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3. DESCRIPTION PAR ZONES (contd.)

LES STOCKS DE POISSON DE LA ZONE 77

RESSOURCES HALIEUTIQUES DEMERSALES

Le potentiel de poissons démersaux dans cette zone a été estimé a environ 1 million de tonnes (FAO, 1981). Les prises commerciales atteignaient environ 50 000 tonnes en 1981 (FAO, 1983).

On présume qu'aux Etats-Unis la pêche sportive prend également de nombreuses captures mais les chiffres la concernant ne sont pas disponibles. Le plateau continental dans cette région n'est pas très large et, de ce fait, la productivité des ressources démersales n'est pas très élevée. Il n'existe pas non plus beaucoup d'espèces signalées dans les captures démersales.

SCORPAENIDAE

Le groupe le plus important en termes de captures est la rascasse. En 1981, les prises totalisaient 10 297 tonnes. Bien que l'on sache que ce poisson est mangé par un certain nombre de pinnipèdes, il ne semble pas y avoir beaucoup d'interactions.

Aucun autre groupe de poissons démersaux n'a produit de captures supérieures à 8 000 tonnes, laissant supposer que les pêcheries de poissons démersaux dans cette zone ne sont pas très importantes. Ainley et al. (1982) se réfèrent à la fermeture de pêcheries de merlu au large de la Californie en 1977 faisant suite au Traité de Conservation et de Gestion de la Pêche de 1976. Ils rapprochent ceci des changements dans la distribution et dans les habitudes alimentaires des otaries de Californie. Actuellement (1981) les captures de merlan ou de merlu du Pacifique nord (Merluccius productus) sont négligeables dans cette rêgion bien que ce stock soit exploité plus au nord. Kajimura (1984) mentionne également l'importance de cette espèce pour les phoques à fourrure du nord dans les eaux californiennes.

RESSOURCES EN POISSONS PELAGIQUES

La potentialité totale des ressources pélagiques dans cette zone, à l'exclusion du thon, a été estimée entre 2 et 2,5 millions de tonnes (FAO, 1981). En 1981, les captures ont été supérieures à 2 millions de tonnes, y compris le thon qui comptait pour 300 000 tonnes (FAO, 1983). Le potentiel estimé et la production courante sembleraient alors concorder raisonnablement, laissant supposer que les ressources prises dans leur ensemble sont presque pleinement exploitées.

Engraulix mordax Anchois du Pacifique nord

L'anchois du Pacifique nord est réparti principalement dans les eaux côtières de la Baja California à l'Etat de Washington. Les captures en 1981 se sont élevées à 424 000 tonnes tandis que le potentiel est estimé entre 500 000 et 1 million de tonnes. Selon Kajimura (1984) cette espèce est la ressource la plus abondante et la plus importante dans le système actuel des pêcheries californiennes. Elle passe pour etre une des principales espèces consommées par le phoque à fourrure du nord. Elle est également mangée par le phoque commun et les otaries et probablement aussi par un certain nombre de petits cétacés. Gulland (1983) souligne l'importance de cette ressource tant comme nourriture pour les plus gros poissons que comme appât pour les pêcheurs sportifs.

Sardinops caerulea Pilchard de Californie

La pèche au pilchard de Californie était autrefois l'une des plus importantes du Pacifique avec des prises supérieures à 800 000 tonnes. Depuis, elle a régressé et, en particulier dans le nord de son aire géographique, elle n'atteint plus qu'une simple fraction de ce chiffre. En 1981, les prises se situaient autour de 345 000 tonnes, presque entièrement au large du Mexique (FAO, 1983). Bien que Kajimura (1984) ne le signale pas dans la nourriture des phoques à fourrure du nord, sa répartition principale se trouvant autour de la Baja California en ferait une espêce-proie pour un certain nombre d'autres mammifères marins.

Cololabis saira Balaou du Pacifique

Le balaou du Pacifique a son aire géographique dans tout le Pacifique nord et c'est l'un des poissons les plus nombreux dans cette zone (Kajimura, 1984). Il est vraisemblable qu'il joue un rôle important dans l'alimentation de certains mammifères marins y compris quelques dauphins océaniques. Kajimura (1984) a confirmé son importance dans le régime alimentaire du phoque è fourrure du nord.

Saumon

Bien qu'il ne soit pas fortement pèche dans cette zone (1 688 tonnes en 1981) il existe de sérieuses interactions avec les engins de pèche entre des otaries de Californie et des phoques communs d'un cô té et un certain nombre de pêcheries de saumon utilisant des traïnes ou des filets maillants d'autre part. Miller et al. (1983) estiment è plus de 300 000 dollars E-U la valeur du poisson prélevé chaque annee des filets et des lignes de pêche, pour la plus grande part par les otaries de Californie.

Thon

Bien qu'il soit peu important dans l'alimentation des mammifères marins, le thon est néanmoins l'une des plus importantes pèches en termes économiques, pour l'ensemble de la zone. Plus de 300 000 tonnes de toutes espèces ont été débarquées en 1981 (FAO, 1983). Dans le Pacifique central les thoniers-palangriers opèrent principalement à partir de l'Asie orientale. Les flottilles américaines et mexicaines se composent principalement de thoniers-senneurs. Ce sont ces bateaux qui ont été impliqués dans la controverse concernant la capture accidentelle de petits céacés. Les prises accidentelles courantes sont de 30 à 40 000 environ par an (Hammond et Kao-Tsai, 1983) mais à la fin des années 60 des centaines de milliers d'animaux ont été tués chaque année.

Le chinchard du Pacifique (Trachurus symmetricus) est une espèce de poisson importante dans la zone dont le rendement potentiel est de 300 000 tonnes mais les prises courante s'élèvent à 15 000 tonnes seulement; c'est l'une des espèces pêchées par les phoques a fourrure. Le chinchard du Pacifique semble avoir une importance dans le régime alimentaire d'autres mammifères marins car il est abondant et vit en bancs. Dans la plupart des régims méridionales de la zone 77 le faux hareng (640 000 tonnes en 1981) et l'anchoveta (110 000 tonnes en 1981) sont des stocks de poisson importants, mais on dispose de peu de données sur les mammifères marins se nourrissant de ces espèces.

RESSOURCES EN INVERTEBRES

CRUSTACES

Plus de 100 000 tonnes d'espèces variées de crabes et de crevettes ont été débarquées en 1981 en provenance de cette zone. Selon Gulland (1983) il s'agit de la principale pêche dans les zones tropicales. Au large, on opère à l'aide de chaluts à crevettes tandis que dans les régions côtières les méthodes artisanales prédominent. Il semble que l'on signalé peu d'interactions entre ces pêcheries et les mammifères marins.

CEPHALOPODES

En 1981, dans cette zone, on a signalé des prises de plus de 30 000 tonnes de céphalopodes (FAO, 1983), ce qui représente une augmentation par rapport aux 10 000 tonnes seulement de 1976. C'est une zone productive à propos de laquelle Voss (1973) dit que “indubitablement de grandes ressources attendent d'être exploitées”. Le potentiel global n'est pas connu mais les encornets géants (Dosidiscus gigas) peuvent avoir à eux seuls un potentiel de plus d'un million de tonnes (FAO, 1981a).

LES PECHERIES DE LA ZONE 77

Dans cette zone, les pêcheries sont dominées par le Mexique qui, en 1981, a pris 1,2 million de tonnes sur un total de 2,6 millions de tonnes. Les Etats-Unis ont pris 354 000 tonnes, l'Equateur 686 000 tonnes et Panama 132 000 tonnes. Le Japon était la principale nation étrangère figurant dans les statistiques de 1981 avec 86 000 tonnes. Les prises mexicaines en particulier ont augmenté d'une manère spectaculaire par rapport aux 286 000 tonnes de 1972.

Les principales pêches de cette zone concernent sans aucun doute les poissons pélagiques. Les prises de sardines et d'anchois du Mexique sont passées de 40 000 tonnes en 1970 à 400 000 tonnes en 1979 (Gulland, 1983) et les poissons pélagiques dominent dans les statistiques de débarquement.

Selon Gulland (1983) les Etats-Unis sont plus particulièrement intéressés par la pêche au thon à la senne. Cependant d'autres pêches sont également importantes en Californie. De Master et al. (1984) et Miller et al. (1983) ont analysé leurs relations avec les mammifères marins.

Plus au sud, la pêche au chalut à la crevette et les pêches pélagiques au faux hareng, à l'anchoveta et au maquereau sont toutes importantes jusqu'à l'Equateur. Les poissons démersaux font défaut, bien que selon Gulland, on en attrape plus qu'il n'en est mentionné dans les statistiques, étant donné les prises accessoires considérables dans les chaluts à crevettes. La pêche sportive ne peut non plus être ignorée avec de grosses captures particulièrement dans les eaux californiennes, bien qu'aucune statistique à ce sujet ne soit disponible. Les pêcheries artisanales sont vraiment importantes le long de la plus grande partie des côes d'Amérique centrale et du sud, ainsi que dans les îles du Pacifique central, mais on ne possède que peu d'informations sur les interactions entre les mammifères marins et ces pêcheries en dehors de quelques signalements de vols d'appâts sur des palangres ou des lignes à main à Hawaï.

RESUME DES INTERACTIONS ENTRE MAMMIFERES MARINS ET PECHERIES DANS LA ZONE 77

Les interactions rapportées entre les mammifères marins et les pêcheries dans cette zone sont d'autant plus remarquables qu'elles sont fortement concentrées dans deux régions autour de la Californie et au large dans les opérations de pêche au thon. Ceci présente presque certainement une forte distorsion au niveau des signalements plus qu'au niveau du nombre d'interactions.

Interactions opérationnelles

  1. L'interaction la plus importante est sans aucun doute celle avec la pêche au thon à la senne coulissante, aux Etats-Unis, qui capture jusqu'à 40 000 petits cétacés par an. La plupart sont des dauphins tachetés et à long bec du genre Stenella mais de petits nombres d'autres espèces variées sont également capturés accidentellement. Le nombre des marsouins tués dans les pêcheries de thon a fortement régressé par suite des modifications apportées aux engins de pêche (par exemple l'addition de panneaux spéciaux dans les filets) et dans la façon de les utiliser, ce qui permet aux mammifères marins de s'échapper beaucoup plus facilement après la fermeture du filet. Il y a aussi d'importantes variations du taux de mortalité d'une année à l'autre suivant le type de pêche et la proportion de traits de filet contenant des marsouins dans l'attente de trouver des thons au-dessous d'eux en comparaison des traits directs sur les bancs de poisson.

  2. Les pêcheries de saumon de Californie qui pêchentà la cuiller et au filet maillant, souffrent sérieusement de la déprédation des otaries et dans la rivière de Klamath, en tout cas, des dommages causés par les phoques.

  3. Les pêcheries californiennes côtières et océaniques au filet maillant subissent occasionnellement de fortes déprédations, surtout de la part des otaries de Californie et à un moindre degré des phoques. Les éléphants de mer du nord et les globicéphales sont également impliqués dans les dommages causé aux filets et responsables de la fuite des encornets qu'ils effraient.

  4. Le marsouin du Pacifique passait pour se faire prendre dans les filets maillants dans la partie nord du golfe de Californie et bien que la principale pêcherie concernée dans cette interaction ait été arrêtée, certains prétendent que sa population peut encore être menacée par de tels maillages mais on possède peu de données sur ce point.

  5. Le nombre des phoques moines d" Hawaï semble décliner et certains pensent que le maillage dans des engins de pêche en serait en partie responsable.

  6. D'autres interactions diverses avec les engins de pêche concernent les souffleurs et les sténos qui volent le poisson sur les lignes dans les pêcheries hawaïennes. La première espèce fait aussi l'objet d'un certain nombre de maillages dans les eaux mexicaines et on a également signalé quelques maillages de marsouins. Les baleines grises et probablement les rorquals peuvent aussi être maillés occasionnellement dans des filets maillants dans les eaux américaines.

Apparemment, il se produirait des captures accidentelles tout le long de la côte américaine mais il y a très peu de publications concernant les pècheries se trouvant plus au sud.

Interactions biologiques

Les espèces de mammifères marins vivant au nord de la zone 77 semblent peu exposées à une forte compétition avec les pêcheries. Les stocks d'anchois, de merlus et de balaous du Pacifique sont tous soit sous-exploités, soit pas du tout pêches. Ces espèces sont importantes dans le régime alimentaire des pinnipèdes au moins, et comme elles abondent toutes dans cette région, on peut croire qu'elles sont disponibles pour les cétacés qui se nourrissent de bancs de petits poissons comme la baleine de Bryde, les dauphins communs et probablement d'autres espèces.

Les encornets représentent aussi une ressource sour-exploitée dans toute la région; on peut donc penser qu'il existe peu de compétition entre les pêcheries d'encornets et les mammifères marins qui s'en nourrissent.

Il est intéressant de spéculer sur l'effet que la réduction des stocks de sardines et de maquereaux aurait eu dans cette zone sur le comportement alimentaire de tout mammifère marin qui se nourrissait de ces espèces auparavant. Il est aussi intéressant de réfléchir sur les effets que peut avoir une expansion des pêcheries sur ces stocks déjà mentionnés qui sont apparemment aujourd'hui surexploités. On manque de données sur la compétition possible entre les mammifères marins et les pêcheries pour la plus grande partie du reste de la zone 77.

Bien que cela soit en dehors du cadre strict de ce rapport, il convient de noter en passant le conflit considérable qui a surgi entre la loutre de mer (Enhydra lutris) et les pêcheries de coquillages aux Etats-Unis. On a fait de nombreuses études sur le régime et le comportement alimentaires des loutres de mer et sur leur impact sur les pêcheries, notamment de clams et d'ormeaux. Le rapport du séminaire de l'UICN sur les interactions entre mammifères marins et pêcheries (IUCN, 1981) étudie certaines des observations qui ont été faites. Les loutres de mer qui mangent des espèces de coquillages ayant une valeur commerciale, mangent aussi des oursins. Dans les endroits où il n'y a pas de loutres, les oursins broutent les champs de varech, tandis que là où elles sont présentes, les champs de varech fleurissent pour le bénéfice de nombreux poissons commerciaux qui s'y réfugient avant leur recrutement.

Ainsi, la loutre de mer peut-elle jouer à la fois un rôle bienfaiteur et de compétition avec les pêcheurs professionnels.

3.15 ZONE 81: PACIFIQUE SUD-OUEST

MAMMIFERES MARINS DE LA ZONE 81

Eubalaena glacialis Baleine de Biscaye

Le rapport du Sours-comité du CIB sur les espèces protégées et les baleines aborigènes (CIB, 1983) indique que 264 baleines de Biscaye ont été vues au cours du programme 1981/2 d'observation, la plupart autour de l'île Campbell (53°S). Elles n'appartenaient pas forcément toutes à des espèces diffé rentes. On ignore la taille de leur population dans cette zone mais elle ne dépasse sans doute pas quelques centaines d'animaux. On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries.

Caperea marginata Baleine franche naine

Selon Baker (1972) cette espèce est rare dans les eaux néo-zélandaises et compte seulement 12 échouages jusqu'à cette date. Des interactions avec les pêcheries semblent peu probables.

Balaenoptera physalus Rorqual commun

On ignore sa population dans la zone 81. Cette zone comprend la région VI dans les zones antarctiques du CIB et une partie des régions I et IV pour lesquelles on posséde quelques estimations des populations de baleines, mais il n'est pas possible de préciser leur répartition dans les zones subantarctiques et tempérées de la zone 81. Une population dépassant quelques dizaines de milliers d'animaux semble improbable. Des interactions avec les pêcheries semblent également peu vraisemblables.

Balaenoptera musculus Baleine bleue

On ignore également la taille de sa population mais il est pratiquement impossible qu'elle depasse quelques milliers d'individus. On ne connait pas d'interactions avec les pêcheries.

Balaenoptera acutorostrata Petit rorqual

On ne possède pas d'estimations fiables pour cette espèce mais on suppose que sa population ne dépasse pas quelques centaines de milliers d'animaux. On n'a pas signalé que le petit rorqual mangeait des espéces commerciales dans la zone 81.

Balaenoptera borealis Rorqual de Rudolf

Sa population dans la zone 81 ne dépasse pas quelques milliers d'animaux. Des interactions avec les pêcheries sont peu probables.

Balaenoptera edeni Baleine de Bryde

On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries mais comme cette baleine mange des espèces de poissons commerciales sous des latitudes similaires, il est possible qu'une certaine concurrence se produise avec les espèces-proies. On ignore la taille de sa population, mais d'après Baker (1972) elle est très commune au nord du cap est en Nouvellezélande.

Megaptera novaeangliae Mégaptère

Les cartes de Townsend (1935) indiquent clairement que les mégaptères sont connus pour migrer de l'Antarctique jusqu'aux sites de reproduction autour de la Nouvelle-Zélande et de Tonga. L'importance de leur population est inconnue mais elle a sévèrement diminué et pourrait actuellement se limiter à quelques centaines d'individus. Selon Baker (1972) on en a vu 500 dans le détroit de Cook en 1953 et 23 seulement en 1963. On ne connaît pas leur régime alimentaire dans cette zone et on n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries actuellement bien que, d'après Baker, cette baleine fréquente les eaux côtiéres de Nouvelle-zélande ce qui laisserait supposeer que des risques d'interactions avec les engins de pêche puissent exister.

Tasmacetus shepherdi Tasmacète de Shepherd

Signalé seulement à partir de quelques échouages. On ignore la taille de sa population et l'on sait peu de choses sur son régime alimentaire bien que l'encornet y occupe sans doute une place importante. Aucune interaction avec les pêcheries n'est probable.

Berardius arnuxii Baleine d'Arnoux

Baker (1972) signale 19 échouages en Nouvelle-Zélande jusqu'à présent. On ignore l'importance de la population de cette espèce mais il est evident qu'elle n'est pas très considérable. Son régime alimentaire consiste sans doute en encornets. Des interactions avec les pêcheries semblent peu probables.

Mesoplodon densirostris Mésoplodon de Blainville

Watson (1981) signale cette espèce autour de l'île Lord Howe dans la mer de Tasmanie mais cette espece serait confinée aux eaux tropicales et tempérées chaudes (Marcuzzi et Pilleri, 1971). La taille de sa population dans la zone 81 est inconnue et des interactions avec les pêcheries semblent peu probables.

Mesoplodon layardii Mésoplodon de Layard

Selon Baker (1972), plus d'une vingtaine de ces mésoplodons ont échoué en NouvelleZélande. On ne possède pas d'indications sur leur abondance ou sur leur régime alimentaire. Des interactions avec les pêcheries semblent peu probables.

Mesoplodon hectori Mésoplodon de Hector

Baker (1972) le décrit comme une espèce rare; on ne possède pas de données sur son alimentation et des interactions avec les pêcheries semblent peu probables.

Mesoplodon grayi Mésoplodon de Gray

Selon Baker (1972) cette espéce s'échoue très régulièrement sur les plages néozélandaises, elle est donc relativement commune dans ces eaux. On ignore son régime alimentaire et des interactions avec les pêcheries semblent peu probables.

Mesoplodon bowdoini Mésoplodon de Andrew

Baker (1972) décrit cette espèce comme rare en Nouvelle-Zélande, l'un des quelques endroits où elle s'est échouée. Son régime alimentaire est inconnu mais comporterait des encornets comme pour tous les mésoplodons (Gaskin, 1982). Il semble peu probable qu'ily ait des interactions avec les pêcheries.

Ziphius cavirostris Ziphius

On a signalé de nombreux échouages de cette espèce en Nouvelle-Zélands (Baker, 1972). Elle n'est donc pas très rare. On connait mal son régime alimentaire dans ces eaux mais il consiste sans doute en encornets et poissons d'eaux profondes, comme ailleurs. Il est peu probable qu'ily ait des interactions avec les pêcheries.

Hyperoodon planifrons Hyperoodon du sud

Bien que pour Mitchell (1975) cette espèce soit largement répartie dans toute son aire géographique, Baker (1972) estime qu'elle est rare en Nouvelle-Zélande. Son regime alimentaire consiste sans doute en encornets et à ce jour on n'a signalé aucune interaction avec les pêcheries.

Physeter macrocephalus Cachalot

Les cartes de Townsend (1935) montrent que cette espèce est distribuée au nord de la Nouvelle-Zélande en hiver et qu'elle est plus nombreuse en mer de Tasmanie et autour de La Nouvelle-Zélande en été. Selon Baker (1972) également, on trouve plus fréquemment cette espèce autour de la Nouvelle-Zélande en été. La taille de sa population est inconnue dans la zone 81 mais pourrait atteindre quelques milliers d'animaux au moins l'été. On n'a pas signaleé d'interactions avec les pêcheries et elles semblent peu probables.

Kogia breviceps Cachalot pygmée

Selon Baker (1972), 23 cachalots pygmées ont échouéen Nouvelle-Zélande en 1972. Toujours selon Baker, ils consomment des encornets, des crevettes, des crabes et du poisson. On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries et il est peu probable qu'ily en ait.

Pseudorca crassidens Faux orque

Trois échouages massifs au moins ont eu lieu dans les eaux néo-zélandaises (Baker, 1972). On ne possède pas d'estimations de population et aucune interaction avec les pêcheries n'a été signalée dans cette zone. Dans les autres zones le faux orque serait considéré comme une entrave à la pêche au thon à la palangre. Il est possible que des problèmes existent dans la zone 81 oùle thon représente les prises le plus importantes en poids.

Orcinus orc Orque

Pour Baker (1972) cette espèce est commune autour de la Nouvelle-Zélande où elle se nourrit de phoques, ainsi que d'encornets et de spoissons. Ce sont les seules données détaillées sur son régime alimentaire dans la zone 81. On ignore l'importance de sa population qui pourrait atteindre quelques dizaines de milliers d'animaux. Le rapport d'avancement de la Nouvelle-Zélande à la CIB en 1980 (CIB, 1981) signale un Orcinus trouvé mort après avoir été blessé par un engin de pêche. On a également signalé des interactions opérationnelles avec la pécherie à la palangrotte, au large de la Tasmanie orientale, dans le rapport d'avancement australien, la même année (CIB,1981), selon lequel les orques prennent jusqu'à 30% du poisson d'une palangrotte. Il n'est pas évident si cette pêcherie opère dans la zone 81 ou 57. Les orques comme les faux orques attaquent également les pêcheries de thon à la palangrotte et l'on peut penser qu'ils sont impliqués dans de telles interactions dans cette zone comme ailleurs, bien qu'aucune n'ait apparemment été signalée jusqu'à maintenant.

Globicephala melaena Globicéphale noir

Baker (1972) signale de nombreux échouages de cette espèce en Nouvelle-Zélande et bien qu'il n'existe pas d'estimations de population, il semble que ce soit une espèce relativement commune. On ne possède pas de données sur son régime alimentaire dans la zone 81 mais on sait que le globicéphale noir consomme des encornets dans d'autres zones (Sergeant, 1962). Le rapport d'avancement de la Nouvelle-Zélande à la CIB en 1981 (CIB, 1982) signale la capture d'un globicéphale dans un filet maillant au large de la Côte néo-zélandaise. On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries de la zone 81 et si cet incident refète la taille des captures accidentelles son incidence sur la population des globicéphales est trés faible.

Lagenorhynchus obscurus Lagénorhynque obscur

Pour Baker (1972) cette espèce côtière est assez commune en Nouvelle-Zélande depuis la baie Hawke jusqu'au sud à Fiorland. Il n'existe pas de données sur son alimentation dans la zone 81 mais elle se nourrit un peu dans les filets à poisson. d'après le rapport d'avancement de la Nouvelle-Zélande à la CIB en 1981 (CIB, 1982) des captures accidentelles ont été observées mais non signalées dans deux pêcheries à filets maillants de l'île du Sud. Dans l'une d'elles, dont les filets sont placés jusqu'a 370 m de profondeur, 120 à 150 dauphins sont pris chaque année parmi lesquels des lagénorhynques obscurs. Ces derniers sont les plus nombreux. Toujours d'après le rapport “L. obscurus est particulièrement abondant dans cette zone et il n'est pas certain que de telles captures accidentelles puissent affecter le stock”.

Lagenorhynchus cruciger Lagénorhynque cruciger

Selon Baker (1972) c'est une espèce océanique du sud de la Nouvelle-Zélande qui s" aenture au nord de ce pays. On n'a pas d'estimations de population ni de données sur son alimentation dans cette région et jusqu'à présent, on n'a signalé aucune interaction avec les pêcheries.

Tursiops truncatus Souffleur

D'après Baker (1972), cette espèce est commune dans les eaux néo-zélandaises et Mitchell (1975) signale des captures accidentelles dans des chaluts pélagiques autour de la Nouvelle-Zélande. Il estime que des centaines d'animaux peuvent être pris chaque année. On ne posséde pas de données détaillées sur son régime alimentaire et de ce fait, on ne sait rien des risques d'une interaction de concurrence avec les pêcheries locales.

Grampus griseus Dauphin de Risso

D'après Baker (1972) on trouve rarement cette espèce dans le Pacifique sud. Elle a été signalée 4 fois seulement en Nouvelle-Zélande. Son régime alimentaire consiste en encornets et on n'a signalé aucune interaction avec les pêcheries.

Stenella coeruleoalba Dauphin bleu et blanc

On n'a pas signalé d'interactions entre cette espèce et les pêcheries dans la zone 81. On ne possède pas de données sur son alimentation et son abondance bien que quelques individus s'approchent de temps en temps de la Nouvelle-Zé lande en été (Baker, 1972).

Delphinus delphis Dauphin commun

On dit qu'il fréquente les eaux côtières néo-zélandaises souvent en bancs de plusieurs milliers (Baker, 1972). Sa population est considérable. On ne posséde pas de données détaillées sur son alimentation dans cette zone mais il est souvent capturé accidentellement dans des filets autour de la Nouvelle-Zélande. Les rapports d'avancement à la CIB de la Nouvelle-Zélande mentionnent 9 animaux tués dans des chaluts-boeufs, 2 dans des chaluts classiques et 5 dans des filets maillants dans la baie de Plenty en 1978. En 1979, 11 résultent avoir trouvé la mort dans des chaluts-boeufs, 12 dans des chaluts classiques et 1 dans une ligne de casiers â langoustes (CIB, 1981). Parmi les autres captures accidentelles signalées figurent 2 prises dans une ligne de casiers à homards en 1980, 2 dans des sennes tournantes en 1980, 1 dans un chalut de fond en 1980, 9 dans des sennes en 1981 et 2 dans des filets maillants. De plus, un nombre indétermine (moins de 120) a été pris dans des filets fixes profonds ainsi que quelques autres espéces en 1980– 1981 (CIB, 1982). On ignore les effets de l'ensemble de ces mortalités sur la population de dauphins communs, mais si en réalité le nombre d'animaux tués n'est pas plus élevé qu'on le dit, il est peu probable que celle-ci s'appauvrisse. On ne peut évaluer les interactions de competition avec les pêcheries à ce stade.

Lissodelphis peronii Lissodelphis austral

C'est une espèce océanique que l'on trouve dans le sud de cette zone. On ne dispose pas de données précises sur son abondance ou son alimentation dans cette région; aucune capture accessoire n'a été signalée au CIB.

Cephalorhynchus hectori Dauphin de Hector

Baker (1978) donne une description de cette espèce. On la trouve dans les eaux côtiéres (jusqu'à 8 km au large), souvent dans les eaux vaseuses, tout autour de la Nouvelle-Zélande. Sa nourriture consisterait en Trachurus novaezelandiae, Physiculus bachus (morue rouge) et en Crepatalus novaezelandiae (uranoscope). On a aussi trouvé des otolithes d'engraulidés dans des échantillons. Ceci indique que cette espèce se nourrit de poissons pélagiques et benthiques en-dessous de la zone de déferlement. D'après Baker, les pêcheries au filet maillant de poisson éléphant (elephant fish) et également les chaluts de fond en capturent accidentellement environ 11 chaque année; il dit également que rien ne prouve que la population est en déclin. Le rapport d'avancement de la Nouvelle-Zélande à la CIB en 1981 (CIB, 1982) donne des signalements de dauphins de Hector capturés accidentellement en 1980–81. Un a été signalé dans un filet maillant fixe au large de l'île Waiheke, on pense que 6 sont morts dans le méme type de filets dans l'île du Sud et un nombre indéterminé (moins de 120) dans une autre pêcherie utilisant des filets fixes profonds au large de cette ìle.

Phocoena dioptrica Marsouin à lunettes

Baker (1977) signale cette espèce à proximité de l'île d'Enderby, dans la partie subantarctique de la Nouvelle-Zélande. Elle est probablement rare et il est peu probable qu'ily ait des interactions avec les pêcheries.

Phocarctos hookeri Otarie de Hooker

D'après Warneke (1982) la population principale de cette espèce est concentrée sur plusieurs petites îles du groupe Auckland plutôt que sur la terre ferme. On trouve d'autres groupes reproducteurs à l'ìle Campbell, aux Snares et à l'ìle Stewart. Des individus isolés auraient été observés jusqu'à la péninsule Otago dans l'îdu Sud, au nord, jusqu'à l'île Macquarie, au sud. Warneke estime sa population à environ 4 000 animaux.

Walker et Ling (1981) donnent un résumé des données sur son alimentation. Celle-ci consiste en encornets et en poulpes, en petits poissons notamment des plies, en crabes, moules, pingouins et autres oiseaux marins.

Ces dernières années, des pêcheries d'encornets se sont ouvertes sous la forme d'entreprises conjointes entre soviétiques et japonais, autour des îles Auckland. Cellesci ne seraient opérationnelles que deux mois durant l'année et emploieraient 15 bateaux qui prendraient 30 000 tonnes d'encornets. Cette pêcherie passe pour capturer accessoirement les femelles qui se nourrissent aprés avoir mis bas (Mike Donahue, comm. pers.), on ignore le nombre d'animaux blessés ou morts, mais pour une population de petite taille comme celle-ci, la perte de ces femelles pourrait avoir des conséquences importantes. On n'a pas étudié le degré de compétition avec les pêcheries au niveau des proies.

Arctocephalus pusillus doriferus Otarie à fourrure d'Australie

Elle se reproduit sur des rochers. Son aire de reproduction va de la Nouvelle-Galles du Sud (zone 81) au sud de la Tasmanie et au Victoria (zone 57). Elle se nourrirait principalement d'encornets et de poulpes ainsi que d'une grande variété de poissons tels que les thyrsites (Thyrsites) et parfois le merlan (Sillaginodes), les platycéphalidés (Platycephalus), le rouget (Upeneichthys), le poisson-perroquet (Pseudolabrus), les alutéridés (Aluteridae) et de quelques poissons de petite taille comme les pilchards (Clupeidae) (Warneke, 1982). On pense que sa population est d'environ 20 000 animaux dont la majorité se reproduit dans la zone 57 (Warneke, 1982). Marlow (1967) a indiqué qu'à l'époque les pêcheurs tuaient illégalement de nombreux animaux soit pour appâter les langoustes soit à cause de leur soi-disant compétition avec les poissons commerciaux. D'aprés Warneke (1982) de trés nombreux animaux immatures se noient accidentellement dans des filets et des casiers à langoustes et sont abattus. Warneke (1982) ajoute que bien des pêcheurs se plaignent que partout les otaries à fourrure causent des dommages aux stocks de poisson. Le fondement de ces plaintes n'a été confirmé par les statistiques des pêches ni par les contenus stomacaux ou les fécès.

Arctocephalus forsteri Otarie à fourrure de Nouvelle-Zélande

Cette espèce se reproduit dans de nombreux endroits dans l'île du Sud et sur de nombreuses ìles subantarctiques et au large, que Crawley et Warneke (1979) décrivent en détail. Ils donnent également pour sa population une estimation d'environ 38 500 animaux. Bonner (1981) résume les informations existantes sur son régime alimentaire. Celui-ci consisterait essentiellement en pouples (Octopus maorum), en encornets (Notodarus sloanii et Sepioteuthis biliheata), en thyrsites (Thyrsites atun) et, dans une moindre mesure en pingouins. D'après Crawley et Warneke (1979) des noyades accidentelles dans les pêches au filet et les pêcheries de langoustes se produisent probablement. En ce qui concerne les interactions biologiques, si Bonner (1981) pense que les otaries à fourrure sont souvent accusées de causer des dommages aux poissons pêhés, en particulier en Nouvelle-Zélande, il précise aussi que la quantité de poissons commerciaux consommés n'est pas aussi importante que le pensent les pêcherurs qui peuvent observer les otaries avec des poissons de grande taille qu'elles sont contraintes à venir manger en surface. Warneke (1982) pense que les poissons commerciaux ne figurent que de facon occasionnelle dans la nourriture des otaries et il ajoute ailleurs que leur population s'accroit. Un accroissement de la population de pinnipèdes serait considéré partout comme une menace pour les pêcheurs.

Mirounga leonina Elephant de mer du sud

Près de 100 000 éléphants de mer se reproduiraient sur l'île Macquarie et sur les îles subantarctiques de la Nouvelle-Zélande (Laws, 1979). Warneke (1982) indique que leurs habitudes alimentaires n'ont pas fait l'objet d'études dans cette zone mais que les poissons, les petits crustacés et les céphalopodes peuvent tous être importants. Warneke ajoute que l'on trouve des animaux isolés sur les côtes de Nouvelle-Zélande et d'Australie où ils peuvent éventuellement recoloniser des anciens sites de reproduction qui étaient occupes avant le développement de la chasse aux phoques. Il ne semble pas y avoir d'interactions avec les pêcheries dans cette zone à l'heure actuelle.

Hydrurga leptonyx Phoque léopard

D'après Marlow (1967) au printemps quelques individus se déplacent vers le nord des eaux antarctiques à l'ile Macquarie et jusqu'au continent australien. Leur nombre ne représente probablement qu'un très petit risque d'interactions avec les pêcheries.

Leptonychotes weddelli phoque de Weddell

Marlow (1967) et De Master (1979) confirment que cette espeèce se déplace occasionnellement vers le nord jusqu'en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il est probable que cette espèce également ne soit pas assez nombreuse dans la zone 81 pour interférer de facon notable avec les pêcheries.

Le réegime alimentaire de la plupart des espèces présentes dans cette région n'est pas bien connu. Ce que l'on sait donne à penser que l'encornet constitue une source alimentaire importante. Parmi les 36 espèces mentionnées plus haut, plus de 7 espèces de baleines ne consomment probablement que des crustacés pélagiques (voir par exemple Nemoto, 1959) et une mange un peu de poisson(Baleine de Bryde). Les encornets passent pour occuper une place importante dans le régime alimentaire des baleines à bec ainsi que dans celui de nombreux autres petits cétacés et pinnipèdes.

On connait peu de choses sur les régimes alimentaires des espèces restantes et, jusqu'à maintenant, rien ne confirme l'idée qu'une espècè quelconque consomme de grandes quantités de poissons commerciaux.

LES STOCKS DE POISSON DE LA ZONE 81

On n'a pas encore examiné le potentiel biologique total de cette région. Toutefois, un certain nombre de stocks a fait l'objet d'évaluations dans les zones côtières.

RESSOURCES HALIEUTIQUES DEMERSALES

Les stocks démersaux de la zone 81 comprennent non seulement les poissons démersaux de la Nouvelle-Galles du Sud et de la Nouvelle-Zélande, mais aussi les ressources d'un certain nombre d'états qui sont des iles dans des eaux plus chaudes. Les prises ne se sont élevées qu'à 160 000 tonnes en 1981.

GADIFORMES

On trouve un petit nombre d'espèces de ce groupe en Nouvelle-Zélande et dans d'autres eaux. On a estimé le potentiel du merlan bleu austral Micromesistius australis à 50 000 tonnes au large du sud de la Nouvelle-Zélande (FAO, 1981), mais les prises n'ont pas dépassé 6 632 tonnes en 1981 (FAO, 1983). De même, les grenadiers auraient un potentiel de 10 000 tonnes bien qu'on en ait pris seulement 3 000 tonnes en 1981 (FAO, 1983).

Chrysophrys aurata Dorade royale

Les stocks du Victoria et de la Nouvelle-Galles du Sud ont produit 130 000 tonnes de captures en 1981.

Arripis trutta Saumon australien/ruff

On a pris un total de 3412 tonnes de cette espèce en 1981. C'est l'une des rares espèces commerciales pour laquelle on a signalé des interactions avec les mammifères marins (l'otarie à fourrure d'Australie passe pour déranger les pêcheurs de saumon en attaquant les filets pour prendre le poisson dans la zone 57) ( Warneke, 1982).

Très peu d'espèces démersales figurent dans l'Annuaire statistique des pêches. Parmi les autres espèeces pouvant avoir une importance locale, on trouve les vivaneaux et les mérous au large des récifs dans certaines iles du Pacifique et d'autres poissons de récif. Toutefois, il ne semble pas qu'on ait signalé d'interactions entre les mammifèeres marins et ces stocks de poisson dans ces iles.

RESSOURCES HALIEUTIQUES PELAGIQUES

Le potentiel de l'ensemble des ressources pélagiques pour le Pacifique sud-ouest a été estimé à 1 million de tonnes mais cette estimation couvre la région située au large du sud de l'Australie et de la Tasmanie qui se trouve en fait dans la zone 57 et exclut une grande partie de la zone 81 à l'ouest. Cette derniére région correspond dans sa presque totalité au plein océan et il est peu probable qu'elle soit très productive (Rhyter, 1969). L'ensemble des prises pélagiques dans la zone 81 s'est élevé à environ 140 000 tonnes en 1981 (FAO, 1983). Il est clair que ces ressources, tout comme les ressources démersales, prises dans leur ensemble, sont sous-exploitées.

Thon

Un coup d'oeil à l'Annuaire statistique des pêches (FAO,1983) révéle que le thon et les poissons du même genre constituent de loin le groupe le plus important des captures dans cette zone. Les prises ont avoisiné 65 000 tonnes en 1981, soit plus de la moitié du total des captures pélagiques. Plusieurs espèces différentes sont prises. La pêche au thon dans la zone se pratique surtout à la palangre, bien qu'il existe quelques pêcheries à l'appât vivant qui ont été établies localement il y a déjà longtemps et depuis que la pêche à la senne tournante a commencé à se déveloper (Gulland, 1983). Toutefois, la pêche à la palangre peut entraîner d'autres formes de conflits avec les orques et les faux orques (voir plus haut).

Parmi les autres stocks figurent un peu de sprat et de pilchard autour de la Nouvelle-Zàlande et de l'Australie; ces stocks semblent actuellement presque totalement inexploités. Ils pourraient constituer des ressources alimentaires pour de nombreuses espèces notamment pour les dauphins communs et pour les baleines de Bryde mais on ne dispose d'aucune donnée à ce sujet. Le thyrsite (Thyrsites atun) a produit prés de 2 700 tonnes en 1981 (FAO, 1983); on sait que de nombreux pinnipèdes s'en nourrissent; on ne pense pas que cela représente un problème pour le moment bien qu'on sache que les otaries à fourrure perturbent la pêche a la ligne de cette espèce. On trouve du mulet (Mugilidae) autour des côtes de Nouvelle-Zélande et d'Australie. Les prises ne dépassent pas 3 000 à 4 000 tonnes mais on sait qu'ailleurs ces espéces sont consommées par le souffleur (voir les zones 37 et 34).

RESSOURCES EN INVERTEBRES

CRUSTACES

On a pris moins de 8 000 tonnes de crustacés dans ces eaux en 1981; la plus grande partie, 4 à 5 000 tonnes, était constituée de langoustes. Les stocks de ces espèces sont considérés comme les plus importants de la region du point de vue economique et sont pleinement exploités. Bien qu'ils passent pour être mangés à l'occasion par les otaries à fourrure (Warneke, 1982) il ne semble pas que cela soit à l'origine de conflits importants. On connait plusieurs espéces de mammiféres marins qui se font prendre dans des lignes de casiers et dans des casiers à homards.

CEPHALOPODES

Les céphalopodes ont la réputation d'être communs dans cette zone (Gulland, 1983) bien qu'apparemment ils soient peu pêches localement. Gulland mentionne l'existenceé d'une pêcherie d'encornets japonaise au large de la côte nord-ouest de l'île du Sud; il a été fait référence à une autre pêcherie étrangère au large des îles Auckland (voir Arctocephalus forsteri plus haut). Les statistiques de pêche pour la zone 81 révèlent que quelque 60 000 tonnes d'aencornets ont été prises en 1981 dans cette région (FAO, 1983). D'apres Voss (1973), le potentiel de pêche serait de plusieurs centaines de milliers de tonnes. On ignore ce que cela implique au niveau des interactions avec les mammiféres marins mais de nombreuses espèces présentes dans la zone se nourrissent de céphalopodes.

LES PECHERIES DE LA ZONE 81

D'après Gulland (1983) peu de bateaux australiens ou néo-zélandais dépassaient 15 à 20 m de longueur il y a encore peu de temps mais récemment des navires de plus grande taille sont venus s'ajouter aux flottilles pour le chalutage profond et la pêche à la senne coulissante. Les pêcheries locales étaient très variees et comptaient notamment parmi elles des pêcheries au chalut dans les eaux côtières ainsi que la pêche à la senne de plage et aux langoustes. Les bateaux plus gros proviennent surtout de l'URSS et du Japon, ils pêchent les grenadiers, les poutassous, les thyrsites et les chinchards. La pêche au thon à la palangre apparaît également comme importante dans toute la zone y compris dans les eaux plus chaudes où les pêcheries des îles se font surtout au niveau artisanal et emploient des engins de pêche variés.

RESUME DES INTERACTIONS ENTRE MAMMIFERES MARINS ET PECHERIES DANS LA ZONE 81

Interactions opérationnelles

Les interactions opérationnelles sont les mieux documentées pour ce qui est des cétacés, dans les rapports d'avancement d'Australie et de Nouvelle-Zélande à la Commission internationale baleinière. Il n'y a pas de captures accidentelles à grande échelle et les principaux conflits semblent provenir des pinnipèdes qui, dans cette zone comme ailleurs, dérangent les pêcheurs en prenant le poisson dans leurs filets.

  1. D" après Bannister (1977), les décès de petits cétacés sont dus pour la plupart “aux pêcheurs qui tirent les dauphins à cause de leur interférence réelle ou hypothetique lorsqu'ils pechent”. On n'a pas de données sur ce point.

  2. Bannister mentionne aussi un faible nombre de petits cétacés, probablement une année sur deux, qui sont tués dans des filets à requins en Nouvelle-Galles du Sud.

  3. Les rapports d'avancement de la Nouvelle-Zélande à la CIB font état de nombreuses espèces qui ont été signalées comme ayant été capturées accidentellement. Parmi ces espèces on trouve les globicéphales, les lagénorhynques obscurs, l'orque, les dauphins communs et le dauphin de Hector ainsi qu'une baleine et un mésoplodon non identifiés. Les engins de pêche incriminés sont les sennes coulissantes, les chaluts, les filets maillants calés et les lignes de casiers à langoustes. Les mortalités les plus frequentes semblent être liées aux filets maillants et aux lagénorhynques obscurs.

  4. On a également signalé des pinnipèdes noyés dans des filets et dans des casiers à langoustes, lesquels causaient des préjudices aux pêcheurs en endommageant filets et prises. On sait que les 2 espèces d'otaries à fourrure sont impliquees dans ces interactions.

  5. Les otaries de Hooker passent pour être capturées en nombres importants par une pêcherie d'encornets dans la région de l'île d'Auckland.

  6. Considérant l'importance de la pêche au thon à la palangre dans cette zone, il serait surprenant que l'orque ou le faux orque ne soient pas impliques dans quelque conflit avec cette pêcherie, bien qu'aucun n'ait encore été signalé jusqu'ici.

Interactions biologiques

On connait trop peu les régimes alimentaires des espèces dans cette zone pour évaluer l'importance d'une interaction biologique quelconque.Ceux des pinnipèdes font exception.

Apparemment, les pêcheurs considèrent les deux espèces d'otaries à fourrure comme des compétiteurs de même que les petits cétacés en Australie d'apres le rapport de Bannister (1977). Les données sur l'alimentation des otaries à fourrure revelent qu'il est peu probable qu'elles entrent en compétition de facon importante avec les pêcheurs. Celles sur les petits cétacés ne sont pas suffisantes pour faire une étude parallèle de ce genre. On ne peut ignorer l'interaction potentielle entre les pêcheries d'encornets et les mammiferes marins dans cette zone ou de nombreuses espèces y compris quelques espèces de mammiféres marins parmi les plus rares, se nourrissent en grande partie d'encornets. Le fait qu'il y ait au moins une population de mammifères marins qui s'accroit, dans une zone où les pêcheries sont encore relativement sous-développées, laisse aussi entrevoir des possibilités d'interactions futures.

3.16 ZONE 87: PACIFIQUE SUD-EST

MAMMIFERES MARINS DE LA ZONE 87

Eubalaena glacialis Baleine de Biscaye

On ne possède pas d'estimations de la population de cette espèce dans la zone 87. Le rapport du séminaire sur la baleine de Biscaye (SC/35/Rep.2, 1983) indique que le plus grand nombre de baleines qu'on ait vu en un jour est de2. Il est clair que sa population est peu nomreuse car elle ne se remet que des dommages infligés par la chasse commerciale et elle ne s'élève sans doute pas à plus de quelques centaines d'individus. On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries. Des maillages dans des filets ont été signales dans d'autres zones et s'il s'en produit ici, ils pourraient affecter la reconstitution de la population.

Caperea marginata Baleine franche naine

Bien que cette espèce n'ait apparemment pas été signalêe dans cette zone, elle a une distribution circumpolaire dans toutes les mers australes d'aprés Ross et al. (1975).

Balaenoptera physalusRorqual commun

Le rapport d'avancement du Pérou à la CIB en 1982 (CIB, 1983) indique le repérage de 2 rorquals au large des côtes péruviennes en 1981/82. Apparemment, on ne dispose pas de plus de détails sur son abondance. On peut penser que son stock est de petite taille après son appauvrissement par la chasse commerciale à la baleine. Il ne devrait pas dépasser quelques milliers d'individus. On ne dispose apparemment pas de renseignements détaillés sur son alimentation ni de signalements d'interaction avec les pêcheries dans la zone 87.

Balaenoptera musculus Baleine bleue

Le rapport d'avancement du pérou à la CIB en 1982 (CIB, 1983) mentionne l'observation de 644 baleines bleues en 1981 et de 622 en 1982. On ne possède pas d'évaluations de sa population pour la zone 87 ni de signalements d'interactions avec les pêcheries. Toutefois, il est vraisemblable que sa population ne dépasse pas quelques centaines d'individus.

Balaenoptera acutorostrata Petit rorqual

Bien qu'on ne dispose d'aucune estimation de sa population pour la zone 87, on sait que cette espèce se trouve dans toutes les mers australes et on peut penser qu'elle s'élève à quelques dizaines de milliers au moins. Apparemment on n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries.

Balaenoptera borealis Rorqual de Rudolf

Il n'existe pas d'évaluations sérieuses de la dimension de la population de rorquals de Rudolf dans la zone 87 mais on peut penser qu'elle est de l'ordre de quelques milliers.

Balaenoptera edeni Baleine de Bryde

La population totale du stock pêché au large du pérou a été estimée entre 11 316 et 8 571 individus (CIB, 1981, annexe F). D'après Cooke (1983) ces valeurs seraient trop élevées. La population actuelle est appauvrie du fait de la chasse commerciale à la baleine. Il ne semble pas y avoir de données sur son alimentation dans cette zone ni de signalements d'interactions avec les pêcheries. Toutefois, on peut s'attendre a certaines interférences avec les pêcheries commerciales pour les espèces capturées.

Megaptera novaeangliae Mégaptère

On a observé 37 mégaptères au total pendant la saison 1981/1982 (Pérou Prog. Rep.: CIB, 1983). Il n'existe pas d'estimations pour la population mais ce stock se chiffre probablement en centaines plus qu'en milliers d'individus. Aucune interaction avec les pêcheries n'a été signalée bien que cette espèce, comme la baleine de Biscaye, passe pour fréquenter les eaux côtiéres, ce qui l'expose au risque de maillage dans les engins de pêche.

Tasmacetus shepherdi Tasmacéte de Shepherd

Leatherwood et Reeves (1983) mentionnent une observation de cette espèce au Chili. Il semble que ce soit la seule pour la zone 87. Cette espece doit être considérée comme rare et bien qu'on ait trouve des poissons commerciaux dans l'estomac d'un animal en Argentine (Mead et Payne, 1975), il est peu probable qu'il y ait des interactions importantes avec les pêcheries.

Berardius arnuxii Baleine d'Arnoux

Leatherwood et Reeves (1983) décrivent la répartition de cette espèce dans toutes les mers australes jusqu'a environ 30°S. Il n'existe apparemment pas de données détaillées concernant son abondance ou son régime alimentaire, pas plus que de signalements d'interactions avec les pêcheries, mais il ne semble pas que ce soit une espèce commune.

Mesoplodon layardii Mésoplodon de Layard

D'après Leatherwood et Reeves (1983) la répartition de cette espèce est semblable à celle de la précédente. On ne dispose, semble-t-il, d'aucune donnée detaillee pour la zone 87. C'est une autre espèce rare et il est peu vraisemblable qu'elle soit à l'origine d'interactions avec les pêcheries.

Mesoplodon grayi Mésoplodon de Gray

Apparemment, cette espèce n'a pas été signalée dans la zone 87 mais d'après Leatherwood et Reeves (1983) elle aurait une répartition circumpolaire dans les eaux australes. Rien n'indique l'existence d'interactions avec les pêcheries.

Ziphius cavirostris Ziphius

D'après Mitchell (1975a) on trouve cette espèce dans tous les océans. Il n'existe, semble-t-il, aucune donnée détaillée sur son régime alimentaire ou sur son abondance dans cette zone, quoiqu'apparemment elle ne soit pas partout très abondante. On n'a pas signalé d'interaction avec les pêcheries.

Hyperoodon planifrons Hyperoodon du sud

D'après Mitchell (1975) cette espèce est largement répandue dans toutes les mers australes. A première vue, il n'existe pas de données détaillées sur son alimentation ni sur son abondance, pas plus que d'indication concernant d'èventuelles interactions avec les pêcheries.

Physeter macrocephalus Cachalot

Les rapports d'avancement péruviens à la CIB indiquent l'observation de 1800 à 3 400 cachalots au large du Pérou pendant ces 7 dernières années. On ignore l'importance de sa population, mais il se peut qu'elle soit de quelques dizaines de milliers d'individus. On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries.

Kogia breviceps Cachalot pygmée

Leatherwood et Reeves (1983) mentionnent un échouage au Pérou mais on ne dispose pas de données détaillées pour cette zone. Il est peu vraisemblable qu'il y ait des interactions avec les pêcheries.

Kogia simus Cachalot nain

Pas encore signalé dans cette zone. Watson (1981), parmi d'autres, croit qu'on le recontre partout dans tous les océans.

Feresa attenuata Orque pygmee

Apparemment on n'a pas signalé cette espéce dans la zone 87, mais on pense que son aire géographique inclut toutes les eaux tropicales et tempérées (Mitchell, 1975).

Pseudorca crassidensFaux orque

On n'a pas, semble-t-il, de données détaillées pour cette zone et on n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries. La possibilité de conflits avec les thoniers-palangriers ne devrait pas être ignorée, car elle existe dans d'autres zones.

Orcinus orcaOrque

Il n'existe apparemment pas de données détaillées sur l'alimentation de cette espéce dans la zone 87 pas plus que d'indications concernant son abondance. On peut s'attendre á quelques interactions avec les pêcheries mais il ne semble pas qu'on en ait signalé jusqu'à maintenant.

Globicephala melaena Globicephale noir

D'après Aguayo (1975) c'est une des espèces les plus abondantes sur la côte chilienne. Il ne semble pas qu'il existe de données détaillées sur son alimentation ni qu'on ait signalé d'interactions avec les pêcheries.

Lagenorhynchus obscurus Lagenorhynque obscur

D'apres Mitchell (1975a) quelques individus de cette espèce sont capturés dans des prises de marsouins au large de l'Amérique du Sud occidentale mais il semble qu'on ne dispose pas d'informations sur son abondance, sur le nombre d'individus capturés ni sur son régime alimentaire.

Lagenorhynchus cruciger Lagenorhynque cruciger

D'aprés Leatherwood et Reeves (1983) on a observé cette espèce au nord jusqu'au 34°S au large de la côte d'Amérique du Sud mais Aguayo (1975) ne la signale pas au Chili. Elle est probablement peu commune, du moins dans les eaux côtieres et prefere les eaux froides. Rien n'indique qu'il y ait des interactions avec les pêcheries.

Lagenorhynchus australis Lagénorhynque de Peale

Aguayo (1975) signale cette espèce entre 32° et 60°S. Il ne semble pas qu'il existe de données détaillées sur son abondance ou sur son alimentation mais d'aprés Goodall et Cameron (1980) on la prend pour appâter les pieges pour le crabe royal austral. Ils indiquent qu'on ignore actuellement leur nombre mais pensent qu'il peut être de plusieurs milliers. On ignore l'effet de cette pecherie sur sa population.

Tursiops truncatusSouffleur

Aguayo (1975) donne des signalements de cette espèce dans les eaux chiliennes où elle est apparemment commune. Il indique également qu'un certain nombre sont pris accidentellement par des pêcheurs utilisant de petits bateaux mais ne donne aucun chiffre. Il ne semble pas y avoir de donnees sur l'alimentation de cette espèce dans la zone 87.

Grampus griseusDauphin de Risso

Aguayo (1975) signale cette espèce dans les eaux chiliennes et d'après Leatherwood et Reeves (1983) son aire géographique s'étend au sud jusqu'au Chili central. Il ne semble pas qu'on dispose de donnees sur son alimentation pour la zone 87 pas plus que de signalements d'interactions avec les pêcheries.

Stenella attenuata Dauphin tacheté

Les dauphins tachetés sont aussi probablement confinés dans les régions plus chaudes au nord de la zone 87. On ne dispose pas d'informations sur leur abondance ni d'indications quant á d'eventuelles interactions avec les pêcheries.

Stenella Longirostris Dauphin à long bec

Bien qu'on sache que cette espèce est présente dans toutes les eaux tropicales chaudes, il semble que peu d'observations proviennent de la zone 87. L'influence du courant côtier du Pérou peut exclure cette espéce de toute la zone 87 sauf de son extrémité nord, au moins dans la zone côtiere. On ne dispose pas d'indications concernant d'une part son abondance dans cette zone et d'autre part de possibles interactions avec les pêcheries.

Lissodelphis peronii Lissodelphis austral

D'après Aguayo (1975) on trouve cette espèce au Chili entre 19° et le cap Horn, ce qui l'induit a penser qu'elle est assez commune dans ceraines zones, même côtières. Aguayo indique aussi la capture accidentelle d'un spécimen sur l'hamecon d'une ligne. Il est probale que d'autres soient également pris accidentellement mais on n'a pas de chiffres sur de telles captures.

Delphinus delphisDauphin commun

D'apres Aguayo (1975) l'aire géographique de cette espèce dans les eaux chiliennes s'étend de 29° a 41°S où elle semble être très commune. Bien qu'on puisse s'attendre a des captures accidentelles, aucune apparemment n'a été signalée.

Cephalorhynchus eutropia Dauphin noir

D" après Aguayo (1975) cette espèce est rare et on la trouve entre 35° et 60°S sur la côte chilienne. Goodall et Cameron (1980) mentionnent que cette espèce est prise accidentellement dans des filets maillants en surface, le long de la côte chilienne, mais on ne dispose d'aucun chiffre à ce sujet.

Cephalorhynchus commersonii Dauphin de Commerson

Aguayo (1975) a résumé les observations de cette espèce à l'extrémité sud de l'Amérique du Sud. Il n'existe apparemment pas de donnees détaillées ni sur ses habitudes alimentaires ni sur son abondance. Goodall et Cameron (1980) indiquent qu'on en capture accidentellement un nombre inconnu (au moins 30 par an) dans les filets de pêche pour les crabes dans la partie chilienne de la Terre de Feu. Ils décrivent également comment on utilise cette espèce et le lagénorhynque de Peale comme appát pour les crabes. Ils pensent que des milliers d'animaux (des deux especes) sont capturés chaque année mais on n'a aucune donnée sur ce point.

Phocoena spinipinnis Marsouin de Burmeister

Brownell et Praderi (1982) donnent une description de cette espèce dans toute son aire géographique et la considèrent comme le petit cétacè le plus abondant dans les eaux côtièeres entourant la partie sud de l" Amérique du Sud. Ils mentionnent les captures accidentelles qui ont été signalées dans les pêcheries a partir de petits bateaux au pérou. Bien que le type d'engins de pêche et l'espèce de poisson ne soient pas indiqués, Brownell et Praderi pensent que 2000 animaux au moins sont pris chaque année. One ignore l'effet de cette mortalité sur la population.

Otaria Flavescens Elephant de mer sud-américain

Cette espèce est présente sur la côte pacifique de l'Amérique du Sud, du cap Horn aux Galapagos et à 4°S sur la côte péruvienne (Vaz-Ferreira,1982). Vaz-Ferreira a fait des estimations de sa population dans cette zone et pense qu'elle ne dépasse pas 40 000 animaux bien qu'elle n'ait pas été totalement évaluée.

Vaz-Ferreira déclare que “les éléphants de mer sont décimés par les actions humaines lesquelles se résument comme suit: exploitation regulière, exploitation clandestine et destruction par les pêcheurs sous pretexte que ces animaux endommagent leurs filets. La reduction de leur population est la régle pour presque toute leur aire de répartition”. Vaz-Ferreira donne en bref les données concernant son alimentation qui, au Chili, consiste en “cabrilla” Sebastodes oculatus, “merluza” Merluccius gayii, “sardina” Clupea bentinckii ainsi que quelques mollusques et crustacés. Il passe pour manger aussi des oiseaux, y compris les pingouins. Vaz-Ferreira conclut que ”la compétition des éléphants de mer avec l'homme pour la nourriture est évidente … mais on ne peut estimer la compétition dans son ensemble à partir du peu de donnees disponibles” et il precise également qu'on connait bien leur interférence directe avec les pêcheries à savoir les sérieux dommages qu'ils causent aux engins de pêche et le poisson qu'ils dérobent. Récemment le Diario Official de la Republica de Chile (11 juillet 1983) a modifié le décret 4844 de facon a faire figurer l'éléphant de mer parmi les especes nuisibles que l'on peut tirer.

Arctocephalus philippii Otarie à fourrure de Juan Fernandez

On a pense jusqu'à 1965 (Bonner, 1981) que cette espèce, confinée à quelques îles au large de la côte chilienne, était éteinte, après une periode de forte exploitation (Aguayo, 1979). Aguayo indique qu'on a dénombre jusqu'à 750 otaries et qu'une certaine quantité est tuée illégalement par les pêcheurs qui s'en serviraient comme appâts pour les langoustes. On n'a pas de données detaillees sur son alimentation.

Arctocephalus australis Phoque à fourrure sud-américain

D'après Vaz-Ferreira (1982a) la population qui se trouve sur la cote ouest de l'Amérique du Sud, s'étend de la péninsule Paracas au sud du Pérou jusqu'au cap Horn et pourrait dépasser 50 000 animaux, cette population étant tantôt stable, tantôt en diminution. Il ne semble pas qu'il existe de données detaillees sur le régime alimentaire de ce phoque dans cette zone, mais de façon générale, il passe pour manger divers poissons notamment des anchois, des chinchards, des acoupas ainsique des invertéorés, entre autres des céphalopodes. Bien que Vaz-Ferreira indique que cette espèce se nourrisse sur une large surface du plateau continental et au-delá, ne causant pas de dommages importants aux pêcheries, il cite aussi Brownell qui a examiné 13 individus noyes dans des tremails; il continue en disant qu'il y a peut-etre une certaine interference avec les engins de pêche placés trop près des colonies. On n'a pas de données quantitatives sur ces interactions.

Leptonychotes weddelli Phoque de Weddell

De Master (1979) indique que l'on a observé cette espèce au nord jusqu'aux îles Juan Fernandez mais c'est principalement un phoque antarctique. On n'a pas d'indications sur le nombre d'animaux migrant dans la zone 87 mais ceux-ci sont probablement peu nombreux. Aucune interaction n'a été signalée avec les pêcheries et il semble improbable qu'il y en ait.

On ignore le régime alimentaire de la plupart des 38 espèces de mammiferes marins mentionné plus haut dans cette zone, de même que l'importance de leur population. On admet généeralement que les baleines antarctiques (Par exemple Mackintosh, 1946) ne se nourrissent pas beaucoup à la limite de leurs routes migratoires ou sur leurs lieux de reproduction. Il est probable que la baleine de Bryde s'alimente et, étant donne l'abondance d'anchois et de sardines dans cette zone, on peut considerer sans grand risque de se tromper que ces deux espèces figurent dans son régime alimentaire.

On admet généralement que 7 ou 8 des espèces mentionnees plus haut se nourrissent d'encornets. Il s'agit de toutes les baleines à bec, du cachalot et du dauphin de Risso. Il est intéressant de spéculer sur le regime alimentaire des espèces restantes qui sont côtières pour la plupart. Même le lissodelphis austral, que l'on décrit normalement comme une espèce océanique, se rencontre ici dans la zone côtiere d'aprés Aguayo (1975).

LES STOCKS DE POISSON DE LA ZONE 87

Les ressources halieutiques de cette région sont dominées par 2 ou 3 espèces pélagiques mais quelques espèces démersales sont également prises en quantites appréciables. Les raisons de la prédominance des poissons pélagiques viennent du fait que le plateau continental le long de cette côte est relativement étroit mais qu'il y a de forts courants d'upwelling qui rendent cette zone trés productive.

RESSOURCES HALIEUTIQUES DEMERSALES

La totalité des prises démersales en 1981 a avoisiné 230 000 tonnes dont 100 000 provenaient d'une seule espèce. Les stocks sont pleinement exploités sauf dans la partie sud du Chili.

Merluccius gayi Merlu du Chili

La pêcherie de merlu du Chili est l'une des quelques pêches commerciales de poissons démersaux dans la zone 87. En 1981 104 000 tonnes ont été pêchées, ce qui représente un déclin par rapport à plus de 380 000 tonnes en 1978 (FAO, 1983). On sait que les éléphants de mer s'en nourrissent mais le degré de leur compétition reste à déterminer.

Parmi les autres espèces démersales capturées en assez grandes quantités, il y a le merlu patagonien Merluccius polylepis et le grenadier patagonien Macruronus magellanicus qui font aussi probablement l'objet de chalutage.

La plus grande partie de la pêche dans cette zone semble encore être pratiquée à partir de petits bateaux et on trouve parmi les autres espèces de poissons un petit nombre de mérous, de vivaneaux et de tambours.

RESSOURCES HALIEUTIQUES PELAGIQUES

Les stocks de poissons pélagiques de cette zone sont très importants et ont produit dans les bonnes années plus de 10 millions de tonnes de poissons. Cependant, ils varient considérablement. En 1981, les prises pour l'ensemble des espèces pélagiques s'élevaient à environ 6,5 millions de tonnes.

Engraulis ringens Anchois du Pérou

La pêcherie d'anchois du Pérou a été a une époque la plus importante en tonnage dans le monde mais ayant été fortement surexploitée à la fin des années 60 et au début des années 70, elle ne produit plus actuellement (1981) que 1,5 million de tonnes. Gulland (1983) decrit l'histoire de cette pecherie. Il est interessant de noter comme le fait Gulland que la population des oiseaux de mer passe pour avoir diminue a l'epoque ou les prises d'anchois etaient les plus fortes et que ces deux évènements étaient liés: le déclin du nombre des oiseaux a été lié à une diminution de leur nourriture. Ceci amène à se demander quels effets la pêcherie peut avoir eu sur l'une quelconque des populations de mammifères marins. Malheureusement on ne connait pas suffisamment les régimes alimentaires ou la dynamique des populations des especesde mammifères marins vivant dans cette zone pour répondre à cette question. Les stocks de poissons et d'oiseaux semblent également tous les deux sensibles aux modifications du milieu marin, particuliérement au phénoméne de l'El Nino. Sardinops sagax Pilchard du Chili

Comme ailleurs dans le monde, le déclin d'un stock de poisson semble avoir amené l'accroissement d'un autre et l'effondrement de l'anchois du Pérou a grossiérement coincidé avec une augmentation du stock de pilchard. La pêcherie de pilchard dans la région dépasse maintenant celle de l'anchois et ses prises ont totalise 2,8 millions de tonnes en 1981 (FAO, 1983).

Parmi les autres espéces pèlagiques importantes, il y a le chinchard du Chili Trachurus murphyi qui a produit 1,6 million de tonnes en 1981 et le thon albacore qui a fourni plus de 100 000 tonnes.

RESSOURCES EN INVERTEBRES

CRUSTACES

Les ressourcés en crustaces constituent une part importante des pêcheries de cette zone et les especes pêchées sont notamment les galatées (Galatheidae), les langoustes et les crabes royaux (Lithodes). Cette derniére espèce est la plus intéressante en termes de mammifères marins car c'est elle qui est pêchée au large de la Terre de Feu au moyen de filets maillants qui prennent au moins une espèce de mammiferes marins (L. commersonii).

CEPHALOPODES

Les ressources apparaissent actuellement comme largement sous-exploitées avec seulement quelques centaines de tonnes débarquées en 1981 (FAO, 1983). Le potentiel total se situerait autour de 50000 tonnes (Voss, 1973).

LES PECHERIES DE LA ZONE 87

D'après Gulland (1983), avant la pêecherie d'anchois du Pérou, les principales pêcheries étaient celles de la bonite du Pérou et du merlu du Chili (pêche au chalut). Les autres pêcheries dans la zone sont surtout artisanales et emploient de petits bateaux et des engins de pêche variés. La pêcherie d'anchois du Pérou emploie des senneurs qui, après l'effondrement des stocks d'anchois, sont maintenant utilisés pour pêcher les sardines et d'autres espèces.

RESUME DES INTERACTIONS ENTRE MAMMIFERES MARINS ET PECHERIES DANS LA ZONE 87

On n'est pas très documenté su les interaction entre les mammifères marins et les Pêecheries dans cette zone et bien que quelques captures accidentelles aient été mises en évidence, il y a peu de donnees permettant d'en montrer l'etendue.

Interactions operationnelles

  1. Aguayo (1975) mentionne quelques espèces prises dans, les pêcheries qui emploient de petits bateaux le long de la côte chilienne, parmi lesquelles P. spinipinnis, L. obscurus, L. australis, L. peronii et C. eutropia.

  2. Goodall et Cameron (1980) signalent 2 espèces qui sont prises pour servir d'appâts en Terre de Feu, L. australis et C. commersonii. D'après lui, C. commersonii peut aussi être capturé dans des filets de pêche au crabe.

  3. Les éléphants de mer passent pour être considérés comme nuisibles par les pécheurs de toute la zone car ils enommagen les filets et les prises, ayant appris à suivre les bateaux de pêche.

  4. Les phoques à fourrure sud-américains sont captures accidentellement dans certaines pêcheries et probablement en petites quantités.

  5. Les otaries à fourrure de Juan Fernandez peuvent être utilisees à l'occasion par les pêcheurs comme appâts.

Interactions biologiques

Il n'existe pas d'exemple s'appuyant sur des documents concernant un effet quelconque des compétitions entre les mammifères marins et les pêcheries dans cette zone bien que l'effondrement du stock d'anchois pourrait bien avoir affecté certaines espèces comme la baleine de Bryde.

La pêche aux encornets semble avoir moins d'importance bien que, comme ailleurs, tout développement de cette pêcherie pourrait conduire à une plus grande competition avec les mamifères marins.

3.17 ZONES 48, 58 et 88: MERS AUSTRALES

MAMMIFERES MARINS DES ZONES 48, 58 ET 88

Eubalaena glacialis Baleine de Biscaye

La population de l'hémisphère sud se trouve essentiellement entre les latitudes 30° et 50°S bien que, selon Mackintosh (1965) on trouve des baleines de Biscaye au sud de la convergence antarctique. Cette population se chiffre à quelques milliers d'animaux seulement, de nos jours (Rapport du seminaire sur la baleine de Biscaye, CIB, 1983) mais on ignore quelle proportion entre dans les zones 48, 58 et 88. Leur nourriture consiste principalement en copepodes (Mackintosh, 1965) et une interaction avec les pêcheries ne semble pas probable.

Balaenoptera physalus Rorqual commun

Migrant vers le sud pendant l'été austral, les rorquals se trouvent au sud de la convergence antarctique jusqu'au 60°S environ où ils se nourrissent (Mackintosh, 1965). On dispose d'informations plus précises sur leurs routes de migration et leurs lieux de consommation que pour bien d'autres espèces car les rorquals ont une longue histoire liée à leur exploitation commerciale. D'après Laws (1977) le stock aurait diminué d'un niveau initial d'environ 400 000 animaux à près de 80 000 dans les années 70. Grenfeld (1983) a estimé que la population dans les zones 2, 3 et 5 de l'Antarctique (60° ouest à 70° est et 130° est à 170° ouest) avoisine également 80 000 animaux. L" ensemble de la population pour toute la région pourrait donc dépasser 100 000 individus mais cela n'est encore qu'une fraction de la population initiale, Sa nourriture a été étudiée, entre autres, par Nemoto (1959, 1970). Elle se limite dans les eaux antarctiques aux euphausiacées, essentiellement E. superba qui est pêché commercialement, mais aussi Thysanoessa macrura. On n'a pas signalé de conflits avec les pêcheries mais Laws (1977) et Beddington et de la Mare (1984) ont fait remarquer que quelques interactions pourraient se produire entre les stocks de baleines en cours de reconstitution et les récoltes de krill.

Balaenoptera musculus Baleine bleue

Il semblerait que les baleines bleues soient moins communes que les rorquals dans les mers australes mais on ne dispose pas d'estimations satisfaisantes de leur population. Laws (1977) donne un chiffre total de 6 000 animaux pour toute la région et de 200 000 pour le stock original. Leur nourriture consiste essentiellement en Euphausia superba bien qu'elles consomment aussi d'autres euphausiacées (Nemoto, 1959, 1970). D'aprés Laws (1977) la baleine bleue se nourrit de krill d'un an sous les hautes latitudes.

Balaenoptera acutorostrata Petit rorqual

Les petits rorquals sont les baleines les plus petites et actuellement les plus nombreuses que l'on trouve dans les eaux antarctiques jusqu'au bord du pack. On a estimé leur population à environ 580 000 animaux (CIB, 1984); on les chasse encore aujourd'hui dans les eaux antarctiques. Près de 6 000 animaux sont pris chaque année. D'après Laws (1977) la population du petit rorqual serait aujourd'hui plus élevée qu'elle ne l'était avant que les baleines ne soient chassées commercialement, car la réduction des stocks des autres espèces a entraîné l'accroissement du nombre des petits rorquals en en diminuant la compétition. D'après Nemoto (1970) ceux-ci ne se nourrissent que d'euphausiacées dans les mers australes. Les petits rorquals étant plus abondants en bordure du pack que d'autres espèces de plus grande taille implique qu'ils risquent moins d'entrer en conflit avec les pêcheries de krill à l'avenir étant donné que celles-ci ont tendance à opérer plus au nord.

Balaenoptera borealis Rorqual de Rudolf

Bien que préférant des eaux plus chaudes que les rorquals et les baleines bleues (Tomilin, 1957), les rorquals de Rudolf pénètrent quand même dans les régions antarctiques. D'après Mackintosh (1965) leur aire géographique est semblable à celle des baleines bleues et des rorquals bien qu'ils préfèrent des eaux plus chaudes et que leurs déplacements soient moins réguliers et moins prévisibles. Grenfeld (1983) a estimé son stock qui est tombé d'environ 65 000 animaux en 1904 avant qu'on ne chasse les baleines commercialement dans les eaux antarctiques, à près de 19 000 tout au moins dans les zones 2, 3 et 4 (de 60°W à 130°E). D'après Laws (1977) la population totale aurait décliné de 75 000 a 40 000 animaux. Ailleurs, dans l'hémisphère sud, sa population a été évaluée entre 15 et 30 000 individus (CIB, 1980). Selon Nemoto (1979) ils ne se nourriraient pas seulement d'euphausiacées mais aussi d'autres crustacés qui y pullulent comme l'amphipode Parathemisto.

Megaptera novaeangliae Mégaptère

On connait 5 ou 6 stocks distincts qui passent l'été austral dans les eaux antarctiques avec peu de mélange entre groupes (Mackintosh, 1965). On pense que sa population se chiffre à quelques milliers d'animaux. Grenfeld (1983) a estimé que dans les zones 2, 3 et 4 de l'Antarctique (de 60°W a 130°E) le stock recruté se chiffrait à 4 670 individus. Laws (1977) avance les chiffres de 100 000 et 3 000 pour tout le stock austral avant et après son exploitation. Chittleborough (1965) indique qu'il se nourrit principalement d'Euphausia superba mais aussi de Thysanoessa macrura. La répartition de latitude de cette espèce lorsqu'elle se trouve dans les eaux antarctiques se situe entre celle des rorquals et celle des rorquals de Rudolf (Laws, 1977).

Physeter macrocephalus Cachalot

Les cachalots migrent vers les pôles au printemps et en été mais on pense que ce sont surtout les mâles matures qui s'aventurent dans les eaux antarctiques (Laws, 1977). Cooke, de la Mare et Beddington (1983) ont fait des estimations de stock pour les femelles dans les secteurs 2, 3, 4 et 6 du cachalot dans l'hémisphère sud (voir appendice dans vol. CIB) et dans les secteurs 2 à 7 pour les mâles. Ils estiment que l'ensemble de ces stocks dépassait 380 000 animaux à l'origine alors qu'il est évalué aujourd'hui à plus de 235 000. La population totale de ce type de baleine pourrait donc dépasser 400 000 individus dans les eaux antarctiques. Leur nourriture consiste presque exclusivement en céphalopodes (Laws, 1977). Laws (1977) ainsi que Beddington et de la Mare (1984) ont signalé les ramifications possibles d'un changement dans la population des cachalots qui, se nourrissant au plus haut de la chaîne alimentaire antarctique, peuvent avoir un effet plus dramatique sur le système tout entier par de petites modifications de population qu'il ne serait nécessaire pour les baleines proprement dites.

Berardius arnuxii Baleine d'Arnoux

Connue dans la péninsule antarctique et les îles subantarctiques de l'Atlantique, cette espèce mange dés céphalopodes. On ignore l'importance de sa population mais ses fréquents échouages laissent penser que cette baleine est sans doute plus abondante autour de la Nouvelle-Zélande (Leatherwood et Reeves, 1983).

Heperoodon planifrons Hyperoodon du sud

Cette espèce n a pas souvent été observée mais elle a été signalée dans les secteurs antarctiques de l'Océan Pacifique, de l'Océan Indien et de l'Océan Atlantique (Leatherwood et Reeves, 1983). Elle se nourrit d'encornets. On ignore l'importance de sa population.

Orcinus orca Orque

Cette espèce est présente dans toute la région et on la trouve même au milieu des glaces polaires flottantes. Son régime alimentaire est très varié et dans cette zone il est constitué entre autres de phoques, de cétacés et même de pingouins (CIB, 1982). La population antarctique avoisinerait 160 000 individus (Hammond, 1983). La seule interférence des orques avec les pêcheries est qu'ils chassent aussi les petits rorquals dans les eaux antarctiques, mais il ne semble pas que cela constitue un problème particulier.

Lagenorhynchus cruciger Lagénorhynque cruciger

C" est un dauphin peu connu que l'on trouve au nord et au sud de la convergence antarctique. On ne dispose pas d'estimations de population pour cette espèce (Leatherwood et Reeves, 1983). Il est peu vraisemblable qu'il y ait des interactions avec pêcheries pour le moment.

Lissodelphis peronii Lissodelphis austral

Leatherwood et Reeves (1983) le décrivent comme une espèce antarctique marginale. On n'a pas évalué sa population dans cette zone mais on peut penser qu'elle est peu importante. On pense que cette espèce se nourrit d" encornets et de poissons non commerciaux et des interactions avec les pêcheries semblent peu probables.

Cephalorhynchus commersonii Dauphin de Commerson

Brownell (1974) signale cette espèce en Géorgie du Sud (zone 48) et aux Kerguelen (zone 58). On ignore l'état de sa population. Leatherwood et Reeves (1983) mentionnent du krill, des crabes et des céphalopodes dans son régime alimentaire mais on a peu de données à ce sujet. On ne sait rien quant à l'existence ou à la possibilité d'interactions avec les pêcheries.

Phocoena dioptrica Marsouin à lunettes

Brownell (1974) signale cette espèce dans la zone 48 autour de la Géorgie du Sud et Leatherwood et Reeves (1983) aux Kerguelen. On ignore l'importance de sa population de même que son régime alimentaire. On ignore ainsi de ce fait s'il existe des interactions avec les pêcheries.

Arctocephalus gazella Otarie à fourrure des Kerguelen

On trouve cette espèce dans toutes les îles au sud de la convergence antarctique et la principale population reproductrice est sur l'île de la Géorgie du Sud. Payne (1977) a étudié la dynamique et la structure de la population des otaries à fourrure en Géorgie du Sud. On a estimé que la population s'accroissait au rythme de 16, 8% par an à cette époque. On l'a évaluée à 369 000 animaux en 1979 (Payne, 1979, cité dans Bonner, 1981). D'après Payne (1977) le taux de croissance devrait probablement baisser au cours de la décade 1977/1987 et la disponibilité de la nourriture pourrait devenir un facteur de régulation. Son régime alimentaire consiste en krill pour la plus grande partie, mais on a trouvé aussi des restes de poissons, d'encornets et de pingouins (Bonner, 1981). D" après des rapports récents (Anon, 1984) la survie des bébés phoques a considérablement baissé, les femelles dédiant trois fois plus de temps qu'auparavant à chercher de la nourriture. Bien que le rapport indique que la surexploitation du krill en soit la cause, l'extrême variabilité de la densité du krill, associée aux prédictions de Payne (1977) concernant les ressources alimentaires, met en garde contre une conclusion trop hâtive.

Arctocephalus tropicalis Otarie à fourrure de l'Atlantique tropical

Bien qu'on signale occasionnellement cette espèce sur l'île de Géorgie du Sud, il existe aussi des colonies sur les îles du Prince Edouard et de Marion dans l'Océan Indien austral et on a observé des individus isolés aux îles Crozet (Bonner, 1981). On ignore l'importance de sa population dans les zones 48, 58 et 88 mais au total on peut la chiffrer aux alentours de 110 000 animaux (Bonner, 1981), son centre géographique étant situé à l" extérieur des eaux antarctiques. Elle se nourrit d'encornets, de pingouins et d' euphausiacées. La distribution de cette espèce est assez éloignée des zones de récolte de krill sauf autour de la Géorgie du Sud.

Mirounga leonina Elephant de mer du sud

Avec des populations reproductrices situées sur les îles Heard, aux Kerguelen, tout le long du Scotia Arc et en Géorgie du Sud, la plus grande partie de l'aire géographique de cette espèce se trouve dans les zones 48 et 58. On a également observé des individus autour du continent antarctique oú se trouvent de nombreuses zones de mue (Ling et Bryden, 1981). A certaines périodes de l'année, le nombre d'animaux qu'on trouve dans ces zones ne doit pas être loin de la population totale estimée à 580 000 individus (Ling et Bryden, (1981). Leur regime alimentaire consiste en encornets et en poisson. Ling et Bryden (1981) pensent qu'ils mangent du poisson (principalement Notothenia spp.) dans les eaux côtières et des céphalopodes ailleurs. Pascal (1984) a relié le déclin apparent de la population des Kerguelen avec la pêche des notothénidés dans les eaux environnantes mais McCann (1982) conteste cette idée. Il est clair qu'il existe un potentiel d'interaction là où l'on pêche des Notothenia.

Lobodon carcinophagus Phoque crabier

On trouve le phoque crabier dans tout l" Antarctique, en particulier sur la banquise. C'est l'espèce de phoque la plus abondante dont la population est évaluée à 15 millions d" individus (Laws, 1977). Il se nourrit principalement d'euphausiacées. Bien que sa répartition près des glaces (Kooyman, 1981) puisse limiter les interactions opérationnelles avec les pêcheries commerciales, la taille de sa population et la quantité de krill qu'il consomme peuvent entraîner une certaine interaction de compétition avec les pêcheries de krill.

Ommatophoca rossi Phoque de Ross

C'est d'après Ray (1981) l'espèce de phoque la moins connue. Elle préfère les zones de banquises consolidèes de l'Antarctique. Laws (1977) estime sa population à 220 000 animaux. Ray cite Oritsland (1977) pour la nourriture de cette espèce, lequel a établi qu'elle consistait pour 64% en céphalopodes, 14% en invertébrés y compris un peu de krill et 22% en poissons. On n'a pas signalé de conflits avec les pêcheries jusqu'ici.

Hydrurga leptonyx Phoque léopard

D'après Kooyman (1981) on trouve cette espèce sur toute la banquise au sud du continent antarctique et aussi dans les îles subantarctiques de Géorgie du Sud et de Heard, principalement en hiver. Les estimations de sa population varient entre 100 000 et 300 000 animaux. Son réime alimentaire est très varié et se compose notamment de krill, de pingouins, de phoques, d'encornets et de poissons (Kooyman, 1981). On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries.

Leptonychotes weddelli Phoque de Weddel

C'est sur la côte de l'Antarctique que l'on trouve cette espè en plus grande quantité. Il existe des colonies reproductrices au nord jusqu'en Géorgie du Sud. On ignore l'importance de sa population, mais elle dépasse croit-on 750 000 individus. Ils se nourrissent presque exclusivement de poisson, en particulier de Dissostichus mawsoni (Kooyman, 1981). On ne connait pas d'interactions avec les pêcheries pour le moment.

Parmi les 19 espèces de mammifères marins qui vivent dans ces eaux, 8 pense-t-on, se nourrissent entièrement ou principalement de krill, en particulier de E. Superba, 8 autres totalement ou en partie d'encornets et 2, l'orque et le phoque léopard, ont des régimes alimentaires très éclectiques comprenant même d'autres mammifères marins. Les poissons jouent un rôle relativement mineur dans la nourriture des mammifères marins dans ces zones. Suel le phoque de Weddell est vraiment piscivore; 3 ou 4 autres espèces prennent un peu de poisson en particulier l'éléphant de mer.

LES STOCKS DE POISSON DES ZONES 48, 58 et 88

La principale ressource de pêche potentielle dans les mers australes est un crustacé Euphausia superba, plutôt qu'un poisson. Les poissons ne sont pas nombreux dans la région comparés à la biomasse du krill, mais ils ont été néanmoins fortement pêchés. La croissance lente des espèces de poissons antarctiques signifie que la prise potentielle équilibrée n'est pas très grande. Les baleines et les phoques ont été beaucoup exploités en Antarctique dans le passé mais aujourd'hui, seuls les petits rorquals sont pris en grand nombre. Laws (1977) pense que 1'énorme reénorme réduction de la biomasse des baleines, qu'il estime aujourd'hui à environ 15% de ce qu'elle était avant leur exploitation commerciale, peut signifier qu'il y a actuellement un très fort surplus de krill qui pourrait être exploité mais dont la plus grande partie est sans doute consommée par d'autres espèces.

RESSOURCES HALIEUTIQUES DEMERSALES

NOTOTHENIDAE

Les prises de notothénidés ont atteint un maximum de 400 000 tonnes au cours de la saison 1970/71. Elles provenaient en grande partie de l'URSS et avaient été pêchées autour de l'île de Géorgie du Sud. Elles sont tombées à presque zéro l'année suivante (Gulland, 1983). Lors de la saison 1980/1981 on en a pris plus de 63 000 tonnes qui provenaient à nouveau essentiellement du secteur atlantique bien que 16 000 tonnes qui été prises dans le secteur de l'Océan Indien. On ignore le potentiel total des morues antarctiques mais d'après Gulland (1983) celles-ci sont très fortement pêchées.

CHANNICHTHYIDAE

Les poissons des glaces ont été exploités après le boom puis la chute des notothénidés, là encore essentiellement dans le secteur atlantique. On en a pris près de 200 000 tonnes au cours de la saison 1977/78 mais les captures sont tombées ces dernières années pour ne produire plus que 40 000 tonnes en 1980/81 (FAO, 1983). Ces stocks aussi sont fortement exploités.

RESSOURCES EN INVERTEBRES

CRUSTACES

Le krill représente une énorme ressource dans ces zones. Sa prise totale équilibrée pourrait être de plusieurs dizaines de millions de tonnes par an. Aujourd'hui la prise n'est cependant que de quelques centaines de milliers de tonnes. En 1980/81, on en a pris 285 000 tonnes dans l'Atlantique et 160 000 tonnes dans les secteurs de l'Océan Indien. La plus grande partie a été prise par l'URSS. Même si une fraction seulement du potentiel de cette pêcherie a été exploité, les 448 000 tonnes de prises enregistrées pour l'année 1981 (FAO, 1983) en font la 25e pêcherie monospécifique dans le monde, par ordre d'importance. Beddington et de la Mare (1984) ont fait observer que l'extrême variabilité des conditions océanographiques dans ces eaux produit vraisemblablement de grosses variations de la productivité locale et de l'abondance du krill qui pourraient être aggravées par les pêcheries qui risquent de se concentrer sur les zones ayant une productivité élevée.

CEPHALOPODES

Il y a eu très peu d'exploitation dans les eaux antarctiques. Le Japon en a pris 390 tonnes dans la zone 88 en 1977/78 et plus rien depuis (FAO, 1983). La productivité de la zone et le grand nombre des cachalots et autres animaux consommateurs d'encornets qui s'y trouvent indiquent qu'il y a un potentiel pour une pêcherie beaucoup plus importante.

LES PECHERIES DES ZONES 48, 58 et 88

L'URSS domine dans tous les secteurs, mais le Japon, la Pologne et la République Démocratique Allemande prennent aussi du poisson et du krill dans les eaux antarctiques. La pêche au krill emploie des chalutiers de grande taille qui ont peu de chances d'entrer en conflit avec les mammifères marins. La plus grande partie de la pêche se pratique dans le secteur atlantique, autour de la Géorgie du Sud et du Scotia Arc où la concentration du krill est la plus forte. Il y a aussi un peu de pêche autour des îles subantarctiques dans les secteurs de l'Océan Indien. Jusqu'à maintenant, les interactions avec les mammiféres marins sont minimes mais la reconstitution des stocks de baleines et la simple dimension de la biomasse des mammifères marins dans la zone qui dépend largement des ressources d'une seule espèce, font que de toute évidence ils constituent un très sérieux problème potentiel en ce qui concerne les interactions futures avec une pêche au krill en expansion. Beddington et de la Mare (1984) ont étudié ce problème qui est également pris sérieusement en considération par des organismes scientifiques variés qui ont été créés ces dernières années pour faire un plan de gestion rationnelle dans les mers australes.

RESUME DES INTERACTIONS ENTRE MAMMIFERES MARINS ET PECHERIES DANS LES ZONES 48, 58 ET 88

A la diffèrence des autres régions océaniques du monde, les interactions opérationnelles y sont apparemment rares ou absentes, du fait probablement de pêcheries à fort capital et hautement mécanisées qui ont moins de chances de conflits au niveau des engins de pêche que les petits navires qui ont d'autres types d'equipement. Les interactions signalées jusqu'ici se rapportent à 2 cas où la pêche peut avoir affecté les paramètres biologiques d'un mammifère marin. Dans le premier cas, on a suggéré que les récoltes de krill autour de la Géorgie du Sud pourraient être responsables de l'accroissement du taux de mortalité des bébés phoques dans la population des otaries à fourrure des Kerguelen (Anon, 1984). Ces suggestions n'ont pas été confirmées jusqu'à maintenant (Anon, 1984). Dans le second cas, la pêche de poissons au chalut a pu affecter la population des éléphants de mer sur l'île de Kerguelen (Pascal, 1984). On peut s'attendre à des interactions futures avec tout ou partie des mammifères marins mangeant du krill. Laws (1977) a fait observer l'énorme “surplus” de krill potentiel disponible depuis le déclin des baleines et Beddington et de la Mare (1977) ont indiqué quelques-uns des problèmes liés à l'essai d'exploitation de cette ressource.


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