J.-P. Ilboudo
Jean-Pierre Ilboudo, est Spécialiste de la Communication auprès du Groupe Communication pour le développement, Service de la vulgarisation, de l'éducation et de la communication, Division de la recherche, de la vulgarisation et de la formation de la FAO (SDRE).
Le présent article est basé sur les travaux effectués par
la FAO au Mali lors de l'installation d'un réseau communautaire de radios
rurales locales, récapitulant l'expérience complète appuyée
par les Pays-Bas. L'article décrit le contexte politique favorable (état
institutionnel, multiplicité des stations de radiodiffusion et mise en
place d'une politique de décentralisation) dans lequel quatre radios
rurales ont été créées dans les districts méridionaux
de Bougouni, Koulodièba, Koutiala et Bla. Trois ans après, l'article
met en évidence les étapes nécessaires au processus d'implantation,
et examine les enseignements tirés concernant le matériel, le
suivi et l'évaluation des émissions, le contenu des programmes
ainsi que la réaction des femmes et des jeunes à leurs stations
radio et aux programmes.
Local community radio in southern Mali: setting it up and lessons learned
This article recounts the full experience of FAO's work in setting up a local community rural radio network in Mali, with support from the Netherlands. It describes the favourable political context (a constitutional state, the multiplicity of radio stations and implementation of a decentralization policy) in which four local rural radio stations were set up in the southern districts of Bougouni, Kolondièba, Koutiala and Bla. Three years on, the article highlights the necessary stages in the establishment process and examines the lessons learned regarding equipment, monitoring and evaluation of broadcasts, programme contents and the response of young people and women to the radio stations and programmes.
Una radio local comunitaria en el sur de Malí: metodología aplicada y lecciones aprendidas
El artículo se basa en la experiencia de la
FAO en zonas rurales de Malí en el manejo de emisoras radiofónicas
locales de tipo comunitario y describe el desarrollo de su realización
con el apoyo de los Países Bajos.
Enmarca brevemente el contexto político propicio existente
en el país (implantación de un Estado de derecho, pluralismo radiofónico,
política de descentralización); fue en este marco que se establecieron
las cuatro emisoras radiofónicas rurales en los distritos de Bougouni,
Kolondièba, Koutiala y Bla, en el sur del país.
Se
evidencia, tres años después de la instalación y puesta
en funcionamiento de la emisora, las etapas metodológicas que requirió
su realización; las enseñanzas adquiridas en relación con
los equipos, el seguimiento y evaluación y el impacto de los programas
difundidos, y explica además el contenido de los mismos y la percepción
que tienen las mujeres y los jóvenes de estas emisoras y de sus programas.
La zone Mali-Sud s'étend entre une partie de la ville de Sikasso et
une partie des régions de Ségou, Koulikoro et Kayes; il s'agit
d'une zone assez bien arrosée, avec une bonne production cotonnière
et vivrière (cultures maraîchères en particulier). Les populations
de cette région sont autosuffisantes sur le plan alimentaire.
C'est dans cette zone qu'avec l'appui financier des Pays-Bas, la FAO a aidé
les communautés de base, avec le soutien du Gouvernement malien, à
lancer quatre projets de radios locales communautaires à Bla, Koutiala,
Bougouni et Kolondièba; ces radios ont été gérées
par les communautés locales elles-mêmes.
Ce projet, qui a démarré en juin 1997, s'est concrétisé
après 18 mois durant lesquels une méthodologie d'installation
de radio rurale a vu le jour; il s'agit d'une expérience dont le présent
article retrace les différentes étapes.
Suite aux événements de mars 1991, le pluralisme politique voit
le jour au Mali. C'est la fin du monopole étatique de l'information-communication;
il s'ensuit une explosion des médias, et tout particulièrement
de la radio.
Le projet Relance de la radio rurale a ainsi bénéficié
d'un contexte sans précédent de libération des ondes par
les autorités politiques maliennes de l'époque. Cette libération
a été accompagnée par:
Par la création de ces quatre radios communautaires, le projet cherche,
à travers les émissions participatives multithématiques
et interdisciplinaires, à apporter un appui aux activités de protection
maternelle et infantile, de promotion de la femme, d'éducation et de
protection de l'environnement.
Il s'agira en fait, lors de la seconde phase du projet, de contribuer: à
la sécurité alimentaire moyennant un transfert de savoir-faire,
de connaissances et de techniques à travers la radio rurale; à
la mise en place d'un schéma directeur de développement de la
radio rurale au Mali; et à la décentralisation de l'outil radio,
conformément aux recommandations de la politique nationale de communication
au Mali.
Cette seconde phase du projet Relance de la radio rurale dans la zone Mali-Sud
s'est assigné trois objectifs majeurs:
La FAO, à la demande du Gouvernement malien, appuyant les communautés locales qui avaient exprimé leurs besoins a élaboré une méthodologie progressive (en différentes étapes), participative (impliquant les populations dès la conception de la radio) et flexible (itérative et patiente car elle bénéficie de l'expérience menée dans plusieurs pays auparavant).
Interview d'un groupe de femmes musiciennes à Bougouni (Mali) par un
animateur de radio Kafo Kan
Au moins 15 étapes et/ou activités ont pu être identifiées:
Séances de sensibilisation. Plusieurs séances de
sensibilisation à un rythme soutenu sont nécessaires (à
travers des missions sur le terrain). Ces séances d'explication, d'échanges,
voire de confrontations, visent la concertation et le dialogue avec l'ensemble
des populations de la localité et doivent porter sur toutes les composantes
socioprofessionnelles de la localité.
À travers ces multiples missions
sur le terrain, des séances ont regroupé toutes les composantes
socioprofessionnelles de la localité autour du thème de la propriété
de la radio locale.
Installation des Comités de gestion et Programme. Une assemblée générale des différentes couches socioprofessionnelles a été convoquée pour élire un comité de gestion de neuf à 11 membres. Dans la zone Mali-Sud, l'assemblée générale est constituée des représentants du milieu rural (associations villageoises), de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), des ONG, des différentes associations de femmes, des jeunes, et des représentants de la société civile.
Construction des locaux. Cette étape est cruciale,
car elle associe les communautés de base à la mobilisation des
ressources nécessaires à la construction du bâtiment devant
abriter la radio. Cette implication est fondamentale afin d'amener les populations
à s'identifier entièrement à leur radio en vue de sa réappropriation.
À Bougouni, le Comité local de développement a signé
un contrat de construction du local de la radio avec un entrepreneur de la localité
pour 18 millions de FCFA. À Kolondièba, les ONG Save the
Children et Helvetas, ainsi que le Comité local de développement,
ont financé le local pour un coût de 8 millions de FCFA.
À
Koutiala, le Comité local de développement a investi 17 millions
de FCFA et, à Bla, il a réaménagé un ancien bâtiment
de la localité pour un coût d'environ 3 millions de FCFA.
Élaboration d'un statut et d'un cahier des charges provisoires.
Un statut juridique et un cahier des charges provisoires reconnus par
l'État réglementent et garantissent la gestion et le fonctionnement
des la radio; ils définissent la nature, les objectifs, la gestion, le
financement, la programmation et le fonctionnement de la radio locale.
Une étude juridique sur le statut et le cahier des charges donnera un
statut définitif à ces radios en l'an 2000.
Choix du personnel (animateurs, producteurs et techniciens) sur la base de tests écrits et oraux. Le choix du personnel est le résultat d'un test écrit et oral effectué dans la transparence absolue. Huit agents ont été sélectionnés pour chaque station de radio et reçoivent un salaire qui oscille entre 20 000 et 40 000 FCFA. Les candidats sélectionnés doivent avoir au moins le niveau du BEPC, un ancrage solide dans le terroir, la maîtrise des langues du milieu, le respect et la confiance des populations et être à même de travailler aisément en milieu rural.
Choix et commande des équipements. Les ingénieurs de l'Office de la radio-télévision du Mali (ORTM), appuyés par un consultant national (lui aussi agent de l'ORTM) et un expert de la FAO ont étudié, analysé et échangé leurs points de vue quant au choix de l'ensemble des équipements: choix technologiques adaptés au contexte et au climat. Une fois que les parties se sont mises d'accord, ce choix a fait l'objet d'un appel d'offres international.
Installation des équipements. Ce matériel a été installé par des techniciens et ingénieurs nationaux, chargés de l'entretien systématique et continu. Les quatre stations du projet ont été installées entre le 4 juillet et le 6 août 1998. Trois ingénieurs (dont un ingénieur en haute fréquence, un ingénieur en basse fréquence et un électronicien) ont procédé à l'ensemble des connexions des machines, à l'installation des pylônes et groupes électrogènes, aux vérifications électriques et au traitement acoustique des studios. Les localités ont fourni la main-d'oeuvre et le matériel de construction (ciment, sable, gravier, etc.).
Formation du personnel technique et du Comité de gestion. Le
Centre interafricain d'études en radio rurale de Ouagadougou (CIERRO),
au Burkina Faso, unique centre spécialisé en radio rurale en Afrique,
a encadré l'ensemble des techniciens et animateurs-producteurs des quatre
stations locales. Cinq des 11 membres des Comités de gestion de chaque
station ont été formés.
Ladite formation, qui a eu lieu du 6 septembre au 10 octobre 1998, a permis
le démarrage effectif du fonctionnement et de la gestion des stations.
Le programme de formation comprenait des cours théoriques et pratiques
sur les techniques de production radiophonique, l'animation d'antenne, les techniques
de prise de son, l'exploitation des équipements et la gestion administrative
et financière de la radio.
Étude des exigences en information et en communication des populations. Cette étude est le principe de base de toute activité de communication pour le développement, car aucun message ne peut être développé s'il ne tient pas compte des exigences des populations. L'étude sur ces exigences doit se faire en utilisant la méthodologie et les outils de l'approche participative en mettant l'accent sur les besoins des femmes et des jeunes. Elle doit se situer en amont de la production des programmes radiophoniques qui doivent y trouver leurs thématiques et sources d'informations.
Mise en marche de la station. De fin décembre 1998 à janvier 1999, les Comités de gestion autorisent le démarrage des programmes radio et suivent depuis le fonctionnement des stations. Généralement, on habitue les auditrices et les auditeurs au signal de la station en diffusant de la musique populaire et locale.
Mener une étude sur le champ électromagnétique. L'étude sur le champ électromagnétique a été faite après la mise en marche des stations et la diffusion des premières émissions. Cette étude a permis de connaître le rayonnement de l'antenne par rapport à la localité, aux communautés situées aux quatre points cardinaux de la station et les obstacles qui pourraient empêcher un rayonnement optimal du signal. Elle a permis également d'apporter les corrections nécessaires.
Mettre en place les instruments de durabilité. Outre le Comité de gestion qui est un premier organe de durabilité (il s'efforce également de mobiliser les ressources financières, notamment pour le fonctionnement de la radio locale), il est nécessaire, si l'on souhaite que la station soit pérenne et donc durable, d'envisager la création d'un mouvement associatif local, du genre «association pour le développement de la radio locale» qui aura ses cartes de membres, ses droits d'adhésion, ses assemblées générales et son programme d'activités.
Mener une étude sur le coût de fonctionnement d'une radio. Ce genre d'étude est utile pour préparer la communauté à prendre en charge progressivement la radio pour tout ce qui concerne les frais de fonctionnement. Cette préparation de la communauté doit commencer dès que la radio a été inaugurée.
Mettre en place un système d'écoute et de rétroinformation. Cette étape consiste à se baser sur les structures existantes pour stimuler l'écoute et les débats sur les programmes radiophoniques mettant en évidence les critiques, besoins, souhaits, demandes, pour améliorer la qualité des émissions et pour accroître la participation des populations dans la conception, l'élaboration, la production et le suivi des émissions. Il faut surtout éviter de créer des structures d'écoute artificielles.
Mettre en place un système de suivi et d'évaluation de l'impact des émissions: le maillon faible des radios locales. Le courrier des auditeurs peut sembler être suffisant; en vérité, il ne l'est pas. Aussi, est-il urgent d'élaborer des fiches de suivi et d'évaluation de l'impact des émissions; cela peut se situer à trois niveaux et ce, en fonction des finalités recherchées, car le suivi et l'évaluation de l'impact cherchent à mesurer l'audience de l'émission, les conséquences sur les attitudes et les comportements des populations, donc l'apport du savoir, et enfin les conséquences sur l'environnement socioéconomique (développement) de la localité, de la région du pays, aux niveaux agricole, de l'élevage, de la santé et de la gestion des ressources naturelles.
Les différentes étapes énumérées ci-dessus sont toutes aussi importantes les unes que les autres et peuvent être regroupées en 12 étapes:
Presque trois ans après le lancement du projet, force est de reconnaître
que les étapes et activités de mise en oeuvre permettent de faire
une approche intégrée de la radio communautaire.
Les leçons apprises en ce qui concerne les équipements techniques
sont relatives aux pièces détachées à prévoir
dès l'installation des équipements, à la connaissance du
rayonnement du signal et la nécessité de réorienter parfois
les antennes des émetteurs pour une meilleure couverture.
Quant au suivi et à l'évaluation de l'impact des émissions
radiodiffusées, ceux-ci s'effectuent moyennant les outils suivants:
Pour ce qui est des Comités de gestion, il est important qu'ils s'impliquent
et s'investissent davantage pour générer des ressources indispensables
au bon fonctionnement et à la pérennité des radios.
Pour ce qui est des programmes, il faut noter que les jeunes souhaitent avoir
leurs programmes «48 heures par jour»; l'introduction de thèmes
spécifiques et l'augmentation du temps d'antenne sont réclamés.
Cette augmentation prendra en compte le renforcement des programmes spécifiques
(Sida, petit commerce, planning familial, nutrition, feuilletons radiophoniques,
sport, monographie du village).
Les femmes, quant à elles, ont compris que l'on n'est jamais si bien
servi que par soi-même. L'ayant mieux compris que quiconque, elles ont
fait preuve d'une représentation honorable dans la gestion et le fonctionnement
des radios communautaires de Bougouni, Kolondièba, Koutiala et Bla, localités
conservatrices, caractérisées par une prédominance du pouvoir
masculin.
Qu'il s'agisse des Comités de gestion ou du personnel, des programmes
ou des décisions, les radios communautaires de la zone Mali-Sud ont donné
la priorité à la prise en compte des préoccupations réelles
des femmes.
À l'heure actuelle, parmi les programmes diffusés dans les stations
de la zone Mali-Sud, qui s'adressent à un auditoire féminin, figurent
des émissions spécifiques concernant le planning familial, la
violence contre la femme, le Sida et la vie familiale. Tenimba Samake, qui vit
dans le village de Sido affirme: «Nous les femmes, nous écoutons
beaucoup la radio: matin, midi et soir, car lorsque l'on n'a pas d'informations
et de connaissances sur un sujet et que quelqu'un d'autre les a et te les donne
directement, sans protocole, comme c'est le cas avec la radio, ça fait
plaisir à l'oreille. Nous aimons écouter les émissions
sur le mariage et la vie conjugale, sur le ménage et la cuisine, sur
l'hygiène; quand tu arrives à comprendre bien tous ces sujets,
ça apporte quelque chose en plus dans ta vie.» Fanta Doumbia, qui
elle habite le village de Blakala dit: «J'aime écouter l'émission
musicale nocturne; ça me fait beaucoup plaisir.» Et enfin, comme
l'a souligné une femme à Kolondièba: «La radio a apporté
à la femme la liberté et l'indépendance, car elle sensibilise
les hommes dont l'esprit demeure encore rétrograde et hermétique
vis-à-vis de la femme. Elle évoque tout haut ce que nous disons
tout bas. Nous saluons la clairvoyance des animateurs et souhaitons la poursuite
de toutes les émissions en direction de la femme.»
Comme on peut le voir, ces programmes suscitent l'enthousiasme des femmes. Toutefois,
les émissions qui leur sont destinées demeurent de manière
générale insuffisantes. Alors que le temps d'antenne cumulé
par semaine enregistre une moyenne de 58 heures, à peine 20 pour cent
de ce temps d'écoute est dédié aux femmes; en effet, les
heures qui leur sont consacrées par semaine sont: huit heures à
Kolondièba et à Bla, 12 heures à Bougouni et Koutiala.
Cette insuffisance s'explique par la jeunesse des stations ainsi que par le
manque d'expérience du personnel et du Comité de gestion en matière
de radio.
Le prochain objectif de ces radios locales communautaires est d'augmenter très
rapidement la tranche d'antenne consacrée aux émissions féminines,
en se basant sur une étude participative de leurs besoins en information-communication.
Les associations de femmes ont par ailleurs décidé de s'impliquer
davantage dans la gestion des stations dans toutes les localités abritant
les radios communautaires en participant elles-mêmes directement ou indirectement
à l'élaboration et à la diffusion des émissions
pour exprimer leur point de vue.
En marge de cette volonté d'engagement, les femmes ont déjà
entrepris une campagne de mobilisation de leurs adhérentes en expliquant
l'utilité de la radio et le soutien attendu, comme les contributions
financières garantes de la pérennité de la radio. Les femmes
sont donc bien décidées à faire entendre leurs voix . Mais
encore faut-il savoir si elles en ont les moyens. Une solution évidente
se dégage: celle de mieux s'organiser en s'informant sur la possibilité
de participation à la réalisation des programmes.
Une plus grande participation des femmes à la gestion des radios a déjà
vu le jour. Les actions en cours déboucheront sans aucun doute sur une
prise de conscience de l'appui des initiatives des femmes par la communication.
La présence des femmes au sein des Comités de gestion et du personnel
et le soutien de la radio par les Associations de femmes motivées, laissent
entrevoir une meilleure gestion des radios et leur pérennité dans
la zone Mali-Sud. En outre, les prochains renouvellements de Comités
de gestion se traduiront sûrement par une présence renforcée
des femmes.
Les rôles et les usages de la radio rurale en Afrique à l'aube
du XXIe siècle se détermineront par ce qui sépare et rapproche
les services radiophoniques communaux, publics, privés, religieux, commerciaux
et les radios rurales existantes. La fin du monopole inaugure un partage des
rôles; ces rôles et usages seront déterminés par les
libertés, les règles du jeu, les mesures de cohésion dont
on aura besoin dans le cadre du pluralisme médiatique qui est en train
de naître au Mali et en Afrique en général.
Y aura-t-il des alliances entre radios? Quelle cohabitation entre stations commerciales
et radios publiques? Que peut apprendre la radio publique de ses concurrents
commerciaux et vice-versa? De quelle manière fournir des prestations
économiquement rentables?
En attendant d'avoir des réponses à ces interrogations qui mettent
de plus en plus les communautés au centre de l'évolution de la
radio, plusieurs radios d'obédiences diverses cohabitent dans la zone
Mali-Sud d'une manière harmonieuse. Le projet avait prévu dès
sa formulation de jouer un rôle de catalyseur afin de créer des
synergies et d'opérer une mise en commun des ressources disponibles,
d'où la création du réseau des radios de la zone Mali-Sud
qui regroupe une quinzaine de stations.
Récemment, ces mêmes radios ont décidé de s'affilier
au réseau des caisses populaires «Kafo-Jiguinè» qui
les parrainera dorénavant pour l'acquisition des pièces détachées;
le réseau a ainsi ouvert un compte d'épargne à Kafo-Jiguinè,
et le projet ouvrira très bientôt un magasin de pièces détachées
qui sera géré par le réseau.
La phase II du projet Relance de la radio rurale prendra fin en décembre
2000. Déjà les radios se préparent à affronter l'avenir.
Elles ont donc ouvert deux comptes dans les banques ou caisses rurales de leur
localité: l'un pour l'amortissement des équipements, et l'autre
pour les dépenses courantes. Il est important de savoir que ces radios
ont déjà appris à se prendre en charge.
Pour l'heure, les radios rurales communautaires de la zone Mali-Sud sont satisfaisantes
et le Gouvernement malien souhaite une continuation avec ses partenaires de
la FAO et des Pays-Bas. Des contacts ont déjà été
établis à cette fin.
Face à la disponibilité des nouvelles technologies de l'information
et de la communication, ces radios pourraient être reliées à
l'Internet pour utiliser les différents sites comme source d'informations
scientifiques et techniques; nous pensons notamment au site de la FAO (Centre
mondial d'information agricole/WAICENT) pour ce qui est des informations sur
l'élevage, les pêches, les forêts, la nutrition, le développement
rural durable, etc., ou encore au site de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) sur la télémedecine.