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2. IMPORTANCE SOCIO ECONOMIQUE DES PRODUITS FORESTIERS NON-LIGNEUX

2.1 Les arbres et arbustes fourragers du Burundi


De tradition, le fourrage provenant des ligneux sert tout d'abord soit de complément soit de réserves dans des périodes de carence en fourrage en saison sèche notamment.

Devant, un manque de terrain pour des plantations étendues d'herbes fourragères, des chercheurs en collaboration avec des agri- éleveurs ont été intéressés depuis les années 80 à l'inventaire des arbres et arbustes pouvant assurer une nutrition correcte du bétail au courant de toute l'année. Au Burundi, on distingue deux types d'arbres et arbustes fourragers:

· arbres et arbustes fourragers naturels;

· arbres et arbustes introduits.

2.1.1 Les arbres et arbustes fourragers naturels

De 1984 à 1986, l'Institut de Recherche Agronomique et Zootechnique (IRAZ) en collaboration étroite avec les instituts du Burundi (ISABU), du Rwanda (ISAR), et de la République Démocratique du Congo (INERA) s'est efforcé de répertorié avec l'aide des agri-éleveurs, les espèces autochtones à port arbustif déclarées comme étant consommées par le cheptel.

Après confrontation des synonymes et élimination d'espèces douteuses, une liste épurée de 135 espèces a été arrêtée au niveau du cheptel.

A cet effet, 62 espèces ont été retenues pour le Burundi. Les renseignements collectés comprennent: le nom vernaculaire, le nom botanique, la description de l'espèce, les organes appétés, les animaux concernés (bovins, ovins, caprins), l'époque de consommation et la région naturelle de provenance.

Le tableau n_6 indique le nom vernaculaire et botanique des espèces déclarées comme source de fourrage pour le cheptel. Les parties généralement consommées sont les feuilles et les graines.

Tableau n_6: Liste des arbres et arbustes fourragers naturels au Burundi

Nom vernaculaire

Nom botanique

Nom vernaculaire

Nom botanique

1. Agakomakoma

Grewia platyclada

32. Umunyankuru

Clerodendrum schweinfurthii

2. Igifumbe

Piliostigma thonningii

33. Umunyari

Euphorbia tirucalli

3. Igihungere

Protea madiensis

34. Umurinzi

Erythrina abyssinica

4. Igikororombe

Grewia pubescens

35. Umusagamba

Hymnocardia acida

5. Igitovu

Acanthus pubescens

36. Umusagara1

Rhus longipes

6. Umuryohera

Galiniera coffeoides

37. Umusagara2

Rhus natalensis

7. Inganigani

Dracaena afromontana

38. Umusagara3

Rhus vulgaris

8. Umubirizi

Vernonia amygdalina

39. Umusange

Entada abyssinica

9. Umubogere

Erythrococea bongensis

40. Umusaranda

Triumfetta cordifolia

10. Umubundankwavu

Pseudosabicea arborea

41. Umusasa1

Dodonea viscosa

11.Umubwirwa

Securinega virosa

42. Umusasa2

Sapium ellipticum

12 . Umufumbegete

Rumex usambarensis

43. umusebeyi

Albizzia gummifera

13. Umugano

Arundinaria alpina

44. Ushayishayi

Harungana madagascarensis

14. Umugenge

Acacia gerrardii

45. Umushiha1

Kostchya aeschynomenoides

15. Umugimbu

Bridelia brideliifolia

46. Umushiha2

Kostchya africana

16. Umugirigiri

Balanites aegyptiaca

47. Umushiha3

Kostchya strigoza

17. Umugoti

Syzygium cordatum

48. Umushonge

Dissotis trothae

18. Umugunguma

Maytenus arbutifolia

49. Umusororo

Indigofera arrecta

19.Umugururansheshi

Maerua angolensis

50. Umusunu

Oxythenantera abyssinica

20. Umurwampore

Trema orientalis

51. Umutinti

Erythrococca trichorocca

21. Umuhangahanga

Maesa lanceolata

52. Umutobotobo

Solanum aculeastrum

22. Umukarakara

Embelia schimperi

53. Umuturuka

Phyllanthus ovalifolius

23. Umukizikizi

Virectaria major

54. Umutwenzi

Croton macrostachyus

24. Umukoma

Grewia bicolor

55. Umuvuma

Vernonia lasiopus

25 . Umukoni

Synadenium grantii

56. Umuvumereza

Lindackeria kivuensis

26. Umukubarwa

Psorospermum febrifugum

57. Umuvyiru

Vitex doniana

27. Umukungwa

Dombeya baggshawei

58. Umuyogoro

Milletia dura

28. Umumanda

Ficus thonningii

59. Umwayi

Canthium venosum

29. Umunazi

Parinari curatellifolia

60. Umwerangabo

Anthocleista schweinfurthii

30. Umunyagasozi

Securidaca longepedunculata

61. Uruhago

Acacia sieberana

31. Umunyamabuye

Pavetta ternifolia

62. Urukoko

Brillantaisia cicatricosa

Source: Rapport du Séminaire National d'Agroforesterie au Burundi (1985)

2.1.2 Légumineuses arbustives fourragères introduites au Burundi

En 1984, la division d'Agrostologie de l'ISABU a débuté un programme de recherche sur les arbustes fourragers exotiques. Ces recherches ont porté sur les essences suivantes: Leucaena sp, Calliandra calothyrsus, Sesbania sp, Gliricidia sepium, Codariocalyx gyroïdes.

Les résultats de ces recherches ont donné des renseignements portant sur: leurs valeurs nutritives, la toxicité, la productivité de la biomasse fourragères, leurs conditions d'adaptabilité, etc.

Le Leucaena leucocaephala est une légumineuse arbustive, de la famille des Mimosaceae avec un enracinement profond. L'espèce donne de bons résultats en plaine (Imbo, Savanes de l'Est et dans le Bugesera). Pour les altitudes supérieures à 1400 m, le Leuceana diversifolia et le Calliandra calothyrsus sont les mieux indiqués.

Il est reconnu pour les qualités suivantes: Plante brout pérenne, croissance vigoureuse, rendement en fourrage très élevé, très appété et d'une haute teneur en protéines. La productivité en feuilles vertes se situe entre 30 et 40 tonnes/ha/an à raison de 3 à 4 taille par an.

A côté de cela, il assure l'amélioration des parcours de basse altitude et son intégration dans un système vivrier se fait sans difficultés. Sa teneur élevée en mimosine (acide aminé non protéinique à action dépilatoire) constitue son facteur limitant (Brandelard, 1990).

Introduit au Burundi à partir du Rwanda (Butare), le Leuceana d. est une plante moins résistante à la sécheresse. Des précipitations supérieures à 900 mm sont exigées et l'altitude optimale conseillée va de 1200 B 1600 m.

Ses usages et qualités sont similaires à ceux du Leuceana leucoceaphala à part qu'il contient moins de mimosine . Bien que cette espèce ait une production en biomasse foliaire inférieur à la précédente, son rendement est de loin supérieur. Le tableau n_7 montre la productivité annuelle en feuille observées dans les régions de Moso et l'Imbo (Rukoko).

Tableau n_7: Productivité annuelle de la biomasse foliaire en tonnes/ha

Production annuelle

Lieu

Année 1

Année 2

Année3

Moso

6

32.2

20.5

Rukoko

10.3

13.5

0

Source: Rapport annuel ISABU, 1990

Rukoko, une zone de basse altitude, caractérisée par une longue saison sèche allant de plus de 6 mois n'est une zone écologique qui n'est favorable.

Favorable aux altitudes supérieures à 1400 mm, aux sols acides et à texture légère, la Calliandra c. donne des résultats satisfaisants dans les régions de Mugamba et du Bututsi. L'arbuste s'avère une excellente production de fourrage, qui suplante les Leuceana dans les conditions de la crête Congo-Nil et avec comme avantage, l'absence de mimosine.

Les parties non ligneuses du Calliandra offrent tellement d'avantages qui méritent d'être évoqués ici:

Fourrage: ses feuilles riches en protéine (22%MS) constituent un excellent fourrage pour le bétail. La productivité annuelle de feuilles vertes s'élève à 40 tonnes par hectare par an à raison de 3 à 4 coupes . Ces feuilles peuvent également être incorporées dans un concentré pour le volailles à raison de 5% maximum.

Lutte Anti-érosive: le Calliandra dispose d'un système racinaire superficiel et profond, lui conférant ainsi des propriétés anti-érosives sur les pentes, les ravines et les berges de rivières. Son feuillage dense donne également une bonne couverture du sol.

Amélioration du sol: Par son pouvoir fixateur d'azote et la production de la litière. La chute naturelle des feuilles et leur décomposition rapide entraînent la formation d'un humus qui allège la texture du sol. Les racines pénétrant extraient les minéraux en profondeur, et les amènent en surface par le cycle des feuilles, les rendant ainsi disponibles pour les cultures vivrières intercalaires ou alternées.

Miel: L'arbuste fleurit pratiquement toute l'année en altitude moyenne et basse, ce qui en fait une bonne source de nourriture pour les abeilles. L'expérience montre qu'il est possible de produire 1000 kg de miel à l'hectare de Calliandra.

Ornementation: Grâce à ces magnifiques fleurs rouges, le Calliandra est aussi un arbustive d'ornement et être planté le long des routes et dans les jardins.

2.2 Les produits forestiers comestibles


2.2.1 Les champignons

Les champignons les plus connus sont ceux des forêts claires de Rumonge, Makamba et Cankuzo. En total, 109 espèces réparties dans 24 genres et 10 familles ont été répértoriées. Les familles les plus abondantes sont: Russulaceae (52), Cantharellaceae (10), Aminataceae (15) (Bigendako M.J, 1997). Le tableau n_8 montre le détail de ces champignons connus au Burundi.

Tableau n_8: Les champignons les plus connus au Burundi

Famille

Genres

Nombre d'espèces

Cantharellaceae

Cantharellus

10

Aminataceae

Aminata

Termitomyces

14

5

Cortinariaceae

Cortinarius

Indybe

1

1

Agaricaceae

Pleurotus

Collibia

Tricholoma

Lentinus

1

1

1

2

Gyrodontaceae

Phlebopus

Rubonobolatus

Gyrodon

3

3

1

Xerocomaceae

Phylloporus

Tuboseata

Xerocomus

3

2

2

Boletaceae

Boletus

Leccinum

Porphyrellus

Pulveroboletus

1

1

1

1

Strobilomycetaceae

Afroboletus

Strobilomyces

1

1

Russulaceae

Russula

lacterius

42

10

Hymnogastraceae

Dendrogaster

1

Total 10

24

109

Selon l'inventaire de Buyck et Nzigidahera (1994-1995), plus de 50 espèces de champignons sont comestibles. Les champignons les plus abondants sont ceux vivant en symbiose avec les espèces dominantes des forêts claires . Les champignons des termitières sont les plus répandus et bien connus partout dans le pays. Comme le tableau n_9 le décrit, les champignons poussent mieux dans les zones forestières que dans les zones à ciel ouvert.

Tableau n_9: Les champignons comestibles au Burundi

Espèce

Mode de vie

Milieu de vie

Cantharellus congolensis

Ectomycorrhizique

Forêt claire

C. cibarius

_

_

C. cyanoxanthus

_

_

C. densifolius

_

_

C. rufopunctatus

_

_

C.cyanescens

_

_

C. splendens

_

_

C. symoensii

_

_

C. pseudocibarius

_

_

C. ruber

_

_

Tricholoma spectabilis

_

Forêt de montagne

Collybia aurea

Saprophyte

Bauhinia

Lentinus tuberregium

_

Forêt claire

Suillus lateus

Ectomycorrhizique

_

S. granulatus

_

_

Aminata loosii

_

_

Aminata rubescens

_

_

A. pudica

_

_

A. robusta

_

_

A. spec. Nov

_

_

Termitomyces robustus

Termitières

Partout au Burundi

T. letestui

_

_

T.striatus

_

_

T. titanicus

_

_

T. microcarpus

_

_

Russula cellulata

Ectomycorrhizique

Forêt claire

R. phacocephala

_

_

R. pataullardii

_

_

R. senjuncta

_

_

R. viscidula

_

_

Lactarius edulis

_

_

L. inversus

_

_

L. kabansus

_

_

L. angustus

_

_

Rubinoboletus balloni

_

_

Strobilomyces echinatus

_

_

Afroboletus luteolus

_

_

Xerocomus subspinulosis

_

_

Dendrogaster congolensis

_

_

Les champignons les plus consommés sont ceux du genre Cantharellus. Ces champignons commencent à être exportés. En 1995, plus de 1000 kg de chanterelles en provenance de forêts claires de Rumonge ont été exportés vers l'Allemagne.

Dans le souci d'impliquer la population dans la gestion des aires protégées, l'Institut National pour l'Environnement et la Conservation de la Nature (INECN) encadre des groupements de la population dans les parcs et réserves aux différentes techniques d'élevage des champignons.

Cette stratégie offre des avantages suivants:

· Une protection des ressources naturelles par la communauté assurée;

· Amélioration de l'alimentation de la population;

· Augmentation des revenus des ménages ruraux (tableau n_10);

· Génération des devises aux pays en 1995, plus de 1000 kg de chanterelles en provenance des forêts claires de RUMONGE ont été exporté vers l'Allemagne.

Tableau n_10: Productivité annuelle des champignons dans les régions du sud et de l'est du pays

Commune

Production annuelle en kg

NYANZA-LAC

2526

MABANDA

2774

RUMONGE

1150

Total

6450

Le prix d'un kg varie entre 250 à 300 FBU dans les marchés de Mabanda et Makamba.

Source: Rapport annuel, CRS Makamba, 1998.

2.2.2 Les végétaux à organes comestibles

Quoi que très limitées, les forêts burundaises renferment des produits végétaux qui participent à l'alimentation quotidienne de la population surtout en période de soudure, aux éleveurs pendant la période de transhumance, aux animaux vivant dans le milieu. Certains sont consommés sous forme de fruits, et d'autres sous forme de feuilles tableau n_11.

Dans les inventaires des produits forestiers non-ligneux comestibles fait par Nzigidahera (1994) dans la partie de l'est et du sud du pays, la majorité des produits végétaux comestibles proviennent des forêts claires et de divers types de savanes. L'estimation quantitative de ces produits est difficile car:

· Ces formations constituent un système à accès libre et ouvert à tout le monde, les produits cueillis sont souvent auto- consommés et échappent ainsi au contrôle.

· La productivité de ces formations n'est pas aussi régulière.

· Cette irrégularité de la productivité est due aux incendies répétitifs des forêts, à leur exploitation abusive, etc.

· Cependant, certains fruits comestibles se rencontrent dans les marchés locaux comme Anisophyllea boehmii, Garcinia huillensis, Parinari curtellifolia et Myrianthus holstii observés aux marchés de Rusigabagenzi à Cankuzo (Gisagara), aux marchés de Makamba, Mabanda et Bugarama sur la route Bujumbura - Kayanza.

Le tableau n_11 fait état des produits végétaux comestibles déjà inventorié

Espèces

Organes consommés

habitat

Anisophillea boehmii

Fruits

Forêtsclaires, savane arbustive

Annona senegalensis

_

Forêts claires et divers types de savanes

Garcinia huillensis

_

_

Parinari curatellifollia

_

_

Strychnos spinosa

_

_

Strychnos cocculoïdes

_

_

Uapaca nitida

_

Forêts claires

Uapaca kirkiana

_

_

Uapaca zanzibarica

_

_

Vitex mombassae

_

Forêts claires et divers types de savanes

Vitex donniana

_

_

Phoenix reclinata

_

Galerie forestière

Syzygium guineense

_

_

Tamarindus indica

_

Bosquet xérophile

Myrianthus arboreus

_

Forêt périguinéenne

Myrianthus holstii

_

Forêt de montagne

Uvira angolensis

_

Forêt claire

Landolphia kilkir

_

_

Landolphia owariensis

_

Galerie forestière

Leptactinia benguellensis

_

Forêt claire

Gardenia ternifolia

Feuilles

_

Lannea schimperi

_

_

Xymenia caffra

_

_

La liste des produits forestiers non ligneux comestibles n'est pas exhaustive. La collecte des informations y relatives sur toute l'étendue du pays s'avère nécessaire.

A côté de ces produits issus des forêts, des arbres et arbustes fruitiers, éparpillés dans les exploitations familiales, contribuent à l'amélioration de l'alimentation humaine. Ils sont également générateur des revenus. Ces arbres sont notamment: avocatiers, agrumes, Goyaviers, Pruniers du Japon, etc.

Au cours de cette étude, nous nous sommes intéressés à connaître les quantités de ces denrées produites dans le pays par consultation les rapports de l'Institut des Statistiques et Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU). Comme le tableau n_12 le montre, les enquêtes n'ont pas porté sur tout le territoire national. Dans les régions ayant fait objet d'enquête, c'est la région de BWERU, qui a produit beaucoup de fruits en 1992.

Avec la crise, beaucoup d'arbres fruitiers ont été décimés sous forme de bois de feu surtout dans la région de Buyenzi (Ngozi) qui en 1994 a connu un afflux massif des réfugiés Rwandais. La réactualisation de ces données sont indispensables.

Tableau n_12: Estimation de la production fruitière dans certaines régions du pays en 1992

Saison Régions

A (Kg)

B(kg)

C (kg)

Total

Bugesera

1006.8

1421.4

533

2961.3

Buyenzi

3092.3

4365.6

1637.1

9095.1

Buyogoma

1156.7

1633

612.4

3402.1

Bweru

15226.6

21496.4

8061.1

44784.1

Imbo

764.6

1079.4

404.8

2248.8

Kirimiro

6559.7

9260.8

3472.8

19293.2

Mugamba

3904.7

5512.5

2067.2

 

Total

31711.4

44769.1

16788.4

93269

Source: ISTEEBU, 1995

2.2.3 Animaux comestibles

Malgré l'interdiction de la chasse et du piégeage au BURUNDI, ils sont restés longtemps les voies de source de protéines d'origine animale touchant les mammifères, les herbivores, les reptiles, jusqu'aux animaux minuscules par la population riveraine (tableau n_13).

Le tableau n_13: Les espèces animales les plus consommées dans le pays

Famille

Genre

Espèces

Zone écologique

Herbivores

Tragelaphus

Tragelaphus scriptus

T. spekei

Sylvicarpa geimmia

-Plaine de l'IMBO, MOSO, BUYOGOMA (CANKUZO)

Suidae

Potamochoerus

Potamochoerus poreus

P.aethiopicus

IMBO,MOSO,

Felidae

Leptailurus Leporidae

Lepus

Leptailurus serval

Lepus Whytei

Lepus Crashayi

PN de la Ruvubu, de la Kibira

Cricetomidae

Cricetomys

Cricetomys gambianus

 

Muridae

Trachyoryetes

Trachyoryetes splendeus

 

Oiseaux

 

Lagonostrita senegola

Numida moleagris etc

 

Reptiles

 

Piythos sabae

Bitis gabonica

Crocodilus niloticus

Sud-Ouest du Partout au Burundi

Termites

 

Varanus niloticus sp

MOSO, BURAGANE, BUYOGOMA

Plateaux centraux

Source: SNEB.1997

2.3 Produits utilisés dans la médecine traditionnelle


Au Burundi, la grande majorité de la population recourt à la médecine traditionnelle. Cette médecine se pratique à l'aide des plantes médicinales autochtones et des organes des animaux.

La politique de valorisation des plantes médicinales s'est traduite dans un premier temps par la culture du Quinquina, plante introduite par le colonisateur belge.

Dans un deuxième temps, des Associations des Tradi-praticiens du Burundi (ATRAPRABU) ont vu le jour et ont été agréées par le Ministère de l'intérieur et de la sécurité publique.

Ainsi, alors qu'hier les tradi-praticiens travaillaient en cachette, aujourd'hui ils travaillent au grand jour. Ils collaborent également avec le Ministère de la Santé Publique en ce qui concerne le contrôle des normes et qualités des médicaments prescrits et Mutuelle de la Fonction Publique pour les médicaments qu'ils ne disposent pas.

Les recherches sur la pharmacopée burundaise sont opérationnelles depuis la deuxième moitié du vingtième siècle.

Les chercheurs Kamirindi (1950), Durand (1953, 1958) et Lewalle et al (1968) ont rassemblé les premières informations sur les plantes médicinales du pays.

Depuis 1980, les recherches sur les plantes médicinales sont coordonnées par le Centre de Recherche Universitaire sur la pharmacopée et la Médecine traditionnelle au Burundi (CRUPHAMET). En 1983, Dr FUMBA, achevait son livre sur les plantes médicinales antivenimeuses existant au Burundi.

Les données statistiques annuelles des patients fréquentant le Centre de Buta dirigé par le Père Léopold MVUKIYE montrent que la médecine traditionnelle occupe une place de choix dans la société burundaise.

Tableau n_14: Taux de fréquentation du Centre de Buta.

Année

Nombre de Patients

1994

1995

1996

1997

1447

1869

2880

1797

2.3.1 Plantes utilisées dans la Médecine traditionnelle

La flore médicinale du Burundi est riche et variée. Selon le Centre de Recherche et de promotion de la médecine traditionnelle de Jabe (CRPROMET), c'est la plaine de l'Imbo où l'on trouve beaucoup d'arbustes ayant beaucoup de propriétés médicinales. Les guérisseurs utilisent plus les feuilles par rapport à d'autres parties. Le tableau N_ 15 montre que plus de 80% des parties servant à la médecine traditionnelle sont non ligneuses.

Tableau n_15: La proportion des parties utilisées en médecine traditionnelle

Partie de la plante

%

Feuille

Tige feuille

Ecorce de la tige

Les graines

Les fleurs

Fruits

Racine

Tige

Ecorce de la racine

Plante entière

74

7,8

7,2

1,2

0,8

0,4

6,7

3,3

1,6

0,2

Source: BIGENDAKO , 1989.

Selon Bearts M. et Lehmann J. (1989) et des informations obtenues des tradi-praticients, les familles les plus riches en espèces médicinales sont les Asterareae, les Fabaceae, les Euphorbiaceae, les Rubiaceae, les Laminiaceae et les Solanaceae. Les principales maladies traitées par ce centre sont les suivants: Foie, amibes, zona, hyper-tension, rhumatisme, foie jaunis, Hépatites B virale, Candidose asphargelle, le manque d'appétit.

2.3.2 Espèces animales en médecine traditionnelle

Selon Nzigidahera (1996) et Nshimirimana (1995), des animaux jouent également un rôle important en médecine traditionnelle.

Les produits animaux sous forme de peaux de mammifères, de cornes de diverses espèces d'antilopes, de têtes et de corps complets d'oiseaux, etc. se rencontrent dans presque tous les marchés du pays (tableau n_16). Ce rôle curatif des animaux contribue énormément à leur disparition par la chasse ou capture.

Le recours à de telles pratiques varie d'une région à une autre. Le constat a été que ce sont les régions de Kumoso, de l'Imbo et de Kirundo qui se démarquent dans l'usage de ces produits (Bigendako, 1997).

Tableau n_16: Animaux curatifs en pharmacopée traditionnelle

Classe

Organes utilisés

Mammifères

   

Hippopotames amphibus

 

peau

Polamochoerus porcus

 

os

Cricetomps gambianus

 

peau

Chrysochloris rhina

 

peau

Auo malusum derbeanus

 

os

Hysterix piquat

   

Litra maculecollis

 

peau

Genetta div.sp

 

peau

Poccilogale albunicha

 

peau

Canis adustus

 

peau

Civettictis cevetta

 

peau

Profelis aurata

 

peau

Helogale fervula

 

peau

Tragelaphurs scriptus

 

peau

Felis hybica

 

peau

Cephalophus sylvicultor

 

sabot

Tragelaphus spekci

 

peau

Sylvicz-pia grimméa

 

peau

Lepus uhytei

 

poils

Cescopithecus mitis

 

peau

Papro anubis

 

os

Nandinia binotota

 

peau

Cerco pithenus aethiopis

 

peau

Osonictis paservora

 

peau

Atilax paludinosus

 

pénis

Mamis gegantea

 

écailles

Reptiles

   

Python sebae

peau

Atheris mthei

peau

Naja nigricollis

peau

Despholidus typus

Bitis Orictans

peau

Varanus niloticus

peau

 

Crocodilus nilotilus

peau

 

Camelea div.sp

peau

Oiseaux

   

Triapias nomacus

plumes

 
 

Cucullus solitarius

plumes

 

Pycnonotus barbatus

plumes

 

Videca macroura

plumes

 

Ardeala ibis

plumes

 

Colius striatus

Plumes

 

Hirundo abyosiniea

plumes

 

Merops div.sp

plumes

 

Cossypha henglinii

plumes

 

Logonistea senegala

plumes

Insectes termites (diverses espèces)

corps entier .

 

Source: INECN 1997.

2.3.3 Contraintes du secteur

L'insécurité persistante dans le pays ne permet pas aux récolteurs d'accéder aux forêts car celles-ci sont devenues le fief des rebelles, et par voie de conséquence le manque des produits de base. Les incendies de forêts consécutives à la crise contribuent à la disparition progressive de certaines espèces importantes.

En période de crise, la population souvent perturbée ne produit pas et par conséquent n'est pas solvable. Cette situation a des retombées négatives sur le fonctionnement des tradi-praticiens faute de moyens financiers pour payer le personnel.

Le recourt à la médecine traditionnelle par une grande partie de la population, contribue à l'épuisement des ressources naturelles car très peu de guérisseurs pensent à la multiplication des plantes qu'ils utilisent. En plus, la multiplication de ces espèces autochtones demandent une certaine technicité que les tradi- praticiens ne maîtrisent pas. La recherche et la vulgarisation des techniques de multiplication de ces plantes à haute signification culturelle permettraient une gestion durable et responsable de cette ressource.

Les tradi-praticiens rencontrés évoquent le manque de fonds de roulement et d'équipements. Les institutions bancaires sur place ne facilitent pas l'octroi des crédits. Ceux qui ont la chance d'en avoir, le taux d'intérêt est très élevé.

2.3 Les PFNL: générateurs de devises au pays


En vue de limiter la surexploitation des espèces de la faune et de la flore sauvages par suite au commerce international, une convention a été signée à Washington le 3 mars 1973 par diverses nations du monde dont le Burundi.

Il s'agit de la Convention sur le commerce International des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction , CITES en sigle. Cette convention a été mise en vigueur au Burundi depuis 1988. La partie suivante montre quelques grands groupes d'animaux ayant été exportés au cours des dernières années.

2.3.1 Exportation des reptiles

Les rapports annuels 1991 et 1992 sur la convention CITES montre que les serpents sont de loin les organismes les plus exportés du BURUNDI (tableau n_17).

Le Chamaeleo johnstoni, une espèce de forêt de montagne, est la plus exploitée par ce commerce.

Tableau n_17: Exportation des reptiles

Espèces

Quantité 1991

Quantité 1992

Total

Atheris nitchei

288

200

448

Bitis gabonica

319

169

448

Bitis mesicornis

528

163

691

Boaedon bineatus

195

-

195

Boaedon sp

1 163

486

1 649

Dasypeltis scabra

53

-

53

Dasypertis atra

10

-

10

Dasypeltis sp

194

161

355

Causus resimus

233

47

280

Atractaspis sp

20

0

20

Theolotornis sp

36

5

41

Dispholidus typus

86

5

91

Phylotamnus sp

100

135

235

Dendroaspis jamensoni

94

5

99

Naja melanoleuca

88

2

90

Python sebae

19

0

19

Kinixys belliana

50

0

50

Chamaeleo johnstoni

6 368

4 490

10 858

Chamaeleo delepis

3 282

2 756

6 038

Chamaeleo ellioti

1 937

2 321

4 258

Caranus nilotiens

2 140

2 835

4 975

Total

17 203

13 780

30 983

2.3.2 Exportation des oiseaux

Les oiseaux touchés par ce commerce proviennent en grande partie des forêts claires et savanes boisés de l'Est du pays. Les plus préférés sont ceux de la famille des Psittacidae tels que les Perroquets et Agapornis pullaria, etc. Le tableau n_18 montre la quantité d'oiseaux exportés au cours des années 1991 et 1992.

Tableau n_18: Exportation des oiseaux

Espèces

Quantité 1991

Quantité 1992

Total

Agapornis pullaria

4

-

4

Perroquets (esp. Non déterminée)

34

-

34

Oiseaux (esp.non déterminé)

-

105

105

Total

38

105

143

2.3.3 Exportation des mammifères

Les mammifères sont aussi touchés par ce commerce. A côté de l'exportation des animaux vivants, des organes des mammifères sont également commercialisés à des fins ornementaux, de la médecine traditionnelle.

A titre d'exemple, les 7 511 kg de dents d'hyppopotames montrent que les individus tués pour libérer ces dents sont nombreux (Bigendako M.J., 1997).Le tableau n_19 indique la quantité d'animaux vendus au cours des années 1991 et 1992.

Tableau n_19: Exportation des mammifères et autres

Espèces

Quantité 1991

Quantité 1992

Total

Panthera pardus

2

-

2

Hippopotamus amphibius

7 511kg(de dents)

-

7 511kg

Rongeurs (non déterminés)

-

448

448

Insectivores (non déterminés)

-

100

100

Chéropthères (non déterminés)

-

14

14

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