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2. DESCRIPTION DES ESPECES: MAMMIFERES MARINS DU MONDE

2.1 CETACES

Mysticètes

BALAENIDAE

Eubalaena glacialis (Muller, 1776) Baleine de Biscaye

Cette espèce a été présente dans toutes les eaux tempérées du nord de l'Atlantique et du Pacifique et de l'hémisphère sud (Rice et Scheffer, 1968). Tomilin (1967) donne une description plus détaillée de sa distribution comme le font les cartes de pêche à la baleine de Townsend (1935). Le rapport du séminaire de 1983 sur l'état des baleines de Biscaye (CIB/35/Rep 2) étudie en détail la répartition des stocks. Berzin et Vladimirov (1981) affirment que la population du Pacifique nord s'élevait à environ 10 000 individus avant d'être exploitée mais qu'il en reste aujourd'hui de l'ordre de 200 à 500. Le rapport du séminaire sur la situation de la baleine de Biscaye donne d'autres estimations de population ainsi que le nombre de baleines repérées dans plusieurs zones du monde; ils indiquent une population mondiale totale d'au moins 2 000 individus. Le rapport résume également les informations concernant les habitudes alimentaires de cette espèce. Tomilin (1967) précise que sa nourriture principale dans l'Atlantique nord est le copépode calanoide (C. finmarchius) et le schizopode (Thysanoessa inermis). Omura et al. (1969) rapportent également que la nourriture principale consiste en copépodes calanoides dans le Pacifique nord. Tomilin précise qu'on n'a jamais trouvé de poissons dans les estomacs de cette espèce et il ajoute que la baleine de Biscaye est maintenant extrêmement rare. On sait que quelques animaux se sont pris dans des engins de pêche (voir les zones 21, 57 et 41).

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Balaena mysticetus (Linnaeus, 1758) Baleine du Groënland

Confinée aux eaux arctiques ou aux zones des glaces flottantes (Tomilin, 1967). Il y a 4 à 5 stocks dans les zones arctiques. Tous ont été décimés en 4 siècles de pêche à la baleine pour des fins commerciales. Braham (1982) estime l'importance de la population totale à près de 5 000 aujourd'hui, soit environ 5–10% de la population initiale. Certains stocks sont plus réduits que d'autres, le stock du Spitzberg étant peut-être éteint (voir la zone 27). Townsend (1935) donne une carte de la répartition de cette espèce dans le Pacifique nord à l'origine, telle que le montrent les captures de la pêche à la baleine.

Calanus finmarchius est sa nourriture principale en Atlantique nord (Tomilin, 1967). Dans la Mer de Béring, les copépodes pélagiques et les euphausiacées constituent l'essentiel de sa ration (Marquette et al., 1982). D'après Tomilin, cette baleine ne mange pas de poisson et l'on n'a signale aucune interaction de cet animal avec les pêcheries.

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Caperea marginata (Gray, 1846) Baleine franche naine

Ross et al. (1975) décrivent la répartition de la distribution de cette espèce à partir de 71 individus repérés à cette époque; elle est localisée autour du pôle sud, au nord de la convergence antarctique et au sud du 31°S environ. Selon eux, la limite nord de sa distribution pourrait être l'isotherme 20°. Citant Ivashin et al. (1972), Ross et al. affirment que la baleine Caperea se nourrit principalement de copépodes et qu'en tant que telle, son mode de distribution suit probablement celui des baleines de Biscaye et du rorqual de Rudolf dans l'hémisphère sud. Cette espèce a été capturée occasionnellement par accident dans des sennes de plage en Afrique du Sud (voir la zone 47). Il n'est pas possible de donner des estimations de leur population, mais on ne peut considérer cette espèce comme une espèce commune, même si elle n'a jamais été exploitée.

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ESCHRICHTIDAE

Eschrichtius robustus (Lilljeborg, 1861) Baleine grise

Hershkovitz (1966) décrit la distribution de cette espèce comme allant, environ, de 72°N dans l'Arctique oriental, et s'étendant vers le sud jusqu'au Mexique, à l'est, et au Japon et à la Corée, à l'ouest. Des deux stocks, le stock du Pacifique oriental a remonté de quelques milliers d'individus au plus dans les années 1880 à 1930 à 11 000 estime-t-on aujourd'hui, alors que la population initiale était d'environ 15 000 animaux (voir la zone 77). Le stock occidental est proche de l'extinction (voir la zone 61) et un troisième stock dans l'Atlantique s'est éteint il y a quelques siècles (Hershkovitz, 1966). Zimusko et Ivashin (1980) affirment que, bien qu'ils aient identifié 70 espèces différentes de nourriture, les amphipodes sont leur alimentation principale. On connait peu d'interactions avec les pêcheries. Wolman et Rice (1979) suggèrent que le trafic accru des bateaux et, parmi eux, des bateaux de pêche, dans les lagons mexicains où cette espèce se reproduit, peut mettre en péril sa reproduction. On sait que quelques baleines se sont prises dans des filets maillants en Californie (voir la zone 77).

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BALAENOPTERIDAE

Balaenoptera physalus (Linnaeus, 1758) Rorqual commun

D'après Tomilin (1967) cette espèce se trouve dans tous les océans et elle est particulièrement abondante en Antarctique par “temps chaud”. Elle n'est pas aussi abondante dans l'hémisphère nord mais y reste l'espèce dominante de baleine. Elle est plus commune dans le Pacifique nord que dans l'Atlantique nord et rare sous les tropiques, plus rare que la baleine bleue. Tomilin donne une description détaillée de sa répartition.

Gambell (1976) fournit des estimations sur l'importance des populations des différents stocks à l'origine, avant qu'ils ne soient exploités. La population mondiale totale initiale a sans doute avoisiné 700 000 individus. La population des rorquals de l'Atlantique nord a été divisée par la CIB en 7 stocks d'exploitation indépendants au niveau de la reproduction (voir Rorvik et Jonsgaard, 1981). Les tout derniers chiffres concernant la taille des stocks dans ces zones arrivent à un total de 11 550 individus (CIB, 1984: Rapport du sous-comité sur les autres baleines; CIB, 1977: Rapport du sous-comité sur les baleines de l'Atlantique nord). En utilisant le chiffre de conversion de Gambell (1976) à savoir que la population totale est 1,5 fois la taille du stock exploitable, la population totale vivant en Atlantique nord peut dépasser 17 000 individus. De façon analogue, la CIB a estimé que la taille des stocks pour l'hémisphère sud avoisine 82 000 individus (CIB, 1979: Rapport du sous-comité sur les stocks protégés; CIB, 1981: Rapport du souscomité sur les autres baleines), ce qui suggérerait une population totale d'environ 12 200 individus. On ne dispose pas d'estimations récentes de la CIB pour les stocks du Pacifique nord, mais ceux-ci sont probablement plus voisins de la taille de la population Atlantique que de l'hémisphère sud. (Gambell, 1976, avance le chiffre de 24 000 individus). Ainsi la population totale mondiale n'excéderait pas 163 000 animaux.

Tomilin (1967) fournit des descriptions détaillées de leur nourriture tout autour du monde. Elle consiste en un certain nombre d'espèces de petits poissons pélagiques vivant en bancs tels que harengs, éperlans, capelans, morue arctique et lançons ainsi que quelques poissons de plus grande taille comme la morue et le saumon et de nombreux crustacés pélagiques. Le régime alimentaire est beaucoup plus varié dans l'hémisphère nord que dans l'hémisphère sud étant donné que cette espèce partage sa nourriture et sa reproduction avec d'autres baleines en Antarctique; elle se nourrit de krill (essentiellement Euphausia superba) en été et jeûne à des latitudes plus nordiques en hiver. On a rapporté quelques interactions avec les pêcheries, toutefois, dans tous les cas, elles étaient de nature opérationnelle (voir les zones 21 et 37).

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Balaenoptera musculus (Linnaeus, 1785) Baleine bleue

Autre espèce cosmopolite qui, d'après Tomilin (1967) préfère les eaux froides et fuit les zones côtières. Il affirme qu'on trouve un grand nombre d'animaux de cette espèce dans des zones déterminées autour de l'Afrique du Sud, d'Amérique du Sud et d'Australie pendant l'hiver austral et qu'elles sont “incomparablement moins nombreuses” dans l'hémisphère nord. Dans le sud, les habitudes alimentaires et la reproduction font l'objet d'observations. Dans l'hémisphère nord, encore d'après Tomilin, la nourriture consiste en macroplancton, spécialement Thysanoessa inermis, et pas en poisson. Nemoto (1959) indique que les baleines bleues préfèrent les euphausiacées dans le Pacifique nord. Les stocks du nord hivernent dans les latitudes sous-tropicales. Il est intéressant d'indiquer qu'Ichihara (1966) a le premier noté la présence de baleines bleues plus petites, qu'il a appelées B. brevicauda, dans l'Océan Indien, au nord estival de la convergence antarctique. D'autres personnes ont aussi indiqué la présence de baleines bleues sous les latitudes sous-tropicales et même tropicales en été. Berzin (1978) en a vu un nombre considérable dans la partie est du Pacifique tropical, au mois de juin et Tomilin affirme que toutes les baleines ne font pas leur migration jusqu'aux pôles en été.

Gambell (1976) suggère que la population mondiale totale pourrait avoir été de l'ordre de 250 000 animaux à l'origine et qu'aujourd'hui elle en compte environ 10 000, les trois quarts étant dans l'hémisphère sud. Gulland (1981) suggère que la population totale dans l'hémisphère sud est d'environ 10 000 individus tandis que Grenfell (1981) avance le chiffre de plus de 20 000 pour la population totale des zones antarctiques II, III et IV. En clair, on ne dispose pas d'estimation satisfaisante de la population mondiale mais celle-ci ne peut dépasser quelques dizaines de milliers d'individus. Aucune interaction entre cette espèce et les pêcheries n'a été signalée jusqu'à ce jour.

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Balaenoptera acutorostrata (Lacépède, 1804) Petit rorqual

Les petits rorquals se trouvent du bord du pack dans les mers Arctiques et Antarctique jusqu'aux tropiques, mais d'après Tomilin (1967), ils sont rares dans les zones tropicales. Dans l'hémisphère sud, ils présentent les mêmes caractéristiques que les baleines habituelles se nourrissant de krill et faisant leur migration jusqu'à des sites de reproduction relativement bien définis en hiver. Dans l'hémisphèrd nord, ce sont peutêtre, également d'après Tomilin, les baleines qui mangent le plus de poissons car elles se nourrissent d'une grande variété de poissons vivant en bancs, en particulier de harengs et de capelans, mais aussi de morues, de merlans et de lieux.

Le dernier rapport du Sous-comité sur les petits rorquals (CIB, 1984) indique qu'on peut chiffrer raisonnablement à environ 580 000 individus la population totale de petits rorquals dans l'hémisphère sud. Deux autres stocks seulement ont fait l'objet d'estimations, la population en mer de Barents compterait au total 60–90 000 animaux et celle du stock coréen 14 000 (CIB, 1984). On ne dispose pas d'estimations sur l'importance de la population mondiale mais si, comme pour les autres baleines, les stocks de l'hémisphère sud sont plus grands que ceux de l'hémisphère nord, il y a peu de chances qu'elle dépasse 1 million d'animaux en tout. Du fait de leur taille, les rorquals n'ont pas été beaucoup exploités commercialement jusqu'à une époque récente, bien que depuis 1975, les captures mondiales se situent dans la région de 5–10 000 individus par an (Brown, 1982). On sait que les petits rorquals se font prendre dans les filets canadiens et d'autres filets (voir les zones 21, 37 et 61) et ont fait l'objet de commentaires en Norvège pour leurs habitudes ichtyophages (voir la zone 27).

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Balaenoptera borealis (Lesson, 1828) Rorqual de Rudolf

Présent dans tous les océans du monde jusqu'à hauteur du pack mais Tomilin (1967) affirme qu'il aime davantage la chaleur que physalus et qu'il est rare au sud de la convergence antarctique, au nord du Japon ou à l'est du cap Nord en Norvège. Tomilin précise aussi que les rorquals de Rudolf ne migrent pas aussi régulièrement que les autres baleines et qu'on les trouve souvent en eaux plus profondes. Leur régime alimentaire se compose à la fois de crustacés pélagiques et de petits poissons vivant en bancs, bien que Kawamura (1974) affirme que dans les océans du sud borealis se nourrisse presque exclusivement de copépodes et d'euphausiacées. Nemoto (1959) indique aussi qu'ils préfèrent les copépodes dans le Pacifique nord, en accord avec Tomilin, qui soutient qu'ils sont moins bien adaptés que les rorquals communs ou les mégaptères pour manger du poisson. Gambell (1976) a estimé que la population mondiale se situait autour de 300 000 individus avant d'être exploitée et qu'elle est aujourd'hui d'environ 110 000 animaux. Toutefois, le rapport de la Réunion spéciale sur les rorquals de Rudolf (CIB, 1980) indique qu'il n'y a que 15 à 30 000 petits rorquals dans l'hémisphère sud, de sorte que l'on peut considérer le chiffre de 110 000 pour la population mondiale comme optimiste. Aucune interaction entre cette espèce et une pêcherie quelconque n'a été mentionnée jusqu'à présent.

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Balaenoptera edeni (Anderson, 1878) Baleine de Bryde

Ivashin (1980) donne une description complète de la distribution de cette baleine qui, bien que centrée sur les tropiques, s'étend jusqu'au 43°N dans le Pacifique et aux environs de 37°S dans le sud. L'isotherme 15° peut limiter la distribution de cette espèce (NCC, 1980). Jusqu'à maintenant les informations ne sont apparemment pas suffisantes ni pour distinguer des stocks différents ni pour faire des estimations sérieuses de population. Le fait que les statistiques des captures de cette espèce soient incluses normalement dans celles des rorquals de Rudolf rend aussi très difficile l'évaluation de la situation de cette espèce dans les eaux du Pacifique nord, Nemoto (1959) mentionne les anchois, Yarrella sp., Myctophum sp. et le chinchard ainsi que les euphausiacées. Omura (1966) indique aussi qu'elles consomment à la fois des petits poissons et des euphausiacées dans le Pacifique nord. Jusqu'àce jour, aucune interaction de cette espèce avec les pêcheries n'a été rapportée, bien que cette baleine on le sait, se nourrisse sur les même stocks de petits poissons que ceux pêchés commercialement (voir par exemple Best, 1967).

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Megaptera novaeangliae (Borowski, 1781) Mégaptère

On trouve les mégaptères dans tous les océans. Ils font de longues migrations des eaux froides où ils se nourrissent jusqu'à leurs lieux de reproduction dans les eaux chaudes. Tomilin (1967) affirme que l'on connait au moins dix routes de leur migration, une de chaque côté de l'Atlantique et du Pacifique nord, tandis que ceux qui se nourrissent dans les eaux antarctiques migrent vers les côtes du Zaire, de Madagascar, du Pérou, d'Australie, de Nouvelle-Zélande et de Tonga pour se reproduire. Les cartes de Townsend (1935) sur la distribution des baleines montrent clairement leur concentration autour de chacune de ces zones, deux d'entre elles étant au large de l'Australie. Dans l'Antarctique, les mégaptères se nourrissent de krill à l'intérieur de la convergence antarctique tandis que dans l'hémisphère nord, ils se nourrissent aussi loin au nord que la mer Chukchee et Svalbard, où leur régime alimentaire se compose d'un certain nombre d'espèces de petits poissons, en particulier de capelans (Mallotus villosus) et d'autres poissons de la famille des clupéidés, des osméridés, des gadidés, des salmonidés, des ammodytidés et des hexagrammidés ainsi que de crustacés pélagiques (Tomilin, 1967). Chittleborough (1965) fait référence à une alimentation limitée des stocks du sud en crustacés décapodes pélagiques au cours de leur migration, mais il a pensé que c'eétait d'importance mineure.

Apparemment il n'existe pas d'estimations sérieuses pour tous les stocks. Toutefois, Berzin et Vladimirov (1981) proposent le chiffre d'environ 1 500 individus pour les stocks du Pacifique nord soit peut-être le dixième de la taille de la population initiale. Il existe des estimations pour le stock de l'Atlantique nord-ouest qui vont de moins de 1 000 à plus de 4 000 individus (voir la zone 21) mais ce stock n'a probablement jamais été aussi important que ceux du Pacifique et peut être complètement rétabli maintenant (NCC, 1980). On ne connait pas l'importance de la population de l'Atlantique est, mais plusieurs centaines d'individus ont été repérés (Annexe G, CIB, 1983). Gambell (1976) propose pour la population totale dans les océans du sud un chiffre d'environ 3 000 individus seulement pour un stock initial d'environ 100 000 animaux.

Les mégaptères se sont trouvés impliqués dans plusieurs interactions avec les pêcheries dans l'hémisphère nord. Un certain nombre se sont maillés dans des filets de pêche au Canada et on a souligné que la surexploitation des stocks de capelan à cet endroit a également conduit à la discrimination du recrutement de la population des mégaptères (voir la zone 21). On a également signalé dans la zone 61 des baleines qui ont causé des ennuis à des pêcheurs de saumon (Tomilin, 1967).

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Odontocètes

ZIPHIIDAE

Tasmacetus shepherdi (Oliver, 1937) Tasmacète de Shepherd

Comme la plupart des baleines à bec, cette espèce n'a été que rarement recensée. Mitchell (1975) déclare qu'on ne la connait qu'à partir d'environ huit spécimens, tous de Nouvelle-Zélande et d'Amérique du Nord. De toute évidence, il n'est pas possible de faire des estimations de population à partir d'informations aussi limitées. Mead et Payne (1975) ont avancé que son régime alimentaire peut consister en organismes qui vivent sur le fond en eaux profondes, en se basant sur les contenus stomacaux de leurs spécimens d'Argentine et qui contenaient du merlu Merluccius hubbsi, un séranidé et des restes de brotulidés comme aliment principal ainsi que quelques restes de crabes et d'encornets. Il n'y a pas été fait mention d'interactions avec les pêcheries jusqu'à ce jour et les implications dues au fait que l'on trouve des espèces de poissons commerciales dans la ration alimentaire restent actuellement obscures.

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Berardius arnuxii (Duvernoy, 1861) Baleine d'Arnoux

Mitchell (1975) affirme que cette espèce a été mentionnée en Nouvelle-Zélande, dans le sud de l'Australie, dans les îles Malouines, en Argentine, en Afrique du Sud, en Sud Géorgie, dans le sud des Shetlands et dans la Péninsule antarctique. Ceci indique à nouveau une distribution subcircumpolaire d'une population dont on ignore l'importance. McCann (1975) déclare également qu'on ne trouve pas cette espèce au nord d'environ 30°S et qu'elle se nourrit de céphalopodes. On ne connait nulle part d'interaction avec les pêcheries.

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Berardius bairdii (Stejneger, 1883) Baleine de Baird

Cette espèce est confinée au Pacifique nord, aux eaux du large des îles Pribilof et de l'Alaska, au sud de la Californie, d'un côté et de la mer d'Okhtsk, au sud du Japon de l'autre (Mitchell, 1975). Son régime alimentaire se compose principalement d'encornets, Gonatus fabricii et Onychoteuthis sp. qu'on a trouvé dans les estomacs de spécimens du Pacifique nord-est (Rice, 1963). Il y a une petite pêcherie au Japon qui a été beaucoup réduite ces dernières années, de quelques centaines dans les années 50 (Mitchell, 1975) à environ 30 en 1981 (CIB, 1982, p. 125). Toutefois, selon Ohsumi (1975) il n'y a pas eu de diminution des prix par unité d'effort de pêche de sorte qu'on présume que les stocks ne sont pas appauvris. Aucune interaction avec les pêcheries n'est mentionnée.

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Mesoplodon spp.

On a reconnu 12 espèces dans ce genre (Moore, 1966). Presque toutes restent virtuellement inconnues à ce jour. Il semble que la plupart d'entre elles se nourrissent d'encornets comme l'atteste la réduction caractéristique de leur dentition (Gaskin, 1976) quoique Mitchell (1975) pense qu'elles puissent prendre des poissons variés. En général elles sont liées aux eaux profondes et se présentent en petits groupes (Mitchell, 1975). Moore (1966) a mentionné que les distributions de ces espèces au moins autour des eaux américanes, approchent l'allopatrie. Toutefois, cela n'est pas aussi clair pour nombre d'autres espèces dont la distribution pour le moment semble être largement conjecturelle. On doit les considérer presque toutes comme rares si l'on se base sur le nombre d'animaux vus, bien que leur apparente timidité vis-à-vis des bateaux et leur habitat souvent éloigné puissent conforter cette suggestion. Il n'est possible de faire une estimation de population pour aucune espèce (NCC, 1980). On ne sait presque rien sur leur interaction avec les pêcheries (voir cependant plus bas: M. ginkgodens) et en tout cas il y a peu de chance que celle-ci soit significative pour une quelconque des espèces du fait qu'elles se nourrissent habituellement d'encornets et sont apparemment rares.

Mesoplodon pacificus (Longman, 1926) Mésoplodon de Longman

Deux individus seulement ont été identifiés de façon précise, l'un en Australie, l'autre en Somalie (Azzaroli, 1968), mais Keller et al.(1982) rapportent qu'ils ont vu des baleines à bec qui pourraient être de cette espèce près des Seychelles. Si la distribution de cette espèce est continue celle-ci doit s'étendre à l'Océan Indien et à la région indo-pacifique.

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Mesoplodon bidens (Sowerby, 1804) Mésoplodon de Sowerby

D'après Moore (1966), on suppose que cette espèce vit en mer du Nord et dans les eaux adjacentes et est éparpillée sur les côtes de l'Amérique du Nord.

21 27 37

Mesoplodon densirostris (de Blainville, 1817) Mésoplodon de Blainville

Encore appelée la “dense beaked whale”. C'est peut-être l'espèce de tous les Mesoplodon la plus largement répandue. Elle a été signalée dans les eaux tropicales et tempérées chaudes de l'Océan Indien, le Pacifique sud, le sud de l'Atlantique nord et le Pacifique nord (NCC, 1980).

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Mesoplodon europaeus (Gervais, 1855) Mésoplodon de Gervais

Moore (1966) indique que cette espèce est localisée dans la région des Antilles et se trouve de façon éparpillée au nord jusqu'à New York et à l'Angleterre sur le Gulf Stream. Rankin (1953) rapporte qu'il y avait seulement 6 enregistrements de cette espèce à l'époque.

21 27 31

Mesoplodon layardii (Gray, 1865) Mésoplodon de Layard

Hershkovitz (1966) mentionne cette espèce en Australie, en Nouvelle-Zélande et au milieu de l'Atlantique sud. Leatherwood et Reeves (1983) y ajoutent l'Afrique du Sud, l'Uruguay, les îles Malouines et la Terre de Feu. Ils suggèrent une distribution à l'extérieur des eaux antarctiques et limitée au nord approximativement par le parallèle 30°S.

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Mesoplodon hectori (Gray, 1871) Mésoplodon de Hector

Ayant trouvé des spécimens en Terre de Feu, en Nouvelle-Zélande, en Tasmanie, en Afrique du Sud, dans les îles Malouines et en Californie, Leatherwood et Reeves (1983) dénoncent une distribution dans l'hémisphère sud tempéré qui s'étend à la zone tempérée est du Pacifique nord.

41 47 57 77 81

Mesoplodon grayi (von Haast, 1876) Mésoplodon de Gray

A première vue, autre espèce ayant une distribution circumpolaire dans la zone tempérée de l'hemisphère sud (NCC, 1980). Cependant, Watson (1981) cite la mention par Boschma (1950) d'un échouage en Hollande. La distribution de cette espèce reste de ce fait peu claire.

27 41 47 51 (57) 81 87

Mesoplodon stejnegeri (True, 1885) Mésoplodon de Stejneger

Hershkovitz (1966) donne pour cette espèce une distribution dans le Pacifique nord qui va de la plage d'Akita sur l'île de Honshu au Japon jusqu'à la mer de Béring et à la côte de l'Oregon de l'Amérique du Nord. Pour Moore (1966) sa principale aire de répartition est la zone subarctique du Pacifique nord avec des éparpillements plus au sud. Leatherwood et Reeves (1983) affirment que des échouages sont assez fréquents dans les Aléoutiennes et pensent que cette espèce pourrait être beaucoup plus nombreuse dans cette zone.

61 67

Mesoplodon bowdoini (Andrews, 1908) Mésoplodon d'Andrews

D'après Leatherwood et Reeves (1983), cette espèce n'a été mentionnée jusqu'à ce jour qu'après des échouages en Nouvelle-Zélande, en Tasmanie, à l'ouest et à l'est de l'Australie et aux îles Kerguelen, mais Nishiwaki (1962) fait également état d'un spècimen dans la baid d'Akita à Honshu au Japon. Si la distribution est continue, cette espèce devrait également exister dans la zone 71.

57 61 (71) 81

Mesoplodon mirus (True, 1913) Mésoplodon de True

Moore (1966) considère que cette espèce peut habiter principalement les eaux profondes du plateau continental au large des Etats atlantiques des Etats-Unis situés au milieu de la côte et s'éparpille au nord jusqu'à l'Europe. Plusieurs spécimens ont été mentionnés en Afrique du Sud (CIB, 1980) rendant une fois de plus la distribution de cette espèce quelque peu hypothétique.

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Mesoplodon gingkgodens (Nishiwaki et Kamiya, 1958) Mésoplodon à dents de ginkgo

On a trouvé cette espèce au Japon, à Taîwan, en Californie et au Sri Lanka (Leatherwood et Reeves, 1983). Watson (1981) fait référence à “au moins 2” autres mentions non confirmées d'animaux pris sur des palangres japonaises près de Taîwan qui pourraient indiquer un régime alimentaire à base de poisson et peut-êetre d'encornets, bien que ces lignes soient souvent appâtées avec des encornets. Leatherwood et Reeves (1983) pensent, en se basant sur la localisation des échouages jusqu'à ce jour, que cette espèce est la plus commune dans le nord-ouest Pacifique.

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Mesoplodon carlhubbsi (Moore, 1963) Mésoplodon de Hubbs

Moore (1966) affirme qu'on trouve cette espèce dans les eaux tempérées du Pacifique nord, généralement au sud de la zone fréquentée par M. stejnegeri. Leatherwood et Reeves (1983) indiquent qu'elle peut être limitée aux eaux qui entourent l'île de Honshu dans le Pacifique ouest et de Vancouver à San Diego à l'est.

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Ziphius cavirostris (Cuvier, 1823) Ziphius

Apparemment trouviée dans toutes les mers mais rarement dans les mers polaires (NCC, 1980), il existe de nombreuses mentions d'échouage de cette espèce dans le monde entier, ce qui indique qu'elle est sans doute assez commune. Toutefois, Tomilin indique que si on la trouve dans tous les océans, elle n'y est nombreuse dans aucun d'entre eux. Tomilin affirme également que, comme toutes les baleines à bec qui se nourrissent d'encornets, c'est une espèce pélagique. Le spécimen d'Erdman (1962) de Porto Rico ne contenait que des encornets dans son estomac mais Mitchell (1975) dit que les poissons d'eau profonde peuvent prédominer dans certaines zones. Elle a fait l'objet d'une chasse à petite échelle dans des pêcheries mixtes de petites baleines au Japon et à Saint-Vincent (Mitchell, 1975a) mais n'a pas, semblerait-il, été impliquée dans une quelconque interaction avec les pêcheries où que ce soit.

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Hyperoodon ampullatus (Forster, 1770) Hyperoodon boréal

Se trouve dans tout l'Atlantique nord, de l'Océan Arctique, le Spitzberg et le Groënland (Mitchell, 1977) jusqu'à Rhode Island, au Cap-Vert et en Méditerranée (Tomilin, 1967). Benjaminsen (1972) affirme qu'il évite les eaux peu profondes et préfère les profondeurs au-delà de 1 000 mètres ou d'après Mitchell (1977), les canyons sous-marins. Sa nourriture se compose principalement de céphalopodes, essentiellement Onycoteuthis, Loligo et Sepia spp. d'après Tomilin ou Gonatus fabricii d'après Benjaminsen. Tomilin affirme également que soit par accident ou en plus, il prend aussi quelques poissons comme le hareng et la morue et également des étoiles de mer et des holothuries. Mitchell (1977) soutient que leur population est normalement réduite après des siècles de chasse en particulier par les écossais et les norvégiens. Cependant, il n'est fait aucune mention d'interaction directe avec les pêcheries.

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Hyperoodon planifrons (Flower, 1882) Hyperoodon du sud

Espèce circumpolaire de l'hémisphère sud. A été indiquée en Amérique du Sud, en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande et sur les côtes antarctiques de l'Océan Indian et de l'Océan Pacifique (NCC, 1980). Mitchell (1975) dit qu'elle y est largement répandue et cite Hale (1931) qui indique que l'estomac d'un spécimen était plein de restes d'encornets. Il indique aussi que les baleiniers prennent à l'occasion cette espèce dans les eaux antarctiques. Pour le moment, il n'y a pas d'interaction avec les pêcheries et il y a peu de chances qu'il s'en produise.

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PHYSETERIDAE

Physeter macrocephalus (Linnaeus, 1758) Cachalot

Se trouve dans toutes les mers, principalement entre le 40°S et le 40°N. On trouve les femelles dans les zones sous-tropicales et les mâles jusque dans les champs de glaces polaires (Tomilin, 1967). Les cartes de Townsend (1935) montrent également la distribution des cachalots tout au long de l'année. Tomilin affirme que la répartition des cachalots est limitée par celle des céphalopodes dont ils se nourrissent et qui ont une préférence pour les eaux plus chaudes et plus salées. Les cartes de Townsend mettent en évidence nombre de sites alimentaires présumés, en particulier le long de l'équateur dans le bassin pacifique (“sur la ligne”) et au large de l'Angola (“Caroll Ground”) ainsi qu'au milieu de l'Atlantique nord (“Charleston, Western et Twelve Forty Grounds”). Les cachalots ont été chassés pendant des siècles et le sont encore aujourd'hui dans le Pacifique.

Il n'existe pas d'évaluations précises de la taille des populations de cachalots. Gambell (1976) toutefois a pensé que les populations mâles vivant dans l'hémisphère sud et dans le Pacifique nord étaient environ la moitié de la population initiale et que les stocks de femelles dans les deux zones ont diminué d'environ un tiers. A partir de ces estimations, la population totale des mâles et des femelles dans ces deux zones est d'un peu plus d'un million d'animaux. Il estime également la population totale dans l'Atlantique aux alentours de 22 000 individus. On trouvera quelques estimations plus récentes dans les descriptions zone par zone pour des stocks individualisés.

Le régime alimentaire du cachalot a été étudié dans de nombreuses régions du monde, en particulier dans le Pacifique nord. Clark (1980) et Berzin (1972) résument tous les deux utilement les informations recueillies sur les régimes alimentaires. Berzin indique qu'on a identifié 25 espèces d'encornets dans les estomacs de cachalots, les plus importantes appartenant aux familles des Gonatidae, des Onychoteuthidae, des Histioteuthidae et des Omastrephidae. Berzin dit aussi que Betesheva a trouvé plus de 24 espèces de poissons dans les estomacs de cachalots; entre 12 et 30% des estomacs de cachalots du Pacifique nord-est contenaient quelques poissons sur une période de plusieurs années. Toutefois, Mizue (1951) n'a trouvé de poissons que dens 3, 4% des estomacs qu'il a analysés. Les espèces de poissons les plus importantes qu'on a trouvées appartenaient à la famille des Macruridae, des Gadidae, des Cottidae, des Scorpenidae et comprenaient aussi des requins et des raies. Apparemment, il n'est fait mention que d'un cas d'interaction entre les cachalots et les pêcheries (voir la zone 37). La seule zone de concurrence pour les proies se présente pour l'espèce d'encornet Todarodes pacificus qui està la fois mangée par les cachalots et pêchée autour du Japon.

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Kogia breviceps (de Blainville, 1838) Cachalot pygmée

Distribuée principalement dans “les eaux chaudes et tropicales” (Mitchell, 1975). Tomilin (1967) affirme que sa présence va jusqu'en Hollande, en Nouvelle-Ecosse, au Japon, au sud de la Californie et aux îles Kouriles dans l'hémisphère nord et jusqu'au cap de Bonne Espérance à la Tasmanie et au Chili dans l'hémisphère sud. Il en est fait rarement mention en Amérique du Sud et en Afrique (Handley, 1966) mais ceci peut être dû au fait qu'on ne les a pas beaucoup remarqués dans ces zones. Il n'existe pas d'estimations de population, mais Mitchell (1975) indique que leur apparente rareté peut être due à une exploitation non enregistrée par les bateaux baleiniers en tant que cibles d'entraînement, bien que ce point de vue ait été critiqué (NCC, 1980). Actuellement, ils sont pris en petit nombre au Japon et peut-être en Indonésie (Mitchell, 1975). Handley (1966) affirme qu'ils se nourrissent d'encornets, de crabes et de crevettes et Fitch et Brownell (1968) y ajoutent quelques poissons. Le fait que cette espèce se nourrisse principalement d'encornets n'est pas particulièrement commun et ses déplacements en petits groupes de 3 à 6 ou seul (Mitchell, 1975) pourraient suggérer que des interactions avec les pêcheries sont peu probables. Cependant, quelques conflits avec des engins de pêche ont été rapportés (voir la zone 61).

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Kogia simus (Owen, 1866) Cachalot nain

Pendant longtemps, cette espèce a été confondue avec la précédente (Handley, 1966) et de ce fait, il y a peu d'informations qui lui soient particulières (Mitchell, 1975). Handley dit qu'on l'a trouvée en Afrique du Sud, en Inde, au Sri Lanka, au Japon, à Hawaï, au sud de l'Australie et à l'est des Estats-Unis. Leatherwood et Reeves (1983) ajoutent la Californie et Guam. Comme l'espèce précédente, elle doit être considérée comme peu commune et il n'est pas possible d'estimer sa population. Leatherwood et Reeves (1983) indiquent qu'elle préfère peut-être le bord du plateau continental; Fitch et Brownell (1968) que les poissons d'eau profonde complètent leur régime alimentaire constitué principalement d'encornets. A nouveau les interactions semblent se limiter à des conflits occasionnels avec des engins de pêche (voir la zone 61).

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MONODONTIDAE

Monodon monoceros (Linnaeus, 1758) Narval

Tomilin (1967) affirme que cette espèce est confinée à l'Océan Arctique, au nord de la “limite des glaces flottantes”; Mitchell (1975) ajoute qu'elle est absente du plateau sibérien nord et rare dans le nord de l'Alaska. Hershkovitz (1966) fait état de sa présence au sud aussi loin que la mer de Béring dans la région Pacifique et les Pays-Bas en Atlantique. Toutefois, cela doit représenter des extrêmes. Il n'existe pas d'estimation de population mais Mitchell (1975) donne une situation “prudente” d'environ 10 000 individus pour le stock nord canadien et au nord-ouest du Groënland. Tomilin indique que l'espèce a été sévèrement réduite dans la région autour de Novaya Zemlya et de la Terre de François Joseph. D'après Tomolin, son régime alimentaire consiste principalement d'encornets mais aussi de quelques poissons parmi lesquels la raie, le carrelet, le flétan, la morue, le saumon et le hareng. Meldagaard et Kapel (1981) ont trouvé une prédominance de Boreogadus saida, la morue arctique, dans un estomac qu'ils ont examiné, tandis que Finley et Gibb (1982) ont trouvé Boreogadus et plusieurs autres espèces dont Arctogadus sp., Rheinhardtius hippoglossoides et Gonatus fabricii dans leurs échantillons. Cette espece est chassée à l'intérieur et autour de la côte est du Canada et à l'ouest du Groëland. On ne connait pas d'interaction avec les pêcherries pour l'instant.

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Delphinapterus leucas (Pallas, 1776) Bélouga

Tomilin (1967) décrit le bélouga comme une espèce répandue dans les eaux froides, ajoutant qu'il séjourne dans les eaux côières. Gurevich (1980) apporte une étude utile de cette espèce et donne des détails sur sa distribution et son régime alimentaire. Les limites sud de sa répartition sont la France et New York dans l'Atlantique et la mer du Japon et le golfe d'Alaska dans le Pacifique. Le régime alimentaire consiste largement en poissons et Gurevich en donne une liste complète; on y trouve Arctogadus glacialis, Mallotus villosus, Ammodytes spp. et une variéte d'autres petits poissons et de poissons plats et quelques poissons ayant une plus grande valeur commerciale comme le saumon et l'aiglefin. Gurevich déclare qu'aucune autre baleine de petite taille n'a un régime alimentaire aussi varié mais qu'elles se nourrissent habituellement de petits poissons, de crustacés et d'animaux benthiques tels que les mollusques et les vers polychètes, ajoutant qu'il leur est sans doute impossible d'avaler de gros poissons et qu'on ne trouve aucun organisme d'eaux profondes dans leur nourriture. Mitchell (1975) donne une liste de 9 stocks séparés possibles. Sergeant et Brodie (1975) ont estimé la population d'Amérique du Nord àenviron 30 000 individus ou plus. Le rapport du Sous-comité sur les petits cétacés (CIB, 1982) donne les chiffres de 232 et de 1 570 comme nombres minimum et maximum de bélougas dans les mers de Barents, de Kara et en mer blanche. Le régime alimentaire varié des bélougas protège probablement cette espèce de toute menace immédiate sur ses ressources alimentaires, mais le fait que celui-ci comprend des espèces commerciales de poissons peut ne pas les protéger de certaines critiques au moins (voir la zone 27). Des bélougas ont été accidentellement capturés et sont morts dans des opérations de pêche (voir les zones 21 et 67) et ils ont également été chassés sur tout leur territoire (Mitchell, 1975).

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DELPHINIDAE

Steno bredanensis (Lesson, 1828) Sténo

Hershkovitz (1966) décrit la répartition de cette espèce en Atlantique comme allant des Pays-Bas et de la Virginie au nord jusqu'à la côte argentine et au nord-est de Tristan da Cunha. Dans le Pacifique elle aété signalée en Californie, au Japon et aux îles Galapagos et dans l'Océan Indian, de l'Afrique du Sud jusqu'à Aden et à l'Indonésie. Mitchell (1975) fait aussi état de leur présence en petit nombre en Méditerranée. Leur population n'est pas éaluée mais Leatherwood et Reeves (1983) estiment qu'ils sont très répandus sans toutefois être nombreux dans une zone quelconque et qu'ils préfèrent les eaux profondes très au large. Perrin et Watkin (1975) ont trouvé des poissons et des mollusques dans les estomacs d'animaux du Pacifique. Layne (1965) a signalé des poulpes pélagiques en Floride. Autrement, on dispose de peu d'informations sur leur alimentation. Cette espèce a été prise dans des filets pour les thons (voir la zone 77) et quelquefois elle a été chassée délibérément dans la pêcherie de petites baleines de Saint Vincent (voir la zone 31) également au Japon, soit délibérément, soit accidentellement (voir la zone 61). Il semble cependant qu'il n'y ait pas de problèmes majeurs, que ce soit pour cette esapèce ou pour les pêcheurs. à ce degré d'interaction.

21 27 31 34 37 41 47 51 57 61 71 77

Sotalia fluviatilis (Gervais, 1853) Sotalie

Hershkovitz (1966) reconnaît trois espèces distinctes, bien que celles-ci soient généralement considérées comme appartenant à la même espèce. D'aprés Hershkovitz ces trois formes se répartissent dans tout le bassin de l'Amazone et dans les parties plus basses de ses affluents, le long des côtes et dans les rivières du Venezuela et des Guyannes et le long de la côte du Brésil, probablement jusqu'à São Paulo mais sûrement dans la baie de Rio de Janeiro. Mitchell (1975a) indique qu'on la trouve tout au long de la côte d'Amérique du Sud, du lac Maracaibo à Santos au Bresil. On ne dispose pas d'estimation de la population de cette espèce. D'après Mitchell (1975a), elles se nourrissent de poissons-chats cuirassés, de certains crabes et de crevettes. Leatherwood et Reeves (1983) indiquent qu'elles mangent aussi des bancs de poissons dans l'Amazone centrale. Mitchell (1975a) ainsi que Leatherwood et Reeves (1983) font tous état de captures le long des côtes du Brésil et du Surinam dans des filets maillants à proximité des embouchures (voir les zones 31 et 41).

31 41

Sousa chinensis (Osbeck, 1765) Sousa indo-pacifique

On a d'abord pensé que cette espèce se composait de quatre espèces distinctes (NCC, 1980). Elle se répartit depuis le voisinage du cap de Bonne Espérance le long de la côte africaine orientale jusqu'à la mer Rouge, couvre l'archipel indonésien et s'étend en Australie jusqu'à Sydney à l'est et Carnavon à l'ouest, et en Chine jusqu'à la rivière de Canton (Mitchell, 1975). Mitchell précise également qu'on manque de données sur leur alimentation mais qu'ils mangent des poissons. Saayman et Taylor (1973) décrivent leur comportement alimentaire comme solitaire et dispersé, ils se nourrissent dans les zones rocheuset les récifs souvent près des brisants. On en a pris accidentellement dans les filets le long des côtes d'Afrique et d'Australie (voir les zones 51 et 57) mais apparemment partout ils ne sont jamais impliqués dans les pêcheries ce qui peut être surprenant pour une espèce côtière.

47 51 57 61 71

Sousa teuszii (Kukenthal, 1892) Sousa atlantique

Selon Mitchell (1975) cette espèce se trouverait le long de la côte d'Afrique occidentale de la Mauritanie au nord à l'Angola au sud et quant à l'importance de sa population, on sait seulement qu'elle est assez commune dans les eaux côtières du Sénégal. Busnel (1973) décrit comment les pêcheurs de Mauritanie utilisent le comportement alimentaire des dauphins pour capturer des mulets dont ceux-ci se nourrissent (voir la zone 34). Cadanet (1956, 1957, 1959) signale que quelques spécimens ont été pris dans des filets pour les requins. C'est la seule interaction avec les pêcheries qui ait été signalée.

34 47

Orcaella brevirostris (Gray, 1866) Dauphin de l'Irrawaddy

Se trouve dans les eaux côtières, les estuaires et les rivières de l'Océan Indien et dans la partie sud de la mer de Chine au nord de Bornéo (Sabah) à la baie du Bengale et jusque dans le Mékong, le Gange et l'Irrawaddy (Hershkovitz, 1966). On le trouve également dans les eaux du nord de l'Australie et en Papouasie Nouvelle-Guináe (Mitchell, 1975). Il existe peu de données sur son régime alimentaire en dehors de la suggestion de Mitchell (1975) selon laquelle l'espèce se nourrit de poissons et de crustacés. Quant à l'importance de la population, il n'y a pas d'informations. Il y a eu quelques cas d'interactions avec les pêcheries (voir les zones 57 et 71).

57 71

Peponocephala electra(Gray, 1846) Péponocéphale

Se trouve dans toutes les mers tropicales au nord de 10°S, mais est apparemment inconnu dans les eaux d'Amérique du Sud et a été peu signalé en Atlantique. On ne dispose pas d'estimations sur l'importance de sa population, mais il ne semble pas que cette espèce soit particulièrement rare, notamment dans le Pacifique et qu'elle se trouve normalement loin des terres (NCC, 1980). On n'a pas de données sur son alimentation. Cette espèce a été prise fréquemment dans des filets de pêche au thon (voir la zone 77) et capturée délibérément et accidentellement ailleurs (voir les zones 61 et 31). Ceci n'a eu sans doute que peu d'effet sur la population.

31 34 41 47 51 57 61 71 77

Feresa attenuata (Gray, 1875) Orque pygmée

Caldwell et Caldwell (1971) ont cartographié les signalements de cette espèce jusque en 1971. Celle-ci est signalée de façon peu fréquente dans le monde, dans les eaux chaudes: aux Caraîbes, au Sénégal, en Afrigue du Sud, au Japon et dans le Pacifique tropical. Racey et Nicoll (1982), lesquels sont cités par Keller et al. (1982) la signalent également autour des Seychelles, confirmant ainsi sa distribution mondiale. Elle a été prise dans quelques pêcheries de petites baleines, au Japon (Nishiwaki et al., 1965) et à Saint Vincent (Caldwell et Caldwell, 1975). Pryor et al. (1965) indiquent qu'un spécimen en captivité à Hawaî mangeait jusqu'à 5,5 kg par jour de maquereaux, d'encornets et d'autres poissons, tandis que celui de Nishiwaki et al. (1965) refusait les encornets, les balaous et les balaous japonais, mais acceptait les sardines. Les données sur leur alimentation sont donc quelque peu confuses. On n'a pas d'informations sur l'état de la population de cette espèce: la pauvreté des signalements indique peut-être que celle-ci est très rare (NCC, 1980), cependant Pryor et al. ont indiqué qu'ils ont vu un troupeau d'environ 50 individus. Ils ont été pris accidentellement dans des filets de pêche (voir la zone 77) mais cela est si peu fréquent que de tels conflits ont peu de chances d'affecter la dynamique de leur population à moins que des troupeaux ne soient capturés.

31 34 47 51 (57) 61 71 77 (87)

Pseudorca crassidens (Owen, 1846) Faux orque

Largement distribué dans les eaux chaudes et tempérées de la mer du Nord, la Baltique et les detroits de Davis jusqu'en Afrique du Sud et en Patagonie, en Atlantique; de la mer de Béring à l'île Chatham, la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande dans le Pacifique et également dans l'Océan Indien (Tomilin, 1967). Tomilin indique également que cette espèce est habituellement pélagique, que ses mouvements vers la côte suivent en général ceux des encornets et que son régime alimentaire se compose de poissons et d'encornets. Le faux orque semble être assez commun, bien qu'on ne dispose pas d'évaluation de sa population. Il fait l'object de pêches occasionnelles au Japon (Miyazaki, 1983) et à Saint Vincent (Caldwell et al., 1971a). On connaît plusieurs cas de conflit avec les pêcheries (voir les zones 57, 61, 71 et 77) et il y a des chances qu'il s'en produise plus du fait de la distribution et des habitudes alimentaires de cette espèce grégaire. Mitchell (1975) par exemple, affirme que cette espèce “endommage les poissons sur les palangres partout dans le monde”.

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Orcinus orca (Linnaeus, 1758) Orque

D'après Tomilin (1967) l'orque est une espèce cosmopolite que l'on trouve dans les régions côtières et océaniques de l'Arctique à l'Antarctique sauf dans les mers de Laptev et de l'est de la Sibérie. Mitchell (1975) estime qu'ils sont les plus abondants dans un rayon de 800 km de la côte, dans les eaux froides des deux hémisphères.

Dahlheim (1981) indique qu'on ne dispose pas d'estimations de sa population au niveau mondial et étudie la biologie et l'exploitation de cette espèce. Hammond (1983) estime qu'il y en a plus de 160 000 dans les zones II, III, IV et V de l'Antarctique. Ils ont été chassés dans de nombreux endroits dans le monde (voir Mitchell, 1975a; Dahlheim, 1981) et ils sont encore capturés pour la forme en Corée, en Norvège, au Japon ainsi qu'en Irlande (CIB, 1983, p. 168). Son régime alimentaire est décrit différemment suivant l'auteur et l'endroit et mis à part ce que soutient Gurevitch (1980) sur le bélouga (voir plus haut Delphinapterus leucas), il semble que l'orque consomme une nourriture plus variée que n'importe quel cétacé. Le rapport du séminaire sur l'orque (CIB, 1982, pp. 628-629) présente une synthèse des informations disponibles sur son régime alimentaire. Un grand nombre d'espèces de mammifères marins ont été signalées ainsi que de poissons et d'encornets. Les auteurs apprécient différemment les groupes les plus importants. La consommation de poissons commerciaux est cependant largement répandue et a conduit au plus grand nombre d'interactions entre les pêcheries et une quelconque espèce de mammifère marin (voir par exemple Mitchell, 1975a). Celles-ci sont mentionnées dans les sections concernant les zones 27, 34, 41, 51, 57, 61 et 71. Malgré cela et en dépit du fait que partout les pêcheurs leur tirent souvent dessus (par exemple Mitchell, 1975a; Goodall et Cameron, 1980), il ne semble pas que cette espèce soit particulièrement menacée, sans doute parce qu'elle est relativement abondante et grâce à une nourriture éclectique qui la préserve d'une diminution de ressources alimentaires.

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Globicephala melaena (Trail, 1809) Globicéphale noir

On le trouve dans l'Atlantique nord, de la mer de Barents, de l'Islande et du Groënland jusqu'au cap Hatteras à l'est et à la Méditerranée à l'ouest en allant vers le sud (NCC, 1980). Apparemment absent aujourd'hui dans le Pacifique nord, il semble y avoir existé et sa disparition reste mystérieuse (Kasuya, 1975). Cette espèce se trouve aussi dans l'hémisphère sud (Van Bree, 1971) au nord de la convergence antarctique, dans les courants froids de Humbolt, de Benguéla et des Malouines (Mitchell, 1975). Il n'existe pas d'estimations de sa population mais Mitchell (1973) pense que le stock autour de Terre-Neuve s'est appauvri du fait de sa surexploitation. Cette espèce a fait l'objet de nombreuses chasses et est encore capturée dans les Féroés (CIB, 1983, p. 168). Sergeant (1962) a trouvé qu'au Canada elle se nourrit presque entièrement d'encornets (Illex illecebrosus) et de morue quand ceux-ci sont rares. Mitchell (1975) signale également dans les estomacs d'animaux capturés aux environs de l'Angleterre Ommastrephes saggitatus et quelques poissons, parmi lesquels le chinchard Caranx trachurus et des poissons plats. Mercer (1967) a trouvé comme nourriture le flétan noir, Rheinhardtius hippoglossoides dans l'ouest de l'Atlantique nord en hiver. On a signalé de nombreuses captures accidentelles (voir les zones 21, 27 et 37).

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Globicephala macrorhynchus (Gray, 1846) Globicéphale tropical

Se trouvant dans toutes les eaux chaudes et tropicales du monde, cette espèce est allopatrique avec la précédente. Dans l'Atlantique, elle s'étend au nord jusqu'au cap Hatteras, la Mauritanie et Madère au sud, à l'Angola, à l'est et probablement, à la même latitude, au Brésil à l'ouest. Elle existe probablement dans tout l'Océan Indien et du Pérou au golfe d'Alaska, du Japon au nord de l'Australie dans le Pacifique (Mitchell, 1975). On ne dispose pas d'estimations sur sa population mais Mitchell (1975) estime que le stock du Japon a pu être réduit du fait de sa surexploitation. Quelques centaines sont encore capturées au Japon (CIB, 1983, p. 168) et peut-être un certain nombre dans les Caraîbes (Caldwell et al., 1971a).

Kritzler (1952) a trouvé des encornets dans l'estomac de trois animaux, le quatrième gardé en captivité s'en est nourri exclusivement pendant un certain temps à raison de 9 kg par jour. Il prit plus tard du poisson et au fur et à mesure qu'il grandissait, il lui en fallu 20 kg par jour. Kritzler indique qu'il avait des difficultés à digérer le hareng et estime que l'absence de vésicule biliaire signifie peut-être que l'espèce a besoin de beaucoup de nourriture grasse. On en connait un certain nombre qui ont été capturés accidentellement au Japon (voir la zone 61) sinon cette espèce ne semble pas avoir beaucoup d'interactions avec les pêcheries (voir aussi la zone 77).

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Lagenorhynchus albirostris (Gray, 1846) Lagénorhynque à bec blanc

Confinée à l'Atlantique nord, du détroit de Davis au Massachussetts et de l'Islande et la Norvège dans la Baltique et la mer du Nord jusqu'en France (Sergeant et Fischer, 1957) Tomilin (1967) ajoute que cette espèce est la plus commune en mer du Nord, en particulier dans la partie nord. On ne dispose pas d'estimations pour sa population, mais Mitchell (1975) s'y réfère comme une espèce “relativement abondante”. Sa nourriture consiste en poissons (Clupea harengus, Gadus morhuna, Merlangius merlangius, Eleginus navaga), quelques crustacés et mollusques y compris des céphalopodes (Tomilin). Il se peut qu'il y ait quelques captures accidentelles en Irlande (Mitchell, 1975a).

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Lagenorhynchus acutus (Gray, 1828) Lagénorhynque à flancs blancs de l'Atlantique

Comme le L. albirostris, cette espèce est confinée à l'Atlantique nord. D'après Tomilin (1967) on la trouve au nord jusqu'au Spitzberg et au Groënland, dans les eaux froides. Testaverde et Mead (1980) enétendent la présence connue au sud des Etats-Unis dans la baie de Chesapeake. Marcuzzi et Pilleri (1971) donnent pour sa limite sud la Méditerranée, sur le côté est de l'Atlantique. Mitchell (1975) la décrit comme étant abondante au moins près de Terre-Neuve et de la Norvège. Sa nourriture passe pour être composée principalement d'encornets et de harengs (Sergeant et Fischer, 1957), mais aussi de maquereaux et de salmonidés, d'après Tomilin. Celui-ci rapporte également qu'un grand nombre d'entre eux pénètrent dans les fjords norvégiens pour chasser le hareng.

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Lagenorhynchus obscurus (Gray, 1828) Lagénorhynque obscur

Mitchell (1975) le décrit comme une espèce côtière répartie apparemment autour du pôle dans les eaux froides et tempérées de l'Amérique du Sud, d'Afrique du Sud, de Nouvelle-Zélande et au sud de l'Australie et de l'île Kerguelen. D'après cet auteur, il n'existe pas d'informations sur l'état de la population de cette espèce. Au sujet de sa nourriture, Watson (1981) indique qu'ils mangent “des poissons et des encornets”, mais il semble qu'il existe plus d'informations que cela. On sait que plusieurs ont été pris accidentellement dans un certain nombre de pêcheries (voir les zones 41, 47 et 87).

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Lagenorhynchus cruciger (Quoy et Gaimard, 1824) Lagénorhynque cruciger

On dispose de très peu d'informations sur cette espèce. Brownell (1974) en donne une distribution circumpolaire pélagique dans l'hémisphère sud, de part et d'autre de la convergence antarctique mais confinée aux eaux froides. Watson (1981) décrit l'espèce comme apparemment assez commune dans les eaux froides du sud et indique qu'il les a vu manger des poissons de bonne taille à la surface. Aucune interaction avec les pêcheries n'a été signalée.

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Lagenorhynchus australis (Peale, 1848) Lagénorhynque de Peale

Confiné à la zone côtière autour de la partie sud de l'Amérique du Sud et des îles Malouines. On ne sait rien de l'état de sa population et la seule information dont on dispose sur sa nourriture est qu'un spécimen avait des poulpes dans l'estomac (Mitchell, 1975). Quelques conflits ont eu lieu au sud de l'Argentine et du Chili sur les lieux d'opération de pêcheurs locaux, ce qui peut représenter une menace pour sa population (voir les zones 41 et 87).

41 87

Larenorhynchus obliquidens (Gill, 1865) Lagénorhynque de Gill

Confiné aux eaux côtières du Pacifique nord, de la mer de Béring à la Californie et au Japon (Mitchell, 1975). D'après Tomilin (1967), il mange des petits poissons grégaires comme la sardine, le hareng, le saumon, les anchois, les balaous et les carangidés ainsi que des mollusques céphalopodes tel qu'Ommastrephes pacificus. Fitch et Brownell (1968) ont ajouté le merlu Merluccius productus à cette liste. Mitchell (1975) cite Nishiwaki (1972) qui estime la population dans le Pacifique nord-ouest entre 30 et 50 000 individus. Quelques prises accidentelles de cette espèce ont été signalées (voir la zone 61) ainsi que la capture volontaire d'environ 250 individus par les japonais (CIB, 1983, p. 168).

61 67 77

Lagenodelphis hosei (Fraser, 1956) Dauphin de Fraser

Jusqu'à 1973 on ne disposait que d'un seul signalement de cette espèce au Sarawak. Perrin et al. (1973a) ont signalé sa présence dans 5 ou 6 nouveaux cas et depuis, de nouveaux signalements ont été indiqués. Perrin et al. estiment que cette espèce est uniformément répartie au large dans les Océans Indien et Pacifique. Elle a aussi été signalée dans l'Atlantique (Caldwell et al., 1976) où elle est apparue dans la pêcherie de petites baleines de Saint-Vincent. La seule estimation de population dont on dispose concerne le Pacifique tropical oriental où l'on estime que 7 800 animaux sont directement impliqués dans la pêche au thon à la senne. Tobayama et al. (cités dans NCC, 1980) ont trouvé des poissons de grands fonds et des encornets dans leurs estomacs. Robinson et Craddock (1983) ont trouvé des poissons méopélagiques. Selon Leatherwood et Reeves (1983) ils mangent ceux-ci ainsi que des crustacés la nuit quand ils remontent à la surface. Les seules interactions connues avec les pêcheries sont celles avec le thon dans le Pacifique tropical oriental et au Japon (voir les zones 61 et 77).

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Tursiops truncatus (Montagu, 1821) Souffleur

D'après Mitchell (1975) sa distribution est mondiale, des eaux tempérées aux eaux tropicales, cette espèce est essentiellement côtière mais elle peut se trouver très au large dans certaines zones. Il n'existe pas d'estimations de sa population totale mais dans certaines zones on a estimé la taille ou l'état de stocks locaux. La nourriture varie considérablement, mais Tomilin décrit l'espèce comme étant “bentho-ichthyophage” ou se nourrissant de poissons benthiques de la zone néritique et il continue en suggérant qu'elle re nourrit de poissons pélagiques seulement là où ils sont en bancs suffisamment denses. Hoglund (1965) a décrit cette nourriture à partir de poissons pélagiques en Floride. Cette espèce a été pêchée en de nombreux endroits notamment à l'est des Etats-Unis et dans la mer Noire mais son exploitation est actuellement limitée à quelques centaines de pêcheries au Japon et probablement quelques autres ailleurs (CIB, 1983, p. 168). Cette espèce est impliquée dans un grand nombre d'interactions avec les pêcheries, la plupart étant des captures accidentelles, principalement parce qu'elle se nourrit pratiquement dans la même zone et souvent sur de nombreuses espèces de poissons identiques à celles pêchées dans les pêcheries (voir les zones 27, 31, 37, 41, 51, 57, 61, 71, 77, 81 et 87). Il n'y a pas de doute que bien plus sont tués dans les filets dérivants côtiers et les sennes de plage que ceux qu'on a signalés jusqu'ici.

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Grampus griseus (Cuvier, 1812) Dauphin de Risso

Tomilin (1967) décrit cette espèce comme étant rare mais répandue dans les eaux chaudes et tempérées des hémisphères nord et sud. Mitchell (1975) ajoute qu'on la trouve généralement dans les eaux dépassant 180 mètres de profondeur et de la Suède à la Nouvelle-Zélande jusqu'à l'Argentine et à l'Afrique du Sud dans l'Atlantique. Dans le Pacifique, il décrit sa répartition comme allant des Kouriles et de la Colombie britannique jusqu'au Pérou et à la Nouvelle-Zélande et s'étendant probablement à toute la région indo-pacifique. D'après ces deux auteurs, le dauphin de Risso se nourrit d'encornets. Il n'existe pas d'informations sur l'état ou le nombre d'individus de l'un quelconque de leurs stocks (Mitchell, 1975). Quelques-uns sont encore pris dans des pêcheries de petites baleines au Japon et dans les Caraïbes (Miyazaki, 1983; Caldwell et al., 1971a) mais leur nombre ne doit pas dépasser 30 par an (CIB, 1983, p. 168). On signale cependant quelques prises accidentelles de cette espèce dans certaines régions (voir les zones 27, 37, 61 et 77). Il y a peu de chance qu'il puisse se développer une forme d'interaction en l'absence de pêcheries intensives d'encornets.

21 27 31 34 37 41 47 51 57 61 67 71 77 81 87

Stenella longirostris (Gray, 1828) Dauphin à long bec

Mitchell (1975) indique la présence de ces dauphins dans toutes les mers tropicales. Cette espèce est l'une de celles impliquées dans les opérations de pêche au thon à la senne dans le Pacifique tropical oriental et de ce fait, sa population a pu être sérieusement touchée. En 1978, la population totale des deux stocks se trouvant dans ces eaux était estimée à environ 2 millions d'animaux (CIB, 1978, p. 81) mais il n'y a pas d'estimations sérieuses que ce soit pour l'ensemble de la zone 77 ou le reste du monde. Généralement (1981) entre 7 et 10 000 animaux sont pris dans les opérations de pêche à la senne (CIB, 1983, p. 168). Perrin et al. (1973a) indiquent que les dauphins à long bec se nourrissent de poissons mésopélagiques et d'encornets épi et mésopélagiques. De nombreuses autres interactions avec les pêcheries ont été signalées autour du monde bien qu'il soit peu probable qu'elles aient la même ampleur qu'avec la pêche au then à la senne dans le PTO (voir les zones 31, 34, 51, 57, 61 et 71).

31 34 41 47 51 57 61 71 77 87

Stenella coeruleoalba (Meyen, 1833) Dauphin bleu et blanc

Présent du sud Groëland et de la mer du Nord au Rio de la Plata, en Argentine et aux mers d'Afrique du nord, en Atlantique; de la mer de Béring et des eaux sibériennes à la Californie et à la Nouvelle-Zélande dans le Pacifique (Hershkovitz, 1966). Watson (1981) signale également en avoir vu de grands nombres dans l'Océan Indien et Leatherwood et Reeves (1983) le décrivent comme l'espèce de cétacé la plus commune en Méditerranée. A nouveau pour cette espèce il existe peu d'estimations sérieuses bien qu'il y en ait quel-ques-unes dans la région où ils sont capturés accidentellement ou délibérément. Nishiwaki (1975) estime entre 0,4 et 0,6 million d'animaux la population japonaise et prétend que leur capture, qui était à l'époque d'environ 20 000 par an, dans les pêcheries par rabattage, n'affectait pas celle-ci (CIB, 1983, p. 168). Généralement, la “capacité de rabattage” japonaise ne dépasse pas 5 000 par an (CIB, 1983, p. 168). Dans le PTO on a estimé qu'il y avait environ 250 000 animaux en 1978 (CIB, 1978, p. 81) mais la capture n'y a jamais été aussi importante que pour les autres espèces et n'est en général que d'environ 60 animaux par an, de sorte que l'on peut présumer que la population n'est pas beaucoup réduite. Miyazaki et al. (1973) ont trouvé que les dauphins bleus et blancs se nourrissaient principalement de petits poissons mésopélagiques et en moindre mesure d'encornets et de crevettes. On a signalé de nombreuses autres interactions entre cette espèce et des pêcheries mais toutes sont des captures accidentelles (voir les zones 27, 37, 61 et 77); la nourriture de cette espèce, qui ne semble pas inclure d'espèce commerciale majeure pour l'instant, a peu de chance de la mettre en contact plus étroit avec des intérêts liés à la pêche.

21 27 31 34 37 41 47 51 57 61 67 71 77 81

Stenella attenuata (Gray, 1846))
Stenella dubia (Cuvier, 1812)) Dauphins tachetés
Stenella frontalis (Cuvier, 1829)) (2 espèces)
Stenella plagiodon (Cope, 1866))

Il n'y a probablement que 2 espèces dans ces 4 dénominations (Mitchell, 1975) S. attenuata se trouve dans l'Atlantique, le Pacifique et l'Océan Indien tandis que les trois autres espèces sont confinées à l'Atlantique. S. attenuata se trouve à la fois dans les eaux côtières et au large des mers tropicales, alors que le groupe d'espèces s'étend dans les eaux tempérées chaudes de l'Atlantique (Mitchell, 1975). S. attenuata a été l'espèce la plus touchée par la pêcherie du thon à la senne du PTO. On les estimait à plus de 3 millions en 1978 (CIB, 1978, p. 81), plus de 150 000 étant tués chaque année au début des années 70 (Mitchell, 1975). Le nombre des animaux tués est tombé maintenant à près de 25–30 000 par an dans le PTO. Il y a aussi une petite pêcherie au Japon (CIB, 1983, p. 168).

Il n'existe pas d'autres estimations de taille ou de l'état de la population pour l'un quelconque des autres stocks de l'une des espèces de ce groupe. On a montré que les dauphins tachetés associés au thon dans le PTO se nourrissent de poissons épipélagiques et d'encornets épi et mésopélagiques (Perrin et al., 1973a). De nombreux animaux sont capturés accidentellement dans le monde dans différents types de pêcheries (voir les zones 31, 57, 61, 71 et 77) mais il y a toujours la possibilité que de grandes mortalités puissent se produire parmi ces espèces si la pêche au thon en association avec les dauphins est étendue à d'autres zones du monde en dehors du PTO (voir par exemple Caldwell et Caldwell, 1971). Comme ces espèces se nourrissent en surface et fréquentent souvent la côte pour se nourrir, elles sont également toujours exposées à des captures accidentelles par de nombreux types de pêcherie.

31 34 41 47 51 57 61 71 77 87

Stenella clymene (Gray, 1846) Dauphin clymène

Reconnu seulement récemment comme une espèce irréfutable, ce dauphin est confiné aux eaux chaudes de l'Atlantique, du New Jersey aux Caraïbes et à travers l'Atlantique tropical jusqu'à l'Afrique de l'ouest. On ne dispose pas de données sur la taille de sa population mais il semble que sa nourriture consiste, entre autre, de petits poissons mésopélagiques, en particulier de myctophidés (Perrin et al., 1981). On n'a pas signalé d'interactions avec des pêcheries jusqu'à maintenant mais ceci peut venir du fait que cette espèce n'a été redécouverte que récemment.

31 34

Delphinus delphis (Linnaeus, 1758) Dauphin commun

Présente dans le monde entier, cette espèce se trouve de Terre-Neuve, de l'Islande et de la Norvège à l'Argentine et à l'Afrique du Sud, dans l'Atlantique; du Japon et de la Californie à la Nouvelle-Zélande et àla Terre de Feu dans le Pacifique et l'Océan Indien (Hershkovitz, 1966; Goodall, 1977; Leatherwood et Reeves, 1983). Tomilin (1967) affirme que c'est l'espèce la plus nombreuse dans les eaux tempérées de l'hémisphère nord mais qu'elle peut se trouver en bands de plusieurs milliers d'individus sous les tropiques. On manque d'estimations sur la taille de sa population, sauf dans le PTO où celle-ci a été évaluée à au moins 1,5 million (CIB, 1978, p. 81) (voir la zone 77). Plus de 8 000 sont généralement capturés chaque année (CIB, 1983, p. 168). Leur nourriture varie avec l'endroit. Tomilin dit qu'ils mangent des sprats, des sardines et des anchois sur les côtes françaises et en mer Noire mais il donne également une liste de nombreuses autres espèces qui seraient prises en mer Noire. Watson (1981) indique qu'ils mangent des poissons mésopélagiques et des encornets dans la couche de diffusion. Il est clair que la nourriture est assez variée bien qu'elle consiste surtout en petits animaux. Il existe de nombreux signalements d'interactions de cette espèce avec les pêcheries dans le monde (voir les zones 27, 34, 37, 41, 47, 51, 61, 77 et 81).

21 27 31 34 37 41 47 51 57 61 71 77 81 87

Lissodelphis peronii (Lacépède, 1804) Lissodelphis austral

Distribué tout autour de l'hémisphère sud au nord de la convergence antarctique et dans les courants froids s'étendant au nord jusqu'au Pérou, à l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande (Brownell, 1974). Brown (1982) et Cruickshank et Brown (1981) fournissent des descríptions de la répartition connue de cette espèce ainsi que des informations sur d'autres aspects de leur biologie. Il n'existe pas d'estimations quant à l'importance de leur population. D'après Cruickshank et Brown, leur nourriture consisterait en myctophidés et en encornets. On a signalé une fois son interaction avec des pêcheries (voir la zone 87). L'inaccessibilité de l'habitat de cette espèce et sa nourriture à base d'espèces non commerciales rendent peu probable de nouvelles interactions.

41 47 48 51 57 58 81 87 88

Lissodelphis borealis (Peale, 1848) Lissodelphis boréal

Tomilin (1967) le décrit comme s'étendant de la Californie et du Japon à la mer de Béring, Mitchell (1975) dit qu'il préfère les eaux plus froides du large. On ne dispose pas d'estimations de son abondance. Fitch et Brownell (1968) font état de restes d'encornets et de poissons lanternes (Myctophidae) dans un échantillon d'estomac. Cette espèce est relativement peu connue, comme la précédente. Il existe quelques prises accidentelles et/ou délibérées par les pêcheurs japonais (voir la zone 61).

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Cephalorynchus heavisidii (Gray, 1828) Dauphin de Heaviside

Confiné aux eaux côtières d'Afrique du sud, il s'étend du Cap vers le nord le long de la côte atlantique jusqu'au cap Cross (Mitchell, 1975). On ne sait rien sur l'état de sa population. On pense qu'il se nourrit d'encornets et de poissons démersaux (Mitchell, 1975). On sait que cette espèce est prise accidentellement dans un certain nombre de pêcheries (voir la zone 47).

47

Cephalorynchus eutropia (Gray, 1846) Dauphin noir

Réparti le long de la côte du Chili du voisinage de Concepcion au moins jusqu'a la Terre de Feu (Aguayo, 1975; Goodall, 1977). Bien que l'on ne sache rien sur la situation de cette espèce, Aguayo maintient que c'est la plus rare du genre. On ne dispose apparemment d'aucun détail sur sa nourriture. On sait que cette espèce a été capturée accidentellement mais l'importance et les effets de ces captures n'ont pas été déterminés (voir les zones 41 et 87).

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Cephalorhynchus hectori (van Beneden, 1881) Dauphin de Hector

Trouvé seulement autour des îles de Nouvelle-Zélande, dans les eaux côtières (Mitchell, 1975), Baker (1978) affirme qu'on trouve souvent cette espèce dans les eaux boueuses à moins de 8 km 'de la côte et qu'elle est très commune dans la partie centrale et orientale de la Nouvelle-Zélande. On ignore la situation de cette espèce et on a supposé à la fois qu'elle est en déclin et que sa population est stable (Baker, 1978). Toujours d'après Baker, elle se nourrit de poissons pélagiques et benthiques situés endessous de la zone de surf, notamment Physiculus bachus, d'uranoscopes et d'anchois. On sait que quelques-uns se sont faits prendre accidentellement dans les pêcheries de la zone employant des filets maillants et des chaluts.

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Cephalorhynchus commersonii (Lacépède, 1804) Dauphin de commerson

Brownell (1974) décrit la répartition de cette espèce. Celle-ci, semble-t-il, s'étend des alentours de l'île Kerguelen, de la Géorgie du Sud, des Malouines et de la côte argentine de la Péninsule de Valdez jusqu'à la Terre de Feu. Jusqu'à quel point ces populations sont isolées les unes des autres, cela n'est pas clair. On ne dispose pas d'informations sur la situation de cet animal; jusqu'à présent, Goodall et Cameron (1980) le signalent en tel nombre autour de la Terre de Feu qu'il peut étre assez commun. Cette espèce est prise également accidentellement dans les pêcheries en Terre de Feu (voir les zones 41 et 87).

41 48 58 87

PHOCOENIDAE

Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758) Marsouin commun

Gaskin (1983) a décrit en détail la répartition et la situation des populations régionales de cette espèce telles qu'elles se présentent; il décrit son aire de répartition comme étant plus ou moins circumpolaire, dans les eaux tempérées de l'hémisphère nord. D'après Gaskin et divers auteurs auxquels il se réfère, elle est limitée au nord par le delta de la rivière Mackenzie au nord Alaska, dans la région du Pacifique et la Péninsule Chukot dans la mer de Chukchi. Elle est apparemment rare dans les eaux du Japon, ceci, d'après Gaskin, pouvant résulter d'une surexploitation, mais on la trouve fréquemment au sud jusqu'à Monterey en Californie, de l'autre côté du Pacifique. Dans l'Atlantique nord-ouest on trouve le marsouin commun au nord jusqu'aux alentours de 70°N dans le détroit de Davis du côté du Groënland mais apparemment il ne va pas si haut du côté du Canada et n'existe pas dans la baie d'Hudson. On dit qu'il est commun autour de l'Islande et de la Norvège et qu'il s'étend au nord jusqu'à la mer Blanche. La limite sud de son extension se situe autour du 34°N sur le bord ouest de l'Atlantique et au niveau du Sénégal et des îles du Cap-Vert à l'est. Il existe une population en mer Noire qui a été considérablement réduite à la suite de son exploitation. La présence d'une population en Méditerranée reste une interrogation. Gaskin estime que le nombre d'animaux dans les eaux atlantiques européennes, en Baltique et probablement en mer du Nord, a décliné pour des raisons inconnues dans les années récentes, bien que cette espèce soit encore commune en Norvège et aux Açres. Gaskin et al. (1974) ont fait un résumé sur la nourriture du marsouin commun. Celle-ci consiste en un grand nombre d'espèces de poissons que Mitchell (1975) décrit comme étant “des poissons mous, sans arêtes, en particulier des gades et des clupes”. Le marsouin commun est aussi capturé régulièrement par accident, souvent en très grand nombre, dans la majeure partie de son aire de répartition (voir les zones 21, 27, 61, 67, et 77).

18 21 27 34 37 61 67 77

Phocoena sinus (Norris et McFarland, 1958) Marsouin du Pacifique

Limité au golfe de Californie au Mexique et plus abondant dans la partie nord du golfe (Mitchell, 1975). Bien qu'on ne dispose pas d'estimations sur sa population, ce n'est pas une espèce particulièrement nombreuse. On sait que sa nourriture se compose de grondeurs Orthopristis reddingi et de scianidés Bairdiella icistius ainsi que d'encornets (Brownell, 1983). On en prend entre 10 et 100 par accident, chaque année, dans les filets maillants (voir la zone 77) et ceci, d'après Brownell, peut représenter un impact important sur une population locale et assez petite.

77

Phocoena spinipinnis (Burmeister, 1865) Marsouin de Burmeister

Réparti le long de la côte sud d'Amérique du Sud, de la Pointe du Diable en Uruguay (Pilleri et Gihr, 1972) à la Terre de Feu (Goodall,1977) et le long des côtes du Chili et du Pérou jusqu'au voisinage de 5°S (Aguayo, 1975). Il a été considéré comme le petit cétacé le plus répandu dans cette région (Brownell et Praderi, 1982) mais on ne dispose pas d'estimations sur sa population. On sait que sa nourriture se compose de Merluccius hubbsi, de pagrus sedecim et d'encornets (Brownell et Praderi, 1982). Cette espèce est capturee en grand nombre par accident et délibérément, en particulier au large du Pérou (voir les zones 41 et 87) mais on ignore l'effet de ces captures sur la population.

41 87

Phocoena dioptrica (Lahille, 1912) Marsouin à lunettes

Connue seulement à partir de quelques individus et, pensait-on à l'origine, confinée à l'Atlantique sud-ouest (Brownell, 1974) cette espèce a depuis fait son apparition en Nouvelle-Zélande (Baker, 1977) et sans doute dans l'Océan Indien au large de l'Afrique du Sud (Frost et Best, 1976). Dans l'Océan Atlantique on la connait en Terre de Feu (Goodall, 1977) ainsi qu'aux Malouines, en Géorgie du Sud et en Uruguay (Brownell, 1975a). Que ces populations soient isolées les unes des autres n'est pas clair. On ne dispose pas d'informations sur la situation de cette espèce quoique le nombre de fois où elle a été signalée (environ 15 fois) indique qu'elle peut ne pas être très commune. On ne connait rien de ses habitudes alimentaires non plus. On sait que quelques-uns ont été pris dans des filets maillants argentins (voir la zone 41).

41 48 51 81

Phocoenoides dalli (True, 1885) Marsouin de Dall

Commune dans les eaux côtières froides du Pacifique nord mais trouvée également à environ 500 milles, cette espèce s'étend de la baie de Californie autour du Pacifique nord via l'Alaska, la mer de Béring, la mer de Okhotsk et la mer du Japon orientale jusqu'à Honshu (Mitchell, 1975). Bouchet (1983) ayant effectué des dénombrements aériens, estime que sa population dans le Pacifique nord et la mer de Béring se situe entre 790 000 et 1 738 000 animaux. Wilke et Nicholson (1958) ont trouvé que les poissons lanternes myctophidés et les encornets composent l'essentiel de leur nourriture. La pêcherie au saumon qui utilise des filets maillants prend cette espèce en grand nombre (voir les zones 61 et 67) mais son effet sur la population de marsouins n'est pas clair.

61 67 77

Neophocoena phocaenoides (Cuvier, 1829) Marsouin noir

Espèce côtière et fluviale trouvée dans les grands fleuves et près des côtes de la région limitée par la Péninsule arabique, l'Indonésie et le Japon et comprenant Oman, le Pakistan, l'Inde, les Philippines et la Chine ainsi que bien d'autres pays dans la région. I1 y a également une controverse sur le fait qu'elle s'étend jusqu'à l'Afrique du Sud (NCC, 1980). Baker (1972) estime qu'elle peut se trouver au sud jusqu'à la Nouvelle-Zélande. On ne dispose pas d'informations sur la taille de sa population totale mais elle a été évaluée, autour du Japon, entre 1 600 et 4 900 animaux (Kasuya et Kureha, 1979, cité dans NCC, 1980); elle est peut-être commune dans d'autres zones où elle est présente (NCC, 1980). Sa nourriture consiste, dit-on, en crustacés et en quelques petits poissons comme les lançons (Mitchell, 1975). Quelques interactions avec les pêcheries ont été signalées au Japon, en Australie et sur la côte indo-pakistanaise (voir les zones 51 et 61).

51 57 61 71

PLATANISTIDAE

Platanista gangetica (Roxburgh, 1901) Susu du Gange

Mitchell (1975) décrit cette espèce comme étant présente “dans tout le réseau fluvial du Brahmapoutre et du Gange”. Elle s'étend en amont jusqu'à l'Himalaya, au Népal, peut-être au Bhutan et, en aval, jusque dans les estuaries de Bangladesh et de l'Inde (NCC, 1980). On a estimé que sa population totale est de l'ordre de 4 à 5 000 individus, la population du Gange ayant décliné (Jones, 1982). On ne connait pas les espèces dont elle se nourrit, mais Mitchell (1975) dit qu'il s'agit probablement de poissons et de crevettes. On sait que cette espèce se fait prendre dans les filets des pêcheurs sur ces fleuves (voir la zone 57) mais on en ignore l'importance.

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Platanista minor (Owen, 1854) Susu de l'Indus

Confiné principalement aux parties basses de l'Indus, au Pakistan, fut présent autrefois dans tout le réseau du fleuve jusqu'aux contreforts de l'Himalaya (NCC, 1980). La population est maintenant isolée en de nombreux groupes à la suite de la construction de barrages le long du fleuve (Mitchell, 1975a). Kasuya et Nishiwaki (1975) ont estimé sa population entre 450 et 600 individus, avec un déclin de 10% par an à l'époque. On ne connait pas la nourriture de cette espèce mais les spécimens de Pilleri (1972) mangeaient de 1 à 1,4 kg de poissons par jour. Apparemment, ils sont encore tués dans les filets des pêcheurs (voir la zone 51).

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Inia geoffrensis (de Blainville, 1817) Boutu

Se trouve partout dans les réseaux fluviaux de l'Amazone et de l'Orénoque en Amérique du Sud, y compris les affluents amont en Bolivie (Mitchell, 1975). Traditionnellement, cette espèce bénéficiait d'une certaine protection superstitieuse contre la chasse. D'après Mitchell, les stocks de cette espèce pourraient être près de leurs niveaux originels mais Leatherwood et Reeves (1983) affirment qu'un nombre accru de ces dauphins sont tués par les colons qui s'installent dans la région amazonienne que les tabous traditionnels n'arrêtent pas. D'aprés ce que l'on sait, il se nourrit de characidés et de poissons-chats ainsi que de crustacés (Mitchell, Leatherwood et Reeves). On connait également quelques cas de mortalité de cette espèce dans les filets maillants et on prétend que celle-ci coopère avec les pêcheurs (voir les zones 31 et 41).

31 41

Lipotes vexillifer (Miller, 1918) Beiji

Pei-Xun (1981) donne une description de cette espèce peu étudiée. Elle est confinée aux parties moyennes et basses du Chianjiang en Chine. Sa population passe pour être faible avec seulement un animal observé tous les 10 km. Pei-Xun la décrit comme rare. Brownell et Herald (1972) indiquent la présence de poissons-chats dans le contenu d'un estomac et il n'y a guère plus d'informations concernant sa nourriture. On pense que l'espèce est sur son déclin, en partie du fait du conflit avec les pêcheries locales (voir la zone 61).

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Pontoporia blainvillei (Gervais et d'Orbigny, 1844) Dauphin de la Plata

Esèce côtière s'étendant de la Péninsule de Valdez, en Argentine, au Tropique du Capricorne au Brésil (NCC, 1980) allant au large jusqu'à l'isobathe de 20 brasses (Leatherwood et Reeves, 1983). On ne dispose pas d'estimations sur son abondance. Brownell et Praderi (1976) donnent une description détaillée de sa nourriture qui se compose des espèces Engraulis anchoita, Cynoscion striatus, Trachurus lathami, Porichthys Lathamis et d'autres espèces d'Anchoa. Une pêcherie locale de requin cause quelques prises accessoires qui peuvent avoir un effet significatif sur la population des dauphins de la Plata (voir la zone 41).

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