle de Tema. La pêche artisanale fournit quelques échantillons à partir de 1988 (Tema) et d'autres centres de pêche sont étudiés à partir de 1989. De façon générale, les échantillons sont peu nombreux et ne couvrent pas tous les mois.

Les données présentées au groupe de travail concerneront des échantillons bruts (non pondérés et non extrapolés):

III.1. Sardinella aurita.

On dispose des effectifs échantillonnés par longueur et par mois de 1981 à 1990 au port de Tema. Ont été notés, l'engin de pêche échantillonné, le poids des échantillons, les principaux modes et la distribution des tailles par engin lorsque plusieurs engins ont été échantillonnés dans un même mois. Quelques données proviennent d'autres centres de pêche à partir de juillet 1989.

III.2. Sardinella maderensis.

Seules quelques données existent concernant Tema (à partir de 1987) et d'autres centres de pêches (à partir de mi-1989)

IV. Biologie.

Des valeurs de rapports gonado-somatiques ont été tabulés mensuellement de 1974 à 1988 pour Sardinella aurita. Elles sont calculées de la façon suivantes: calcul du rapport (poids des gonades/poids du corps*100) de chaque poisson puis de leur moyenne pour l'échantillon.

V. Oeufs et larves:

Les valeurs déjà publiées par le FRUB (Mensah & Koranteng, 1988) ont été étendues aux années récentes; on présentera donc pour les années 1979 – 1989 les valeurs moyennes mensuelles d'abondance des oeufs et larves de sardinella aurita et Engraulis encrasicolus au large de Tema.

VI. Zooplancton.

Valeurs moyennes mensuelles d'abondance au large de Tema de 1979 à 1989.

VII. Température de surface.

Les températures de surface prises quotidiennement à la côte (“pieds dans l'eau”) au niveau de six stations côtières sont disponibles pour 1989 et 1990 (1 à 9). Elles ont été saisies et traitées au C.R.O d'Abidjan.

VIII. autres données environnementales:

Aucune nouvelle donnée concernant le débit des fleuves n'est disponible malgré les demandes faites en ce sens par le F.R.U.B. auprès des autorités concernées. Par contre, on dispose des données mensuelles de salinité et de concentration en oxygène dissous relevées au large de Tema.

BENIN

Personnes rencontrées:

M. Everett, Directeur du projet DIPA, Cotonou. M. Senouvo, Biologiste au projet DIPA, Cotonou. Mme Gbaguidi-Aziable, responsable des statistiques, Direction des Pêches, Cotonou.

Toutes les données nécessaires à la mise à jour des tableaux issus des précédents groupes de travail sont disponibles. Des informations complémentaires seront présentées, elles concernent surtout la pêche artisanale et ont été récoltées par le projet DIPA et la Direction des Pêches.

I. Pêche artisanale.

D'octobre 1984 à fin 1988, le projet modèle du DIPA a mis en place la récolte des données de captures et d'effort en cinq centres d'échantillonnages choisis en fonction d'études socio-économiques. Ces points de récolte avec le port de Cotonou qui fait l'objet d'enquêtes de la part de la Direction des Pêches, sont situés dans deux des trois départements maritimes du Bénin (voir carte du Bénin). Ils permettent par extrapolation l'obtention des statistiques nationales. A la fin du projet, la récolte des données aux villages du projet a connu un changement: deux villages ont été abandonnés et de nouveaux sites ont été choisis couvrant ainsi toute la côte.

Les données énumérées ci-dessous sont disponibles pour les trois engins de pêche artisanale que sont les sennes de plage, les sennes tournantes (watsa) et les filets à sardinelles (ali).

• Au niveau national, prises et efforts mensuels par engin pour Sardinella aurita, S. maderensis et Engraulis encrasicolus de 1985 à 1989.

• Pour chaque centre d'échantillonnage, prises et efforts mensuels pour les mêmes espèces de 1985 à 1988 (pour 1989, les données ont été compilées sur une autre base). Ces données seront donc présentées sur les mêmes bases que pour la pêcherie artisanale ghanéenne ce qui devrait permettre d'éventuelles comparaisons.

• potentiel de pêche des six centres étudiés et chiffres nationaux provenant des enquêtes cadres réalisées en 1984, 1988 et 1990.

II. Pêche industrielle.

Les données mensuelles d'effort des chalutiers industriels sont disponibles de 1985 à 1990 ainsi que les prises de Scomber japonicus (mélangé avec des espèces similaires).

III. Fréquences de tailles.

Les mensurations de sardinelles (deux espèces) et d'anchois ont été mises en place par le DIPA à partir de 1989. Elles concernent surtout les débarquements des sennes de plage et très peu les autres engins. Les échantillons sont regroupés par région et ne concernent que quatre mois (février et octobre 89, juillet et octobre 90). Les données présentées sont brutes, ni pondérées, ni extrapolées. On dispose cependant des poids échantillonnés et l'extrapolation à la prise nationale pourrait être faite.

Les autres données requises par les termes de références de la consultation (environnement..) ne sont pas disponibles.

TOGO

Personnes rencontrées:

M. Klousseh, Direction des Productions Animales, Lomé.

Au Togo, le responsable rencontré à la Direction des Productions Animales est relativement nouveau à ce poste et toutes les informations requises ne lui ont manifestement pas été transmises par ses prédécesseurs. Il a cependant été possible de récolter quelques informations concernant la pêche artisanale (la pêche industrielle est peu importante et ne concerne pas les petites espèces pélagiques).

I. Pêche artisanale, prises et effort.

Les données de prises et d'effort récoltées par les services togolais ne concernent que le port de Lomé. Le potentiel de pêche de l'ensemble du littoral est connu avec les réserves déjà soulevées par les précédents groupes de travail (mouvements importants des pêcheurs ghanéens). Ces deux groupes de données permettent par extrapolation, l'obtention de chiffres de captures et d'effort pour l'ensemble du Togo.

Le groupe de travail aura à sa disposition:

• le nombre de pirogues recensées annuellement de 1983 à 1989.

• les débarquements mensuels par espèce (S. aurita, S. maderensis, E. encrasicolus) de 1987 à 1990 (janvie-roctobre) au port de Lomé.

• les efforts mensuels (nombre de sorties) relevés au port de Lomé en 1988 et 1989. On peut noter à ce propos qu'une partie des prises débarquées au Port de Lomé provient certainement de captures réalisées en secteur Ghana.

• les prises moyennes mensuelles par sortie et par espèce en 1988 et 1989 (Lomé).

• les chiffres nationaux de capture et d'effort de 1985 à 1989 permettant la mise à jour des tableaux régionaux.

On peut ignaler que le maquereau (Scomber japonicus) est mélangé avec d'autres espèces similaires dans les statistiques. Aucune nouvelle donnée fiable n'est donc disponible pour cette espèce et celles présentées lors des précédents groupes de travail doivent être maniées avec précaution. Dans le même ordre d'idée, l'observation de l'activité des sennes de plage à Lomé ou des débarquements au port de Lomé ont mis en évidence la présence de Sardinella rouxi (taille 6–10 cm). Cette espèce est comptabilisée comme Hareng (S. maderensis) par les enquêteurs du port.

II. Fréquences de taille.

Des données ont été présentées au consultant, elles concernent les deux espèces de sardinelles et l'anchois et s'étalent sur quelques mois de 1990. Des anomalies importantes ont été mises en évidence lors de l'examen de ces distributions et il parait peu judicieux d'utiliser ces données lors du prochain groupe de travail. Pour les années antérieures, des données existeraient, elles n'étaient pas disponibles lors de la consultation mais pourraient l'être lors du prochain groupe de travail.

Aucune autre donnée n'est disponible pour le Togo.

COTE D'IVOIRE

Personnes rencontrées:

M. Bard, Directeur, C.R.O. Abidjan.
M. Konan, Biologiste, Responsable halieutique marine C.R.O.A.
M. Pezennec, Ingénieur halieute, C.R.O.A.

En Côte d'Ivoire, les petites espèces pélagiques sont exploitées par une flottille de pêche artisanale disséminée le long du littoral et une pêche industrielle basée au port d'Abidjan. Pour ces deux types de pêche, les informations nécessaires à la mise à jour des tableaux annuels sont disponibles. Les données qui seront présentées au prochain groupe de travail sont détaillées ci-après.

I. Pêche artisanale.

Dans ce secteur d'activité, le CROA dispose d'un seul enquêteur (centre de pêche de Vridi II) et les autres informations sont récoltées par des agents de la Direction des Pêches en sept autres centres de pêche répartis à l'ouest d'Abidjan.

I.1. Captures

• Sardinelles: les captures mensuelles des deux espèces de sardinelles sont disponibles depuis 1983 pour 5 centres de l'ouest ivoirien, depuis 1986 pour un sixième et 1989 pour le dernier. Pour Vridi II, on dispose de telles données depuis mi-1988.

• Maquereau: captures mensuelles depuis mi-1988 à Vridi II et 1989 pour 5 autres centres.

• Anchoix: seulement quelques chiffres pour Vridi II.

L'ensemble des chiffres ne concerne que les prises effectuées par les pirogues avec les différents engins utilisés (watsa et ali). Aucune donnée sur les captures des sennes de plage n'est pour l'instant récoltée par le CROA ou la Direction des Pêches.

I.2. Effort et prises par unité d'effort.

Des données mensuelles d'effort (nombre total de sorties) sont utilisables à partir de 1987 à Grand-Bereby, mi-1988 à Vridi II et 1989 à Sassandra. Elles permettent le calcul de prises moyennes mensuelles par sortie et par espèce.

II. Pêche industrielle.

Le nombre de sardiniers n'a pas sensiblement évolué et la pêche ne se déroule toujours que dans les eaux ivoiriennes.

II.1. Captures.

Les chiffres de débarquements sont disponibles par quinzaine, par espèce (Sardinella aurita et maderensis, Scomber japonicus) et par secteur de pêche (un secteur = un degré de longitude) à partir de 1966 et jusqu'en octobre 1990. Compte tenu des objectifs du groupe de travail et de ce qui existe pour les autres pays, ces données seront présentées à partir de 1982 sur une base mensuelle. On peut signaler que le problème des débarquements en mélanges d'espèces n'a pu encore être étudié de manière approfondie et que l'espèce Sardinella rouxi est probablement présente dans les débarquements (confondue avec maderensis) mais dans des proportions assez faibles.

II.2. Effort et prises par unité d'effort.

Les données d'effort existent sur la même base spatio-temporelle que celles de captures, en jour de recherche par mois et par secteur. Elles permettent le calcul de prises par espèce et par 24 heures de recherche pour chacun des secteurs considérés. Une P.U.E. moyenne pour toute la Côte d'Ivoire est calculée par unité de temps en ne considérant que les secteurs où il y a eu pêche.

III. Fréquences de tailles.

• pour la pêche artisanale ivoirienne, les nouvelles données présentées concernenet les années 1989 et 1990 et trois centres de pêche: Sassandra et Vridi II pour les captures piroguières et Tabou pour celles des sennes de plage. Les espèces mesurées sont les deux sardinelles. Les chiffres sont pondérés à la capture échantillonnée et extrapolés à la capture totale.

• pour la pêche industrielle, les mensurations des deux espèces de sardinelles (plus éventuellement S. rouxi) et du maquereau se poursuivent en routine avec plusieurs échantillons par semaine. Les distributions de taille ne sont pas pondérées par la capture totale du bateau échantillonné mais simplement extrapolé à la capture totale globale (toute zones) et par secteur.

IV. Biologie.

De nombreuses données concernant la biologie des deux sardinelles ont été récoltées par le CROA depuis 1968. Ces données sont actuellement en cours de traitement au CROA et les résultats ne seront pas disponibles pour le prochain groupe de travail.

V. Environnement.

V.1. Températures marines.

Les données quotidiennes de température des six stations ivoiriennes (et des six stations ghanéennes) permettent le calcul des indices d'upwelling par station, quinzaine, saison froide et année. Une valeur hebdomadaire de température est également prise en différentes profondeurs au large d'Abidjan. Toutes ces valeurs sont disponibles jusqu'en Septembre 1990.

V.2. Salinité.

La salinité pourrait également être étudiée grâce à cette dernière station du large (1966–1990) ou grâce à la station “pieds dans l'eau” quotidienne d'Abidjan-Port Bouet.

V.3. Débits des fleuves.

La série 1966–1967 n'a pu être complétée que pour la Comoë (1988 et 1989).

V.4. Etude des upwellings par la télédétection.

Les résultats d'une étude des upwellings côtiers du littoral Côte d'Ivoire - Ghana par la thermographie satellitaire infrarouge pourront être utilisés lors du groupe de travail. On notera à ce propos que des images du littoral ivoiro-ghanéen sont extraites et archivées quotidiennement à l'Unité de Traitement des Images Satellitaires (UTIS) du CRO de Dakar-Thiaroye (ISRA/ORSTOM).

Le CRO d'Abidjan a également récupéré les fichiers de données récoltées par les navires marchands ainsi que des données de températures côtières à Lomé et Cotonou pour d'anciennes années.

Les tableaux ci-dessous résument pour chacune des espèces l'existence des données de captures (C), de P.U.E. ou rendement (R) et de fréquences de taille (LF) par année et par pays pour la pêche artisanale et la pêche industrielle.

m = données disponibles sur une base mensuelle.
x= données disponibles sur une base annuelle uniquement.

Sardinella aurita

Sardinella maderensis

Scomber japonicus

Engraulis encrasicolus