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3. DESCRIPTION PAR ZONES (contd.)

3.9 ZONE 51: OUEST DE L'OCEAN INDIEN

MAMMIFERES MARINS DE LA ZONE 51

Eubalaena glacialis Baleine de Biscaye

Les cartes de Townsend (1935) montrent 3 ou 4 lieux de chasse de cette espèce dans le sud de la zone 51. Marcuzzi et Pilleri (1971) indiquent que son aire géographique s'étend au nord jusqu'au Mozambique sur la côte est-africaine. On ne dispose pas de données sur la dimension de sa population dans cette zone mais elle peut se chiffrer à plusieurs centaines. Des interactions avec les pêches sont peu probables.

Caperea marginata Baleine franche naine

Ross et al. (1975) décrivent la répartition, comprise dans la zone 51, au sud du 31°S. Leurs observations sont peu nombreuses. Bien qu'on l'ait trouvée dans des filets en Afrique du Sud (voir la zone 47) des interactions avec les pêcheries sont peu vraisemblables.

Balaenoptera physalus Rorqual commun

D'après Tomilin (1967) les rorquals migrent de l'Atlantique jusqu'à Madagascar mais on a trouvé aussi des ossements de cette espèce en mer Rouge. Keller et al. (1982) ont également trouvé des restes autour des Seychelles et en donnent d'autres signalements dans l'Océan Indien. Il n'existe pas d'estimations sérieuses sur sa population dans cette zone ni de données sur son régime alimentaire. On pense toutefois que sa population serait de l'ordre de quelques milliers ou dizaines de milliers d'animaux et qu'il y a peu de chances qu'ils se nourrissent d'autre chose que de nombreux crustacés. On n'a pas signalé d'interactions existantes ou probables avec les pêcheries.

Balaenoptera musculus Baleine bleue

On observe la baleine bleue jusqu'au golfe d'Aden (Yukov, 1969, cité dans Keller et al., 1982). D'après Tomilin (1967) cette partie de la population antarctique se déplace vers le nord jusqu'à Madagascar, en hiver. On ignore l'importance de cette population mais elle est sans doute de quelques milliers. On ne connait aucune interaction existante ou probable avec les pêcheries dans la zone 51.

Balaenoptera acutorostrata Petit rorqual

Selon Tomilin (1967) cette espèce est rare sous les tropiques mais on l'a trouvée au Sri Lanka. Gambell et al. (1975) la signalent également dans cette zone. On ignore l'importance de sa population mais celle-ci peut se chiffrer à quelques dizaines voire centaines de milliers d'individus. On ignore également ses habitudes alimentaires dans cette zone. Tomilin (1967) et Nemoto (1970) indiquent tous deux que les petits rorquals mangent des euphausiacées dans les eaux antarctiques mais on ignore s'ils se nourissent dans les eaux situées plus au nord. On n'a signalé aucune interaction avec les pêcheries dans la zone 51.

Balaenoptera borealis Rorqual de Rudolf

Budylenko (1978) résume les renseignements que l'on possède sur cette espèce dans l'Océan Indien. Les rorquals de Rudolf sont répartis dans toute la zone et ont été observés tout au long de l'année. Leur nourriture se limite probablement aux grandes concentrations de crustacés tels que Calanus (Budylenko, 1978). On n'a pas d'estimations sur l'importance de leur population mais elle pourrait atteindre plusieurs milliers d'animaux. On n'a pas signalé d'interactions existantes ou probables.

Balaenoptera edeni Baleine de Bryde

Cette espèce est présente dans les eaux tropicales et tempérées de l'Océan Indien. L'analyse de Ohsumi (1981) mentionne que sa population dépasse 10 000 animaux dans la zone 51. On sait que la baleine de Bryde se nourrit de petits poissons. Il se peut donc qu'il y ait quelques interactions avec les pêcheries bien qu'aucune n'ait été signalée jusqu'à présent. Leatherwood et al. (1983) font état d'un individu se nourrissant sur un banc de poisson qui pourrait etre du maquereau.

Megaptera novaeangliae Mégaptère

Marcuzzi et Pilleri (1971) indiquent les sites de reproduction de cette espèce, notamment au Mozambique et à Madagascar. On connait également des mégaptères dans le golfe d'Aden (Yukov, 1969, cité dans Keller et al., 1982). On ignore l'importance de la population actuelle mais elle peut se chiffrer à quelques centaines seulement dans cette zone. On n'a signalé pour cette espèce ni de consommation de poisson ni d'interactions avec les pêcheries.

Berardius arnuxii Baleine d'Arnoux

D'après Leatherwood et Reeves (1983) cette espèce se trouve presque certainement dans le sud de l'Océan Indien. D'autres références à la zone 51 sont très rares semble-t-il. L'importance de sa population est totalement inconnue; il est peu vraisemblable qu'il y ait des interactions avec les pêcheries.

Mesoplodon pacificus Mésoplodon de Longman

C'est peut-être l'espèce de cétacés la moins connue. L'un des deux spécimens connus vient de Somalie (Azzaroli, 1968); on en déduit que sa répartition géographique comprend la zone 51. Keller et al. (1982) publient une photographie montrant 4 mésoplodons, probablement de cette espèce. Gambell et al. (1975) expliquent combien il est difficile d'obtenir des renseignements sur le mésoplodon de Longman en général. Il n'est pas possible d'estimer sa population; des interactions avec les pêcheries sont peu probables.

Mesoplodon densirostris Mésoplodon de Blainville

Présente dans le monde entier et signalée aux Seychelles (Hershkovitz, 1966) cette espèce n'est encore que rarement observée et il n'est pas possible d'en estimer la population. Les interactions avec les pêcheries sont peu probables.

Mesoplodon layardii Mésoplodon de Layard

D'après Leatherwood et Reeves (1983) ce mésoplodon existerait probablement dans la zone 51 bien qu'on ne l'y ait apparemment pas signalé. On ne peut imaginer des interactions avec les pêcheries.

Mesoplodon grayi Mésoplodon de Gray

Leatherwood et Reeves (1983) pensent que, d'après la fréquence des observations, cette espèce est commune au sud et à l'est de Madagascar en eaux profondes. D'après Keller et al. (1982) il serait possible qu'on l'observe aux Seychelles. On ne dispose pas d'estimations relatives à l'importance de sa population. Il est peu vraisemblable qu'il existe des interactions avec les pêcheries.

Mesoplodon ginkgodens Mésoplodon à dents de ginkgo

Cette espèce n'a été signalée dans cette zone qu'au Sri Lanka (Hershkovitz, 1966). Là encore, des interactions avec les pêcheries sont peu probables.

Ziphius cavirostris Ziphius

Observé par Keller et al. (1982) autour des Seychelles, on pense que le ziphius est présent dans tous les océans. C'est une espèce pélagique qu'il n'est pas aisé d'observer facilement. On ne prévoit pas d'interactions avec les pêcheries pour le moment.

Hyperoodon planifrons Hyperoodon du sud

Espèces d'eaux froides qui, bien qu'habitant sans doute le sud de l'Océan Indien, n'a pas été observée dans la zone 51 (NCC, 1980). Il n'est pas possible d'évaluer sa population dans cette zone. Il est peu vraisemblable qu'il y ait des interactions avec les pêcheries actuellement.

Physeter macrocephalus Cachalot

Les cartes de Townsend (1935) montrent une distribution inégale des prises dans la zone 51 jusqu'à la côte sud de l'Arabie. On ne dispose pas d'estimations de sa population actuelle dans cette zone, mais elle pourrait être de quelques centaines de milliers d'animaux. Il semble qu'il y ait peu de chance d'une interaction avec les pêcheries actuellement étant donné que l'on pêche très peu l'encornet.

Kogia breviceps Cachalot pygmée

Marcuzzi et Pilleri (1971) incluent l'ouest de l'Océan Indien dans l'aire géographique du cachalot pygmée. Les signalements sont encore plus rares en Afrique que dans les autres zones (Handley, 1966). On doit donc considérer qu'il y est peu commun comme ailleurs. On ne peut prédire d'interactions avec les pêcheries et son régime alimentaire reste lui aussi un point obscur.

Kogia simus Cachalot nain

Le cachalot nain passe pour habiter en général dans toutes les eaux chaudes. Son signalement est très rare dans l'Océan Indien. Il est peu vraisemblable qu'il y ait des interactions dans la zone 51.

Steno bredanensis Sténo

Cette espèce a été signalée aux Seychelles (Keller et al., 1982) sur la côte du Zambèze et dans la région d'Aden (Best, 1971, cité dans Keller et al., 1982). Sa situation reste obscure et on l'a rarement observée. On ne dispose d'aucun renseignement sur ses habitudes alimentaires dans cette zone ni de signalements d'interactions avec les pêcheries.

Sousa chinensis Sousa indo-pacifique

Ce sousa a été signalé de Sri Lanka au Canal de Suez, en Afrique du Sud et au milieu de l'Océan Indien (Marcuzzi et Pilleri, 1971; NCC, 1980). Le nombre observé pourrait indiquer que cette espèce est très commune dans la région mais étant donné qu'elle fréquente les eaux côtières peu profondes, on peut l'observer aisément. On a signalé de nombreux cas de captures accidentelles dans les filets à requins au Natal, il en est fait état dans les rapports d'avancement de l'Afrique du Sud à la CIB. Ces mortalités peuvent aussi avoir un impact local considérable sur les populations. Le rapport de 1982 incite à penser que ces animaux auraient suivi un banc de sardines lorsqu'ils se sont faits prendre. Saayman et Taylor (1973) pensent que le sousa est une espèce solitaire qui se nourrit sur les récifs et les rochers émergeant à proximité de la côte. Il n'y a pas de données précisant les espèces dont il se nourrit mais, pour une telle espèce côtière qui, d'après Mitchell (1975) “semble se nourrir de poissons”, il se pourrait qu'elle consomme un certain nombre d'espèces commerciales. Etant donné le caractère artisanal de nombreuses pêcheries de cette zone, les prises accidentelles ont des chances de se produire, en particulier si des filets maillants en fibre synthétique sont utilisés. Jusqu'à maintenant, on a signalé très peu de captures de ce genre; Mitchell (1975a), citant Al-Robae (1970) donne l'exemple d'un pêcheur ayant capturé un spécimen dans le golfe d'Arabie; Howell et Pearson (1977) signalent 4 autres cas de ce genre et Jones (1976) sans doute Sotalia fluviatilis, dans les pêches côtières de l'Inde.

Peponocephala electra Péponocéphale

On ignore l'état de sa population, de même que ses habitudes alimentaires dans cetto zone. On ne peut donc rien dire sur les interactions biologiques avec les pêcheries. On n'a pas non plus d'indications concernant des interactions opérationnelles.

Feresa attenuata Orque pygmée

Il n'y aurait qu'un seul signalement d'orque pygmée dans la zone 51, celui de Racey et Nicoll, cité dans Keller et al. (1982), aux Seychelles. La très grande rareté de son observation dans le monde implique sans doute que c'est une espèce rare. On ignore son régime alimentaire et aucune interaction avec les pêches n'a été signalée jusqu'à présent.

Pseudorca crassidens Faux orque

Keller et al. (1982) n'ont pas observé le faux orque aux Seychelles mais Hershkovitz le signale au Sri Lanka (1966), Gambell et al. (1975) sur la côte du Natal et Frazier (1983) à Zanzibar. On ignore son état dans cette zone et son régime alimentaire reste obscur de façon générale composé sans doute d'encornets et de poissons. D'après Mitchell (1975) cette espèce endommage les poissons sur les palangres partout dans le monde, mais ceci n'a pas été mis en évidence dans la zone 51. On ne peut dire à l'avance s'il y aura d'autres interactions avec les pêcheries.

Orcinus orca Orque

Keller et al. (1982) ont observé l'orque dans les eaux entourant les Seychelles. Gambell et al. (1975) l'ont également signalé dans la zone 51 au sud-est de Madagascar. Il ne semble pas spécialement rare dans l'une quelconque des mers du monde mais on n'a pas d'estimations de sa population dans l'Océan Indien. Il peut se nourrir d'autres cétacés (CIB, 1982, SD/33/Rep.4) mais peu d'informations ont été publiées. On sait qu'ailleurs il se nourrit de poisson. D'après Sivasubramanian (1964) la présence de Orcinus au moment de la pêche au thon à la palangre dans l'Océan Indien a augmenté de 4 à 9,6% parallèlement à l'accroissement de cette pêche entre 1955 et 1963. Il estime qu'environ 4% des prises sont perdues par faute des orques et des requins. Il ajoute que, d'après les équipages, la présence des orques peut augmenter ou réduire les taux de capture suivant que les poissons effrayés vont vers les appâts ou s'en écartent. Il indique également qu'Orcinus est très répandu dans l'Océan Indien. Toutefois, il ne semble pas qu'on dispose d'informations plus récentes sur cette interaction.

Globicephala macrorhynchus Globicéphale tropical

Keller et al. (1982) signalent un globicéphale aux Seychelles. D'après Leatherwood et Reeves (1983) il est probablement présent dans la plupart des eaux chaudes de l'Océan Indien. On n'a aucune indication sur son abondance mais il ne semble pas que cette espèce soit rare. Jones (1976a) résume sommairement les informations que l'on possède sur cette espèce dans l'Océan Indien. On ignore son régime alimentaire, toutefois, si elle se nourrit surtout d'encornets, il est probable que les interactions avec les pêcheries soient limitées.

Lagenorhynchus cruciger Lagénorhynque cruciger

Bien qu'on ne l'ait pas observée dans cette zone, cette espèce est présente dans d'autres mers australes où elle peut être très commune. Il semblerait qu'il y ait peu de chances d'interactions avec les pêcheries à l'heure actuelle.

Lagenodelphis hosei Dauphin de Fraser

D'après Perrin et al. (1973) le dauphin de Fraser serait distribué de façon homogène au large dans toute la zone. Gambell et al. (1975) rapportent des observations régulières au large de la côte du Natal. Sa situation est peu claire. On ne possède aucune donnée sur ses habitudes alimentaires et on n'a pas encore signalé d'interactions avec les pêcheries quoique des captures accidentelles se soient produites ailleurs dans les pêcheries pélagiques.

Tursiops truncatus Souffleur

On ne dispose pas d'estimations de la population du souffleur mais Mitchell (1975a) la décrit comme abondante dans les eaux côtières et tropicales. On a publié peu d'informations sur son régime alimentaire dans cette zone mais on sait qu'il se fait capturer dans les filets à requins au large du Natal; un certain nombre d'animaux s'y sont noyés en poursuivant sans doute des bancs de sardines (CIB, 1982). Au moins 15 individus ont été tués de cette manière en 1981. On en ignore l'effet sur sa population.

D'après Mitchell (1975a) cette espèce est considérée au Sri Lanka comme un fléau car elle endommage les filets maillants et les prises. Quelques animaux ont été tués dans les sennes de plage. Jones (1976a) ajoute que le Tursiops est également pris occasionnellement dans les pêcheries côtières indiennes. Des problèmes identiques existent probablement dans d'autres secteurs de la zone mais aucune donnée n'est disponible.

Grampus griseus Dauphin de Risso

Gambell et al. (1975) ont rencontré cette espèce au sud de la zone 51. Keller et al. (1982) donnent des détails sur d'autres observations faites autour des Seychelles et en mer Rouge. Le dauphin de Risso est largement répandu mais pas particulièrement abondant en quelque partie que ce soit de son aire géographique. On ne connait pas d'interactions existantes ou probables avec les pêcheries à l'heure actuelle et il est peu vraisemblable qu'il y en ait tant que la pêche à l'encornet ne se sera pas développée.

Stenella longirostris Dauphin à long bec

Hershkovitz (1966) signale cette espèce au Sri Lanka. Leatherwood et al. (1983) font état de dauphins à long bec aux Seychelles et Howell et Pearson (1977) en Tanzanie. On n'a pas d'indications sur sa rareté à part le fait que Keller et al. (1982) n'en ont observé aucun pendant leur campagne autour des Seychelles. Les signalements d'interactions avec les pêches se limitent à celui de Howell et Pearson qui indiquent une capture accidentelle possible en Tanzanie, à ceux de Jones (1976) qui signale cette espèce occasionnellement dans les pêcheries indiennes côtières et de Leatherwood et al. (1983) d'après qui les pêcheurs prennent du thon sous les dauphins à long bec autour des Seychelles. Son association avec le thon soulève le problème potentiel de captures accidentelles mais jusqu'à présent on n'a signalé aucune mortalité de dauphin liée à la pêche au thon à la senne.

Stenella coeruleoalba Dauphin bleu et blanc

D'après Rice et Scheffer (1968) cette espèce est très répandue dans les eaux tempérées et tropicales du globe. Gambell et al. (1975) en signalent des centaines dans les eaux baignant Madagascar et Watson (1981) rapporte en avoir vu de grands bancs à l'est des Seychelles. On ne dispose pas d'autres informations relatives à l'importance de sa population ou à son régime alimentaire dans cette zone. Le risque d'interactions avec les pêcheries est donc peu clair.

Stenella attenuata Dauphin tacheté

Rice et Scheffer (1968) signalent cette espèce dans l'Océan Indien, principalement près du littoral ou des îles. Keller et al. (1982) ont essayé de décrire sa répartition aux Seychelles et Gambell et al. (1975) dans les eaux autour de Madagascar. Il n'existe aucune information sur son abondance ou son interaction avec les pêcheries. La possibilité de captures accidentelles dans les pêches à la senne coulissante est probable mais on ne l'a pas signalée jusqu'ici.

Delphinus delphis Dauphin commun

D'après Leatherwood et Reeves (1983) le dauphin commun est très largement réparti dans toutes les mers tempérées et tropicales, y compris dans l'Océan Indien. Pour Jones (1976) c'est l'une des espèces les plus communes des mers baignant l'Inde mais Keller et al. (1982) ne le signalent pas aux Seychelles. Jones (1976) donne une description des pratiques de pêche dans les eaux côtières indiennes comprenant la pêche à la senne, de la côte et à partir de bateaux, la pêche aux filets dérivants et aux filets maillants calés, pour le maquereau, la sardine, l'anchois et le thon noir. On dit que les dauphins communs se font souvent prendre dans ces filets. Le rapport d'avancement à la CIB de l'Afri que du Sud indique également de nombreux dauphins piégés dans les filets à requins au large du Natal. En 1981, 89 au moins se sont faits prendre après avoir suivi, semble-til, des bancs de sardines jusque dans les filets. Il semble très probable que cette espèce soit souvent prise accessoirement dans toute la zone. On sait qu'ailleurs elle se nourrit d'espèces commerciales, en particulier d'anchois et de sardines et il existe probablement une “interaction biologique” à un certain degré.

Lissodelphis peronii Lissodelphis austral

D'après Rice et Sheffer (1968), on trouve cette espèce dans les eaux “tempérées” des mers australes mais on ne l'aurait pas signalée clairement dans la zone 51 et elle n'est pas mentionnée par Gambell et al. (1975) au cours de leur campagne au sud de Madagascar. Sa présence dans cette zone est donc incertaine et les interactions avec les pêcheries peu probables.

Phocoena dioptrica Marsouin à lunettes

Il existe une trace de cette espèce dans la zone (Frost et Best, 1976). On ne possède aucune autre information sur l'état de sa population, sur ses habitudes alimentaires ou sur ses interactions avec les pêcheries. On peut s'interroger sur sa présence dans cette zone.

Neophocoena phocaenoides Marsouin noir

D'après Hershkovitz (1966) on trouve cette espèce de l'Afrique du Sud au Japon mais Leatherwood et Reeves (1983) pensent que ce marsouin serait présent seulement dans les eaux côtières du Pakistan et du sous-continent indien. Jones (1976) mentionne cette espèce comme étant l'une des plus commues dans les mers entourant l'Inde et il indique sa capture fréquente au cours d'opérations de pêche côtière. Leatherwood et Reeves (1983) précisent également que son régime alimentaire se compose de crevettes, de céphalopodes et de petits poissons. Les interactions avec les pêcheries qui ont été signalées dans cette région se limitent à une capture accessoire dans les eaux côtières indiennes qui, d'après Jones (1976) font intervenir un grand nombre d'individus. On en ignore l'effet sur la population.

Platanista minor Susu de l'Indus

D'après Jones (1976), cette espèce se prend avec des sennes et d'autres filets non spécifiques dans le réseau hydrographique de l'Indus. Sa population a atteint un niveau critique mais on ignore le rôle joué par les interactions avec les pêcheries dans cette situation.

Arctocephalus tropicalis Otarie à fourrure de l'Atlantique

Les otaries à fourrure se reproduisent sur des îles subarctiques isolées et s'aventurent à l'occasion jusqu'en Afrique du Sud. On pense que leur nourriture se compose essentiellement d'encornets (Rand, 1956). Il n'y aurait pas d'interactions avec les pêcheries pour le moment.

Dugong dugon Dugong

Bien que le dugong soit actuellement rare dans toute cette région, on le prendrait encore accidentellement dans des filets de pêche sur la côte du Kenya (Martin, 1981) et au Sri Lanka (Bertram et Bertram, 1970). Ceci provoque sans doute une forte mortalité. Peu d'informations sont publiées mais, pour une telle espèce côtière, les captures accessoires se produisent probablement en nombre important dans toute son aire géographique.

On connait au moins 30 espèces de mammifères marins vivant dans les eaux de la zone 51, quoique les informations concernant leur distribution soient très pauvres à l'échelle globale de l'Océan Indien. La CIB (CIB, 1980) a déclaré cette zone sanctuaire pour les cétacés et, ce faisant, leur exploitation commerciale y est interdite.

On pense que 10 espèces au moins de cette zone se nourrissent entièrement ou en partie d'encornets. Il y a aussi 8 espèces de baleines, dont une seulement passe pour se nourrir de poisson. On a suggéré l'existence, tout au long de l'année, de populations de certaines espèces de baleines dans l'Océan Indien tropical. Si c'est le cas, cellesci se nourriraient sans doute aussi de poisson. Parmi les cétacés restants, on sait ou l'on croit, que 7 ou 8 espèces mangent des poissons commerciaux ou des crevettes. Les espèces restantes sont trop peu connues pour qu'on puisse faire des commentaires à leur sujet.

Les interactions mentionnées plus haut concernent au moins 9 espèces au niveau opérationnel et une, Tursiops qui est accusée d'endommager les stocks de poissons. Etant donné le manque d'informations sur la plupart des espèces et la nature de la majorité des pêcheries dans la zone, il semble probable que les interactions opérationnelles soiént beaucoup plus nombreuses qu'on ne les signale.

LES STOCKS DE POISSON DE LA ZONE 51

RESSOURCES HALIEUTIQUES DEMERSALES

Le plateau continental est relativement peu étendu dans l'Océan Indien (Gulland, 1983) ce qui signifie que les prises démersales sont limitées. De plus, le chalutage n'est pas une méthode de pêche importante ici comme il l'est ailleurs. L'Atlas FAO des ressources marines vivantes (FAO, 1981) estime à environ 2 millions de tonnes la production potentielle totale dans la zone 51, alors que les prises démersales étaient inférieures à 0,5 million de tonnes en 1981. D'après Gulland (1983) la plupart des pêcheries de l'Inde sont de type artisanal avec un peu de chalutage de crevettes et capturent accessoirement d'autres espèces.

Harapadon nehereus Scopélide

Cette espèce a fourni les plus grosses captures démersales de la région. En 1980, 115 000 tonnes ont été prises, essentiellement par les pêcheries indiennes.

Scianidae Scianidés

La seconde capture par ordre d'importance comprend divers scianidés. Elle s'est élevée à 113 000 tonnes en 1980. On trouve cette famille dans toute la rétion, en particulier dans les eaux chaudes. Il n'existe pas d'estimations de son potentiel total et on ignore l'état des stocks.

Les statistiques de pêche (FAO, 1983) n'enregistrent que très peu d'espèces dans les captures de poissons démersaux, celles-ci étant généralement regroupées soit en familles, soit en groupes plus larges. La troisième prise la plus importante est constituée de “percomorphes démersaux non pris en compte ailleurs”, elle s'est élevée à 55 000 tonnes en 1980.

D'autres poissons sont pêchés, parmi lesquels le groupe habituel des familles tropicales, Serranidae, Lutjanidae, Sparidae, Lethrinidae, Pomadasydae et Leiognathidae. On a Publié très peu de choses sur l'état des stocks de ces espèces. Gulland (1983) note toutefois que certains stocks locaux sont fortement pêchés comme ceux de l'île Maurice, et sur les récifs est-africains, tandis que dans d'autres secteurs comme les golfes, ils sont encore sous-exploités.

On a très peu de données concernant la consommation de poissons démersaux par les mammifères marins dans cette zone. Toutefois, Tursiops, Sousa et probablement Delphinus et Neophocoena sont tous des prédateurs possibles de poissons démersaux étant donné qu'ils fréquentent les zones côtières.

RESSOURCES HALIEUTIQUES PELAGIQUES

L'Atlas FAO des ressources marines vivantes (FAO, 1981) donne pour le potentiel total des ressources pélagiques de l'Océan Indien, une estimation d'environ 4,6 millions de tonnes, dont au moins 2 millions de tonnes se situent dans la moitié ouest. La pêcherie la plus importante est celle de la sardinelle des Indes.

Sardinella longiceps Sardinelle des Indes

Il existe de grandes concentrations de cette espèce sur les côtes sud et ouest de l'Inde. Jusqu'à il y a peu de temps, on employait presque exclusivement des méthodes traditionnelles, en particulier les sennes de plage (Gulland, 1983). On sait que ces filets capturent de nombreux petits cétacés, en particulier le dauphin commun, le souffleur, le dauphin à long bec, le marsouin noir et le sousa indo-pacifique (Jones, 1976). Il n'y a pas de recueil de statistiques pour les prises accessoires de petits cétacés, toutefois, Jones donne un exemple où 17 marsouins noirs ont été capturés dans un seul coup de filet. Il se peut que ces prises accessoires aient un effet significatif sur la population d'au moins une espèce. En 1980, 210 000 tonnes de sardinelles ont été débarquées, parmi lesquelles une proportion croissante de captures prises par des petits senneurs. Gulland (1983) estime que le potentiel des prises de petits poissons pélagiques sur la côte indienne est beaucoup plus grand mais l'absence de méthodes de pêche plus modernes fait qu'une grande partie de cette ressource reste inexploitée au large. Il y a lieu de croire que ceci fournit un approvisionnement alimentaire adéquat à de nombreux mammifères marins.

Thons

De nombreuses espèces de thon sont prises, c'est l'une des pêches de l'Océan Indien que pratiquent des flottilles étrangères. Des bateaux coréens et japonais prennent quelques dizaines de milliers de tonnes de thon dans cette zone où ils utilisent des palangres. On sait qu'au moins deux espèces, l'orque et le faux orque, prennent les thons sur les palangres. On connait des exemples spécifiques où Orcinus est enté en conflit de cette manière avec les pêcheurs de cette zone. On n'a pas signalé de façon indiscutable de situations semblables avec Pseudorca mais Mitchell (1975a) indique que de tels conflits se produisent dans le monde entier pour cette espèce.

Jusqu'à 1983, la pêche au thon était très peu partiquée à la senne coulissante et à grande échelle comme on l'a vu dans le Pacifique. Toutefois, plusieurs bateaux ont opéré en 1983 et on pense qu'ils seront peut-être au nombre de deux douzaines en 1984 (Gulland, comm.pers.). Il est évident que Stenella se rassemble en bancs au-dessus des thons dans cette zone; il y aurait un risque évident de mortalité pour ces espèces de cétacés si la pêche au thon venait à se développer (Gulland, comm.pers.).

Les prises totales de thon dans la zone étaient inférieures à 100 000 tonnes en 1980. On a estimé le potentiel à 600 000 tonnes pour tout l'Océan Indien. La proportion qui pourrait être envisagée dans la moitié est n'est pas établie.

Parmi les autres espèces pélagiques importantes, il y a d'autres clupéideés, des “percomorphes pélagiques”, des sérioles et quelques espèces de maquereaux. Leatherwood et al. (1983) ont constaté que la baleine de Bryde est probablement un prédateur pour les bancs de maquereaux dont la production s'élève à environ 50 000 tonnes pour la zone toute entière.

D'après Gulland (1983) il y aurait également d'autres stocks de sardines sousexploités dans la région des golfes et qu'il n'est pas rentable actuellement de pêcher.

RESSOURCES EN INVERTEBRES

CRUSTACES

On sait que le chalutage de la crevette est pratiqué dans la plus grande partie de la zone et constitue une pêcherie importante sur le plan économique. Plus de 250 000 tonnes de décapodes natantia ont été prises en 1980. Les secteurs les plus productifs semblent à nouveau se situer autour de l'Inde et du Pakistan, où les méthodes de pêche traditionnelles sont utilisées parallèlement aux chalutiers. Gulland (1983) prétend que les stocks de crevettes de l'Inde et du golfe sont actuellement surexploités. Parmi les mammifères marins seul le marsouin noir se nourrit de crevettes. On ignore l'effet de l'exploitation des stocks de crevettes sur la population de Neophocoena dans cette zone.

CEPHALOPODES

Les pêcheries de céphalopodes de cette zone ont pris environ 17 000 tonnes en 1980. Selon Voss (1973) il existe très peu d'informations sur les ressources en céphalopodes de cette région et il cite Gulland (1971) pour donner une estimation grossière de plusieurs centaines de milliers de tonnes dans les eaux côtières. En clair, dans cette zone comme dans la plupart des autres, les céphalopodes représentent une ressource largement sousutilisée. On y trouve au moins 10 espèces de cétacés se nourrissant en partie ou totalement d'encornets mais pour aucun on ne dispose d'une estimation sérienuse de la population. La biomasse prédatrice totale se nourrissant d'encornets devrait être d'au moins plusieurs centaines de milliers.

LES PECHERIES DE LA ZONE 51

Gulland (1983) en donne un bref résumé. Il semble que la pêche soit essentiellement artisanale dans cette région, quoique de petits chalutiers et de petits senneurs opèrent dans plusieurs endroits à partir de bases locales, en particulier au large de l'Inde. Les bateaux étrangers sont très peu nombreux et prennent moins de 4% des captures totales. Des thoniers-palangriers et aujourd'hui des thoniers-senneurs pêchent le thon. Un peu de chalutage est aussi pratiqué dans la mer d'Arabie.

Parmi les méthodes de pêche locales, on utilise les lignes à main et les casiers sur les récifs et les filets maillants presque partout. Jones (1976) décrit quelques types de pêche pratiqués en Inde, notamment avec 600 m de “rampani” et d'autres sennes de plage, de petites sennes à partier de bateaux et des filets maillants calés. On pense que beaucoup de ces engins prennent accessoirement des espèces côtières de mammifères marins.

Les principales nations pêchant dans la région sont l'Inde, avec des prises dépassant 1 million de tonnes, le Pakistan et Sri Lanka qui prennent chacun quelques centaines de milliers de tonnes. Un petit nombre d'autres pays prennent aussi plusieurs dizaines de milliers de tonnes par an, mais de façon générale, les captures enregistrées sont petites en comparaison des autres zones.

RESUME DES INTERACTIONS ENTRE MAMMIFERES MARINS ET PECHERIES DANS LA ZONE 51

Interactions opérationnelles

On peut diviser celles-ci en 2 catégories.

  1. Il semble que de nombreuses espèces soient prises accessoirement dans toute la région mais ces captures sont rarement signalées. En Afrique du sud, Sousa chinensis, Tursiops truncatus et Delphinus delphis sont capturés dans les filets á requins au large du Natal. Dans les eaux côtiéres de l'Inde, de nombreuses espéces, notamment Neophocoena phocaenoides et Delphinus delphis sont prises dans des engins de pêche variés, en particulier dans les sennes utilisées á partir de la côte. Il existe quelques autres signalements épars de mammifères marins dans des filets maillants et dans des sennes, notamment de Dugong dugon dont la population subit probablement la pression de ces mortalités.

  2. Comme autre interaction opérationnelle, il y a les attaques répétées des orques et probablement aussi du faux orque Pseudorca crassidens contre des thoniers-palangriers. On sait que les dauphins du genre Stenella sont associés á la pêche au thon dans la région. Bien que jusqu'ici ceci n'ait entraîné que peu ou pas de mortalités, le développement d'une pêcherie employant les sennes coulissantes rendra á l'avenir des captures accessoires plus probables.

Interactions biologiques

Ici comme ailleurs, les interactions avec les pêcheries restent obscures. Certaines espèces, notamment Balaenoptera edeni, Delphinus delphis et Tursiops truncatus sont presque, à coup sûr, des prédateurs pour les stocks de poissons commerciaux. Neophocoena phocaenoides se nourrit en grande partie de crevettes dans les eaux côtières qui sont probablement surexploitées. De nombreuses espèces de mammifères marins consomment généralement de grandes quantités d'encornets mais actuellement on ne pêche presque pas de céphalopodes dans cette région. On sait que les dauphins du genre Stenella se nourrissent dans d'autres régions de petits poisson mésopélagiques. Il est donc intéressant, à ce point de noter que, d'après Gulland (1983), les poissons mésopélagiques constituent une grande partie de la biomasse ichtyologique entre les Somalies et le Pakistan. Ces stocks ne sont pas actuellement exploités, ceci essentiellement pour des raisons techniques.

3.10 ZONE 57: EST DE L'OCEAN INDIEN

MAMMIFERES MARINS DE LA ZONE 57

Eubalaena glacialis Baleine de Biscaye

D'après Hershkovitz (1966) la baleine de Biscaye s'étend au nord jusqu'au 30°S dans l'ouest de l'Océan Indien. Il existe des sites de reproduction le long des côtes sud et ouest de l'Australie, mais sa population actuelle est très réduite. On ne dispose pas d'évaluations de cette dernière, mais en 1981, on a repéré 42 animaux au large de l'Australie lors de campagnes d'observation aérienne (CIB, SC/34/Prog.Rep.Australia, 1983). Le rapport du séminaire sur l'état des baleines de Biscaye (CIB, SC/35/Rep.2, 1983) mentionne un individu capturé en 1982 dans un filet à requins en Australie du sud, mais il ne précise pas si cet animal est mort ou a été relâché. S'il se produit une mortalité par maillage dans des filets, la mort de quelques individus seulement pourrait avoir de l'importance pour une population d'aussi petite taille.

Caperea marginata Baleine franche naine

Marcuzzi et Pilleri(1971) notent qu'on observe la plus forte densité de cette espèce dans le voisinage sud de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. D'après Ross et al. (1975) la limite nord à laquelle on l'a observée est de 30°S sur la côte ouest de l'Australie.

On ne connait pas d'interactions avec les pêcheries et il n'existe pas non plus d'évaluations de sa population.

Balaenoptera physalus Rorqual commun

On sait que l'on trouve cette espèce dans toute la zone, bien que, d'après Tomilin (1967) elle soit rare sous les tropiques. On ne dispose pas d'estimations sérieuses sur sa population dans cette zone, aucune interaction avec les pêcheries n'a été signalée. On ignore si cette espèce se nourrit de poisson dans les mers australes (Nemoto, 1959).

Balaneoptera musculus Baleine bleue

La baleine bleue est connue dans toutes les mers (Tomilin, 1967). Il n'existe pas d'estimations relatives à sa population dans cette zone, mais celle-ci pourrait se chiffrer en milliers d'animaux. On ne connait pas d'interactions avec les pêcheries. Elle ne se nourrit pas de poisson.

Balaenoptera acutorostrata Petit rorqual

D'après Rice et Scheffer (1968) le petit rorqual est rare dans les eaux tropicales mais largement réparti dans tous les océans. On ignore son régime alimentaire dans les eaux plus chaudes, si toutefois il se nourrit à des latitudes plus basses. On a estimé sa population à un peu moins de 100 000 individus (CIB, 1983, p. 94) dans la zone IV de l'Antarctique qui correspond en gros à la latitude de la zone 57 de la FAO.

Balaenoptera borealis Rorqual de Rudolf

On le trouve dans tous les océans (Rice et Sheffer, 1968). On ignore sa population dans la zone 57 mais on peut penser qu'elle est semblable à celle de la zone antarctique V, soit de 10 à 20 000 animaux. On n'a pas signalé que le rorqual de Rudolf consommait des espèces commerciales dans la zone 57. Il y a peu de chances qu'il existe des interactions avec les pêcheries commerciales.

Balaenoptera edeni Baleine de Bryde

Ivashin (1980) signale cette espèce à l'ouest de l'Australie, en Inde et à Malacca. Il est probable qu'elle soit présente dans toute la zone 57. Il ne semble pas qu'il existe la moindre estimation de sa population, pas plus que de données publiées sur son régime alimentaire. Ailleurs, elle consomme des poissons commerciaux et donc probablement ici aussi. Il semble qu'aucune interaction avec les pêcheries existantes n'ait été signalée.

Megaptera novaeangliae Mégaptère

Il existe des sites de reproduction au large de la côte ouest de l'Australie vers lesquels migrent les mégaptères à partir des eaux antarctiques (Marcuzzi et Pilleri, 1971). On ignore l'importance de sa population mais celle-ci se chiffre probablement à quelques centaines d'individus. Rien n'indique qu'il se nourrit en dehors de l'Antarctique dans cette zone et qu'il existe des interactions visibles avec les pêcheries.

Berardius arnuxii Baleine d'Arnoux

Mitchell (1975) décrit la baleine d'Arnoux dans le sud de l'Australie. On ignore l'importance de sa population, de même que son régime alimentaire dans cette région bien que celui-ci consiste probablement en encornets.

Mesoplodon pacificus Mésoplodon de Longman

On en a signalé un spécimen au Queensland, en Australie, (Rice et Sheffer, 1968) et un autre en Somalie. Si la distribution de cette espèce est continue on pourrait s'attendre à ce qu'elle réside aussi dans la zone 57. Elle se nourrit probablement d'encornets. On ignore l'importance de sa population.

Mesoplodon densirostris Mésoplodon de Blainville

D'après Rice et Sheffer (1968) on trouve cette espèce dans les eaux tropicales et tempérées chaudes de tous les océans. Leatherwood et Reeves (1983) la signalent autour des îles de Tasmanie et de Nicobar. Des interactions avec les pêcheries semblent peu probables actuellement.

Mesoplodon layardii Mésoplodon de Layard

D'après Leatherwood et Reeves (1983) on a trouvé cette espèce au sud-est de l'Australie et en Tasmanie. On ne dispose pas d'informations sur l'importance de sa population.

Mesoplodon hectori Mésoplodon de Hector

Cette espèce a été signalée en Tasmanie (Rice et Sheffer, 1968) dans la zone 57 et on pense qu'elle est répartie autour du pôle dans les eaux tempérées. On ne dispose pas d'informations sur la taille de sa population.

Mesoplodon grayi Mésoplodon de Gray

Signalée au sud de l'Australie (Leatherwood et Reeves, 1983), il s'agit apparemment d'une autre espéce ayant une distribution circumpolaire dans les eaux australes.

Mesoplodon bowdoini Mésoplodon d'Andrew

D'aprés Rice et Sheffer (1968) cette espéce a été signalée en Tasmanie etá l'ouest de l'Australie. Sa répartition ailleurs dans la zone 57 reste done conjecturelle.

Mesoplodon ginkgodens Mésoplodon á dents de ginkgo

On a signalé cette espéce au Japon et au Sri Lanka (Rice et Scheffer, 1968). Si sa population est répartie de facon continue, il conviendrait d'inclure la zone 57 dans son aire géographique.

Ziphius cavirostris Ziphius

On trouve cette espéce dans toutes les mers tempérées et tropicales comme toutes les autres baleines á bec. Il n'y a pas d'estimations relatives á sa population. On suppose qu'elle se nourrit d'encornets.

Hyperoodon planifrons Hyperoodon du sud

On connait cette espéce en Australie et au large de l'Antarctique dans le secteur de l'Océan Indien (Rice et Scheffer, 1968). D'aprés Mitchell (1975) on la trouve largement répartie dans toutes les mers australes. On ne dispose pas d'estimations quant á son abondance. On pense qu'elle se nourrit d'encornets (Mitchell, 1975) et il n'y a apparemment pas de conflits avec les pêcheries.

Physeter macrocephalus Cachalot

Les cartes de Townsend (1935) montrent d'importantes zones de capture au large, á l'ouest de l'Australie. La population est actuellement en train de se reconstituer depuis que la chasse australienne au cachalot a été arrêtée á la fin des années 70. Celle-ci était pratiquée á partir d'Albany en Australie de l'ouest. On ignore l'importance de sa population mais celle-ci pourrait se chiffere á plusieurs centaines de milliers d'animaux pour toute la zone 57.

Kogia breviceps Cachalot pygmée

D'aprés Leatherwood et Reeves (1983) on a trouvé cette espéce au sud-est de l'Australie, ce qui implique qu'elle est présente dans la zone 57. Ils pensent qu'on la trouve dans toutes les eaux tempérées chaudes du monde. Sa population n'a pas été estimée mais il ne semble pas que ce soit une espéce commune. On n'a pas non plus de données sur son régime alimentaire dans la zone 57 et il n'existe apparemment pas d'interactions avec les pêcheries.

Kogia simus Cachalot nain

On connait cette espéce á partir d'échouages au sud de l'Australie, au Sri Lanka et en Inde (Leatherwood et Reeves, 1983). Son aire géographique couvre sans doute la plus grande partie de la zone 57. On ne dispose pas d'estimations relatives á sa population et il ne semble pas y avoir d'interactions avec les pêcheries dans cette zone.

Steno bredanensis Sténo

D'aprés Leatherwood et Reeves (1983) ce dauphin océanique a été signalé dans la plus grande partie de l'archipel indo-australien. On a aucune indication sur son abondance ni sur le signalement d'une quelconque interaction avec les pêcheries.

Sousa chinensis Sousa indo-pacifique

Leatherwood et al. (1983) ont appris que cette espéce se trouvait dans les parages. Leatherwood et Reeves (1983) signalent sa présence de l'Inde jusqu'au milieu de la côte ouest de l'Australie. Il n'existe apparemment pas d'estimations de l'abondance de sa population ni de son régime alimentaire dans cette zone mais Jones (1976) indique qu'on le prend dans les pêcheries côtières en Inde et au Bangladesh.

Orcaella brevirostris Dauphin de l'Irrawaddy

D'aprés Hershkovitz (1966) on trouve ce dauphin dans les eaux côtiéres et dans les estuaires de la baie du Bengale jusqu'au nord de l'Australie ainsi que dans plusiers bassins fluviaux. On n'a aucune indication sur son abondance quoique, d'aprés Watson (1981) il serait encore partout assez commun. U Tin Thein (1977) décrit comment cette espéce aide les pêcheurs locaux, en riviére, á guider le poisson jusqu'à l'intérierur de leurs filets. Leatherwood et al. (1983) ont été informés par les pêcheurs locaux sur le fleuve Irrawaddy que ce dauphin mangeait des poissons-chats.

Peponocephala electra Péponocéphale

D'aprés Leatherwood et Reeves (1983) on trouve cette espéce dans les mers tropicales et subtropicales du monde entier. Il n'y a apparemment pas de données sur son abondance, son régime alimentaire ou ses interactions avec les pêcheurs de cette zone.

Feresa attenuata Orque pygmée

Rarement observée dans le monde, il ne semble pas que cette espéce ait été signalée dans la zone 57 mais Mitchell (1975) et d'autres auteurs pensent qu'elle y est peut-être présente.

Pseudorca crassidens Faux orque

On trouve cette espéce dans les eaux tropicales et tempérées chaudes, normalement au large (Mitchell, 1975) Harwood et al. (1983) en donnent un des rares signalements. Ils déclarent qu'un spécimen a été trouve dans des filets maillants taiwanais, au cours d'opérations de pêche au requin, au thon et au maquereau dans les eaux du nord de l'Australie, mais il n'est pas clairement défini si cela s'est produit dans la zone 57 ou dans la zone 71. On dit que cette espèce endommage aussi les thons sur les palangres dans le monde entier (Mitchell, 1975a). Il n'existe apparemment pas d'autres information concernant ses interactions avec les pêcheries, son abondance ou ses habitudes alimentaires dans cette zone.

Orcinus orca Orque

On rencontre cette espèce dans toutes les mers (Hershkovitz, 1966). Leatherwood et al. (1983) signalent l'observation probable d'un individu nord des îles Andaman. Il en existe de nombreuses traces au sud-ouest de l'Australie. Des interactions avec les pêcheries ont été signalées notamment par Sivasubramanian (1964) seselon lequel on rencontre souvent des orques autour des thoniers-palangriers. Ceux-ci endommagent jusqu'à 4% des prises et peuvent inciter les poissons à s'écarter ou au contraire à se diriger vers les hameçons sous l'effet de la peur. D'autres récits d'interactions dans cette zone sont liés à l'industrie baleinière australienne à Twofold Bay; plusieurs orques avaient l'habitude d'y venir en aide aux baleiniers en les alertant de la présence des mégaptères et en les aidant à les capturer. Les orques étaient récompensés avec de la viande de baleine. On sait également que les orques prennent jusqu'à 30% de poissons ferrés dans une pêcherie à la palangre au large de la côte est de la Tasmanie (CIB, 1981, annexe H). Il existe peu d'autres signalements publiés concernant les orques dans cette région de sorte que leur abondance et leur régime alimentaire restent obscurs.

Globicephala melaena Globicéphale noir

Le globicéphale noir est signalé dans toutes les mers du sud tempérées (Leatherwood et Reeves, 1983). Apparemment il n'existe pas d'estimations relatives à son abondance, ni de données sur ses habitudes alimentaires. On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries.

Globicephala macrorhynchus Globicéphale tropical

Jones (1976a) a résumé les informations disponibles sur cette espèce dans l'Océan Indien tropical et sud tropical. Selon lui, on ne le trouve pas dans les eaux côtières indiennes. Il ne semble pas exister d'estimations relatives à son abondance, pas plus que de données sur sa nourriture ou de signalements d'interactions avec les pêcheries dans cette zone.

Lagenorhynchus obscurus Lagénorhynque obscur

D'après Rice et Scheffer (1968) le lagénorhynque obscur est une espèce côtière trouvée au sud de l'Australie. Rien n'aurait été publié sur son abondance ou ses habitudes alimentaires dans cette zone; aucune interaction avec les pêcheries n'a été signalée.

Lagenorhynchus cruciger Lagénorhynque cruciger

D'après Brownell (1974) cette espèce a une répartition pélagique et circumpolaire dans l'hémisphère sud, mais il ne semble pas qu'elle ait été observée dans le sud de l'Océan Indien.

Lagenodelphis hosei Dauphin de Fraser

Perrin et al. (1973a) pensent que sa répartition est continue dans les eaux tropicales du large de l'Océan et de l'Océan Pacifique mais il ne semble pas y avoir de signalements dans la zone 57 bien qu'on croit qu'il y soit présent.

Tursiops truncatus Souffleur

D'après Leatherwood et Reeves (1983) on trouve le souffleur dans tout l'Océan Indien de l'Australie à l'Afrique du sud. Selon Jones (1976) c'est l'une des espèces qui sont capturées accidentellement dans les eaux côtières de l'Inde et du Bangladesh par les pêcheries artisanales. Harwood et al. (1983) notent que c'est l'espèce prise le plus fréquemment dans les pêcheries aux filets maillants de Taîwan au nord de l'Australie; certaines prises sont effectuées dans la zone 57. Il ne semble pas exister de publications sur son régime alimentaire ou sur son abondance dans cette zone. Comme dans les autres rédions, il est probable qu'il existe des interactions, même si celles-ci n'ont pas été signalées.

Grampus griseus Dauphin de Risso

On le signale dans toutes les mers tropicales et tempérées (Mitchell, 1975). Leatherwood et al. (1983) font état d'une observation dans la baie du Bengalae. Il n'existerait aucune estimation relative à son abondance pas plus que des signalements d'interactions avec les pêcheries. On pense qu'il se nourrit essentiellement d'encornets.

Stenella Longirostris Dauphin à long bec

Mitchell (1975) signale le dauphin à long bec en Australie, au Sri Lanka et en Indonésie. D'après Jones (1976) c'est une des espèces côtières capturées dans les pêcheries locales autour des côtes de l'Inde et du Bangladesh mais on ne dispose pas de données sur les prises accessoires, ni sur son abondance ou son régime alimentaire dans cette zone.

On sait que cette espèce s'associe au thon autour des Seychelles et qu'elle peut ainsi être vulnérable à la pêche au thon à la senne coulissante qui lui est aussi associée dans cette région (voir la zone 51). Il existe, semble-t-il, quelques autres observations dans la zone 57.

Stenella coeruleoalba Dauphin bleu et blanc

D'après Rice et Scheffer (1968) le dauphin bleu et blanc est largement réparti dans les eaux tempérées et tropicales du monde entier. Leatherwood et al. (1983) le signalent dans la partie ouest de 1'Océan Indien mais pas dans la zone 59. La seule autre observation de cette espèce est celle de Watson (1981) qui rapporte en avoir vu des troupeaux importants “au sud de Java”. On ne dispose pas d'estimations relatives à sa population ni de données sur ses habitudes alimentaires pas plus que de signalements d'interactions avec les pêcheries dans cette zone.

Stenella attenuata Dauphin tacheté

Il semble que l'on trouve les dauphins tachetés dans toutes les eaux chauces de l'Océan Indien, des Maldives jusqu'au sud et à l'est de la Nouvelle-Zélande (Hershkovitz, 1966; Leatherwood et Reeves, 1983). Leatherwood et al. (1983) signalent Stenella attenuata dans la baie du Bengale; toutefois, il ne semble pas qu'on ait signalé des interactions avec les pêcheries ni qu'il y ait des informations publiées relatives à son abondance ou ses habitudes alimentaires pour la zone 57.

Delphinus delphis Dauphin commun

C'est d'après Jones (1976) l'une des espèces les plus communes dans les eaux côtières autour de l'Inde et du Bangladesh. Leatherwood et al. (1983) la signalent dans la baie du Bengale. D'après Rice et Scheffer (1968), le dauphin commun est largement distribué dans toutes les régions océaniques tempérées chaudes et tropicales. Il ne semble pas qu'il existe d'estimations relatives à son abondance ou de données sur son régime alimentaire pour cette zone. Jones (1976) est le seul à signaler des interactions avec les pêchries et indique qu'un grand nombre est capturé accessoirement dans les pêcheries indiennes côtières. Il est probable qu'il existe d'autres interactions ailleurs dans la zone 57 mais celles-ci n'ont pas été signalées.

Lissodelphis peronii Lissodelphis austral

On trouve le lissodelphis austral dans les eaux froides de l'hémisphère sud (Brownell, 1974). On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries dans cette zone et il est peu probable qu'il en existe actuellement.

Neophocoena phocaenoides Marsouin noir

C'est d'après Jones (1976) l'une des deux espèces très communes de mammifères marins côtiers qui est fréquemment capturée dans des sennes de plage et d'autres engins de pêche artisanaux le long des côtes indiennes. Mitchell (1975) signale ce marsouin dans toute l'Asie du sud-est.

Il est très probable qu'il existe des interactions entre les pêcheries et cette espèce, qui a un habitat néritique, mais aucune n'a été signalée. On dit qu'elle se nourrit, ailleurs, principalement de crevettes qui sont pêchées commercialement dans cette zone.

Platanista gangetica Susu du Gange

On a estimé sa population à environ 4 à 5 000 animauax (Jones, 1982). Mitchell (1975) précise que cette espèce cohabite avec des espèces commerciales de poissons et les pêcheurs posent leurs filets autour des dauphins. Un petit nombre serait capturé dans des sennes de plage. Jones (1982) décrit des noyades accidentelles de susus dans des traînes et dans des sennes, qui d'après lui, ne sont pas rares. In indique également que le susu se nourrit principalement de poissons-chats, de crevettes et d'autres animaux vivant sur le fond. Il ne semble pas que les captures accessoires aient un effet très grave sur la population au moins au-dessous de Farakka et dans tout le réseau de rivières Brahmapoutre-Meghna en Inde et au Bangladesh où, d'après Jones (1982) “aucun signe n'indique une diminution de la population de susus”.

Neophoca cinerea Otarie d'Australie

Confinée à la zone 57, autour de la côte sud de l'Australie, Walker et Ling (1981a) estiment qu'elle a été presque éliminée par la chasse au phoque au siècle drnier et que son aire gégraphique est moins étendue qu'auparavant. Warneke (1982) a estimé sa population entre 3 et 5 000 individus. On connait peu de choses sur son régime alimentaire mais celui-ci se compose sans doute de poissons, d'encornets et de pingouins. Storr (cité dans Walker et Ling, 1981a) indique que cette espèce se nourrit de saumon (Aripis trutta) et, ce faisant, endommage les filets. Warneke (1982) signale également que les pêcheurs de saumon n'aiment pas cette otaire car elle s'attaque à leurs filets pour prendre les poissons. Walker et Ling (1981a) mentionnent cette espèce comme prenant des merlans (Sillaginodessp.) dans les filets des pêcheurs sur l'île Kangaroo et signalent des actions semblables avec les pêcheurs de requins. Ils ajoutent qu'on a vu également cette otarie prendre des écrevisses et des langoustes. D'après Warneke (1982) il n'y aurait pas de plaintes alarmantes contre cette espèce, émises par l'industrie de la pêche, du fait probablement qu'elle ne se trouve pas en grand nombre où que ce soit.

Arctocephalus pursillus doriferus Otarie à fourrure d'Australie

Warneke (1982) estime sa population autour de 20 000 animaux, les deux-tiers se reproduisant dans le détroit de Bass. Elle se nourrit essentiellement de céphalopodes, notamment de Notodarus, Sepiotheuthis, Sepia et Octopus, mais elle mange aussi des poissons (Warneke, 1982). Warneke fait également état d'otaries noyées qui ont été trouvées dans des pièges et dans des chaluts. Il y a donc de toute évidence des captures accessoires de cette espèce dans les pêcheries locales mais celles-ci n'ont pas été quantifiées. Les pêcheurs continuent d'affirmer partout que cette espèce endommage les stocks de poissons mais ces plaintes ne sont pas confirmées par les données sur son alimentation. L'otarie à fourrure d'Australie pose vraiment un problème aux pêcheries sédentaires à filets à mailles à Port Philip et à Western Port Bays dans l'état du Victoria, qui se trouvent à proximité d'une importante colonie reproductrice. Des animaux isolés peuvent endommager fortement les filets et les prises et d'après Warneke, le seul rmède efficace est la destruction immédiate de l'otarie quie commet cette agression.

Arctocephalus forsteri Otarie à fourrure de Nouvelle-Zélande

Crawley et Warneke (1979) ont décrit la distribution de cette espèce au sud de l'Australie. D'après Warneke (1982), sa populationne dépasserait pas quelques millers d'individus. Il ajoute que l'on ignore son régime alimentaire dans les eaux australiennes. Par comparaison avec celui de Nouvelle-Zélande, on peut penser que les céphalopodes et les thyristes en constituent une part importante. Warneke (1982) pense également que cette espèce ne se trouve pas en nombre suffisant pour constituer un problème pour les pêcheurs australiens mais Crawley et Warneke (1979) indiquent qu'il pourrait y avoir des pertes accidentelles par noyades dans les filets et dans les pêcheries à langoustes.

Mirounga leonina Eléphant de mer du sud

D'après Marlow (1967) cette espèce était autrefois abondante sur l'île King et en Tasmanie mais depuis la disparition de ces colonies on ne trouve que quelques individus occasionnellement. On sait qu'il se nourrit de poissons et d'encornets mais comme sa population dans cette zone est apparemment très faible, il est peu vraisemblable qu'il existe des interactions importantes avec les pêcheries.

Hydrurga leptonyx Phoque léopard

Au printemps, quelques individus s'aventurent sur les plages australiennes, généralement de jeunes animaux (Marlow, 1967). D'après ce que l'on sait, il ne se nourrit pas d'espèces commerciales de poissons et il est peu probable qu'il existe des interactions avec les pêcheries dans la zone 57.

Leptonychotes weddelli Phoque de Weddell

Autre espèce antarctique, le phoque de Weddell n'a été signalé qu'une fois sur une plage australienne (Marlow, 1967) mais il se nourrit probablement dans les eaux australes de la zone 57. On n'a pas publié de signalements d'interactions acec les pêcheries mais cela pourrait être le cas si l'on décidait de pêcher les poissons antarctiques.

Dugong dugon Dugong

On sait que l'on trouve cette espèce dans la zone 57 du sous-continent indien jusqu'au nord et à l'ouest de l'Australie (Bertram et Bertram, 1973). Elle passe pour être rare dans toute son aire géographique (FAO, 1978). Il n'y a pas de données sur des captures accidentelles mais on pense qu'elles sont une des principales raisons de la diminution de la population (FAO, 1978).

Il existe très peu d'informations publiées sur les mammifères marins dans la zone 57, à l'exception des espèces australiennes, en particulier des pinnipèdes. On pense qu'il y a environ 49 espèces de mammifères marins présentes dans cette zone et pour la plupart d'entre elles, on en ignore le nombre ou les habitudes alimentaires.

Il y a 8 espèces de baleines. Sept d'entre elles se nourrissent principalement de crustacés pélagiques dans les eaux antarctiques. On pense cependant que certaines espèces telles que les mégaptères et les petits rorquals seraient présentes toute l'année dans l'Océan Indien. Ceci amène à s'interroger sur leur nourriture. Les baleines de Bryde se nourrissent certainement dans les eaux tropicales et subtopicales et l'on suppose qu'elles managent des espèces de poissons commerciales. Il est possible que d'autres espèces de baleines se nourrissent aussi de poissons dans cette zone.

Il y a une dizaine de baleines à bec connues dans cette région et l'on pense qu'elle se nourrissent d'encornets.

Parmi les 24 espèces de cétacés restantes, on ignore pour la plupart de quoi elles se nourrissent. On sait que le susu mange des poissons- chats et d'autres organismes vivant sur le fond. On pense que les dauphins de l'Irrawaddy consomment également des poissons-chats. Les marsouins noirs se nourrissent de crevettes et, si l'on se réfère aux attaques répétées des orques contre les palangres à thon, ceux-ci consomment sans doute des thons. Pour le reste, on peut émettre l'hypothèse que certaines espèces comme le souffleur et le dauphin commun, mangent quelques espèces commerciales de poissons.

Au contraire, les habitudes alimentaires des pinnipèdes sont très bien connues. Les encornets constituent leur nourriture principale ainsi que de nombreuses espèces commerciales de poissons dans une plus faible proportion.

LES STOCKS DE POISSON DE LA ZONE 57

RESSOURCES HALIEUTIQUES DEMERSALES

On ne connait pas bien l'importance des ressources démersales de cette zone, les estimations récentes se situent entre 2 et 3 millions de tonnes. Les statistiques sont incomplètes pour de nombreux pays et il existe peu d'informations sur la composition par espèce. Parmi les groupes de poissons qui figurent dans les Annuaires statistiques des pêches de la FAO, 4 seulement dépassent 10 000 tonnes de prises. La prise totale des espèces démersales est probablement d'un peu plus de un demi-million de tonnes (FAO, 1981a).

Les espèces représentées sont des leiognathidés (33 000 tonnes), des scianidés (20 000), des machoirons (Ariidae: 22 000 tonnes) et d'autres percoides (15 500 tonnes).

On n'a pas signalé d'interactions entre les pêcheries démersales et les mammifères marins et rien n'indique que ceux-ci conomment des espèces démersales à l'exception du dauphin de l'Irrawaddy qui, pense-t-on, se nourrit de poissons-chats (Leatherwood et al., 1983). On ignore l'état de la plupart des stocks bien que l'on croit les stocks cotiers, le long du littoral fortement peeuplé de l'Asie du sud et du sud-est, largement exploités.

RESSOURCES HALIEUTIQUES PELAGIQUES

Le potentiel total des pêcheries pélagiques dans la moitié orientale de l'Océan Indien est inconnu mais il dépasse 800 000 tonnes. Le total des captures d'espèces pélagiques signalées en 1981 était de 371 000 tonnes mais, encore une fois, il y avait aussi 780 000 tonnes de captures de poissons de mer divers, ce qui accroit probablement la prise pélagique réelle. On ignore l'état de la plupart des stocks.

Sardinella longiceps Sardinelle des Indes

La sardinelle des Indes prédomine dans la liste des espèces identifiées; 75 000 tonnes de captures ont été signalées en 1981. Comme dans la zone 51 il semble que la plus grande partie ait été pêchée artisanalement au moyen de sennes de plage bien que les sennes coulissantes soient utilisées dans certains endroits.

Autres espèces

Les carangidés, les anchois et les maquereaux constituent des stocks importants dans cette zone et peuvent tous servir de nourriture à de nombreux cétacés, notamment aux baleines de Bryde et probablement à d'autres baleines.

Thons

Plusieurs espèces sont pêchées. Les captures, toutes espèces confondues, dépassainent 40 000 tonnes en 1981 (FAO, 1983). Celles du Japon et de la Corée ont atteint un total de 15 000 tonnes dans la zone 57 en 1981 (FAO, 1983). La plus grande partie, sinon la totalité, était probablement consituée de thon car d'après Gulland (1983) c'est à peu près tout ce que prennent les flottilles étrangères dans cette zone. Les palangres sont largement utilisées pour prendre le thon mais Harwood et al. (1983) indiquent que des bateaux taïwanais en pêchent aussi à l'aide de filets maillants au nord de l'Australie. Cette pêcherie est la source d'une mortalité considérable parmi les cétacés et on sait que la pêcherie à la palangre est entrée en conflit avec les orque (voir ci-dessus).

RESSOURCES EN INVERTEBRES

CRUSTACES

Les décapodes natantia constituent probablement la ressource la plus importante dans la zone. En Indonésie, par exemple, la valeur de la crevette banana, udang putih (Penaeus merguiensis) avoisinerait 54 millions de roupies en tant qu'espéce individuelle. plus du double (21 millions de roupies) de celle qui la suit pour sa valeur marchande (Euthynnus spp.) (Statistiques de pêche d'Indonésie, 1981). Gulland (1983) estime que les stocks de crevettes autour de l'Inde seraient fortement exploités. On ignore l'existence d'interactions entre ces pêcheries et des cétacés comme les marsouins noirs qui se nourrissent de crevettes.

CEPHALOPODES

La prise totale de céphalopodes dans la zone a été inférieure à 8 000 tonnes en 1981. Voss (1973) cite Gulland (1971) pour estimer leur potentiel à au moins plusieurs centaines de milliers de tonnes pour tout l'Océan Indien.

LES PECHERIES DE LA ZONE 57

Gulland (1983) fait un résumé des pêcheries de la zone 57. Comme pour la zone 51, ce sont les pêcheries artisanales qui prédominent. Elles consistent, en Inde, en sennes de plage ou halées à bord, en filets maillants et en éperviers. On utilise des engins de pêche du même genre sur les côtes de Sumatra et de Java. La pêche industrielle est en train de se développer avec le chalutage, en particulier pour les crevettes, et avec la pêche à la senne coulissante.

Plus au sud, au large de l'Australie, les stocks de poissons sont sous-exploités (FAO, 1981a). La principale pêcherie qu'on y trouve est celle de langoustes et de crevettes. Harwood et al. (1983) décrivent comment les taïwanais utilisent les filets maillants sur la côte nord dans la zone 57. Selon eux, plusieurs milliers de petits cétacés, essentiellement des Tursiops, sont tués de cette manière chaque année (4 500 de juin 1981 à février 1983).

RESUME DES INTERACTIONS ENTRE MAMMIFERES MARINS ET PECHERIES DANS LA ZONE 57

L'étendue des pêcheries artisanales dans cette zone, associée à l'information que “il y a de plus de signes qui montrent … que de nombreux stocks sont dé”jà fotement exploités” (FAO, 1981a) dans la plupart des régions septentrionales, devraient inciter à croire qu'il y a des interactions importantes avec certaines des espèces de mammifères marins recesées. Toutefois, les informations dont on dispose sur le sujet sont rares.

Interactions opérationnelles

  1. D'après Jones (1976) 5 espèces de petits cétacés sont capturés dans les sennes autour du sous-continent indien: le dauphin commun, le souffleur, le dauphin à long bec, le sousa indo-pacifique et le marsouin noir. Il s'agit d'espèces essentiallement côtières, prises dans des pêches côtiêres, mais on ne possède aucune statistique quant au nombre de captures.

  2. Harwood et al. (1983) indiquent que des souffleurs, des dauphins tâchetés et à long bec et un faux orque au moins ont été capturés dans des pêcheries utilisant des sennes coulissantes au nord de l'Australie. Leur carte montre que certaines de ces captures (4 sur 86) ont eu lieu dans la zone 57, sans préciser toutefois de quelles esèces il s'agissait.

  3. On sait que les orques attaquent les thoniers-palangriers dans l'Oéan Indien (Sivasubramanian, 1964).

  4. Il y a des conflits entre les pêcheurs et les pinnipèdes au sud de l'Australie. Les otaries causent des dommages aux filets et aux prises. Il en est de même pour certaines otaries à fourrure dans les filets maillants fixes.

  5. Une baleine de Biscaye a été signalée dans un filet à requins au sud de l'Australie (CIB, SC/35/Rep.2, 1983).

  6. D'après Bannister (1977) quelques petits cétacés sont capturés dans les pêcheries australiennes mais il ne donne pas de renseignements pour la zone 57. Il indique qu'un bon nombre sont tués par les pêcheurs à cause de leur interférence réelle ou supposée avec les opérations de pêche.

  7. On sait que les dugongs se font prendre dans les filets dans toute la zone (FAO, 1978). Il y a de fortes chances que les cas de conflits avec les engins de pêche qui ont été signalés ne représentent qu'un petit nombre des animaux capturés. La zone se caractérise, au nord du moins, par l'existence d'une pêche côtiêre intensive et d'un nombre assez important de petits cétacés vivant près des côtes. La combinaison de ces 2 facteurs entraîne vraisemblablement un grand nombre de captures accidentelles de petits cétacés, en particuler de Sousa, Tursiops, Stenella spp. Orcaella, Neophocoena, Delphinus et Platanista.

  8. Le susu est pris accessoirement en petits nombres dans le Gange dans des sennes (Jones, 1982).

  9. Le dauphin de l'Irrawaddy passe pour aider les pêcheurs à capturer le poisson en le rassemblant dans les filets (Tin Thein, 1977).

Interactions biologiques

On a signalé que les pêcheurs se plaignent, dans le sud de l'Australie, que les otaries à fourrure endommagent les stocks de poissons (Warneke, 1982) mais on estime que ces plaintes n'ont pas été confirmées par l'analyse qu'on a faite de leur nourriture.

Les informations sont si rares qu'on ne peut se livrer qu'à des conjectures même en ce qui concerne les interactions biologiques possibles. Il faudra certainement prendre en compte la présence d'au moins une dizaine d'espèces de cétacés qui se nourrissent d'encornets dans cette zone, au cas où l'exploitation de cette ressource, très faible jusqu'ici, viendrait à être développée. La présence possible tout au long de l'année de populations de baleines de Biscaye dans les eaux tropicales pose également des problèmes intéressants en ce qui concerne l'expansion future soit de pêcheries pélagiques au large soit de ces populations de baleines.

3.11 ZONE 61: PACIFIQUE NORD-OUEST

MAMMIFERES MARINS DE LA ZONE 61

Eubalaena glacialis Baleine de Biscaye

D'après le rapport du séminaire sur la baleine de Biscaye (CIB, SC/35/Rep.2, 1983) on trouvait autrefois cette espèce dans toute la région. Berzin et Doroshenko (1982) citent Berzin et Yablakov (1978) lorsqu'ils mentionnent sa population actuelle très appauvrie; il n'en resterait probablement que quelques centaines dans tout le Pacifique nord. Aucune interaction avec les pêcheries n'a été signalée.

Balaena mysticetus Baleine du Groönland

Sa population est divisée en 2 stocks dans le Pacifique nord. L'un se déplace en hiver de la mer de Beaufort à la mer de Béring, donc partiellement dans la zone 61, l'autre est confiné à la mer d'Okhotsk (NCC, 1980). La population actuelle du premier a été estimée à près de 4 000 animaux et à 200–400 individus pour le second (Braham, 1982). Il est peu probable qu'il y ait des interactions avec les pêcheries, bien qu'on ne puisse considérer la possibilité de maillages dans les filets de cette espèce ou de la précédente. Une mortalité, même faible, aurait des effets sur la population.

Eschrichtius robustus Baleine grise

Le stock coréen de cette espèce est peut-être éteint maintenant, bien que l'on pense que les coréens du sud aient tué au moins 67 individus entre 1948 et 1966 (Wolman et Rice, 1979). Les stocks du Pacifique est et ouest se nourrissent tous les deux dans la zone 18, principalement d'amphipodes (Blokhin et Pavlyuchkov, 1983). Il est probable qu'il n'existe actuellement aucune interaction avec les pêcheries mais on doit toutefois considérer qu'un maillage dans des filets est toujours possible.

Balaenoptera physalus Rorqual commun

D'après Tomilin (1967) on trouve le rorqual commun dans la mer du Japon et dans la mer d'Okhotsk et jusqu'à Taïwan dans le sud. Tomilin a inventorié un grand nombre d'espèces dont il se nourrit. Alors qu'un échantillon du Pacifique nord présentait des contenus stomacaux indiquant qu'il se nourrissait essentiellement de crustacés, un autre, pris pendant une remontée de hareng, contenait principalement du hareng. Les espèces dont il se nourrit sont Clupea harengus, Mallotus villosus, Ammodytes personatus, Boreogadus saida, Theragra chalcogramma et d'autres espèces comme la morue et le saumon. Malgré ce régime alimentaire, il ne semble pas que l'on ait signalé d'interactions avec les pêcheries. La population totale du Pacifique nord a été estimée entre 14 000 et 19 000 animaux.

Balaenoptera musculus Baleine bleue

La baleine bleue hiverne dans les eaux du Japon, de Corée et de Taïwan et passe l'été autour des Kouriles, de la péninsule de Kamtchatka et de Tchoukotsk. Elle se nourrit entièrement de crustacés pélagiques, en particulier Thysanoessa inermis et Nematoscelis megalops (Tomilin, 1967). Sa population dans le Pacifique nord a été évaluée entre 1 400 et 1 900 animaux (Berzin et Valdimirov, 1981). Aucune interaction avec les pêcheries ne semble avoir été signalée.

Balaenoptera acutorostrata Petit rorqual

La CIB reconnait l'existence de 2 stocks dans la zone 61. L'un correspond à la mer du Japon, à la mer Jaune et à la mer de Chine, l'autre à la mer d'Okhotsk et au Pacifique ouest. La CIB a établi des quotas globaux pour les captures de cette espèce pour la période 1980–1984 qui s'élèvent à 5 312 animaux pour les 2 stocks (CIB, annexe E, 1983). On ignore la dimension de sa population mais elle se chiffre sans doute à plusieurs dizaines de milliers. D'après Tomilin (1967) elle consomme des lieux de l'Alaska, de la morue safran, du hareng, des capelans, des lançons et des crustacés pélagiques dans le Pacifique nord. Le régime indique clairement qu'il existe des interactions avec les pêcheries intéressées à ces poissons. Quelques individus ont été signalés dans des filets dérivants (2 en 1980) et dans des filets fixes (1 en 1980) au Japon (CIB, Prog.Rep. Japon, 1982).

Balaenoptera borealis Rorqual de Rudolf

D'après Tomilin (1967) cette baleine est moins adaptée pour manger du poisson que le rorqual ou le petit rorqual. Bien qu'elle mange quelques poissons, les encornets et les crustacés, en particulier Calanus, constituent la partie la plus importante de sa nourriture dans le Pacifique nord. Sa population totale a été évaluée entre 8 600 et 2 100 pour tout le Pacifique nord (Berzin et Vladimirov, 1981). On n'a pas observé d'interactions avec les pêcheries mais si des espèces commerciales entrent dans son régime alimentaire, il pourrait y en avoir à l'avenir.

Balaenoptera edeni Baleine de Bryde

Miyashita et Kasamatsu (1983) ont présenté à la CIB une estimation de la population du stock Pacifique nord-ouest pour cette espèce. Ils estiment sa population totale à 4 400 animaux, cette estimation n'a pu être discutée à la réunion de la CIB en 1983 faute de temps. Omura (1966) a étudié le régime alimentaire de cette espèce dans le Pacifique nord-ouest et il en déduit qu'il consiste essentiellement en euphausiacées. L'aire géographique de la baleine de Bryde s'étend jusqu'au voisinage du 43°N et, bien qu'on n'ait pas signalé d'interactions avec les pêcheries, cette espèce passe pour manger du poisson (Best, 1967).

Megaptera novaeangliae Mégaptère

D'après Tomilin (1967), cette espèce migre du Kamtchatka et de la mer d'Okhotsk au sud du Japon, à l'île Bonin et aux îles Mariannes et Marshall. On ne dispose pas de données suffisantes pour estimer sa population; on a cependant rapporté à la CIB seulement quelques observations relatives au Pacifique nord-ouest ces dernières années, ce qui permet de les chiffrer aux environs de quelques centaines. Il est clair qu'elle se trouve dans un état critique. D'après Tomilin (1967) le régime alimentaire de cette espèce en Extrême-Orient soviétique ressemble en partie à celui du rorqual et se compose de hareng, de capelan, de morue, de saumon, de lançons, de “greenling”, d'euphausiacées et d'autres crustacés variés vivant en bancs. Bien que l'on n'ait pas signalé récemment d'interactions avec les pêcheries, sans doute à cause de sa faible population, Tomilin mentionne un récit du S K Klumov qui fait état de 2 mégaptères ayant dérangé des pêcheurs en poursuivant des saumons au large des Kouriles. On a fait appel à un baleinier qui tua un des mégaptères. Il est clair qu'il existerait une possibilité de conflits si sa population venait à s'accroître.

Berardius bairdii Baleine de Baird

Cette espèce est confinée au Pacifique nord (McCann, 1975), des bateaux japonais ont capturé 39 baleines de Baird pendant la saison 1981/1982 (CIB, Prog.Rep.Japon, 1983). Cette espèce passe pour se nourrir de poissons de profondeur et d'encornets, notamment de Gonatus fabricii et d'Onychoteuthis (Mitchell, 1975). On ignore l'état de sa population. Les rapports d'avancement japonais à la CIB ne signalent pas de captures accessoires de cette espèce. Son régime alimentaire semble écarter toute autre interaction avec les pêcheries actuelles à moins qu'ils ne soient en compétition pour les encornets.

Mesoplodon densirostris Mésoplodon de Blainville

Watson (1981) signale cette espèce à Formose qui représente sans doute la limite nord de son aire géographique. On ne possède pas plus de détails. Il est peu probable qu'il y ait des interactions avec les pêcheries.

Mesoplodon stejnegeri Mésoplodon de Stejneger

On a étudié cette espèce en se basant sur 12 spécimens seulement. On pense que son aire géographique s'étend de Honshu à la mer de Béring (Hershkovitz, 1966). Il est peu vraisemblable qu'il y ait des interactions avec les pêcheries.

Mesoplodon bowdoini Mésoplodon d'Andrew

Le seul signalement que l'on possède sur cette espèce, trouvée par ailleurs dans le sud, est donné par Nishiwaki (1962) dans la mer du Japon (plage d'Akita). Des interaction avec les pêcheries semblent peu probables si on s'en tient à cette seule référence.

Mesoplodon ginkgodens Mésoplodon à dents de ginkgo

On a observé cette espèce au Japon et à Taïwan (Leatherwood et Reeves, 1983). Watson (1981) la signale aussi à deux occasions au moins, non confirmées, sur des palangres japonaises près de Taïwan. Il semble que ce soient les seuls cas d'interactions de Mesoplodon avec les pêcheries que l'on ait signalés. Les circonstances restent peu claires mais il est possible que les animaux capturés aient pris l'appât sur la palangre, s'il s'agissait d'encornets.

Mesoplodon carlhubbsi Mésoplodon de Stubbs

Ce mésoplodon se cantonne apparemment aux eaux du large situées au nord-ouest de Honshu (Leatherwood et Reeves, 1983). Il ne semble pas qu'il y ait d'interactions avec les pêcheries.

Ziphius cavirostris Ziphius

Cette espèce aété capturée en petit nombre dans les pêcheries japonaises de petits cétacés (Mitchell, 1975) mais il ne semble pas qu'on ait signalé de telles captures ces dernières années. L'analyse des contenus stomacaux indique un régime alimentaire à base de poissons de profondeur et d'encornets. On ne dispose d'aucune indication sur l'importance de sa population dans la zone 61 et on n'a apparemment pas signalé de captures accessoires. Il est peu probable qu'il y ait des interactions avec les pêcheries.

Physeter macrocephalus Cachalot

On trouve le cahalot dans toute la zone, essentiellement au sud du 40°N. Les mâles peuvent s'aventurer jusqu'aux glaces (Tomilin, 1967). Les japonais le chassent encore dans le Pacifique nord, le quota des prises étant de 890 animaux. Il n'y a pas d'estimations sérieuses de sa population totale dans la zone 61 mais celle-ci pourrait être de plusieurs centaines de milliers d'individus. Berzin (1972) résume les renseignements que l'on possède sur la nourriture du cachalot dans cette zone et il estime qu'elle consiste pour la plus large part en encornets. Le type d'encornets consommés varie d'un auteur à l'autre mais les Gonatidae, Histioteuridae et Ommastrephidae seraient toutes des familles importantes constituant le régime alimentaire du cachalot. Tomilin (1967) estime que dans le cas où on y trouve du poisson, il s'agit principalement d'élasmobranches (voir aussi l'introduction). Il semble peu probable qu'il existe des interactions avec les pêcheries, mis à part le fait que les ommastrephidés constituent un pourcentage important des prises japonaises d'encornets. On en connait mal la portée.

Kogia breviceps Cachalot pygmée

D'après Mitchell (1975a) cette espèce est prise par hasard au harpon à main à raison de 3 à 6 individus par an au sud du Japon. Tomilin (1967) la signale dans les Kouriles. Les seules interactions signalées avec les pêcheries seraient l'assertion de Miyazaki (1983) selon laquelle cette espèce serait prise sporadiquement dans des filets calés ou par d'autres pêcheries.

Kogia simus Cachalot nain

D'après Miyazaki (1983) le cachalot nain est pris isolément dans certaines pêcheries mais il ne donne aucune précision. Il se nourrit probablement pour l'essentiel d'encornets (Fitch et Brownell, 1968).

Monodon monoceros Narval

Leatherwood et Reeves (1983) indiquent la présence du narval comme exceptionnelle dans la mer de Béring. D'après Tomilin (1967) il se nourrit surtout de céphalopodes mais aussi de certains poissons tels que les raies, les plies, les flétans, les morues, les saumons et les harengs, ce qui rendrait possible des conflits avec les pêcheries quoique on ne semble pas en avoir signalés.

Delphinapterus leucas Bélouga

D'après Tomilin (1967) cette espèce est largement répandue dans les eaux froides près des côtes et on la trouve au sud jusque dans la mer du Japon. Gurevich (1980) a étudié son régime alimentaire. Il ne semble pas qu'on ait signalé d'interactions avec les pêcheries bien qu'évidemment un régime composé de saumon et d'autres espèces commerciales risquerait d'entrainer quelques conflits.

Steno bredanensis Sténo

Il existe peu de données sur cette espèce dans cette zone, à part le signalement par Miyazaki (1983) de la capture de 23 animaux dans une pêcherie sélective de petits cétacés. Rien n'indique qu'il existe des interactions avec les pêcheries. D'après Mitchell (1975a) cette espèce est rare dans les eaux côtières japonaises.

Sousa chinensis Sousa indo-pacifique

D'après Leatherwood et Reeves (1983) on trouve cette espèce jusqu'à la rivière de Canton au sud de la Chine. Aucune interaction avec les pêcheries n'aurait été signalée mais c'est une espèce côtière qui doit être prise aisément dans les filets.

Peponocephala electra Péponocéphale

Il figure de temps en temps dans les statistiques de pêche japonaises de petits cétacés. On en a capturé 150 en 1979 dans une pêcherie (Miyazaki, 1983). On n'a aucune indication sur l'abondance de cette espèce. Aucune interaction avec les pêcheries n'a été mise en évidence.

Feresa attenuata Orque pygmée

Cette espèce est rarement signalée au niveau mondial. Nishiwaki et al. (1965) signalent la capture de 14 individus dans la pêcherie dirigée de Izu. On ignore presque tout sur ses habitudes mais Nishiwaki et al. indiquent que des spécimens en captivité mangeaient des sardines. On peut donc s'interroger sur le risque d'éventuelles interactions avec les pêcheries.

Pseudorca crassidens Faux orque

Le faux orque est, semble-t-il, assez commun et d'après Mitchell (1975a), on le voit fréquemment en mer. Mitchell cite également de nombreux auteurs japonais lorsqu'il indique qu'il cause d'importants dégâts à la pêche au thon à la palangre. Il arrive que cette espèce soit prise accidentellement dans d'autres pêcheries. Miyazaki (1983) signale la capture de 32 individus entre 1972 et 1981 dans des filets calés. La pêche dirigée et au harpon en prennent aussi un grand nombre. D'après Miyazaki (1983), 1 374 individus ont été pris de cette manière. La plus connue sans doute de ces pêcheries se trouve à l'île Iki où cette espèce est parmi celles qui font l'objet d'abattages parce qu'elle est source de dégâts pour la pêche à la ligne aux sérioles (Seriola quinqueradiata) dans cette région. Kazuya (1984) en donne la description détaillée. Entre avril 1976 et janvier 1982, 953 faux orques ont été tués au cours d'opérations de pêche dirigée. Cette espèce et d'autres interféreraient sur un lieu de pêche situé au large; quand les dauphins y venaient plus nombreux, la présence des sérioles y diminuait. Kasuya a étudié le régime alimentaire des 4 espèces concernées. Il en déduit que Pseudorca est la seule qui “interfère de façon importante et directement avec les quantités de sérioles pêchées”. Toutefois, les données n'étaient pas suffisantes pour apprécier le degré de cette compétition.

Orcinus orca Orque

La pêcherie de petits cétacés du Japon le prend occasionnellement. Miyazaki (1983) indique que la pêche et la chasse aux petits cétacés en ont pris 12 sur une période de 6 ans. Mitchell (1975a) citant Ohsumi (1972) précise que cette espèce est surtout commune dans les eaux boréales. Dans le rapport du séminaire sur l'orque (CIB, 1982) Nishiwaki et Handa (1958) indiquent que cette espèce se nourrit, notamment dans le Pacifique nordouest, de morue, de poissons plats, de sardines, de saumon, de thon, de maquereau, de maquereau de atka, de bonite, de céphalopodes et d'une grande variété de mammifères marins. Il est clair qu'il y a place pour de nombreuses interactions avec les pêcheries bien qu'apparemment aucune n'ait été signalée jusqu'ici.

Globicephala macrorhynchus Globicéphale tropical

Cette espèce est fréquemment signalée dans les prises accidentelles et commerciales dans les eaux japonaises. D'après Miyazaki (1983), la pêche commerciale a pris 2 563 animaux et 133 ont été capturés dans des filets maillants, des sennes et le plus grand nombre (119) dans des filets calés. De toute évidence, cette espèce n'est pas rare. On pense qu'elle se nourrit d'encornets de sorte qu'il est tout à fait possible qu'elle entre en compétition avec cette pêche.

Lagenorhynchus obliquidens Lagénorhynque à flancs blancs du Pacifique

Un résumé sur son régime alimentaire et les chiffres relatifs à sa population ont été donnés dans la description de cette espèce. Elle est capturée dans les pêcheries dirigées et au harpon. Elle est aussi très souvent prise par accident. Miyazaki (1983) fait état de 241 animaux capturés sur une période de 6 ans dans des sennes (55), des filets maillants (70) et des filets calés (16). Cette espèce a également été impliquée dans la polémique relative à l'île Iki (voir Pseudorca crassidens plus haut). En tout, entre 1976 et 1982, 466 lagé norhynques ont été capturés (Kasuya, 1984). D'après le même auteur, cette espèce n'entrerait pas en compétition avec la pêcherie de sérioles.

Lagenodelphis hosei Dauphin de Fraser

On a pensé autrefois que le dauphin de Fraser était très rare. Selon Hammond et Leatherwood (1983) ce sont les cétacés qui se trouvent le plus fréquemment dans un des secteurs des Philippines. Miyazaki (1983) indique que cette espèce est capturée ici et là autour du Japon dans des filets calés ou à la suite d'échouages ainsi que dans d'autres pêcheries. Sa situation et son degré possible d'interactions avec les pêcheries restent obscurs.

Tursiops truncatus Souffleur

D'après Tomilin (1967) le Japon représente l'extrême limite nord de l'aire géographique de cette espèce. Elle est apparemment assez commune. Miyazaki (1983) fait état de plus de 6 500 animaux capturés commercialement sur une période de 6 ans au cours de lauelle 263 animaux ont été pris par ailleurs accidentellement dans des filets calés (254) et dans des filets maillants (9). C'est une autre espèce de l'ile Iki: 4 147 animaux ont été capturés entre 1976 et 1982 mais Kasuya (1984) ajoute qu'on a trouvé de sérioles dans aucun des estomacs examinés. On a également signalé que cette espèce est capturée en quantité indéterminée dans une pêcherie dirigée à Taiwan en partie pour “limiter sa prédation” (Hammond et Leatherwood, 1983).

Grampus griseus Dauphin de Risso

Les statistiques de pêche de Miyazaki (1983) font état de 723 dauphins de Risso dans les prises commerciales entre 1976 et 1981 et de 75 autres captures accidentelles dans des filets calés. C'est la quatrième espèce impliquée dans le conflit de l'ile Iki; 525 animaux ont été capturés entre 1976 et 1981. D'après Kasuya (1984), elle ne se nourrit que d'encornets. On ignore le degré de compétition qui existe entre cette espèce de mammifères marins, les autres consommateurs d'encornets et les pêcheries locales.

Stenella longirostris Dauphin à long bec

On ne trouve pas souvent cette espèce dans les statistiques de captures accidentelles ou commerciales de Miyazaki (1983). D'après ce dernier, on ne la capture qu'ici et là, ce qui laisse penser qu'elle n'est pas commune dans le Pacifique nord-ouest. Il ne semble pas que l'on dispose d'analyses relatives à son abondance ou à ses habitudes alimentaires dans cette zone.

Stenella coeruleoalba Dauphin bleu et blanc

Nishiwaki (1975) indique la présence de ce dauphin autour du Japon. On le pêche commercialement de façon extensive: les captures ont atteint jusqu'à 20 000 animaux par an mais elles ont ensuite diminué (Nishiwaki, 1975). En 1981, 4 813 animaux ont été pris (Miyazaki, 1983). D'après Nishiwaki, sa population actuelle autour du Japon se situerait entre 0, 4 et 0, 6 million d'animaux, ils se nourrissent essentiellement d'encornets. Les pêcheurs d'encornets capturent cette espèce à l'occasion mais ils ne considèrent pas celleci comme gênante. Les statistiques de Miyazaki montrent que les captures accidentelles japonaises se produisent le plus souvent dans les filets maillants (750 pour une période de 6 ans) mais avec un nombre inférieur capturé dans des filets fixes (22 pour la même période). Il est probable qu'il existe des interactions de compétition avec la pécherie d'encornets mais il semble qu'il n'y a pas eu grand chose de publié à ce sujet, du moins en anglais.

Stenella attenuata Dauphin tacheté

Les dauphins tachetés sont capturés dans les pêcheries dirigées au Japon. Entre 1976 et 1981, 7 505 ont été pris (Miyazaki, 1983) mais ils ont été également pris accidentellement dans des filets calés: il y en a eu 20 signalés pour la même période. On n'a pas d'estimations claires relatives à leur population, toutefois, les chiffres indiqués plus haut donneraient à penser qu'autour du Japon du moins, les dauphins tachetés ne sont pas aussi communs que les dauphins bleus et blancs.

Delphinus delphis Dauphin commun

Il est pris fréquemment dans les filets maillants et dans les filets calés; 128 et 171 animaux ont ainsi été capturés respectivement entre 1976 et 1981 (Miyazaki, 1983). Bien qu'on ne dispose pas d'analyses relatives à sa nourriture, il y a de fortes chances que cette espèce consomme quelques espèces commerciales et que, de ce fait, il existe également des interactions de compétition dans une certaine mesure.

Lissodelphis borealis Lissodelphis boréal

Cette espèce est apparemment capturée dans les eaux japonaises bien que Miyazaki (1983) ne cite ni le nombre d'animaux ni le type de pêcherie impliqués. Comme des encornets ont été trouvés dans quelques estomacs examinés, il est possible que cette espèce entre en compétition avec les pêcheries d'encornets.

Phocoenoides dalli Marsouin de Dall

Cette espèce fait l'objet d'une pêche extensive autour du Japon dont Miyazaki (1983) donne une description. Les captures annuelles moyennes dépassent 8 000 individus. D'autres mortalités sont causées par maillage dans des filets maillants ou calés (544 et 102 animaux respectivement, sur 6 ans: Miyazaki, 1983). La pêche au filet maillant du saumon du Pacifique est aussi la cause de nombreuses morts qui, selon Jones (1983), pourraient s'élever jusqu'à 40 000 animaux par an pour tout le Pacifique nord. On ignore pour l'instant l'effet de ces différentes mortalités sur la population. L'évaluation de 790 à 1 783 animaux que donne Bouchet (1983) pour l'ensemble de la population du Pacifique nord et de la mer de Béring laisse penser que le nombre estimé d'animaux capturés dans des engins de pêche peut avoir un effet important. D'après les données rassemblées par Wilke et Nicholson (1958) cette espèce se nourrirait d'encornets et de myctophidés. Le degré de compétition avec les pêcheries d'encornets n'est pas connu de manière précise.

Neophocoena phocaenoides Marsouin noir

D'après Marcuzzi et Pilleri (1971), on trouve le marsouin noir dans les eaux côtières. Son aire géographique s'étend au nord jusqu'au Japon. D'après Hammond et Leatherwood (1983), il est suffisamment commun autour de Hong Kong pour qu'on en rencontre au moins 1 jour sur 4 “généralement dans les eaux côtières sales”. Plus au nord, au Japon, Miyazaki (1983) mentionne 5 marsouins noirs harponnés entre 1976 et 1981 ainsi que la capture de 19 individus dans des filets calés et de 2 autres dans des filets maillants au cours de la même période. Si les taux de capture sont un indicateur d'abondance, cette espèce ne peut être considérée comme étant de celles qui sont les plus communes dans les eaux côtières japonaises. Son degré de compétition avec les pêcheries est peu clair mais la présence de crevettes dans leur régime alimentaire donnerait à penser qu'une telle competition est possible.

Lipotes vexillifer Beiji

On ignore l'importance de la population de cette espèce mais on pense qu'elle est de petite taille. Pei-Xun (1981) en décrit la situation en suggérant que la diminution en nombre du beiji peut être due à une diminution du poisson et à “la destruction des biotopes naturels de Lipotes correspondant à la régularisation de la rivière et à l'accroissement de la navigation”. La pêche à l'hameçon constituerait toutefois la menace principale. Près de la moitié de la centaine d'animaux trouvés morts entre 1950 et 1980 l'a été après avoir mangé des hameçons.

Eumatopias jubatus Otarie de Steller

On pense qu'au moins 20 000 otaries se reproduisent dans les iles Kouriles et en mer d'Okhotsk (Mate, 1982a). D'après Mate elles font leur apparition au mois de janvier au nord d'Hokkaido puis se déplacent vers le nord au mois de mai. Schusterman (1981) précise qu'on a fait relativement peu d'études sur le régime alimentaire de cette espèce mais que l'on a trouvé des poissons plats, des rascasses, de la morue, du lieu, de l'éperlan, du “greenling” et un peu de saumon. Les invertébrés représentent également une part importante, en particulier les mollusques bivalves et les céphalopodes. D'après Mate (1982a) “la compétition alimentaire avec l'homme peut exister bien que les relations trophiques entre l'otarie du nord, d'autres pinnipèdes et l'homme soient peu comprises”. Il indique également que 4 000 individus sont capturés accidentellement au cours d'opérations de pêche, cela se produisant probablement dans la zone 67 pour beaucoup d'entre elles.

Zalophus californianus Otarie de Californie

D'après Mate (1982), la population de cette espèce qui se reproduisait dans la mer du Japon est rare sinon éteinte.

Callorhinus ursinus Phoque à fourrure du nord

On trouve la majeure partie de la population de cette espèce dans la zone 67 mais il existe des populations qui se reproduisent dans la zone 61 sur l'île Robben, les îles Kouriles et l'ile Commander et qui comptent près de 360 000 animaux (Lander et Kajimura, 1982). Kajimura (1984) et Perez et Bigg (1981) ont décrit son alimentation de façon détaillée. Il se nourrit en mer dans les zones d'upwelling ou sur la pente continentale (Gentry, 1981) d'une grande variété d'espèces de poissons commerciales et d'encornets. Parmi ceux-ci, Lander et Kajimura (1982) indiquent le hareng, l'anchois, le saumon, le capelan, le balaou, le merlu, le lieu, le labre, le maquereau de Atka, le lançon et en particulier Loligo opalescens pour les encornets. Ils ajoutent que “la compétition entre l'homme, le phoque à fourrure et d'autres espèces marines pour certains stocks de poisson représente un problème quant à répartition des ressources”. Lander et Kajimura font également remarquer que les taux de survie ont baissé dans la population, la reconstitution du stock ne s'est pas produite comme prévu après qu'on ait cessé de capturer les femelles en 1968. Swartzman et Haar (1984) ont examiné l'hypothèse selon laquelle cette baisse du taux de survie proviendrait de la réduction de la capacité biologique du milieu par des opérations de pêche commerciale. Ils concluent que ce n'est pas le cas et que dans les années 70, la consommation d'une espèce de poisson importante: le lieu, par les phoques à fourrure, s'est en fait accrue. La compétition entre les phoques à fourrure of les pêcheries reste donc très peu claire.

Les activités de pêche causent également la mort accidentelle d'un certain nombre de phoques. Fukuhara (1974, cité dans Lander et Kajimura, 1982) estime que la pêche au saumon japonaise en tue accidentellement entre 3 150 et 3 750 par an dans la zone 61.

Odobenus rosmarus Morse

D'après Fay (1981), la péninsule du Kamtchatka constitue la limite sud de l'aire géographique de cette espèce quoique quelques animaux soient allés jusqu'à Honshu. On ignore combien de morses du Pacifique parmi les 140 000 qui ont été estimés (Brenton, 1979) viennent dans la zone 61. On n'a pas mis en évidence d'interactions avec les pêcheries. Mis à part quelques maillages accidentels dans des filets, il est peu probable qu'il y en ait à moins qu'on ne commence à exploiter la faune invertébrée benthique de la partie occidentale de la mer de Béring.

Phoca vitulina Phoque commun

L'aire géographique du phoque commun part du nord-est d'Hokkaido, passe par les iles Kouriles et s'étend jusqu'au sud et à l'est du Kamtchatka et des iles Commander. Sa population est estimée entre 5 000 et 8 000 individus (Bigg, 1981). Bien qu'il se nourrisse fréquemment d'espèces commerciales (Bonner, 1979c) les signalements d'interactions avec les pêcheries sont apparemment peu nombreux, sans doute du fait de la petite taille de sa population et de sa distribution dans la partie nord de cette zone. Naito (1976) signale la capture de quelques phoques dans des filets à saumon et dans d'autres filets, mais il ne donne pas de chiffres.

Phoca largha Phoque circumpolaire

On trouve cette espèce la long de la côte de la zone 61 de la mer Jaune et de la mer Po-Hai jusqu'au Kamtchatka et à la mer de Béring (Bigg, 1981). D'après Bigg qui cite Tikhomirov (1966), c'est le seul phoque nuisible pour les poissons commerciaux dans la mer d'Okhotsk, mais il ne donne pas plus de détails. On estime sa population entre 135 et 200 000 animaux dans la mer d'Okhotsk, et entre 133 et 250 000 dans la mer de Béring. On n'a pas fait d'estimations pour la mer Po-Hai (Bonner, 1979b). Naito (1976) indique que cette espèce est capturée occasionnellement dans des filets, sans donner d'autres détails. On n'est pas certain qu'il y ait des interactions de compétition avec les pêcheries.

Phoca hispida Phoque annelé

Il existe une population en mer d'Okhotsk et autour des îles Kouriles (Stirling et Calvert, 1979). On a vu occasionnellement des individus jusqu'à Honshu au Japon où ils se font quelquefois prendre dans des filets calés pour le saumon et d'autres filets (Naito, 1976). Frost et Lowry (1981) estiment sa population entre 800 000 et 1 million d'individus. Ils indiquent également que les poissons appartenant à la famille des morues et les crustacés pélagiques constituent le gros de sa nourriture. Naito (1976) signale que cette espèce est capturée occasionnellement dans des filets, sans donner de détails. On n'est pas certain qu'il existe des interactions de compétition avec les pêcheries.

Phoca fasciata Phoque à bandes

Burns (1981) indique qu'Hokkaido est la limite sud de l'aire géographique de cette espèce; citant Shustov (1972) il suggère l'existence d'une population de 140 000 animaux en mer d'Okhotsk. Il précise que l'on connait mal son régime alimentaire et que celui-ci se composerait, entre autres, de poissons et de crustacés. Il ne semble pas que l'on ait étudié les interactions avec les pêcheries, toutefois Naito (1976) signale la capture de 3 phoques à bandes dans des filets maillants au large du Japon.

Erignathus barbatus Phoque barbu

D'après Burns (1981), cette espèce a une répartition comparable à la précédente dans la zone 61. Quoiqu'elle ne s'étende pas au sud jusqu'à la mer du Japon. Naito (1976) indique que l'on voit rarement les phoques barbus à Honshu. Stirling et Archibald (1979) estiment cependant les stocks soviétiques, y compris la zone 18, à 450 000 animaux environ. On ne sait pas quelle proportion se trouve dans la zone 61. Il se nourit d'invertébrés qui vivent sur le fond (Stirling et Archibald, 1979) de sorte qu'il y a peu de chances qu'il entre en compétition avec les pêcheries. D'après Naito (1976) cette espèce est aussi capturée accidentellement dans des filets de pêche.

Comme la zone 67, cette région se caractérise par un grand nombre de mammifères marins, à la fois au niveau des espèces et des individus et par des pêcheries intensives. La zone 61 est la région qui a la plus grande production. La forte productivité, les pêcheries intensives et le grand nombre de mammifères marins signifient aussi que beaucoup d'espèces de mammifères marins doivent entrer en compétition, à un degré ou à un autre, avec les pêcheries.

Parmi les 50 espèces citées plus haut, seules les morues, les phoques barbus et 4 baleines ne mangent probablement pas d'espèces commerciales. Environ 16 autres se nourrissent d'encornets, qui dans cette région, font l'objet d'une pêche relativement importante; à l'opposé de la plupart des autres zones du monde où l'on ne prend souvent que quelques dizaines de milliers de tonnes d'encornets, il peut arriver ici que certains mammifères marins qui en mangent entrent en compétition directe avec les pêcheries. Parmi les 28 espèces restantes, on pense que la plupart mangent au moins quelques espèces de poissons commerciales.


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