Questions clés à
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La sécurité des aliments, l'environnement et les OGM sont liés dans l'esprit des consommateurs qui, par leurs achats, influenceront de façon déterminante les décisions relatives à l'avenir de cette technologie. On peut regrouper plusieurs préoccupations des consommateurs dans les six catégories suivantes:
Sécurité sanitaire des aliments. Les préoccupations des consommateurs à propos des OGM concernent principalement la sécurité sanitaire des aliments. Étant donné les problèmes posés par certaines denrées alimentaires non transgéniques, comme les questions des allergènes, des résidus de pesticides, des contaminants microbiologiques et, ces derniers temps, de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) (la maladie dite «de la vache folle») et des maladies équivalentes qui frappent les êtres humains, les consommateurs ont parfois des doutes au sujet de la sécurité sanitaire des denrées alimentaires produites en utilisant les nouvelles technologies. Les méthodes auxquelles recourent les pouvoirs publics pour assurer la sécurité des OGM sont discutées dans la section Analyse du risque.
Impact sur l'environnement. Une autre préoccupation du public est la possibilité que les OGM perturbent l'équilibre de la nature. Les OGM sont des produits non traditionnels dont la dissémination peut forcer un ajustement des écosystèmes qui ne correspondra pas nécessairement aux objectifs recherchés. Certains craignent également que des croisements avec des populations sauvages n'entraînent une «pollution» génétique. Une autre question, qui s'applique également aux organismes non génétiquement modifiés, est de savoir si les tests de prédissémination (surtout s'ils sont limités à des essais en laboratoire ou à des modélisations par ordinateur) constituent une protection appropriée pour l'environnement ou si un suivi ultérieur est également nécessaire. L'ampleur du suivi postdissémination nécessaire pour protéger les écosystèmes, surtout en ce qui concerne les espèces ayant une longue durée de vie comme les arbres forestiers, devient une question éthique autant qu'une question technique. L'état actuel des connaissances au sujet de l'impact des OGM sur l'environnement est passé en revue dans la section Les OGM et l'environnement.
Risques et avantages perçus. Quand ils déterminent leur opinion à propos des OGM, les consommateurs comparent les avantages que leur paraît apporter la nouvelle technologie aux risques qu'elle leur semble entraîner. Étant donné que pratiquement aucun OGM végétal ou animal actuellement ou bientôt disponible ne présente des avantages évidents pour les consommateurs, ils se demandent pourquoi ils devraient assumer les risques éventuels. On dit que ce sont les consommateurs qui prennent les risques alors que les producteurs (ou les fournisseurs ou les entreprises) en tirent les avantages. Les méthodes scientifiques utilisées pour évaluer les risques, ainsi que leurs rapports avec la gestion et la communication des risques, sont discutés dans la section Les OGM et la santé humaine.
Transparence. Il est dans l'intérêt légitime et dans le droit des consommateurs d'obtenir des renseignements concernant les OGM utilisés dans l'agriculture. Il s'agit d'abord de réglementer comment diffuser l'information pertinente et communiquer les risques connexes de façon transparente. L'analyse scientifique des risques cherche à permettre aux experts de prendre des décisions pour réduire le plus possible les dangers auxquels pourraient être exposés le système d'approvisionnement alimentaire et l'environnement. Toutefois, les consommateurs peuvent souhaiter également davantage de transparence pour protéger leur droit à ne se prononcer qu'en connaissance de cause. Un moyen souvent mentionné de protéger ces droits est l'étiquetage des produits, qu'ils soient ou non transgéniques. Le consentement éclairé et l'étiquetage sont discutés dans la section concernant Les OGM et la santé humaine.
Responsabilisation. Les consommateurs peuvent souhaiter participer davantage aux débats locaux, nationaux et internationaux et donner leur avis sur la politique à suivre. Le public n'a actuellement accès qu'à très peu de tribunes où discuter de la vaste gamme des questions liées aux OGM. De ce fait, ceux qui s'intéressent particulièrement à un aspect des OGM, par exemple leur impact sur l'environnement, peuvent logiquement chercher à faire valoir leurs préoccupations dans une tribune constituée à une autre fin, par exemple l'étude de l'étiquetage. L'une des questions connexes est de savoir comment assurer la transparence des activités du secteur privé devant les tribunes publiques et, par conséquent, comment forcer les organismes des secteurs public et privé à rendre compte de leurs activités.
Équité. Jusqu'à présent, l'utilisation des OGM dans l'agriculture a surtout été axée sur la réduction des coûts au niveau de l'exploitation agricole, principalement dans les pays en développement. Chaque société possède des normes éthiques qui reconnaissent l'importance de faire en sorte que ceux qui ne peuvent pas satisfaire leurs besoins alimentaires fondamentaux aient accès à des moyens appropriés pour y parvenir. L'analyse éthique peut examiner dans quelle mesure les sociétés, les collectivités et les particuliers s'acquittent de leur responsabilité morale de veiller à ce que la croissance économique ne se traduise pas par l'existence d'un écart toujours croissant entre les pauvres (majoritaires) et les nantis (peu nombreux). S'ils sont intégrés de façon appropriée avec d'autres technologies aux fins de la production de denrées alimentaires et d'autres produits et services agricoles, les OGM peuvent, au même titre que d'autres biotechnologies, contribuer de façon importante à satisfaire à l'avenir les besoins de la population humaine. Se pose alors avec acuité la question de savoir si l'on peut orienter le développement et l'utilisation des OGM dans l'agriculture vers l'amélioration de la nutrition et de la santé des consommateurs pauvres, en particulier dans les pays en développement.
